Paris assiégé
179 pages
Français

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Paris assiégé , livre ebook

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Description

En août 1870, Ferdinand Fouqué, vulcanologue, futur membre de l'Institut, conduit sa femme et ses enfants à Mortain, chez ses parents, pour les mettre à l'abri de l'invasion prussienne. Il revient à Paris dès le 4 septembre pour prêter main forte à la défense et ne retrouvera sa famille que peu avant le soulèvement de la Commune. Il résulte de cette séparation une correspondance entre lui, sa belle-soeur et sa femme, qui nous introduit au sein d'une famille originale et nous fait revivre le siège de Paris au jour le jour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2014
Nombre de lectures 41
EAN13 9782336698212
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Mémoires du XIX e siècle
Déjà parus

Jean GOASGUEN, Médecin de marine au Sénégal (1882-1884). Souvenirs de Louis Carrade , 2014.
Auguste VONDERHEYDEN, Mon évasion du camp de Mayence durant la guerre de 1870 , 2013.
Pierre ALLORANT, Jacques RESAL, Un médecin dans le sillage de la grande armée Correspondance entre Jean Jacques Ballard et son épouse Ursule demeurée en France (1805-1812) , 2013.
Titre
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-69821-2
Préambule

« Chacun doit agir comme si une réforme véritable était possible dans nos esprits et dans nos cœurs, mais je t’avoue qu’en cela, comme en beaucoup d’autres choses, la foi me manque, et je sens bien que jamais je ne soulèverai de montagnes ».

Ainsi se termine la dernière lettre de Ferdinand Fouqué publiée dans ce recueil, au 15 septembre 1871. Plus d’un an a passé depuis la première lettre que nous découvrons quand nous ouvrons avec curiosité et envie le livre de cette correspondance familiale. Et quelle année ! « L’Année terrible » 1 , celle de la guerre franco-prussienne, de la défaite française, de la capitulation, de la fin du Second Empire et de la proclamation de la République, celle du Siège de Paris par les Prussiens pendant l’automne et l’hiver 1870-1871, celle de l’insurrection parisienne de la Commune et de sa répression.
Chacun sentira le découragement de Ferdinand Fouqué en septembre 1871, mais au fil de la correspondance, il comprendra à quel point ces longs mois marquèrent profondément ceux qui les vécurent.
Depuis un peu plus d’une dizaine d’années, les historiens ont investi de nouveau la période de la Commune de 1871, en cherchant à renouveler les approches, et en multipliant les perspectives. A une époque où les dates-anniversaires sont un des truchements de réactivation de la mémoire collective, l’année 2011, celle des 140 ans de l’insurrection, a aussi donné l’occasion de redécouvrir cette période, par le moyen d’expositions, de conférences, de colloques 2 . Les diverses manifestations ont attiré un public important, curieux de comprendre cette tragédie de notre histoire nationale, souvent oubliée, méconnue ou mal connue, ou faisant l’objet d’une mémoire sélective ou déformée. Dans le même temps, les mémoires et les souvenirs des acteurs de l’insurrection font l’objet de rééditions qui permettent d’accéder facilement aux témoignages de ces protagonistes, à leurs espoirs et à leurs illusions, à leurs défaites et à leurs destins. Les publications se suivent, jusqu’à la récente reparution des Souvenirs d’un révolutionnaire de Gustave Lefrançais 3 .

Pourtant, le souvenir de cette « Année terrible », qui fut en son temps évoquée avec force par Victor Hugo, reste souvent confus ; les images d’Epinal de notre enfance se télescopent et l’on ne sait plus très bien, parfois, quand et pourquoi Gambetta partit en ballon de Paris, quand et pourquoi les Parisiens furent obligés de manger du rat et du chat, quand et dans quelles circonstances l’insurrection parisienne se déclencha et prit fin...
Car si l’historiographie de la Commune est en développement et en renouvellement, celle de la guerre de 1870-1871 et du Siège est moins fournie. Certes, les ouvrages sont plus nombreux ces dernières années et de jeunes historiens se sont lancés dans des recherches sur le sujet. Les études existent, faisant notamment la part belle à une réflexion sur la guerre en ce dernier tiers du XIX e siècle 4 ; rien de comparable néanmoins avec ce qui paraît sur la Grande Guerre et ses horreurs.
Souvenirs et mémoires des acteurs de la Commune, lettres et approches du quotidien des poilus... Mais, au-delà des images communes et parfois brouillées de la guerre de 1870-1871 et du Siège, que connaît-on exactement des 134 jours d’encerclement, du 19 septembre 1870 au 29 janvier 1871 ? Que connaît-on aussi de la vie de la province, une fois les défaites des armées évoquées ? Que connaît-on de l’après, de ces quelques mois entre la signature de l’armistice le 28 janvier et le déclenchement de l’insurrection ?
Nous ne sommes pas sans sources et sans archives, sans témoignages imprimés et facilement accessibles, sans représentations imagées. Au Journal des Goncourt, qui nous livre les impressions particulières d’Edmond, resté à Paris pendant toute cette « année terrible », sont venues s’ajouter des éditions inédites ou des rééditions de journaux et « mémoriaux » de particuliers qui ont vécu le Siège de la capitale 5 . Ainsi le lecteur pourra-t-il se plonger dans le Journal du siège de Paris de Jacques-Henry Paradis, réédité en 2008 après une première édition en 1872 ou dans les Griffonnages quotidiens d’un bourgeois du Quartier latin (1869-1871) , édités de nouveau en 2011, après l’édition de 1895 6 . Des souvenirs sont également re-publiés 7 . Ces écrits nous donnent à voir, de façon complémentaire, chacun à leur façon, des instants de vie de Paris et des Parisiens pendant le Siège. Pour paraphraser un compte rendu publié en 1895 à l’occasion de l’édition des Griffonnages d’Henry Dabot, ils nous offrent « une photographie vivante » 8 de ces mois où l’ordinaire devait continuer dans l’extraordinaire. Photographies vivantes que complètent remarquablement les aperçus que l’on retrouve dans le très bel ouvrage Images du Siège de Paris , paru en 2010 et comprenant croquis et photographies de ces quatre mois et demi 9 . C’est une plongée saisissante dans un passé qui ne peut qu’émouvoir.
Car à la lecture des pages griffonnées, il faut bien parler d’émotion ; une émotion vive, de plus en plus forte au fur et à mesure des jours, quand la lumière baisse de plus en plus ; une émotion qui se maintient encore quand les pages sont refermées.
Qu’on ne s’y trompe pas pourtant, ces « journaux » et ces souvenirs sont également destinés à la postérité ; sans parler de Goncourt, leurs auteurs les ont publiés, les manuscrits ont quitté le secret familial, et, au-delà des descendants, les destinataires devaient embrasser un plus large spectre. Ces « bourgeois de Paris » assiégé sont des chroniqueurs et offrent à ceux qui voudront les lire, dans le présent et l’avenir, leurs chroniques de l’année terrible.
Aussi l’émotion est-elle encore plus vive quand le lecteur, qu’il soit historien ou non, peut approcher des manuscrits, restés enfouis dans les sables familiaux, cachés, dormant ou mourant dans des boîtes, des coffres, des bibliothèques, des armoires, des greniers ou des caves et découverts ou sauvés par le hasard, soignés et apprivoisés par des descendants curieux, des libraires passionnés ou parfois des historiens explorateurs de ventes 10 .

C’est cette émotion que nous procure la correspondance entre Ferdinand Fouqué, Marie Fouqué, sa femme, et Louise Le Cœur, la sœur de cette dernière. Source extraordinaire, car il s’agit d’une véritable correspondance quotidienne, pour des destinataires familiaux ou amis, choisis, et non d’un « Journal » ou de mémoires, parce qu’elle se déroule en plusieurs temps et plusieurs lieux, enfin parce qu’elle est un trésor familial que les descendants des familles Fouqué-Le Cœur, et en particulier Claire Tissot, ont choisi de reconstituer pour offrir ce fragment de vie(s), témoignage d’une période riche et mouvementée mais finalement assez peu connue de notre histoire, à un large public.
Si la correspondance que le lecteur trouvera ici se termine le 15 septembre 1871, le roman familial continue, et prend les allures d’une véritable enquête. L’histoire de cette chasse aux lettres, de leur retranscription et surtout de la reconstitution d’un ensemble cohérent, est absolument passionnante. Claire Tissot évoque dans son introduction sa lecture de certaines de ces missives dans les années 1950, alors qu’elle était en vacances chez une de ses tantes, puis la découverte d’un autre morceau de ce puzzle au domicile d’une autre tante, décédée en 1989, et enfin la recherche des morceaux manquants chez les différents héritiers des familles Fouqué et Le Cœur. C’est cette quête longue et tenace qui nous permet aujourd’hui d’avoir accès à ce corpus cohérent, un ensem

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