La lecture à portée de main
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Description
Sujets
Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 04 novembre 2019 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782851138965 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 2 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
André Ekama
Les années de dépaysement
Roman
© Lys Bleu Éditions – André Ekama
ISBN : 978-2-85113-896-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants causes, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle .
Mes livres
-Être noir sous les cieux blancs
-Un camerounais militant dans sa nouvelle Patrie
-Les mésaventures de Doudou
-Beyong the diversity
-Im Wandel der Blicke
-Die Schätze Von Obramkuza
-Eine Reise nach Gorée Insel
-Les Camerounais en Allemagne-une longue histoire
-Tombée aux feux d’armes
-Im Spinnennetz der Privilegien
-Sheti-das verwirrte Herz
-Der einsame Kandidat
-Au piège d’une correspondance trucquée
-Regard d’un pays lointain
Dédicace
Ce livre je le dédie aux miens et aux passionnés de la littérature ainsi qu’aux amis d’enfance
Remerciements
Je remercie Ange Essome qui a toujours disposé du temps pour saisir mes textes avec passion.
Préface
Quitter son pays pour aller vivre ailleurs a toujours un aspect singulier quand on y passe des années sans retourner, les souvenirs gagnent d’emblée la mémoire et on commence à aimer des choses qui jadis ne nous disaient rien. On veut revivre toutes ces senteurs et écouter tous ces rythmes qu’on a abandonnés. Dans le nouvel environnement, il y a de nouvelles formes qui parfois ne nous impressionnent pas car nous le savions autrement mais nous devons nous adapter. Avec le temps, une envie folle de retourner nous interpelle. Nous commençons à nous sentir mal malgré tout ce que nous avons réalisé et comptons aussi le faire dans le pays de nos origines pour nous sentir comblés. Nous espérons avoir d’autres attentions qui sont plus idéelles et retrouver un environnement où nous pouvons exprimer notre moi sans appréhension mais avec fierté que les nôtres apprécieront nos actions sans trop remettre en question nos fondements. Donc cette impression d’être mieux compris des siens commence à nous envahir l’esprit. Pendant ce temps, les nôtres ont l’impression que nous ne nous retrouvons plus parmi eux. Enfin vient ce temps où nous décidons de revenir vivre toutes ces imaginations que nous avions depuis notre éloignement mais sommes de nouveau appelés à nous habituer sur les commodités qui nous étaient devenues très éloignées mais donc les instincts nous montrent que nous y venons et n’avons plus à nous imprégner de nouveau.
Je suis arrivé très jeune en occident, j’avais à peine dix-huit ans quand une bourse d’études me fut accordée, pour moi ce fut la joie de découvrir le monde et d’aller à la rencontre d’autres horizons, mais mes parents éprouvaient de la douleur de me voir, leur fils quitter la maison et me rendre à plus de sept mille kilomètres d’eux. Ma mère pleurait, elle ne put se contenir, tandis que mon père gardait son calme. Il me prodiguait juste des conseils, en m’exhortant de travailler d’arrache pieds pour décrocher ce donc on venait de me confier. Mon fils soit dynamique, béni d’abnégations. Le jour du voyage, mes proches me rendirent visite, certains m’accompagnèrent à l’aéroport international, auprès des miens, je manifestais la sérénité, mais j’avais cette peur d’affronter l’épreuve d’être loin d’eux pendant plusieurs années. Je ne savais pas ce qui m’attendait là-bas. Ma famille avait apprêté des paquets de nourritures pour qu’à mon arrivée, je puisse continuer à m’approvisionner.
Le décollage était annoncé dans une quinzaine de minutes, tous les passagers étaient appelés au bord du Boeing qui devait nous prendre à destination de Berlin. J’échangeais encore une dernière fois avec les miens, des accolades de tous côtés, bye bye, bye bye me lançaient-ils, tu nous reviendras. Dans l’avion, je fis connaissance d’autres jeunes qui avaient quitté le pays pour la première fois. Je reconnus certains qui furent des camarades, nous sympathisions, et d’autres qui, je rencontrais pour la première fois, mais qui étaient de notre promotion. Nous discutions, créions toute une ambiance, chacun de nous se demanda comment serait le séjour loin des nôtres. Mais nous étions fermes que nous y parviendrons. À notre arrivée, un bus nous accueillit, nous prenions le chemin des différents centres d’apprentissage de la langue. Notre bus s’orienta en direction de la ville de Glauchau. Nous étions une trentaine pour cette destination. Tandis que d’autres prirent d’autres chemins, mais nous savions que nous nous reverrions, Un oncle qui m’avait rendu visite, m’avait béni et me dit : que les ancêtres soient avec toi, cher fils, que tout ce que tu ferras là-bas te soit positif, mais ne nous oublies pas, penses à nous et sache que tu demeures le fils du terroir. Cette phrase, je la gardais comme un chant dans mon cœur, j’avais compris quelle responsabilité j’avais en quittant le terroir. Et que je devais le représenter là où je devais me trouver.
À mon arrivée, j’écrivis une longue lettre à mes parents, pour leur raconter comment fut le voyage. Je me proposai de leur parler plus de l’accueil et de l’environnement que je découvrais pour la première fois, je me mis à établir toutes les comparaisons, à leur dire comment étaient les routes, comment étaient les bâtiments, les voitures et tout ce qui était autour de moi. Lorsque je reçus la lettre retour, j’avais l’impression que mes parents étaient plus préoccupés par mon état de santé. Et les conseils qu’ils me prodiguaient allaient dans le sens de continuer à penser à eux, à travailler, à rester l’espoir de notre famille. Je n’avais jamais effectué un long voyage ; les quelques trajets étaient de quitter la ville ou nous étions pour me rentre à une centaine de kilomètres, mais à de milliers de kilomètres, ceci était nouveau. J’avais surpassé cette distance et compris que du haut des nuages, je pouvais rester courageux et savoir que rien ne nous arriverait. Nous avions bien atterri, leur écrivis-je. J’ai rencontré des amis, donc je ne suis plus seul. Je serais bien encadré, mais croyez-moi chers parents, je reste des vôtres. Malgré le temps froid, je savais que la distance avec le terroir demeurait pour moi un impératif. Je me souvenais de tous ces beaux moments avec les miens et à chaque fois, je les revoyais à l’aéroport. Les accolades, et la joie qui les animait de savoir que bientôt, je serais imprégné dans une autre culture, dans une autre langue, et que lorsque je regagnerais le pays, je leur raconterais mes épreuves. Au fil du temps, beaucoup de choses avaient changé. J’étais surpris de découvrir dans une correspondance que ma jeune cousine avait accouché, ou de me ravir d’entendre que mon jeune frère venait d’être papa. Beaucoup de bonnes nouvelles qui me parvinrent aussi de ce côté, je me disais toujours, lorsque je serais de retour, certainement, je serais plus réconforté de voir, tous ceux qui purent voir le jour après moi. Parfois, j’avais des problèmes qui m’harassaient, mais je gardais confiance que je les résoudrais au fur et à mesure. Certains parmi nous avaient commencé à prendre goût à l’alcool, et d’autres, commençaient pour une première à fumer. Je prenais de temps en temps une bière, mais au fil du temps, j’avais commencé à ne plus trop en prendre, pour mieux me concentrer dans mes études. Un verre de trop ne te tuera pas, me lança un camarade. Tu n’es plus un enfant, maintenant très loin des parents, nous pouvons nous amuser, me dit Hiller. Je le regardai en souriant, je lui dis, je n’ai jamais agi parce que le regard y était, c’est par ma conscience, que je décide si j’aime ou je n’aime pas prendre la bière. Je ne pouv