Les Voéyaghes d Albertine
51 pages
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Les Voéyaghes d'Albertine , livre ebook

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Description

Les Voéyaghes d’Albertine Deusième Rabalée est le deuxième tome des tribulations d’Albertine Pissedru, la rédactrice en chef du journal satirique l’Ajhasse Désencruchée, racontées en saintongeais, cette langue régionale si pittoresque, très imagée, et qui se prête si bien à l’humour. Du Pays Gabaye, au nord de la Gironde, et plus particulièrement la région de Blaye, en passant par les Balkans et l’Allemagne, Albertine livre sa vision du monde, pas toujours objective, mais toujours souriante.

Informations

Publié par
Date de parution 23 août 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312060613
Langue Français

Extrait

Les Voéyaghes d’Albertine
Jean Luc Buetas
Les Voéyaghes d’Albertine
Deusième Rabalée
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur
Les Voéyaghes d’Albertine . P’rmière Rabalée , Editions du Net , 2017
Mourcias Chouésits de l’Ajhasse Désencruchée , Editions du Net , 2017
Photographie de couverture : Jean Luc BUETAS
© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-06061-3
« Jhe creis qu’tu peutes, Veille, en cheminant. – Vous disez qu’les Preussiens n-arrivant ? – Jhe dis qu’vous peutez. – Vous les voéyez ? – Au Yâb la veille tant a pu ! – Ah, mon Yeu ! Si l’arrivant, jh’sons teurtous peurdut ! »
Anounyme Saintongheais
Aux Patoésans, avant qu’o s’parde
P’r Maxime BUETAS thi s’é nallé bein trou tôt dans l’ouche à Musard et qu’at pas oyut l’temps d’aprenre thieu jhabrail. Dans l’paradis, oubyie pas mon bon Drôle de mangher ine goulée anvec Goulebenèze, le Grand Simounet’ et teurtous les aut’ bardes saintongheais. A des cots, outroume le tapon d’la bonde dau Paradis et fé nous in signe anvec ine éloise. Jh’allons pas t’oubier de si tôt. Bihjes.
Préface
C’est avec un grand plaisir que l’on retrouve Albertine Pissedru pour cette Deuxième Rabalée de ses carnets de voyages. Après nous avoir emmenés en Chine, puis en Angleterre, et aussi en Grèce, voilà qu’elle nous entraîne dans les Balkans, en Germanie et, bien sûr, toujours dans son pays, en Gironde dans le Blayais. Plus que des « Carnets de voyage », ce deuxième opus pourrait s’intituler les Mémoires d’Albertine, du Pays Gabaye aux Balkans en passant par la Germanie.
Faut -il l’avouer : nous aimons Albertine . Nous l’aimons pour sa gouaille, son insolence, sa pétulance, sa légèreté d’être, sa désespérante humanité, son bon sens paysan mâtiné d’une ingéniosité irrésistiblement rabelaisienne, son toujours prêt-partant à vivre et à bien vivre, et parce qu’elle s’exprime en saintongeais.
Albertine est grand reporter chez notre confrère « L’Ajhasse Désencruchée » qui est à la Saintonge ce que « Le Canard Enchaîné » est à la France, avec cette nuance que l’on ne connaît aucun Saintongeais enchaîné mais bien davantage des Saintongeais déchaînés, pour ne pas dire déjantés à s’en désencrucher , quand l’envie leur prend de regarder le monde par le creux de la bonde – évidemment du tonneau – ce que fait si bien notre Albertine.
Derrière Albertine, se trouve Jean-Luc Buetas. Il est œnologue et vigneron à la tête avec son épouse Isabelle du domaine viticole du Château Peyreyre à Saint-Martin de Lacaussade.
Jean-Luc-Buetas est plus qu’un Saintongeais de Gironde amoureux de sa terre, il est un militant de la langue saintongeaise. C’est tout naturellement qu’on le retrouve dans le premier Collectif pour la Défense de la Culture Saintongeaise apportant alors tout le poids de sa voix de maire de Saint-Paul de Blaye. Il fut le premier à recevoir du ministère de la Culture, en 2007, la confirmation que le vieux dialecte saintongeais est bien une langue de France autonome bien distincte du poitevin, dans laquelle un feu Conseil Régional Poitou-Charentes, en mal d’identité, a voulu la dissoudre. Sans doute, quelques affaireux spécialistes du lobbying dans les assemblées régionales – au demeurant ni Poitevins ni Saintongeais – y ont pris ombrage. Mais qu’un Saintongeais meurt, dix derrière sont déjà debouts. C’est un peu le miracle du territoire. La langue saintongeaise, faut-il le dire, est totalement increvable.
Avec Albertine, Jean-Luc Buetas fait la paire, à moins que ce soit l’inverse. Tous les deux nous livrent des perles de Culture où c’est à foison que jaillissent sous leurs plumes – d’oie pour le premier, de pie pour la seconde – des expressions saintongeaises oubliées qui percutent nos mémoires. Ils nous font la démonstration que le saintongeais n’est pas une langue morte, mais bien une langue vivante avec laquelle ils jonglent avec dextérité.
Albertine donc voyage, ce qui fait mentir tous ceux qui pensent les Saintongeais comme une peuplade à œillères, scotchée à ses charentaises. Ne comptent-ils pas dans leurs rangs Alphonse de Saintonge, grand explorateur sous François 1 er , Saintongeais s’il en est, ou encore Champlain, Xaintongeois de Brouage, fondateur de la ville de Québec au Canada ? Et la liste serait longue, à en voir les dictionnaires.
Albertine prend les transports à en avoir parfois le mal, elle mange des fois à s’en faire peuter le pont , elle commente jusqu’aux petits détails ce qu’elle voit, elle dort, elle vit et elle respire nous contant tout ce qui lui arrive, Albertine fait tous les voyages qu’elle commence, toujours curieuse, au simple pas de sa porte. Albertine est un regard. Et Jean-Luc Buetas nous fait visiter à travers elle, toutes ses propres aventures, qui le ramènent toujours dans sa capitale de Blaye et son pays gabaye qu’il chérit tant, pays des étrangers selon les Gascons, comme si les Saintongeais pouvaient être étrangers chez eux, tout Girondins que se revendiquent les gens du Pays Gabaye et tout Charentais que soient en grande partie les Saintongeais. Il est des frontières qui n’ont pas cours pour des cultures qui affichent sans complexe, et avec le sourire, leur insubordination à des découpages administratifs qui ne se font toujours que de Paris, ce qui les rend toujours très aléatoires et fluctuants, et à fortiori, un tantinet comiques.
Albertine d’un côté et Jean Luc de l’autre nous offrent un festival qui rime avec régal de retrouver dans ces pages cet esprit saintongeais si particulier sur ce sol de France dont il est une jolie couleur et que nul ne peut copier sans en avoir été, par la famille ou le terroir, imprégné pour ne pas dire imbibé, la vigne restant le fleuron du territoire saintongeais.
Que chacun se laisse emporter par ces deux bâtisseurs qui solidifient par leurs joyeux écrits si étincelants, les fondements de la culture saintongeaise dont ils assurent à leurs manières, la transmission.
On dit : Jamais Deux sans Trois. Nous disons : Encore ! Et attendons d’ores et déjà le troisième opuscule des Rabalées d’Albertine. N’oubliez pas en attendant, de vous recharger des saveurs du premier.
Bonne lecture et pour ceux qui, à la langue saintongeaise encore « patinent », lisez tout haut. La dégustation n’en sera que meilleure.
Maryse GUEDEAU {1}
Fondatrice du Magazine XAINTONGE
Musser su’ l’routin dau Saintongheais
Tout le monde n’a pas la chance d’avoir baigné dans ce beau saintongeais, appelé charentais par les Charentais, gabaye en Gironde, maraichin plus au nord. J’ai eu cette chance, du côté de ma grand-mère Marguerite, de sa sœur Renée, de mon grand oncle, l’homme des marais, qui tous, parlaient à piene goule . Depuis, et à leur niveau, mon père, mes oncles et quelques cousins ont essayé de garder vivant ce parler, ce patois, à leur niveau. Et ne croyez pas que le terme patois soit gênant. Après tout, qu’est-ce qu’un patois, si ce n’est, comme le définit le Larousse, un parler propre à une région limitée. C’est donc une langue régionale, et le saintongeais a été reconnu officiellement Langue de France en 2007 (j’ai conservé précieusement le courrier que m’a adressé M. Xavier NORTH, Délégué Général à la Langue Française et aux Langues de France du Ministère de la Culture, en date du 6 mars 2007). Cette langue a son vocabulaire propre, sa grammaire propre, une graphie pas encore normalisée et des patoisants dynamiques. On croyait ce patois moribond, il semble vouloir vivre encore un peu.
Quand on est Saintongeais, on élève des drôles , on mange des cagouilles et des monjhettes , on range ses courses dans des poches , on grale au soleil. On adopte un cheun , on fait la sieste le tantôt , on nettoie le sol avec une since . Si tu n’es pas patoisant, tu comprends reun , ton voisin est un sot , et s’il est pénible, un sot en trois lettres, tu pates ta chemise en t’habillant, et gare à ne pas trop couniller au boulot.
En saintongeais, il y a un neutre, o , ol , contrairement au français. O mouille , il pleut. Mais ne nous attardons pas sur la grammaire, ce sera l’objet d’un prochain ouvrage.
En écrivant ces petits livres, mon objectif était de distraire, d’amuser mes copains, patoisants ou non. En réalité, bon nombre des lecteurs se sont avérés être des personnes peu ou pas patoisantes, juste des gens qui connaissaient l’existence de l’idiome sans le pratiquer et qui désiraient par cette lecture découvrir ou redécouvrir la langue de leur région d’origine, ou simplement s’initier un peu au parler de leurs amis ou parents. A ma grande surprise, ces ouvrages ont été aussi achetés par des curieux en Belgique ou au Canada…
Lors de la séance de dédicace à la Librairie Jaufré Rudel de Blaye au mois de juillet 2017, l’autre surprise agréable a été la visite des vieux blayais – vieux n’est p

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