Les Amours de Pimpette
96 pages
Français

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Les Amours de Pimpette , livre ebook

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Description

En 1713, le notaire François Arouet avait envoyé son fils cadet François-Marie à La Haye pour lui mettre un peu de plomb dans la cervelle. C'était sans compter sans l'ardente jeunesse de celui qui ne signait pas encore Voltaire et sans la rencontre qu'il y fit d'Olympe Du Noyer. Les obstacles mis à la relation entre les deux jeunes gens furent l'occasion d'échanges épistolaires qui conservent les traces de leur passion.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mai 2009
Nombre de lectures 56
EAN13 9782296923812
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Amours de Pimpette
ou
Une saison en Hollande
© L’H ARMATTAN, 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-06932-9
EAN : 9782296069329

Fabrication numérique : Socprest, 2012
V OLTAIRE


Les Amours de Pimpette
ou
Une saison en Hollande


Correspondance de Voltaire avec Olympe Du Noyer


Etablissement du texte, introduction et commentaires
de Jacques Cormier


L’H ARMATTAN
Les Introuvables
Collection dirigée par Thierry Paquot et Sylvie Carnet

La collection Les Introuvables désigne son projet à travers son titre même. Les grands absents du Catalogue Général de la Librairie retrouvent ici vitalité et existence. Disparus des éventaires depuis des années, bien des ouvrages font défaut au lecteur sans qu’on puisse expliquer toujours rationnellement leur éclipse. Oeuvres littéraires, historiques, culturelles, qui se désignent par leur solidité théorique, leur qualité stylistique, ou se présentent parfois comme des objets de curiosité pour l’amateur, toutes peuvent susciter une intéressante réédition. L’Harmattan propose au public un fac-similé de textes anciens réduisant de ce fait l’écart entre le lecteur contemporain et le lecteur d’autrefois comme réunis par une mise en page, une typographie, une approche au caractère désuet et quelque peu nostalgique.

Dernières parutions


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Nicolas-Germain LÉONARD, Œuvre poétique , 2007.
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Frantz JOURDAIN, A la côte , 2006.
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Georges D’AVENEL, Le nivellement des jouissances , 2006.
Madame Anaïs SEGALAS, Enfantines , 2005.
Introduction
Depuis quelque temps déjà, celui qui n’était encore que François-Marie Arouet donnait bien du souci à son père, veuf depuis 1701. En le présentant vers 1706 à la compagnie du Temple, son parrain, l’abbé de Châteauneuf, avait encouragé son goût pour la poésie badine et le libertinage plutôt que pour l’austérité janséniste qui caractérisait le milieu familial. Après sa classe de philosophie, en août 1711, ce ne fut sans doute pas sans difficultés qu’on lui fit faire les brèves mais ennuyeuses études de l’École de Droit : c’est par la littérature qu’il prétendait se faire connaître. Il avait même concouru pour le prix de poésie de l’Académie française en 1712, mais son poème n’avait pas été couronné. En attendant d’acquérir la renommée par de meilleurs moyens, Arouet le jeune, qui avait renoué avec le Temple, se taillait une réputation douteuse grâce à quelques débauches, pimentées de vers satiriques. Inquiet du chemin que prenait son fils, le père Arouet, au début de l’année 1713, l’envoya à Caen. Mais François-Marie s’y serait fait remarquer par des vers offensant la morale et la religion. Le riche notaire Arouet songea alors à lui acheter la charge enviable de conseiller au parlement de Paris, mais son fils refusa, assurant qu’il n’avait pas besoin d’une considération qui s’achète et saurait s’en faire une qui ne coûterait rien.
La famille eut alors une autre idée. La terrible guerre de Succession d’Espagne venait de s’achever. Grâce aux victoires remportées par le maréchal de Villars en juillet 1712, le traité signé à Utrecht le 11 avril 1713 avec l’Angleterre, les Provinces-Unies, la Prusse, le Portugal et la Savoie instaurait la paix et, moyennant une convention commerciale, de bonnes relations entre la France et les Pays-Bas. Un nouvel ambassadeur de France fut envoyé à La Haye : Pierre-Antoine de Castagnère, marquis de Châteauneuf, frère du parrain de Voltaire, l’abbé de Châteauneuf, mort en 1708. Ayant lui aussi pour notaire le père de François-Marie Arouet, Pierre-Antoine de Castagnère accepta d’emmener le jeune homme avec lui en qualité de secrétaire particulier. Intéressé comme il l’était par la politique internationale, François-Marie pourrait s’attacher à la diplomatie – par la suite, on l’y retrouvera d’ailleurs mêlé à plusieurs reprises. Mais c’était compter sans son ardente jeunesse et les charmes de "Pimpette".
La présence de "Pimpette", Olympe Du Noyer, à La Haye était une des innombrables séquelles de la révocation de l’édit de Nantes. Sa mère, Anne-Marguerite Petit, élevée dans la religion protestante, avait obtenu la restitution des biens de sa famille en se faisant catholique à l’époque où elle épousa le sieur Du Noyer. Mais après une dizaine d’années de mariage, s’étant brouillée avec son mari, elle s’enfuit de la demeure conjugale avec ses deux filles et se réfugia en Angleterre où, dit-on, elle vécut d’expédients. Elle passa ensuite en Hollande pendant la guerre de Succession d’Espagne. Rejoignant la nombreuse colonie française huguenote qui s’y trouvait, elle reprit sa première religion.
Pour subsister, Mme Du Noyer comptait sur ses filles. Elle avait pu marier l’aînée à un homme âgé, mais riche, un certain Jacob Constantin : elle-même raconte longuement l’histoire de ce mariage dans ses Lettres historiques et galantes (Vol. V). La cadette, Catherine-Olympe, née à Nîmes le 2 mars 1692, avait failli épouser un personnage historique, Jean Cavalier. Ce protestant du Gard, né en 1681, réfugié à Genève pour raison de conscience et devenu garçon boulanger, était revenu, sur la foi de prophéties, secourir les Camisards révoltés des Cévennes. Il était même devenu leur chef. En 1704, il avait fait sa paix avec le maréchal de Villars, mais, craignant une arrestation malgré les accords signés, il était repassé en Suisse, avant de combattre les Français, d’abord aux côtés du duc de Savoie, puis avec les Anglais, notamment en Espagne à la bataille d’Almanza (1707). Venu aux Pays-Bas en 1708, il y avait été traité en héros de la coalition et du protestantisme. Colonel en demi-solde, il se fiança avec Olympe, alors âgée de seize ans. Mais deux ans plus tard, il la laissait pour s’établir dans une colonie huguenote en Irlande. N’ayant pu conclure ce mariage, Mme Du Noyer se tourna vers le journalisme. Les quelques ressources qu’elle en tirait ne lui venaient peut-être pas uniquement des ventes : entre les mains d’une femme comme elle, une tribune même subalterne pouvait se prêter à des formes frustes de chantage. La Quintessence des nouvelles historiques , critiques , politiques , morales et galantes , dont elle était la principale collaboratrice, se présentait sous la forme d’un échange de lettres entre deux dames de qualité. Elles se mandaient les nouvelles du jour, l’une de province, l’autre de Paris. De ces nouvelles, Voltaire dira plus tard dans Des Mensonges imprimés (1749) qu’il "n’y en avait pas une de véritable" {1} . Pourtant, comme nous allons voir, tout n’était pas fiction dans ses prolixes écrits.
Voltaire était donc arrivé à La Haye dans les bagages de l’ambassadeur à la fin de l’année 1713. Le spectacle si nouveau pour un Français d’un pays où régnaient une quasi-liberté de la presse et une large tolérance le frappera lorsqu’il retournera en Hollande en 1722 en compagnie de Mme de Ruppelmonde ; cette fois, il ne semble pas avoir remarqué cet aspect des choses : du moins n’en reste-t-il pas de trace. Ce sont les yeux de Catherine-Olympe Du Noyer que les siens rencontrèrent. Tant que les jeunes gens purent se voir librement, ils ne s’écrivirent guère, ce qui explique qu’on sache peu de choses sur les débuts de leur liaison. Mais la mère, qui par profession devait avoir ses informateurs, fut mise au courant. Quoique peu connu encore, François-Marie Arouet n’était pas un mauvais parti ; issu d’une bonne famille très à l’aise, il était même en quelque façon apparenté à l’ambassadeur. Mme Du Noyer comprit qu’elle n’avait cependant guère de chance de lui faire épouser sa fille. Le jeune homme n’avait que dix-neuf ans. La majorité étant fixée à

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