Bureaucratie et démocratie, un antagonisme ?
304 pages
Français

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Bureaucratie et démocratie, un antagonisme ? , livre ebook

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Description

Elus et citoyens arrivent-ils à faire entendre leur voix ? Cet ouvrage cherche à montrer toute l'influence que l'organisation des administrations territoriales peut avoir sur la capacité de chacun à contribuer aux projets publics. Ainsi, au-delà de la question de représentativité des élus, le fait démocratique ne deviendrait-il pas aussi un problème de management et de ressources humaines auquel la fonction publique territoriale doit désormais s'attaquer ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2015
Nombre de lectures 49
EAN13 9782336368849
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Stéphane WOJNAROWSKI






Bureaucratie et démocratie,
un antagonisme


L’Administration face à l’injonction participative
Copyright

© L’HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-71895-8
Remerciements

Le présent ouvrage est issu d’une recherche effectuée dans le cadre du Master Sciences du travail et de la société – Ressources humaines et Sociologie du CNAM de Paris (École Management et Société), durant l’année scolaire 2010 – 2011.
Ce travail a obtenu le prix Master 2013 du Centre National de la Fonction Publique Territoriale dans la catégorie Management et gestion des ressources.
***
Je tiens à remercier tout d’abord ma Directrice de mémoire, Catherine Bourgeois, pour son encadrement, mais également l’équipe enseignante du Master pour ses précieux conseils. Je pense notamment à Antoine Bévort et Michel Lallement.
Merci aussi aux camarades de promo qui ont rendu cette année d’autant plus riche. Un grand merci à Claire Chaput, sans qui ce travail n’aurait pas été possible.
Merci à toutes les personnes qui ont bien voulu me recevoir , et me consacrer du temps.
Merci à mes collègues Marie-Louise et Jean-Marc.
Merci à Denys Lamarzelle pour ses encouragements.
Merci à Delphine Krust pour son éclairage juridique.
Merci à mon père et Thomas pour leurs suggestions et corrections.
Un grand merci enfin à mon épouse, soutien de tous les jours,
à ma fille Lucile, ainsi qu’à toute ma famille.
Dédicace

À mon épouse
À mes filles
Citation

« La jeunesse réclame des espaces existentiels
et on leur propose des espaces fonctionnels. »
UN SOCIOLOGUE, CITÉ PAR SM
Préambule

Dans un texte consacré à la ville durable et pour tous, Bernard Genin, Maire de Vaulx-en-Velin, et conseiller communautaire du Grand Lyon, écrivait :

« L’aménagement des villes ne doit pas être une science rigoureuse, malgré la volonté de certains théoriciens d’imposer des modèles figés non négociables. Personne aujourd’hui ne peut dire, et imposer, ce que sera la ville de demain. Ni le déterminisme architectural, ni la modélisation fonctionnelle ne doivent être l’alpha et l’oméga du développement d’une ville.

La technique qui résout tout, la science qui sait tout, et leurs adeptes qui usent de ce confort ont pris le dessus sur le dynamisme incessant de ceux qui y habitent. » 1

Avant d’ajouter : « la bureaucratie transforme la technique en technocratie. »

Il souhaitait ainsi montrer que le développement d’une urbanité plus en adéquation avec des valeurs humanistes et solidaires nécessite que le Politique et la Culture reprennent l’ascendant sur les affaires techniques, de plus en plus éloignées des Habitants. Bernard Génin critique en quelques sortes le pouvoir des experts, qui deviennent alors responsables d’un modèle sociétal dans nos villes en décalage avec les attentes de la population. La définition de nouvelles règles collaboratives entre sachant et profane constitue dès lors un enjeu primordial.

À ce titre, l’environnement des collectivités territoriales s’avère le premier concerné. Car, il est aujourd’hui du ressort de ces institutions publiques de construire la ville et de la gérer au quotidien. Depuis les lois de décentralisation de 1982, elles possèdent en effet de fortes responsabilités en matière d’aménagement du territoire. Par ailleurs, si leur gouvernance « bicéphale » favorise théoriquement la collaboration entre les Élus et les services, l’appel de Bernard Genin suggère qu’une paroi relativement hermétique sépare sur le terrain les univers politique et technique, et que cet idéal est encore loin d’être atteint.

Pourquoi un tel constat ? Comment offrir de nouveaux espaces de dialogue entre ces acteurs appartenant à des mondes différenciés ? Au-delà du Politique, l’Habitant contribue-t-il réellement à la construction de SA ville ? Lui offre-t-on les moyens de s’approprier les espaces publics qu’il utilise ? Telles sont les questions qui nous ont interpellés au démarrage de notre réflexion, et sur lesquelles la présent ouvrage s’est bâti. Exerçant au sein d’une Direction opérationnelle d’une collectivité, nous avons souhaité les examiner à partir du cœur de la « mécanique territoriale » . Notre idée étant d’interroger les leviers organisationnels de projets d’aménagement concret pour tenter de répondre aux problèmes démocratiques ainsi posés.

Notre travail s’appuie sur l’observation du cheminement de deux opérations urbaines, conduites dans des environnements distincts. Une première consiste à réaménager une place publique, située en première couronne de la région parisienne (La Courneuve). Elle est pilotée par la Direction de la Voirie et des Déplacements du Département, collectivité de 8 000 agents, qui, nous le développerons largement, présente toutes les caractéristiques d’une bureaucratie. L’autre opération, située également en proche banlieue de Paris (Saint-Denis), est menée par une Ville, et concerne la réhabilitation d’une friche en plein centre-ville. Plus concrètement, des logements et un square y sont envisagés. Sa mise en œuvre s’appuie sur une structure de projet beaucoup plus fluide qu’au Département. L’Élu et la Chef de projet collaborant directement, se trouvent, en quelques sortes, « embarqués dans le même bateau » . Mais encore, pour cette opération, des groupes de travail réunissant Habitants, Élus et Techniciens ont été mis en place et offrent aux Citoyens des opportunités participatives certaines.

Cette recherche vise à effectuer une analyse comparative des deux cas, de manière à identifier d’éventuelles relations entre le cadre organisationnel et l’ouverture démocratique des projets d’aménagement. Notre propos se structure autour de cinq chapitres. Il s’agit dans un premier temps d’en définir les contours théoriques. Le contexte d’émergence, une revue de littérature, l’explicitation des « concepts et notions clés » en seront notamment les piliers.

Nous présenterons ensuite, de manière détaillée, les projets constitutifs de notre terrain, en tentant de retranscrire leur cheminement historique. Nous nous attarderons plus particulièrement sur les événements d’origine diverse ayant influé leur trajectoire. Il s’agit autrement dit de « remonter le fil de vie » du projet afin d’en comprendre les états de fait observés, qui de prime abord peuvent parfois paraître surprenants.

Nous étudierons ensuite les jeux d’acteurs générés par les opérations de la Courneuve et de Saint-Denis au travers du prisme de l’analyse stratégique, et des théories développées par Michel Crozier et Erhard Friedberg. Nous essaierons ainsi d’évaluer les rapports de force, et de faire ressortir d’éventuels cercles vicieux trouvant leurs fondements dans le contexte organisationnel.

Dans une quatrième partie, nous chercherons en complément à examiner les deux projets, et les controverses qu’ils génèrent, au travers de la sociologie de la traduction, théorisée notamment par Michel Callon et Bruno Latour. Nous nous interrogerons plus spécifiquement sur les opportunités de dialogue dans chacun des deux cas étudiés, et sur le rôle que les acteurs techniques, traducteur de fait, peuvent jouer dans le processus démocratique. Une partie conclusive permettra d’exprimer les limites de nos investigations, tout en ouvrant des pistes de réflexions quant à l’ouverture des projets d’aménagement aux profanes.

La bureaucratie est-elle antagoniste à la démocratie ? Partant de cette question, cet ouvrage a pour objet de rechercher d’éventuelles corrélations entre les structures organisationnelles et le degré de participation citoyenne.
1 Bernard GENIN, « Le droit à la Ville pour tous » , in Paul ARIES (Livre coordonné par), Ralentir la ville… pour une ville solidaire , Éditions Golias, janvier 2010.
Chapitre 1 er – D’une pratique professionnelle à une problématique de recherche
Le présent chapitre vise à retranscrire la construction de notre recherche. Il s’agit de parcourir le cheminement ayant permis d’aboutir à notre problématique. Partant du contexte d’émergence, nous aborderons ensuite les différents objets que nous avons explorés, sur la base à la fois de notre vécu professionnel, de nos premiers pas sur le terrain, et de théories différenciées de sociologie des organisations.

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