La Fabrication de l’aube
55 pages
Français

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La Fabrication de l’aube , livre ebook

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Description

Il y a une douzaine d’années s’est produit dans ma vie un événement à la fois tragique et fondateur : je suis mort, puis j’ai été de nouveau vivant. Ces pages ne racontent pas cela à proprement parler. Je n’ai pas écrit un livre sur la maladie, la douleur, le chagrin ou la mort. J’ai écrit un livre sur la joie, l’espoir et la lumière. Ça m’ennuierait beaucoup qu’on me prenne pour une sorte d’illuminé romantique. Il faut quand même admettre que j’ai surtout écrit un livre sur l’amour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 avril 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764431320
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« Il y a des textes que l’on abandonne avec un pincement au cœur. On s’attarde à faire durer l’enchantement, à flâner sur la page couverture. Juste pour prolonger le bonheur d’être, la conscience de vivre un moment unique. Jean-François Beauchemin, avec La Fabrication de l’aube , réussit cet exploit. Il rend amoureux de la vie. »
Yvon Paré, Lettres québécoises
« Au bout de la grande nuit muette, le romancier entrevoit la beauté somptueuse des choses. Cela donne un livre discret, lucide, tendre, lumineux. […] Jean-François Beauchemin est un chercheur d’espérance. Il voit les arbres, les montagnes et les gratte-ciel comme autant d’échelles qui lui permettent de toucher du doigt l’idée de l’éternité. »
Suzanne Giguère, Le Devoir
« Réjouissons-nous, Jean-François Beauchemin ne nous a pas été enlevé par la maladie. Encore parmi nous, toujours athée et néanmoins transfiguré par cette expérience qu’il qualifie de fondatrice, il livre ici un récit serein, tout en nuance, la pénible traversée d’une nuit très noire repeinte des couleurs de l’aurore par l’espoir. »
Stanley Péan, Les Libraires
« Un de ces livres qui, malgré notre impuissance à réparer le monde, nous donne à voir l’encore possible et son souffle. »
Sylvie Nicolas , Radio Basse-Ville


Du même auteur
Objets trouvés dans la mémoire , calepins, Leméac, 2015.
Une enfance mal fermée , calepins, Leméac, 2015.
Quelques pas dans l’éternité , Québec Amérique, 2013.
Le Jour des corneilles, roman, Les Allusifs, Montréal, 2004. Nouvelle édition, Québec Amérique, coll. QA compact, 2013. • Prix France-Québec/Jean Hamelin 2005 • Prix du livre francophone de l’année 2005, Issy-les-Moulineaux, France • Finaliste Prix des Cinq continents 2005
Fardeaux de mésanges , poésie, L’Hexagone, Montréal, 2013.
Le Hasard et la volonté , roman, Québec Amérique, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 2012.
Le temps qui m’est donné , roman, Québec Amérique, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 2010.
Cette année s’envole ma jeunesse , récit, Québec Amérique, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 2009. • Finaliste Prix du gouverneur général 2009 • Finaliste Prix Ringuet 2010
Ceci est mon corps , roman, Québec Amérique, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 2008. • Finaliste Prix du gouverneur général 2008 • Mention d’excellence de la Société des écrivains francophones d’Amérique
Quand les pierres se mirent à rêver , poésie, Le Noroît, Montréal, 2007.
La Fabrication de l’aube , récit, Québec Amérique, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 2007. • Prix des libraires du Québec 2007
Voici nos pas sur la terre , poésie, Le Noroît, Montréal, 2006.
Turkana Boy , roman, Québec Amérique, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 2004.
Le Petit Pont de la Louve , roman, Québec Amérique, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 2002.
Mon père est une chaise , roman jeunesse, Québec Amérique, coll. Titan, Montréal, 2001.
Les Choses terrestres , roman, Québec Amérique, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 2001.
Garage Molinari , roman, Québec Amérique, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 1999. • Finaliste Prix France-Québec
Comme enfant je suis cuit , roman, Québec Amérique, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 1998.





Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Andréa Joseph [pagexpress@videotron.ca]
Révision linguistique : Danièle Marcoux et Diane Martin
En couverture : oeuvre de © Marianne Chevalier
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Beauchemin, Jean-François
La fabrication de l’aube Nouvelle édition. (Nomades) Édition originale : c2006.
ISBN 978-2-7644-3097-2
I. Titre. II. Collection : Nomades.
PS8553.E171F32 2016 C843’.54 C2015-942257-4 PS9553.E171F32 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2016.
quebec-amerique.com



En souvenir de mes parents


Je voulais parler de la mort, mais la vie a fait irruption, comme d’habitude.
Virginia Woolf, Journal


U n jour, je suis mort. C’était vers le milieu de l’été, le ciel était d’un bleu immaculé. C’est l’un des souvenirs les plus précis que je conserve de ce jour-là. Je me suis toujours demandé : « Pourquoi cet événement s’est-il produit au moment où le ciel tout entier semblait se détourner du malheur ? » Je me souviens aussi, mais avec beaucoup moins de netteté, de mon arrivée au premier hôpital, de la lenteur des infirmières à me soulager de la douleur, de mon impatience à leur endroit. Et aussi, à la fin, de mon transport en ambulance vers un second hôpital plus spécialisé, parce qu’à ce moment les choses tournaient mal pour moi. C’est là, dans cette ambulance, que j’ai été pour la première fois de ma vie totalement habité par la certitude de ma mort imminente. C’est une expérience peu banale, qui n’a pas grand-chose à voir avec ce qu’on en imagine habituellement. On va mourir, c’est tout. On n’a pas le temps d’être triste, ni même d’avoir vraiment peur. Dans l’urgence du moment, on a le curieux réflexe de rassembler des images, de se composer en catastrophe une sorte de bagage, peut-être, comme si on partait en voyage et qu’on réalisait soudainement que, tout au bout de la piste, l’avion n’attend plus que nous pour décoller. Alors à ce brave ambulancier qui me tenait la main et m’encourageait de ses paroles, je disais : « J’ai quatre frères et une sœur, ils s’appellent Jacques, Pierre, Jean-Luc, Benoît et Christiane. Trois d’entre eux sont plus vieux que moi, deux me suivent. Jean-Luc, Christiane et Benoît ont des enfants. Jacques s’est acheté une nouvelle voiture récemment. Pierre est photographe. Tous portent des lunettes. » Mais pourquoi ces précisions maniaques ? Peut-être parce que j’éprouvais le besoin d’incarner par les mots ces personnes que j’aimais tant, de leur donner chair et vie, là, dans cette ambulance hurlante, de les appeler à une certaine existence, à cet instant où je sentais la vie s’échapper de moi à une vitesse si fulgurante. J’ai dit encore : « Il faut aussi que je te parle de Manon », et alors d’une voix saccadée, entrecoupée par le tranchant de la douleur, j’ai parlé de ma compagne. Peu de choses me restent aujourd’hui de la description que j’en ai faite, mais j’entends encore ces mots de l’ambulancier quand je me suis tu finalement : « Tu es chanceux. » Et en un sens, c’était vrai. Malgré les cent couteaux qui me déchiraient le ventre, j’avais de la chance : j’avais vécu quarante-quatre ans sur la terre, dont seize auprès d’une femme pour qui les autres étaient toujours plus importants qu’elle-même. J’aurais voulu m’attarder un moment à cela, revoir en pensée un peu de cette époque dont j’étais convaincu qu’elle s’achevait à présent. Mais je sentais qu’il me fallait maintenant me préparer, je ne voulais pas entrer dans la mort si précipita

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