Mémoires de guerre 1914-1918 du Sous-Lieutenant Robert Morin
138 pages
Français

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Mémoires de guerre 1914-1918 du Sous-Lieutenant Robert Morin , livre ebook

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Description

Les Mémoires de guerre 1914-1918 de mon Grand-père, le Sous-Lieutenant Robert Morin, mobilisé et incorporé le 2 Août 1914 au glorieux 69ème Régiment d’Infanterie sont retranscrites dans leur intégralité avec le respect fidèle de son style. Le nom des hommes cités dans ces mémoires est authentique. Vous y verrez de beaux faits d’armes et d’héroïsme, presque toujours payés au prix du sang. Vous y verrez aussi des injustices, de l’hypocrisie, des défaillances et même des lâchetés. Vous vivrez au jour le jour avec ses compagnons d’armes. Ils pensent souvent à la mort et la côtoient de près. Malgré la peur qui les tenaille, ils avancent dans la boue des tranchées, dans le froid, sous la pluie. Ils chargent baïonnette au canon, certains meurent d’autres sont blessés. Puis pendant les « grands repos », comme surpris d’avoir échappé à ce déluge de fer et de feu, ils ont une folle envie de vivre et de faire la fête avant de quitter une nouvelle fois les êtres chers pour repartir vers leur destin. Parfois le moral les quitte. Aujourd’hui ils ont battu en retraite. Ils ont perdu un peu de terrain et beaucoup de camarades. Mais demain ils repartiront reconquérir le terrain perdu la veille, et repousseront l’ennemi un peu plus loin. La fatigue est terrible, il n’y a aucun endroit sec et abrité pour s’allonger et essayer de dormir. Ils n’ont rien pour se laver. Ils grelottent dans leurs vêtements boueux gorgés d’eau. Les ravitaillements sont souvent très difficiles et la faim s’ajoute aux autres souffrances. Dans les grands moments de découragement, l’esprit de corps joue son rôle, les plus « solides » soutiennent et réconfortent leurs camarades d’infortune. Ce récit est illustré de photos, de cartes, et de croquis. L’organisation et les techniques militaires mises en œuvre avant, pendant et après les combats y sont décrites avec beaucoup de détails et de précisions par un homme qui était au cœur de la bataille. En lisant ces lignes vous apprendrez, pour ceux qui l’ignorent encore, que des hommes ordinaires peuvent devenir extraordinaires.

Informations

Publié par
Date de parution 25 juin 2014
Nombre de lectures 6
EAN13 9782312023243
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mémoires de guerre 1914-1918 du Sous-Lieutenant Robert Morin
Jean-Robert Nouveau
Mémoires de guerre 1914-1918 du Sous-Lieutenant Robert Morin









LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2014
ISBN : 978-2-312-02324-3
Avant-Propos
A mon Grand-père Bobby {1}

Dans une malle au fond du grenier, j’ai découvert trois cahiers écrits au crayon. Heureusement protégés de la lumière et de l’humidité, ils avaient bien traversé le temps, presque un siècle. C’étaient les Mémoires de guerre de mon Grand-père, qu’il avait écrites pendant sa captivité en Allemagne.
J’ai décidé de les retranscrire et de les faire éditer, pour que ceux qui l’ignorent encore sachent que des hommes ordinaires peuvent devenir extraordinaires. Capables de surmonter leur peur pour défendre leur patrie et leur drapeau. Capables de vivre pendant des jours dans des tranchées envahies par une épaisse boue gluante et visqueuse, mélangée au sang des blessés et à celui des cadavres en décomposition, que la mitraille incessante et la pluie d’obus empêchent d’enterrer décemment. L’odeur est pestilentielle et les rats pullulent.

Mon Grand-père

Robert Ernest Morin, né le 29 Mai 1889 à Colombes (Hauts de Seine) de Gabriel Théodule Morin et Marie-Louise Grasse. Marié à Camille Alphonsine Coène. Mort le 6 Janvier 1977 à Argenteuil (Val d’Oise) à l’âge de 87 ans.
Délaissé par sa mère, il est élevé par sa Grand-mère. A 11 ans, il travaille déjà sur les chantiers dans l’entreprise de maçonnerie de son Grand-père, située à Argenteuil (Val d’Oise) dans la banlieue Parisienne. A cette époque l’école est obligatoire jusqu’à 13 ans. Il est possible de passer son Certificat d’Etudes à 11 ans. Celui-ci obtenu, on est dispensé des deux années restantes. Travailleur et intelligent il apprend vite, avec la volonté farouche d’améliorer sa condition.

Classe 1909

En 1909 il est appelé sous les drapeaux pour faire son service militaire obligatoire, de deux ans. Il est libéré de ses obligations militaires en 1911 avec le grade de Caporal. Mobilisé le 2 août 1914, il est incorporé au glorieux 69ème RI avec son grade de Caporal. Avec son sens inné de l’organisation et du commandement, il est vite remarqué par ses supérieurs, aussi est-il proposé plusieurs fois pour de l’avancement, afin de remplacer les Sous-Officiers et Officiers tombés au feu. Il est nommé Sergent en octobre 1914 à Monchy-au-Bois, puis Adjudant le 29 Mai 1915 et Sous-Lieutenant le 18 avril 1916.
Suite à plusieurs faits d’armes, il est cité deux fois à l’ordre du Régiment, une fois à l’ordre de la Division et une fois à l’ordre du Corps d’Armée. Il est blessé et fait prisonnier pendant l’attaque du village de Maurepas dans la Somme en juillet 1916. Il est transféré en Allemagne au camp de prisonniers de Gütersloh.
En lisant ces mémoires vous allez vivre avec des hommes venus d’horizons divers. Ils sont là pour une même cause : Libérer la France de l’envahisseur. Ils pensent souvent à la mort et la côtoient de près. Malgré la peur qui les tenaille, ils avancent dans la boue des tranchées, dans le froid, sous la pluie. Ils chargent baïonnette au canon, certains meurent d’autres sont blessés.
Parfois le moral les quitte. Aujourd’hui ils ont battu en retraite. Ils ont perdu un peu de terrain et beaucoup de camarades. Mais demain ils repartiront baïonnette au canon reconquérir le terrain perdu la veille, et repousseront l’ennemi un peu plus loin. La fatigue est terrible, il n’y a aucun endroit sec et abrité pour s’allonger. Ils n’ont rien pour se laver. Ils grelottent dans leurs vêtements boueux gorgés d’eau. Les ravitaillements sont souvent très difficiles et la faim s’ajoute aux autres souffrances. Dans les grands moments de découragement, l’esprit de corps joue son rôle, les plus « solides » soutiennent et réconfortent leurs camarades d’infortune. Que de souffrances auraient pu être évitées sans la folie des hommes !
Les Officiers prisonniers des Allemands avaient le privilège de pouvoir pratiquer de nombreuses activités, sport, théâtre, lecture, cours divers… Beaucoup d’Officiers dans ce camp étaient très instruits, il y avait entre autres des instituteurs, des professeurs, des Officiers qui sortaient des Grandes Ecoles Militaires, des chefs d’entreprise… Mon Grand-père, qui n’avait que son Certificat d’Etudes, décide de mettre à profit son temps libre pour étudier avec l’aide de cette élite, qui organise des cours privés collectifs ou individuels pour ceux qui le désirent. Maîtrisant bien les techniques du bâtiment, apprises dans l’entreprise de maçonnerie de son Grand-père, il a pour ambition de devenir Architecte.


Jean-Robert Nouveau
Son Petit-fils
Sous-Officier Parachutiste appelé
En Algérie de 1960 à 1962

Impressions d’avant-guerre
Voici déjà quatre mois que je suis prisonnier. Comme le temps passe…
Cependant, me voici arrivé à l’époque où l’on commence à trouver le temps long en captivité. J’ai essayé un peu tout pour passer ce temps le plus vite et le plus agréablement possible. Mais football, gymnastique, cours d’anglais, conférences, lecture, etc. ne parviennent plus à ce but. Pour ainsi dire désœuvré, je me décide à écrire mes mémoires sur cette terrible guerre.
Je dédie ces mémoires à mon fils Robert, pour lui éviter de tomber dans les mêmes erreurs que moi. Il pourra ainsi juger des dangers qu’il y a à cultiver dans un pays des idées de vengeance, lorsqu’on ne fait rien pour être fort. Nous n’avons pas su tirer profit de la guerre de 1870. Cette fois encore, nous n’étions pas prêts pour une guerre de cette envergure. Nos alliés l’étaient encore moins.
L’Allemagne, à franchement parler, n’aurait pas voulu cette guerre. Elle avait essayé, à plusieurs reprises, de nous tendre la main. L’Empereur Guillaume avait dit un jour à notre ambassadeur, Monsieur Jules Cambon : « Je suis las de tendre une main que l’on refuse d’accepter. »
L’Angleterre redoutait l’Allemagne, aussi resserra-t-elle étroitement les liens qui l’unissaient à la France. Elle comptait sur l’appui de celle-ci, sa prépondérance sur les mers et son trafic commercial se voyant menacés par l’Allemagne, consciente depuis quelques années de sa puissance militaire. Je ne vois donc, de la part de l’Angleterre, qu’une cordialité indispensable pour la sauvegarde de ses intérêts. Il faut vivre ensemble, comme ici, pour s’apercevoir de l’instinctive rancune de nos ennemis de toujours que furent les Anglais.
J’en arrive à nos torts, qui ne sont pas des moindres. Après le désastre de 1870, outre les cinq milliards que nous dûmes payer, il nous fallut céder l’Alsace et la Lorraine. Ce fut une maladresse de la part des diplomates allemands de cette époque. La France se releva rapidement de ses malheurs, mais garda toujours au cœur l’arrachement de ces deux belles provinces. C’est de là que naquirent toutes ces idées de vengeance qui furent entretenues dans les écoles, les sociétés, dans l’armée, sous le nom de « revanche ». Tous ces échos de haine arrivèrent en Allemagne. Aussi, en silence, celle-ci s’organisa formidablement et travailla essentiellement à faire une armée capable de tenir tête à plusieurs nations. Elle créa des quantités de Compagnies de Mitrailleuses, une forte artillerie lourde, et un système d’espionnage basé sur le commerce. C’est ainsi qu’en France furent établies de grandes maisons de commerce et des usines dans lesquelles étaient employés des milliers de ses nationaux. Ils étaient doublement précieux pour leur pays, par le fait qu’ils arrivaient à connaître et à faire parvenir chez eux nos moindres secrets, ainsi que tout l’argent produit par leurs industries. En France, on ne voyait pas ces manigances comme dangereuses, nous nous croyions d’ailleurs très forts. Nos parlementaires ne se contentaient que de faire des discours.
On continuait malgré tout l’amélioration des forts de l’Est, pendant que ceux du Nord-Est tombaient en ruine, ou à peu près. Cependant un homme clairvoyant s’il en fut, Monsieur Charles Humbert, deux ans avant cette guerre, arriva tout de même à force de campagnes hardies et osées à secouer notre inertie. Il apporta la preuve aux yeux du peuple, que nous étions très inférieurs à nos voisins d’Outre-Rhin. On dut même à un certain moment le faire taire. Cependant de jour en jour on avait l’impression qu’une guerre s’imposait comme inévitable.
A partir de ce moment l’on se sentit un peu moins sûrs de nous. On rétablissait le service militaire à trois ans. On construisait une quantité de casernes. On créait un vingt et unième Corps

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