Des tic et des hommes
223 pages
Français

Des tic et des hommes , livre ebook

-

223 pages
Français

Description

La finalité des Technologies de l'Information et de la Communication est-elle dans la mise en relation des populations et le partage des savoirs ? Les TIC relèveraient-elles par nature du service public ? L'auteur propose de se saisir des TIC comme l'instrument d'une urbanité nouvelle marquée par une nouvelle échelle et une nouvelle mobilité. La Pologne est présentée comme offrant un exemple brutal des évolutions qui s'installent dans la Nouvelle Europe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2008
Nombre de lectures 26
EAN13 9782296201941
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DESTICETDESHOMMES
Préface
1Par BernardLAMIZET
Philippe Fayeton nouspropose icide partiràla découverte d’unnouvel
espace. La figure duquadrige est ancienne. Je l’ai découverte dans lesrécits
de l’histoire grecque et de l’histoire latine. Je l’ai retrouvée, ensuite, sur la
couverture des livres éditéspar les Presses Universitaires de France. Je la
retrouve aujourd’hui, donc, auseuil d’une réflexion sur ce qui vient changer
lacommunicationetl’espace public.
En s’interrogeantsur la façondont lestechnologies de l’information et de la
communication redessinent notre espace et notre territoire, Philippe Fayeton
vientposer,avec les mots d’aujourd’huiet lespréoccupations de notre
temps,le problème quiestceluide tousles espacessociauxdepuistoujours :
comment le raccourcir,comment en faire diminuer la surface, comme
abrégerlalongueurdesroutesquile parcourent?
C’est qu’au fond,dès le commencement de ce livre, nous sommesplongés
devantune différence entre trois espacesde rencontre dans lesquels nous
vivons. Disons,ici, quelques mots de cestrois espaces. Dupremier,il sera
peuquestiondans celivre. C’est l’espace privé, l’espacedenotreexpérience
singulière, de notre vie propre. C’est l’espace que nous savonsstructuré par
les«côtés» que nous nous rappelons etque nous vivonspleinement,le côté
de Guermantes et celuide Méséglise. Le second espace quenous parcourons
1Professeuràl’Institutd’EtudesPolitiquesdeLyon
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etque nous habitons est l’espace que nous cherchons à ouvrir, que nous
cherchons à découvrir, que nous cherchons à explorer:cet espace est
l’espace dans lequel nous rencontrons ceux avec quinous allonsparler,
échanger,débattre.C’est l’espace quelestechnologies del’information etde
la communicationfacilitent lesparcours et dans lequel ellespermettentune
meilleure circulation. Le troisième espace que nous connaissons est celui
que nous cherchons,au contraire, moins à découvrir qu’à maîtriser,moins à
ouvrir qu’à fermer. C’est l’espace dans lequel nous cherchons moins à
débattre qu’àimposer notre présence et notre identité. C’est l’espace que les
technologies de l’information et de la communication viennent clore etsur
lequelellespermettentl’exercicedupouvoir.
Les médias,lesreprésentations de l’information et lespratiques de la
communication viennent construire cette géographie symbolique etpolitique
del’espacedanslequelnous vivons.
Mais Philippe Fayeton,ennous aidant à découvrir ces espaces etàmieux
comprendre lespratiques de communication qui s’y déroulent, vient,dans le
même temps,d’en découvrirunautre: l’espace de la globalisation. Tandis
que lestechnologies de la communicationnous avaient faitpasser,dans
l’histoire, de notre lieu au monde, tandisque lespratiques et les formes de
l’information avaient mondialisé l’espace dans lequel nous vivons,ennous
faisant mieux connaîtreles lieux quenous ne pouvionsqu’imaginer, voici
que, depuisquelque temps, une autrehistoire vients’imposer au monde :
non seulement l’espace dans lequel nous vivonsse mondialise, mais il se
globalise.
C’est l’histoire et le sens de cette globalisation que Philippe Fayeton vient
nous dire dans ce livre. En inventant le néologisme«glocal», nous avons
découvert une nouvelle approche du monde, une nouvelle façonde le
concevoir, unenouvellefaçondelelire,aussi.Il s’agit,désormais,de penser
globalementlelocal–oude penserlocalementleglobal.En d’autrestermes,
ce que nous avons,désormais,à apprendre, c’est une nouvelle approche du
monde. Il nous faut transcender l’opposition traditionnelle entrele globalet
le morcelé,ainsi que l’autre opposition, traditionnelle, entre le local et le
lointain. Il nous faut apprendre que, désormais,la globalisation fait du
monde un seullieu. Tandisque«local»désignait ce qui relevait du lieu
dans lequel on se trouvait, par opposition à tous les autres,et,aussi, par
opposition au monde,«glocal»désigne,aujourd’hui, dans cette nouvelle
langue que nous commençons à apprendre, le monde entier en ce que les
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technologies de l’information et de la communicationont fait de lui unlieu
unique.
Philippe Fayeton attire, en particulier,notre attention sur quatre mots
nouveaux, quenousdevons apprendre pourmieux comprendrel’espacedela
communication«»glocalisée».
Le premier est,bien sûr,« réseau». Le réseau est cette ancienne figure où
l’espace est représenté comme une toile, tissuoutoiled’araignée,commeon
voudra, dans lequel les hommessontpris,dans lequel il leur est assigné un
rôle, une fonction, undevoir,etqu’on leur donne les moyens de parcourir
afinde mieux leur en imposer l’obligation. Le réseau est aussil’ensemble
des« rêts»dans lesquels nous sommespris,comme le disait La Fontaine,
dans lesquels nous aliénons notre liberté pour découvrir les nouveaux
horizonsdelacommunicationetdela signification.
Le second motque nous devonsredécouvrir est « urbanité». Ce mot-là,
Philippe Fayeton le connaît bien parce qu’il désigne ce quiaura été son
métier etsa passion. L’urbanité, ne nousytromponspas,ne désigne pas le
seulfait d’habiter en ville,de disposer de la culture urbaine ou d’exercer le
droit de vote. L’urbanité, sil’on voulaitrisquer une expression nouvelle,
c’est le fait de« parler ville», le fait de disposer des codes et des langages
qui permettent de sefaire reconnaîtredes autres comme unhabitant et
comme uncitoyen. L’urbanité est,finalement,ce quifaitpasser l’espace
urbaindelagéographieàla politiqueetàlaculture.
Philippe Fayeton nous faitretrouver un troisième mot:«mobilité». La
mobilité est,finalement,ce quinous fait nous approprier l’espace. La
mobilité ne consiste pastant à sedéplacer,à bouger, qu’à, de la sorte, nous
rendremaîtredel’espace quenous parcourons.Sansdoute unedesinégalités
sociales majeures est-elle devenue, aujourd’hui, l’inégalité devant le
parcours et les déplacements. Mais la mobilité, vient nous rappeler Philippe
Fayeton, ne consiste passeulementàdéplacer notrecorps,à changer de lieu
d’habitation ou de lieu d’activité. La mobilité moderne est la mobilité de
l’information et de la communication,celle quiconsiste à déplacer notre
esprit,notre culture et notre activité intellectuelle, sans avoir besoin de
déplacer notre corps. Lestechnologies onttoujours été là pour aider notre
mobilité. Disonsqu’aujourd’huicomme hier,ellessont là pour faciliter nos
déplacements et nosparcours,mais il s’agit desparcours de la connaissance
etdela sociabilité,des cheminsdel’informationetdelacommunication.
Le dernier mot, peut-être, que nous devons apprendrede nouveau,ici,est,
peut-être, le mot«futur». Chacun sait–maissans doute n’est-il pas inutile
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dele rappeler– que,dansnoslangues,leslanguesindo-européennes,lefutur
n’est pasun temps,maisunmode. Le futur a toujours été pensé comme
extérieur,commeétranger àla temporalité: il est,enfait,le mode–lafaçon
–de rêver,de projeter,de prévoir. Le futur dont il est question, ici, dans le
livre de Philippe Fayeton,c’est le futur du monde de l’information et de la
communication. La« politique duquadrige»consisteà inventer unnouveau
futur,dans lequel les hommes et les femmesretrouverontune mobilité qui
ne les oppresse pas, quineles aliène pas,maisqui, au contraire, soit de
natureàleur fairedécouvrir le monde,à le leur faire parler etraconter,à le
leurfaireaimer.
Philippe Fayeton,dansson livre, ainsi que les collaborateursqu’il a réunis
pour nous parler de ce monde et de la«glocalisation» de demain, viennent
nous faire découvrir une nouvelle rationalité de la ville,des échanges et des
flux de communicationet d’information. Ilsviennent nous faire découvrir
cet espace nouveau, quenous n’avons encorejamaisrencontré quedans nos
rêves,cet espace quin’est pasunlieu:l’utopie.
Bon voyage, dans le quadrige du futur,dans ce monde sans contraintes de
temporalitéetd’espace.
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Préambule
2Par Frank ECKARDT
L’intérêtpourlestechnologiesdelacommunicationetd’information connaît
sespropres conjonctures. Aprèsune phase d’attente surchauffée, où le
vocabulaire de description téléologique des «nouveaux médias»et de
«l’èrenumérique» a dominé le discours,l’attention a faibli alors que des
modificationstout à fait considérabless’exprimaient dans la société et la
techniqueainsi quedansleurinteraction.
Ainsi, la déception à propos de la notion trop chatoyante de« technopole »
en tan

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