Le conflit
48 pages
Français

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Le conflit , livre ebook

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48 pages
Français

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Description

Paule est une jeune artiste noire qui connaît le succès grâce à ses toiles inspirées de sa riche vie intérieure. Soudain, alors qu’un drame s’abat sur elle, l’opinion publique se déchaîne. Son monde s’écroule emportant avec lui Paule dont la boussole intérieure se dérègle petit à petit.
Commence alors un conflit entre le regard des autres, l’opinion de Paule et son cœur qui lui murmure la vérité.

À PROPOS DE L'AUTEURE

Passionnée de lecture depuis sa tendre enfance, Suzanne Latre « fabriquait des livres » en agrafant des pages pliées. Franco-irlandaise, elle a grandi à Paris où elle a eu la chance de rencontrer des personnes venant d'horizons divers. C’est cet amour de l’autre et cette envie de partage qui la poussent à écrire un roman.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 février 2020
Nombre de lectures 11
EAN13 9791037703989
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Suzanne Latre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le conflit
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions – Suzanne Latre
ISBN : 979-10-377-0398-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tout d’abord,
je tiens à remercier du fond du cœur
l’équipe de la maison d’édition Le Lys bleu
qui m’a aidée à concrétiser mon projet.
De même,
il m’aurait été impossible d’écrire sans ma muse,
Paule-Valérie,
c’est toi l’artiste.
Enfin,
je dois tout à ma Maman
qui m’a soutenue toutes ces années.
 
 
 
 
 
Le jardin s’écoulait en de grosses bulles baveuses irisées.
Les jonquilles, fièrement dressées, paraissaient en cracher par milliers.
L’herbe cendrée hurlait au rythme du vent de cette nuit printanière.
Assise à sa terrasse, Paule balançait ses pieds nus dans l’air. Chaque balancement comptant pour deux secondes, elle avait calculé qu’elle devrait rentrer à l’intérieur de sa maisonnette dans cent soixante balancements. Et tout cela pour éviter d’entendre la sonnerie stridente du micro-ondes.
Paule vivait seule depuis un moment. Elle prenait parfois le temps de cuisiner un véritable repas mais aujourd’hui elle n’avait même pas réussi à finir de nettoyer sa terrasse. D’où les lentes traînées de savon qui venaient caresser ses ombellifères. La marche de la terrasse était si haute que Paule avait l’impression d’avoir une véritable chaise. Aussi elle n’avait pas pris la peine de trop décorer son jardin. De toute manière, les plantes avaient pris le dessus. Une guerre entre les bulles et les plantes s’annonçait. Paule avait d’office parié sur les plantes. Elles gagnent toujours chez elles. Malgré tout ce que l’on peut dire, penser et prévoir, les plantes sortent toujours victorieuses de chaque combat qu’elles mènent. Qui aurait la patience de pousser sur des terres arides, des plaines rasées et des jardins élaborés par des maîtres de la planification ? Ces endroits où elles ne sont pas voulues. Il n’y a que les plantes pour faire un tel caprice qui enchante tout un chacun. Il n’y a qu’une plante pour mourir et renaître sans jamais qu’on les prenne pour des figures divines.
Le ciel s’assombrissait à l’instar de l’humeur d’une Paule qui ne voulait pas manger de plats faits sur le pouce. Que ses parents pouvaient lui manquer à ces moments précis ! Parfois, elle se sustentait simplement grâce à du thé à la menthe et à la groseille qu’elle faisait elle-même lorsqu’elle en avait le temps. Le temps qui lui paraissait tellement long et court à la fois. Une journée représente une éternité quand le Soleil se lève et n’est qu’une poussière lorsque vient le crépuscule incendiaire.
Elle avait réussi à acheter sa propre maisonnette à la campagne.
Il s’agissait d’une chaumière dont le toit était tissé à partir de paille de seigle.
Les murs avaient été construits à partir de douces briques rosâtres, très bien polies. Les fenêtres aux reflets doux laissaient filtrer le doux soleil lorsqu’il faisait beau.
Ce travail méticuleux ne pouvait être constaté que dans les milieux ruraux et contrastait avec les nuées bleutées qui dévoraient le jardin de Paule.
On aurait pu croire que la maison de Paule était enchantée car elle explosait de vie même lorsque sa propriétaire s’absentait. Entre les bulles et les plantes se faufilaient dans le jardin sauvage des petits roitelets des haies, ces oiseaux si petits et joufflus qu’ils donnent l’impression qu’on les a laissés manger tout le souper en un record de temps. Il y a aussi des passereaux au regard vif et au petit bec pointu. On les sent curieux de Paule car ils s’approchent toujours un peu avant de s’enfuir plus vite que le vent.
 
L’artisan qui avait été employé pour faire la maison de Paule avait été si fier de lui qu’il s’était permis de photographier son travail et de l’encadrer pour le mettre dans son salon familial. C’était bien là son œuvre à lui et la joie ultime de Paule. Que c’était plaisant d’avoir son chez-soi ! Après avoir vécu quelques années avec des bonnes sœurs lors de ses études des beaux-arts, Paule n’avait qu’une envie ; se libérer de toute forme d’oppression. Son passage auprès des bonnes sœurs lui avait appris à contraindre son corps. Il fallait manger peu et dormir moins. Se laver à l’eau glacée qui provenait de la rivière voisine et cela même en hiver. Se coiffer ou se maquiller était perçu comme une forme de coquetterie, de vanité face à son reflet. C’était dévaloriser les grâces que le bon Dieu nous avait apportées ! Paule n’avait pas eu le droit de se peindre elle-même avant de peindre le monde. Si cette privation avait engendré chez elle des pulsions de création et de destruction, elle lui avait aussi garanti une peau lisse et juvénile jusqu’au temps de sortie de la maison des bonnes sœurs.
Ces dernières n’y avaient pas été de main morte avec Paule. Paule paraissait sage. Il était donc normal d’en attendre davantage d’elle. De nombreuses corvées lui furent assignées sans qu’elle ne puisse y dire un mot ou contester quoi que ce soit. Laver les sols de la chapelle, essuyer les lustres dont l’or semblait noir à force de lever des ouragans de poussière à chaque battement de la porte. Nettoyer les chaises des pratiquantes et les touches de l’orgue. L’orgue avait toujours été la plus grande frayeur de Paule qui ne savait pas s’il existait vraiment un Dieu. L’orgue lui semblait être la représentation la plus exacte de Dieu. Grand, puissant et sombre. Il se dressait entre les hommes et le ciel étoilé de la chapelle.
Paule ne se souvenait absolument plus du nombre d’étoiles du plafond vert d’eau, triste à mourir, de la chapelle.
On lui avait aussi demandé d’assurer les temps de repas et d’assister à leur préparation. Paule n’avait pas toujours apprécié ce qui lui était proposé. Des ragoûts de lapin avec des légumes vapeur, des plats en sauces un peu gras et étouffe-chrétien. Des quenelles de volaille avec des épinards. Jamais ces disciples de Dieu n’avaient le droit aux sucreries. La mère suprême avait une fois expliqué à Paule que le sucre ajouté était une création humaine et non pas le produit issu de la volonté de Dieu. De son air le plus naïf, la jeune étudiante avait hoché d’un air approbateur et le soir même, lorsqu’elle fut rentrée dans sa petite chambre, elle s’était emparée de son oreiller et avait hurlé dedans, manquant de le détruire. Qu’est-ce qu’ils étaient bêtes ces fanatiques ! Tout ce que l’on mange est cultivé par les humains après tout. C’était des règles que l’on s’imposait. Règles parfois justes mais très souvent superflues aux yeux de Paule.
Il faut dire que Paule n’arrivait pas à comprendre cette vision réductrice du culte de Dieu

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