Jean Bichelonne un polytechnicien sous Vichy (1904-1944)
338 pages
Français

Jean Bichelonne un polytechnicien sous Vichy (1904-1944) , livre ebook

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338 pages
Français

Description

La trajectoire de Jean Bichelonne rejoint celle de bon nombre de technocrates qui se retrouvent à Vichy, convaincus de pouvoir réaliser leurs idées d'avant-guerre. Choisi avant tout pour ses compétences, il agit essentiellement pour défendre les intérêts de la France. Nommé secrétaire général au Commerce et à l'Industrie sous la direction de René Belin (1940), puis ministre de la Production industrielle d'avril 1942 à 1943, il meurt en décembre 1944 au cours d'une opération chirurgicale pratiquée par un médecin SS.

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Publié par
Date de parution 01 octobre 2015
Nombre de lectures 119
EAN13 9782336392240
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Limore Yagil
Jean Bichelonne 1904-1944 Un polytechnicien sous Vichy Entre mémoire et histoire
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L’hommede LaboLition de L’escLavage à La convention
Éditions S.P.M.
Jean Bichelonne Un polytechnicien sous Vichy 1904-1944 Entre mémoire et histoire
Du même auteur
Au nom de l’Art 1933-1945 : exils, solidarités et engagements,Paris, Fayard, 2015. Le Sauvetage des Juifs dans l’Indre-et-Loire. Maine-et-Loire, Sarthe, Mayenne, Loire-Inférieure, 1940-1944, Geste éditions, 2014. La France terre de refuge et de désobéissance civile 1936-1944 : l’exemple du sauvetage des juifs, Cerf 2010-2011, 3 tomes. Internet et les enjeux éthiques, Cerf, 2006. Chrétiens et Juifs sous Vichy : sauvetage et désobéissance civile,Cerf, 2005. Terrorisme et Internet la cyberguerre, Trait-d’Union, Montréal, 2002. L’homme nouveau et la révolution nationale, Lille, Septentrion, 1997.
Illustration de couverture : Jean Bichelonne en conversation avec Albert Speer Narodowe Archiwum Cyfrowe, Pologne, réf. 2-12343 photo Kobierowki
Limore Yagil
Jean Bichelonne Un polytechnicien sous Vichy 1904-1944
Entre mémoire et histoire
Quatre-vingt-quatrième volume de la collection Kronos fondée et dirigée par Eric Ledru SPM 2015
Abréviations
A.N. Archives Nationales BCRA Bureau Central de Renseignement et d’Actions CAA Commission Allemande d’Armistice à Wiesbaden CEA Commissariat à l’Energie Atomique CLC Commissariat à la Lutte contre le ChômageCNET Centre National des Etudes des Télécommunications CGQJ Commissariat Général aux Questions Juives C.O. Comité d’Organisation DFA Direction des Fabrications d’Armement DFCAA Délégation Française auprès de la Commission Allemande d’Armistice DGEN Délégation Générale à l’Equipement National DRCT Direction des Recherches et du Contrôle Technique INED Institut National d’Etudes Démographiques INSEE Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques MBFMilitärbefehlshaber in Frankreich MPI Ministère de la Production Industrielle NAP Noyautage des Administrations Publiques. OPA Omnium des Produits Azotiques PPF Parti Populaire Français PSF Parti Social Français RNP Rassemblement National Populaire SNS Service National des Statistiques STO Service du Travail Obligatoire
Les illustrations proviennent d’une collection particulière
© SPM, 2015 Kronos n° 84 ISSN : 1148-7933 ISBN : 978-2-917232-31-6
Éditions SPM 16, rue des Écoles 75005 Paris Tél. : 06 86 95 37 06 courriel : Lettrage@free.fr - site : www.Éditions-spm.fr
DIFFUSION – DISTRIBUTION : L’Harmattan 5-7 rue de l’École-Polytechnique 75005 Paris Tél. : 01 40 46 79 20 – télécopie : 01 43 25 82 03 – site : www.harmattan.fr
Introduction
Qui est Jean Bichelonne ? Un polytechnicien et un ingénieur de l’École des Mines, qui est généralement identié avec les technocrates qui ont joué un rôle important sous Vichy. Mais en réalité son nom est généra-lement lié avec la politique de collaboration du gouvernement de Pierre Laval, il est considéré comme l’homme du Service du Travail Obligatoire (STO). Cette présentation est sommaire et ne présente pas en réalité la véritable nature de cet homme reconnu par tous ces contemporains comme quelqu’un d’exceptionnel sur le plan de l’intelligence et des connaissances. Il sufra d’ailleurs de rappeler qu’il est sorti premier de Polytechnique et de l’École des Mines. Dans l’historiographie de Vichy véhiculée depuis les trente dernières années, il est vrai que les questions économiques relatives à la France occupée, et plus particulièrement à la politique économique, ont eu une 1 place importante . Le rôle des technocrates à Vichy fut mentionné au départ par des historiens étrangers, à l’exemple de Richard Kuisel, et repris ensuite par quelques historiens français dans les années 1990. Mais le rôle de Bichelonne ou de Robert Gibrat, de Jean Berthelot, de Jacques Barnaud ou de Pierre Pucheu reste cependant encore méconnu. Aucune biographie ne leur a été consacrée. Dans son étudeL’État, lesnances et l’économie 1932-1952, Michel Margairaz analyse le monde économi-que et l’importance des technocrates. Spécialiste de l’histoire sociale et
1. Sur l’histoire économique à lire : R. F. Kuisel,Le capitalisme et l’État en France. e Modernisation et dirigismes au XX siècle,Gallimard, 1984 ; Michel Margairaz,L’État, lesnances et l’économie. Histoire d’une conversion 1932-1952, Paris, 1991, 2 tomes ; Annie Lacroix-Riz, Industriels et banquiers sous l’Occupation, Paris, Armand Colin, 1999 ; Renaud De Rocheburune et Jean-Claude Hazera (éd.),Les patrons sous l’occu-pation, Éditions Odile Jacob, Paris, 1995. Olivier Dard, Jean-Claude Daumas, François Marcot (dir.),L’occupation, l’état français et les entreprises,Paris, ADHE, 2000 ; Hervé Joly (s.d.),Les Comités d’organisation et l’économie dirigée du régime de Vichy, Centre de recherches d’histoire quantitative, Caen, 2004 ; Joly Hervé (s.d.)L’Économie de la zone non occupée 1940-1942, Edit. CTHS-Histoire, 2007. Une liste complète se trouve dans la bibliographie.
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Jean Bichelonne un polytechnicien sous Vichy
économique de la période, Michel Margairaz est assez nuancé. Toutefois, l’auteur accuse Jean Bichelonne de n’avoir eu aucun recul critique à 1 l’égard des choix politiques de Pierre Laval . Plusieurs études en matière d’histoire économique se focalisent essentiellement sur une branche précise de l’économie : la sidérurgie, le caoutchouc, la métallurgie etc. Le rôle de l’individu – en l’occurrence Jean Bichelonne – est limité et se réduit à une ou deux phrases. Dans son étude sur les administrations régaliennes de l’État français, leurs structures et les fonctionnaires, l’his-torien Marc Olivier-Baruch ne s’attarde pas sur le rôle de Bichelonne. Il brosse un tableau assez général, sans étudier les dossiers personnels des préfets, ni les procès de haute cour des ministres et secrétaires d’État. Pour cet historien, Jean Bichelonne représente le groupe des ministres « collaborateurs » au gouvernement de Vichy, et rien ne le distingue d’un Abel Bonnard, d’un Benoist-Méchin, ou d’un Darquier de Pellepoix. Il écrit : « … beaucoup choisirent les rangs du collaborationnisme, en estimant insupportable l’attentisme vichyssois, symbolisé à leurs yeux par le refus du gouvernement Darlan d’adopter les protocoles de Paris, ou par celui du gouvernement Laval de déclarer la guerre aux Anglo-Saxons au lendemain du débarquement en Afrique du Nord. […] Les “réalistes”, émerveillés par la puissance économique, industrielle et militaire du Reich, estimaient de leur devoir de faciliter l’insertion de la France dans un nouveau système continental où le premier rôle serait évidemment joué par une Allemagne devenue maîtresse de l’Europe. C’est Bichelonne, ce “super-major de Polytechnique qui y avait obtenu plus de points qu’Arago”, qui incarne le mieux les illusions persistantes de ce groupe de collaborateurs par amour des projets rondement menés. D’abord secrétaire général à la Production industrielle, puis titulaire du portefeuille ministériel correspondant à partir d’avril 1942, il fut associé à la plupart des grandes négociations industrielles franco-alle-mandes, avant de devenir en 1943 le principal interlocuteur de Speer dans la mise en œuvre des S-Betriebe, qui permettaient aux ouvriers travaillant en France dans des usines entièrement dédiées à l’effort de guerre allemand d’échapper au STO. Ce pur technicien apparaît en effet doté d’un esprit de géométrie inversement proportionnel à son sens 2 politique» .Curieusement, cette présentation de Bichelonne comme unegure hors du commun sur le plan intellectuel, mais démunie du moindre sens critique et politique, nous semble être trop simpliste et mérite d’être nuancée.
1. Michel Margairaz, « Les Politiques économiques sous Vichy »Politique, culture, société, n° 9, septembre-décembre 2009, p. 10. 2. Bernard Lévi,X-bis, un juif à l’École Polytechnique, Calmann-Lévy, p. 370-371.
Introduction
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Si Jean Bichelonne est souvent accusé d’avoir participé à l’élabo-ration technique de la loi du 22 juillet 1941 qui a établi la procédure de spoliation des juifs, sans mesurer les prolongements inhumains de 1 cet acte ; d’avoir assuré en partie l’application de la loi sur le Service du Travail Obligatoire (janvier 1943), d’être le responsable de l’accord signé avec Speer (16-17 septembre 1943) concernant la création des S-Betriebe, usines dont la main-d’œuvre est protégée en France, mais dont ces entreprises acceptent d’importantes commandes allemandes, on pourra découvrir dans cette biographie une autre vérité historique. Il s’agit d’un homme compétent, qui a servi la France toute sa vie. Ni le pouvoir politique, ni les questions politiques ne l’ont jamais intéressé. Il accepta de se mettre à la disposition du service public, auquel il appor-tait sa contribution de technicien, de gestionnaire et d’organisateur bien avant 1940. Formé à Polytechnique et à l’École des Mines, Bichelonne est avant tout un ingénieur qui cherche à se rendre utile au service de l’État. Inuencé par les différentes théories que diffusaient les nombreu-ses revues des années 1920 et 1930, il est reconnu pour ses compétences d’ingénieur et de technocrate. Appelé par Dautry au ministère de l’Ar-mement, il est particulièrement inuencé par ses méthodes de travail, par la « méthode Dautry », qu’il tentera de mettre en pratique pour résoudre les différents problèmes sociaux et économiques auxquels il sera confronté en arrivant au gouvernement de Vichy. Bichelonne incar-nait un type d’homme sans l’aide duquel le régime politique n’aurait pu se maintenir au pouvoir : celui du technicien qui cherchait à se rendre utile sans aucun engagement politique. Mais dans une époque ou la société est profondément divisée entre gauche et droite, entre partisans du fascisme et partisans du commu-nisme, entre résistants et collaborateurs, le non engagement politique reste une attitude étrangère et mal comprise, voir même suspecte. Accusé de ne pas avoir eu de sens politique, Bichelonne n’est donc pas resté au gouvernement de Vichy parce qu’il était épris du pouvoir politique. Il était parfaitement conscient de la situation de la France. S’il est resté au gouvernement de Vichy, c’est sans doute, comme l’ont expliqué d’autres fonctionnaires, en particuliers des préfets et des ministres ou secrétaires d’État, ce fut essentiellement pour ne pas laisser la voie libre aux « ultras de la collaboration », comme Marcel Déat, Jacques Doriot ou à Joseph Darnand. Bichelonne était convaincu qu’en restant au gouvernement il pouvait continuer à limiter la mainmise allemande, se battre contre la « déportation des Français » en Allemagne. Bichelonne a agi avant tout
1. Michel-Pierre Chélini,Bichelonne, p. 81, in Michèle et Jean-Paul Cointet (éds.),Dictionnaire historique de la France sous l’Occupation,Tallandier, 2000.
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