Toute une vie
85 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Patrice Dubeaurepaire retranscrit avec simplicité les petits bonheurs et les difficultés de chaque étape de la vie

L’auteur, né en 1948, retrace ici sa vie, de son enfance à celle de ses petits-enfants. À travers ses récits du quotidien sur l’école, l’apprentissage, son service militaire et sa famille ainsi que sur ses multiples expériences du monde de l’entreprise, il nous livre un témoignage saisissant de la France, des années 50 à maintenant.

Une autobiographie pleine de douceur et d’humour

EXTRAIT

Je me souviens de mes premiers pas dans cette maison qui me paraissait bien grande parmi toutes ces choses qui restaient immobiles autour de moi, mais auxquelles je pouvais m’agripper.
Mes parents qui s’occupaient de moi en me tenant pour que je ne tombe pas, je les vois encore me tendre leurs bras chacun leur tour, en m’appelant :
– Allez viens voir maman.
Ou bien.
– Allez viens voir papa.
Je me souviens quand je commençais à marcher à quatre pattes, sans pouvoir me tenir debout tout seul, j’avais encore du chemin à parcourir avant d’en arriver là mais ça me permettait de pouvoir faire le tour de la maison.
Puis la curiosité arrive bien vite, toutes ces choses autour de vous qui vous attirent, des portes que l’on peut ouvrir, ces tiroirs à portée de vos petites mains qui ne demandent qu’à toucher, puis cette grosse voix qui vous dit :
– On ne touche pas.

Informations

Publié par
Date de parution 29 avril 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9791023601282
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Patrice Dubeaurepaire
Toute une vie



Préface
Les semaines ont passé
Les semaines ont passé.
Les mois, les années même, bousculés par le tourbillon du temps, les souvenirs de ce petit garçon sont demeurés intacts, lui qui a vu le jour en juin de l’année 1948 par un bel après-midi ensoleillé.
Pour lui, la vie commençait sans savoir toutes les difficultés qui l’attendaient durant les semaines, les mois, et les années, tous ces problèmes de la vie que l’on ignore et qui arrivent malheureusement bien trop vite, cette vie parfois longue mais bien trop courte à la fois.
Cette vie que l’on commençait à découvrir quand on était un peu plus âgé, et par le fil du temps, toutes ces embrouilles que l’on n’avait pas demandées lors de notre venue sur cette terre.
Puis vint le moment de nos premiers pas, l’entrée à l’école les premiers abandons des parents du moins c’est ce que l’on évoquait à ce moment-là, les cris et les pleurs d’autres enfants qui comme moi se sentaient abandonnés, puis les jours passent, les semaines.
Ces premiers pas vers l’école ont passé bien vite, en route vers la grande école, une autre étape de notre vie, un autre moment difficile cette rentrée, nous étions parmi les grands, à apprendre à lire, à écrire, ne pas oublier en rentrant à la maison le début des devoirs que l’on avait à faire c’était nouveau pour nous.
À la petite école on passait son temps à jouer ou à dormir.
Les années passèrent, vint le moment de quitter cette école pour commencer à rentrer dans cet autre monde, le travail, tout différent de ce que l’on venait de connaître.
Les années couraient, ce travail qui est devenu une routine dans notre vie, comme une locomotive qui ne veut pas s’arrêter.
Puis c’était la rencontre de votre premier flirt, ce flirt qui vous faisait oublier les difficultés de la vie.
Vint le moment de prendre ses responsabilités, le mariage puis les enfants, le train-train quotidien, les embûches de la vie, le chômage qui vous guettait et qui arrivait sans vous prévenir, toutes ces difficultés que l’on rencontrait et auxquelles on devait faire face durant toute une vie.
Les enfants ont grandi parmi toutes ces embûches, aujourd’hui ils passent par le même chemin, et bien sûr nous leur souhaitons de ne pas vivre tous ces problèmes que nous avons rencontrés.


Toute une vie
Je me souviens de mes premiers pas dans cette maison qui me paraissait bien grande parmi toutes ces choses qui restaient immobiles autour de moi, mais auxquelles je pouvais m’agripper.
Mes parents qui s’occupaient de moi en me tenant pour que je ne tombe pas, je les vois encore me tendre leurs bras chacun leur tour, en m’appelant :
–Allez viens voir maman.
Ou bien.
–Allez viens voir papa.
Je me souviens quand je commençais à marcher à quatre pattes, sans pouvoir me tenir debout tout seul, j’avais encore du chemin à parcourir avant d’en arriver là mais ça me permettait de pouvoir faire le tour de la maison.
Puis la curiosité arrive bien vite, toutes ces choses autour de vous qui vous attirent, des portes que l’on peut ouvrir, ces tiroirs à portée de vos petites mains qui ne demandent qu’à toucher, puis cette grosse voix qui vous dit :
–On ne touche pas.
Durant quelque temps cette petite phrase vous reste en mémoire, cette phrase à laquelle on s’habitue, ce jeu qui s’installe comme une sorte de balle de tennis, si je touche cette voix me dira :
–On ne touche pas.
Puis après toutes ces cabrioles je me retrouvais dans cette petite prison en bois qui m’était destinée avec ces quelques jouets autour de moi.
Là je ne pouvais pas toucher à toutes ces choses qui pouvaient m’attirer, mais comme une sorte de vengeance je pouvais me tenir debout dans ce petit carré et pour attirer l’attention de mes parents, avec un malin plaisir avec ces quelques jouets que je possédais, je pouvais les passer par-dessus.
Maman qui passait, ou papa voyant mes jouets en dehors de ma petite prison, me les ramassait, et me les remettait, cela devenait un jeu, mais malheureusement qui ne durait pas bien longtemps, au bout de quelques minutes je ne revoyais plus mes jouets revenir autour de moi, j’entendais cette voix qui me disait :
–Maintenant c’est terminé je range tous les jouets.
Arrivait l’heure pour moi de passer à table, un nouveau jouet m’était destiné, jusqu’à présent pendant le repas je me retrouvais soit sur les genoux de maman ou ceux de papa, et bien aujourd’hui une espèce de table en bois se dressait devant moi.
Mon papa m’installait dedans avec délicatesse, puis il commençait à m’attacher pour que je ne puisse pas bouger, je voyais ma petite assiette arriver sur cette petite table et maman commençait à me donner à manger.
Parfois cela ne me plaisait pas trop et j’entendais papa ou maman me dire :
–Ça s’est une cuillère pour papa ou pour maman.
Puis comme elle insistait un peu trop, je commençais à en mettre un peu partout. Ce que j’aimais bien manger c’étaient surtout ces petits pots auxquels maman rajoutait un peu de sucre, ou les petits plats qu’elle me préparait, sauf les épinards ; ce drôle de goût qui m’arrivait dans la bouche, alors là pas question d’une cuillère pour papa ou maman. Et papa qui commençait à élever la voix en me disant :
–Si tu ne manges pas tout, tu vas aller faire dodo.
Sans être impressionné par cette voix, je me mettais à faire mon petit sourire, qui je peux l’avouer marchait presque à chaque fois, ou alors je me mettais à faire quelques petites colères comme pour montrer que je n’étais pas content.
Et quand maman me prenait dans ses bras, j’étais content ; mon petit numéro avait encore fonctionné, mais cela ne marchait pas à chaque fois.
Venait le moment pour moi d’aller dormir, je passais sur la table et là je vois encore maman m’emmaillotant dans ces grosses couches où je ne pouvais pas bouger mes jambes tellement j’étais serré dedans.
Puis ce gros câlin auquel j’avais droit le soir par mon papa et ma maman avant d’être mis au lit.
C’était un moment que j’appréciais beaucoup, puis j’entendais cette voix qui me disait :
–Maintenant il est l’heure de dormir.
Cette petite phrase à laquelle j’avais le droit tous les soirs, après cette journée passée. Puis comme toutes les autres journées, je m’endormais.
Parfois la nuit je me réveillais et j’entendais papa qui me disait d’une voix douce :
–Fais dodo.
Et je me rendormais.
Certaines nuits quand je n’arrivais pas à me rendormir, dû parfois à des petites poussées de fièvre ou quelques coliques ou même un peu de comédie, maman me prenait et me mettait entre eux dans ce grand lit où je prenais un peu de place.
Et là peut-être en jouant parfois un peu la comédie, j’arrivais dans ce grand lit où je me sentais en sécurité.
Puis la nuit passait et une autre journée recommençait.
Un peu plus tard un beau matin je me souviens de cette journée où avec joie j’ai entendu maman s’exclamer d’une jolie voix :
–Pa, viens voir le petit nous a fait sa première dent.
Cette première dent que tout le monde attendait avec impatience et qui finalement arrivait sans que personne n’y ait prêté attention.
Maintenant avec cette petite dent qui venait d’arriver et qui allait bien me gêner, comment j’allais faire pour manger ? et mon biberon ? moi qui jusqu’à présent avais l’habitude de le boire sans cette dent qui venait de voir le jour.
Bien vite j’allais comprendre que cette petite dent allait m’être utile, mais pour le moment il fallait bien que je fasse avec, voilà encore une journée qui avait bien commencé avec cette nouvelle (ma première dent).
Ce que je n’arrivais pas à comprendre c’était que parfois mon papa s’occupait de moi dans la journée, et à certains moments je ne le voyais pas, mais trop petit je ne pouvais pas comprendre que durant la journée, papa se rendait à son travail.
Ce travail qui m’attendait quand je serais beaucoup plus grand, mais je n’en étais pas encore à ce stade, pas mal de choses m’attendaient bien avant.
Quand il faisait bon, maman me mettait une petite couverture puis elle m’installait sur la petite pelouse avec mes quelques jouets autour de moi.
Il y avait toutes ces fleurs avec chacune leur parfum, et de temps en temps maman venait s’asseoir auprès de moi avec ses pelotes de laine et ses aiguilles pu

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