Professeur Béatrice Aguessy
270 pages
Français

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Professeur Béatrice Aguessy , livre ebook

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Description

L'auteur retrace le parcours impressionnant de Béatrice Aguessy, première femme Professeur de gynécologie-obstétrique du Bénin et de la Sous-Région. Née en 1934, sous le régime colonial français et après avoir terminé ses études de médecine en France, Béatrice Aguessy a choisi de rentrer au Bénin pour participer au développement de son pays. Bravant les difficultés et résistant au régime dictatorial de Kérékou, elle a su démontrer avec maestria que l'Afrique regorge de véritables richesses et abrite de nombreux talents.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2009
Nombre de lectures 297
EAN13 9782336266534
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ecrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen
Dernières parutions
Bertrand LEMBEZAT, Palabres en pays kirdi, 2009.
Viviane MPOZAGARA, Ghetto de riches, ghetto de pauvres , 2009.
Pascal DA POTO, Mort héroïque , 2009.
Mahmoud BEN SAÏD, La Guinée en marche. Mémoires inédits d’un changement. Volume 2 , 2009.
Aboubacar Eros SISSOKO, Une enfance avec Biram au Mali, 2008.
Bellarmin MOUTSINGA, La Malédiction de la Côte , 2008.
Daniel GRODOS, Niamey post , 2008.
Kamdem SOUOP, La danse des maux , 2008.
N’do CISSE , L’équipée des toreros , 2008.
Alain FLEURY, Congo-Nil. A travers les récits des missionnaires 1929-1939, 2008.
Paul Evariste OKOURI, La Sobanga des paradoxes , 2008.
Chehem WATTA, L’éloge des voyous , 2008.
Gabriel Koum DOKODJO, Noël dans un camp de réfugiés , 2008.
Louis KALMOGO, Un masque à Berkingalar , 2008.
Léon-Michel ILUNGA, Le Petit-Château , 2008.
Der Laurent DABIRE, Chemin de croix , 2008.
Alain THUILLIER, Du fleuve Komo à l’Oubangui-Chari , 2008.
Sékou DIABY, La force d’une passion , 2008.
Emmanuel MATATEYOU, Palabres au Cameroun , 2008.
Christophe FARDEL, 365 jours à Sassandra , 2008.
Fatou NDIAYE DIAL, Nerfs en feu , 2008.
Alain THUILLIER, Vivre en Afrique , 1953-1971, 2008.
Alain THUILLIER, De la Forêt des Abeilles au mont Cameroun , 2008.
Juliana DIALLO, Néné Salé , récit d’une naissance , 2008.
Boubacar DIALLO, Réalités et romans guinéens de 1953 à 2003 , 2008.
Alexandre DELAMOU, Souvenirs d’enfance. Ou le défi de la réussite, 2008.
Professeur Béatrice Aguessy
Une Vie de Femme(s)

Colette Lanson
Sommaire
Ecrire l’Afrique Page de titre Du même auteur Page de Copyright 1 - Béa en danger 2 - Y’a rien dedans ! 3 - Une enfance austère, mais heureuse 4 - Un début de scolarité chaotique 5 - En route pour le baccalauréat ! 6 - Etudiante à Dakar 7 - Mort de Robert 8 - Merci Monsieur le ministre ! 9 - “Je jure d’être Fidèle... ” 10 - Gynécologue et enfin mère ! 11 - Retour au Bénin 12 - Tout est à faire ! 13 - L’organisation de la planification familiale 14 - La passion de l’enseignement 15 - Enfin agrégée ! 16 - Blessée, mais libre... 17 - Le pays respire enfin... 18 - “L’amie des bébés” 19 - Une nouvelle méthode contraceptive 20 - La vie tourne 21 - La caravane de l’espoir... Postface de l’auteur - Deux ou trois choses à vous dire... Remerciements Bibliographie Annexe - Extraits de la revue “La lettre du cadre territorial”
Du même auteur
La Décision , roman, Anibwé, 2005
© L’HARMATTAN, 2009 5-
7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296077515
EAN : 9782296077515
A Patrice Vieljeux †
Avec mon éternelle et affectueuse reconnaissance,
A José, Jean-Fabrice et Jean-Stéphane Dossou,
Pour qu’ils n’oublient jamais le combat pacifique livré par leur grand-mère et en soient les dignes héritiers, les fervents défenseurs.
Puissent-ils trouver, dans les domaines qu’ils auront choisis, la force de prendre son relais pour rendre à l’Afrique de demain sa pleine identité et l’éclat de ses multiples talents.
1
Béa en danger
Tout est calme en cette fin d’après-midi de mars 1984 dans la Clinique Universitaire de Gynécologie Obstétrique de Cotonou, communément appelée la CUGO. Le climat subéquatorial particulièrement chaud et humide qui sévit dans le sud du Bénin, a pour un temps cédé la place à quelques jours de fraîcheur, procurant à la population un peu de répit avant d’affronter la saison des pluies.
Remontant l’allée centrale, le docteur Béatrice Aguessy s’apprête à regagner son bureau au premier étage. Il est presque dix-sept heures. Ainsi s’achève pour elle une semaine de garde, loin de sa fille Bignon qui vient de fêter ses onze ans et de leur maison de Ouidah, distante de Cotonou de quarante kilomètres environ. A l’ouvrage depuis sept heures, la fatigue ne semble pourtant pas avoir de prise sur elle. Son visage affiche toujours la même sérénité, la même douceur. C’est tout juste si la semaine qui vient de s’écouler s’apparente à une semaine de travail, tant son métier de gynécologue-obstétricien la passionne. Bien plus qu’une activité professionnelle, il constitue l’essence de sa vie, toute entière dédiée à la médecine, pour laquelle elle a dû se battre dès son plus jeune âge et sacrifier plus tard sa vie de femme, d’épouse et de mère.
Ce jour-là, à l’aube de ses cinquante ans, alors qu’elle se prépare à aller passer son agrégation à Paris, Béatrice Aguessy ignore qu’elle va devoir livrer le combat le plus inégal et le plus inique de sa carrière. Le mal va l’attaquer brutalement dans son bureau, assaillant sa tête de violentes céphalées. En quelques minutes, la quiétude des instants précédents se transforme en un véritable enfer. Son front lui fait mal. Si mal, qu’après seulement quelques minutes, elle se précipite déjà sur des comprimés de paracétamol. L’intensité de ces migraines est si surprenante qu’elle décide d’envoyer son chauffeur prévenir sa sœur Adélaïde, à qui il ne faut guère plus d’un petit quart d’heure pour arriver, inquiétée par le chauffeur sur son état de santé. La réalité dépasse pourtant ce qu’Adélaïde avait imaginé, car Béatrice éprouve à présent beaucoup de difficultés à maintenir sa tête droite. Les traits de son visage si détendus à peine une heure auparavant, ne constituent plus qu’un masque de souffrance. Rapidement, Adélaïde l’aide à rassembler ses affaires et à rejoindre son véhicule où le chauffeur attend, prêt à partir pour Ouidah. Dans la voiture, aucune position n’accorde de sursis à sa douleur. Adélaïde, désespérée de ne pouvoir venir en aide à sa sœur, se réfugie dans un mutisme craintif.
Moins d’une heure après avoir quitté Cotonou, la voiture se présente devant le portail de la maison. Comme Adélaïde, le chauffeur, peu habitué à voir autant souffrir celle que la majorité des Béninois appelle familièrement maman, est resté silencieux durant tout le trajet, le pied enfoncé sur la pédale d’accélérateur pour parvenir le plus rapidement possible à destination. La descente du véhicule s’avère une véritable épreuve, car le mal a redoublé d’intensité. Béatrice trouve cependant la force de demander à sa sœur d’appeler son confrère neurologue, le docteur Dakpé afin qu’il vienne lui porter secours. Arrivé de Cotonou quelque temps après, ce dernier lui prescrit un puissant antalgique qui va malheureusement rester sans effet. Inexplicablement, le mal empire, anéantissant peu à peu, celle en qui il progresse. En fin de soirée, Béatrice ne parvient même plus à décrire la douleur qui l’accable. De violents coups de hache lui martèlent la tête et la maintiennent clouée dans son canapé. Sa souffrance n’est plus que gémissement. A peine réussit-elle encore à murmurer combien elle a mal.
Dans la maison, la tension est à son comble. Adélaïde, bientôt rejointe par ses deux autres sœurs Joséphine et Florentine, ne dissimule plus son inquiétude. Aucune des trois femmes n’ose encore exprimer les pensées qui commencent à s’imposer à elles. Sans doute pour se rassurer, chacune tente au contraire de trouver une explication rationnelle à ces migraines subites. Mais, les heures passant et l’état de leur sœur s’aggravant, elles décident d’envoyer le chauffeur chercher leur frère Eugène qui vit dans le petit village de Tori à quinze kilomètres de Ouidah. Sur les lieux, Eugène ne perd pas de temps en conjectures et envisage tout de suite le pire, car au Bénin, les maux qui vous tourmentent soudainement n’ont pas forcément une origine naturelle. C’est une cruelle réalité qui gangrène le pays tout entier et dont nombre de Béninois souffrent en silence. Dans ce pays à l’apparente tranquillité, terre d’Afrique à la réputation si joyeuse, gronde une organisation secrète, capable sur simple demande de transformer la vie de n’importe quel Béninois en un véritable cauchemar ou de le tuer tout simplement, moyennant quelques milliers de

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