Une saga familiale
212 pages
Français

Une saga familiale , livre ebook

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212 pages
Français

Description

Ce livre présente de façon originale une saga familiale. Hélène Guillaume, l'auteur a utilisé un véritable trésor gardé par Alice, sa grand-mère et tenu un journal au fur et à fur mesure qu'elle découvrait photos et documents. Une conversation s'est établie avec tous ces personnages. Les générations se mêlent. On rit, on se réjouit d'une naissance, on connaît le chagrin. Aux extraits de correspondance répondent les pages du journal intime. Elle parvient ainsi à tisser et à mettre en perspective de manière inédite la transmission entre les générations.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 juin 2015
Nombre de lectures 54
EAN13 9782336385211
Langue Français
Poids de l'ouvrage 29 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Hélène Guillaume
Ce livre présente de façon originale une saga familiale.
L’auteur a utilisé un véritable trésor gardé par Alice,
sa grand-mère ; de nombreuses lettres, carnets de compte,
livrets solaires, photos éclairent de façon vivante plus d’un
siècle d’histoire. Tandis qu’elle découvrait ces documents,
elle a tenu son journal. Une conversation s’est établie
silencieusement avec Alice et les personnages de cette
histoire. Amélie, Suzanne, Pierre, Georges, René côtoient Une saga familialel’auteur, petite fille devenue elle-même grand-mère.
Conversations silencieusesLes générations se mêlent. On rit, on se réjouit d’une
naissance, on connaît le chagrin de la mort prématurée ou
tardive, on se questionne sur le réconfort de la foi en Dieu,
on attend une victoire bien longue à venir. Aux extraits
de correspondance répondent les pages du journal intime
de l’auteur ; continuité, évolution, le livre interroge la
transmission entre les générations.
Hélène Guillaume est professeur d’histoire.
Passionnée par les histoires personnelles, les
souvenirs, les échanges de correspondances,
elle s’efforce de les mettre en perspective
pour donner un point de vue nouveau sur la
grande Histoire.
En couverture :
collection personnelle de l’auteur
ISBN : 978-2-343-06264-8
19,50 €
Rue des Écoles / Récits
Hélène Guillaume
Une saga familiale
Rue des Écoles / RécitsRue des Écoles
Le secteur « Rue des Écoles » est dédié à l’édition de travaux
personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique,
politique, etc. Il accueille également des œuvres de fiction
(romans) et des textes autobiographiques.
Déjà parus
Rigolo (Isabelle), Quand on embrasse, on ne met pas les mains, 2015.
Moulènes (Bernard), Le métal du Diable, 2015.
Durand (Anne), À travers une meurtrière, 2015.
Gauthier (Marie-Véronique), Chopin, les Civils et moi, 2015.
Loozen (Jean-Luc), Campo Grande, 2015.
Alcaraz (Nadia), La rage fut mon pays d’accueil, 2015.
Berkowitz (Nadine), Les vingt vies de Mathilde, 2015.
Cerasi (Claire), Identité, identités, 2015.
Ferrier-Mayen (Andrée), La terrasse, 2015.
Télégat (Constantin), La star et les pantins, 2015.
Philippart (André), Un milieu social face à la pauvreté, 2015.
Ducrocq (François), Théorie du stock froid, 2015.

Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre
chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages, peut être consultée
sur le site www.harmattan.fr





UNE SAGA FAMILIALE




















© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-06264-8
EAN : 9782343062648Hélène Guillaume
Une saga familiale
*
Conversations silencieuses
récit Du même auteur
avec Marie Hélène Deleforge
Une école au pays de la mine, L’Harmattan, 1999.
Mémoire de câble (Histoire de l’entreprise LTT),
Editions Valhermeil, 2003. Remerciements pour leur soutien à
Odile, Ariane,
Marie-Brigitte et Anne Marie.
Une relecture attentive a été faite
par Claire Leboucher et Laure Querouil.
L’illustration photographique a été réalisée
avec l’aide affectueuse de Bernard Dupond. Alice, ma grand-mère
- 8 -




Dans les derniers temps, ma grand-mère lisait et
relisait avec bonheur Les vacances de la comtesse de
Ségur. C’était dans une édition à la couverture blanche
cartonnée que je n’ai pas retrouvée après sa mort. Je
m’étonnais auprès d’elle qui avait gardé perspicacité,
humour voire ironie, de ce retour à des lectures enfantines.
« Cette bonne madame de Fleurville et cette pauvre
madame Fichini, cela m’amuse ! » disait-elle. Pendant de
nombreuses années, lors des vacances estivales, ma
grandmère avait reçu en Saintonge ses deux filles et ses treize
petits-enfants. Elle avait établi des rites, des habitudes,
heures des repas, devoirs de vacances après le déjeuner,
visites aux voisins, tub du soir, mais nous avions une
grande liberté. Retrouvait-elle dans ce livre, les souvenirs
de la jeune Alice qu’elle avait été et des vacances qu’elle
passait, elle aussi, chez sa grand-mère dans la même
propriété du Petit Breuil ?
« Les vacances étaient près de leur fin ; les enfants
s’aimaient tous de plus en plus.» Le général de Gaulle
citait cette phrase comme la plus mélancolique de la
littérature française. C’est le début du dernier chapitre des
Vacances. Dans son œuvre, la comtesse de Ségur peint un
monde où chacun reste à sa place, où les méchants sont
punis, les bons récompensés et où l’éducation sans
faiblesse permet aux enfants de progresser. « Léon
s’améliorait de jour en jour au contact de Paul et de ses
excellentes cousines, Camille et Madeleine.» Ma
grandmère avait-elle une nostalgie de ce monde rassurant ?
J’aimais beaucoup ma grand-mère, Mamet. Après le
décès en 1952 de son mari, Louis Barrachin, que nous
- 9 - appelions Gros papa, elle était venue s’installer avec nous
dans l’immense appartement de la rue Galilée à Paris. Elle
avait une grande chambre, une petite cuisine, des
sanitaires ce qui préservait son indépendance. Elle
m’invitait à partager, certains soirs, un dîner délicieux de
chocolat chaud et tartines ; le beurre salé qu’il fallait saisir
avec un tout petit couteau, était dans une boite ronde ornée
sur le couvercle d’un petit chaperon rouge. Nous étions
installées toutes deux autour d’un guéridon de marbre et
nous parlions.
J’aimais me glisser discrètement dans sa chambre
lorsque tante Thérèse et tante Suzanne, sa fille et sa sœur,
venaient faire visite à grands éclats de rire d’autant plus
perçants que les nouvelles étaient tragiques. « Tu vas
rire » disaient-elles avant de se lancer dans un récit rempli
de catastrophes. De temps en temps, le timbre des voix se
faisait chuchotement et je savais que docilement il me
fallait fermer les oreilles : un mari trompait sa femme, une
jeune paysanne s’était jetée dans l’étang, un fils avait fini
par faire de la prison.
Mamet avait un poste de TSF, mon père n’en voulait
pas. C’est chez elle qu’avec une grande régularité, je
suivais les aventures de la famille Duraton et de ce pauvre
Gaston, (l’adjectif « pauvre » était signe chez ma
grandmère d’une compassion amusée mais redoutable) ; chez
elle aussi que j’écoutais avec émotion le vaillant Célestin
chanter « On a le béguin pour la couleur de mes
chaussettes » dans La bonne auberge du Cheval Blanc.
J’allais lire Le Figaro auquel elle était abonnée (mon père
lisait Le Monde) et nous parlions des chroniques de
Mauriac, un presque « pays » pour cette Rochefortaise, ou
de l’éditorial toujours stimulant de l’abbé Laurentin.
Lorsque ma sœur aînée a connu ses premières crises
délirantes, j’avais 14 ans ; la chambre de Mamet était alors
pour moi un refuge ; son jugement, quoique assez sévère
- 10 - sur l’attitude indécise, hésitante de mes parents à l’égard
de leur fille malade, me permettait de mettre des mots sur
ce qui était d’une violence indicible.
J’ai retrouvé un certain nombre de lettres et papiers
divers qui avait été dispersés après sa mort et le départ de
la rue Galilée. Mamet avait conservé ces documents
malgré ses très nombreux déménagements. Je les ai
rassemblés, lus, classés. Il y a plusieurs centaines de
lettres, certaines sont numérotées, d’autres liées par un
ruban rose. Parfois une enveloppe timbrée et le tampon de
la poste font foi de l’adresse et de la date. Elles sont
adressées à mademoiselle Alice Guillaume devenue
ensuite madame Louis Barrachin… rue Pierre Loti, rue de
Chanzy à Rochefort, villa Juliette à Toulon, rue
d’Aiguillon à Brest, villa Ker à Saint-Nazaire, le Petit
Breuil par Tonnay-Charente, rue de Miromesnil, rue de
l’Université, rue des Entrepreneurs,

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