Joseph Lakanal (1762-1845)
396 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Joseph Lakanal (1762-1845) , livre ebook

-

396 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Joseph Lakanal fut un grand serviteur de l'Etat républicain. Il a joué un rôle essentiel dans la fondation de notre école et de nos institutions culturelles les plus prestigieuses. Son parcours est marqué par les fluctuations de l'Histoire : professeur, membre de l'Institut, Conventionnel et préfet, il vit un exil douloureux aux Etats-Unis puis rentre en France sous la Monarchie de Juillet.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 133
EAN13 9782296496149
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

JOSEPH LAKANAL (1762-1845)
Apôtre de la République
Chemins de la mémoire
nouvelle série
Cette nouvelle série d’une collection qui fut créée par Alain Forest est consacrée aux travaux concernant le domaine historique des origines à nos jours.

Déjà paru
Michel Rosier, Vie politique et sociale de la Sarthe sous la IV e République (1944-1958), 2012
Jean-Yves Bertrand-Cadi, Le colonel Ibrahim Depui, Le pèlerin de la mer Rouge, 1878-1947, 2012.
Christophe Blanquie, Une enquête de Colbert en 1665, 2012.
Madeleine Lassère, La princesse de Ligne , 2012.
Pierre Bezbakh, Crises et changements de sociétés , 2011.
Bernard Suisse, La mandarinade, 2011.
Julien Cain , un humaniste en guerre , tome 1 : « lettres 1914-1917 ». Introduction, notes et postface par Pierre-André Meyer, série : « XX ème siècle », 468 pages.
Jean-Pierre TARIN
JOSEPH LAKANAL (1762-1845)
Apôtre de la République









L’Harmattan
DU MÊME AUTEUR

Les notabilités du Premier Empire, leurs résidences en Ile-de - France , Paris, éd. Terana, 2002.
Le maréchal Victor, loyal sous l’Empire, fidèle sous la Restauration , Paris, Cosmopole/Vilo/Markus, 2006.
Des Bourguignons autour de Napoléon Bonaparte , Dijon, Cléa, 2009.
La bataille de Pavie, 1525 , L’Haÿ-les-Roses, éd. du CFFH, 2009.
Les levées autrichiennes et hongroises, 1809 , L’Haÿ-les-Roses, éd. du CFFH, 2010.
La bataille de Malplaquet, 1709 , L’Haÿ-les-Roses, éd. du CFFH, 2010.
La bataille de Wattignies, 1793 , L’Haÿ-les-Roses, éd. du CFFH, 2010.
Napoléon à Berlin, 1806-1807 , L’Haÿ-les-Roses, éd. du CFFH, 2011.
Souvenirs de Jean-Baptiste Chevillard, inspecteur aux revues de Napoléon , L’Haÿ-les-Roses, chez l’auteur, 2012.
La bataille de Denain, 1712 , avec G. Flotté, L’Haÿ-les-Roses, éd. du CFFH, 2012.








© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-99127-9
EAN : 9782296991279
A Frédérique et Virginie,





« Celui qui sait penser ne saurait être esclave »
« La liberté orageuse est préférable à un esclavage tranquille »
« On n’est digne de servir et de vivre dans le sein d’une République que quand on est franc, loyal, sincère »

Joseph Lakanal
INTRODUCTION
Il nous a semblé que le sous-titre le plus sobre rendrait le mieux compte de la personnalité de Joseph Lakanal : « apôtre de la République ». Inutile d’additionner les qualificatifs. Le concept de République contient tout en lui-même.
Qui dit République, dit fondamentalement, du moins en France, laïcité, donc école pour tous, formation du citoyen, enfants et adultes. Qui plus que Lakanal a propagé et incarné l’ensemble des idées et des comportements induits par la notion de République ? Qui plus que lui a accepté d’en payer le prix, conséquence de la logique interne de cette idée vitale, incarnation de la grandeur et de la beauté de l’engagement d’un être humain ? Lakanal, professeur de langues anciennes, n’a jamais perdu de vue les racines romaines de la République, avec tout ce que cela comporte. Formé dans les écoles chrétiennes, il n’a pas non plus perdu le sens du dévouement total à une cause, même s’il s’est éloigné de l’Eglise et lui a préféré le combat des Hommes.
Partant de là, il nous est apparu évident que toute adjonction d’une épithète, loin de renforcer le sens du titre, ne ferait que l’orienter dans une direction restrictive. Nous verrons que nous sommes déjà là dans la conception et la vision de Lakanal. Cette concision de la formulation rend compte d’une facette du personnage. Lui-même savait que le tout contient la richesse, sans besoin d’énumération et de fioritures.
Grâce à ce titre un peu sec, on voit déjà se dessiner la silhouette fière, tendue vers l’idéal et l’avenir, d’une belle âme généreuse et prête au don de soi.
Lakanal est parti de sa formation religieuse, qui n’a pas réussi à en faire son apôtre, pour se vouer à cette forme idéale du gouvernement républicain, dont il a accepté les grandeurs, les servitudes et, en ce qui le concerne, les sacrifices.
Il fut bien un apôtre de la République, seule transcendance qui vaille à ses yeux, car, contrairement à la Providence, il n’a jamais douté de son évidence.
Joseph Lakanal n’attendait sans doute aucune gratification de son engagement. Il reste à voir maintenant si le don de sa personne lui a valu la reconnaissance de ses semblables.
I. LE TEMPS DE LA FORMATION, L’ARIÉGEOIS ET L’ENSEIGNANT
(1762-1791)
Dans la petite vallée de la Barguillère, blottie au pied du massif de l’Arize et traversée par l’Arget, qui y prend sa source, il est bien difficile de se soustraire à l’influence de la ville préfecture de Foix 1 , ancienne ville comtale au cœur de laquelle l’Arget vient s’unir à l’Ariège. C’est une région très boisée où jadis dominait le hêtre, combustible idéal pour les nombreuses forges locales. En plus des forges, produisant du matériel agricole, au son des « martinets » actionnés par les torrents, et d’un artisanat de clouterie, la contrée possédait des moulins qui cardaient et filaient la laine, le lin et le chanvre. L’agriculture était avant tout vivrière et, par conséquent, les revenus étaient précaires. Un tel cadre de vie était rude.
Des vallons séparent les hameaux. C’est dans celui du Puget (Puget-la-Coupière), sur la commune de Serres 2 , à 11 km de Foix, que vivait la famille Lacanal. Le nom de « ser » signifie « montagne allongée » et caractérise bien le paysage environnant. Si le village est à 545 m. d’altitude, la commune s’étend entre 469 m. et 1056 m.
Lacanal est bien un nom de la région de Foix. L’un des consuls de Montgailhard, au XVI e siècle, s’appelait Arnaud Lacanal. Ce patronyme est resté fréquent en Haute-Garonne et en Ariège. Il apparaît toujours dans l’annuaire.
Le souvenir de la maison familiale s’est effacé. Le lieu, constitué de la maison d’habitation et du moulin, deux bâtisses hautes de deux étages, sans grand caractère, situées au bord du chemin, est peu à peu tombé en ruine. En juillet 1906, le député Tournier a signalé cette regrettable réalité ; il ne restait qu’un pan de mur du rez-de-chaussée portant une plaque à l’inscription illisible et un médaillon de Jean-Baptiste Clésinger, époux de Solange Dudevant, gendre de George Sand. Selon le député, il y avait « un devoir de piété nationale de préserver de la pluie et du vent la demeure du président du Comité d’Instruction publique à la Convention nationale ». Son appel est resté sans réponse. Nous avons heureusement une représentation des lieux grâce à une carte postale.
Comme c’est fréquent ici, le père, Paul Lacanal, marié depuis 1745 à Marguerite-Modeste Baurès, poursuit la tradition familiale, plus imposée que voulue, en étant ouvrier agricole. On disait alors « brassier ». Paul est ainsi devenu « forgeur », c’est-à-dire forgeron. Puis, à force de travail et d’économies, il réussit à acquérir un moulin à trois meules, La Coupière, dominé par sa maison d’habitation, tous deux malheureusement disparus 3 . Il produit des clous. Cette promotion sociale va être déterminante pour l’avenir : comme les Lacanal disposent de revenus conséquents et sont des gens intelligents, ils pourront assurer l’éducation de leurs fils. L’éducation dont ils bénéficient, rendra possible leur départ de la vallée pour découvrir le monde, contrairement à beaucoup de leurs camarades qui seront réduits à vivre de la polyculture, de l’élevage ou de l’artisanat sans grands débouchés au-delà des villages avoisinants.
Les revenus du moulin sont une impérieuse nécessité, car M me Lacanal a mis au monde trois garçons, Jean-Baptiste, Jérôme et Jean, et une fille, prénommée Marguerite comme sa mère, avant que Joseph ne voit le jour, sept ans après son frère Jean. Nous sommes le 14 juillet 1762. Le clin d’œil de l’Histoire nR

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents