Histoire de Dunkerque
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Histoire de Dunkerque , livre ebook

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Description

L’Histoire de Dunkerque que fit paraître Louis Lemaire en 1927 est l’ouvrage de référence sur l’histoire de ce port du comté de Flandres, connu dès le XIe siècle, et qui va susciter, au fil des siècles, les convoitises des puissances riveraines, la France et l’Angleterre.


Devenue française au milieu du XVIIe siècle, sous Louis XIV, la ville devient un important port pour la guerre de course (avec le célèbre Jean Bart), et retrouve, au XIXe siècle, un incroyable essor commercial et industriel.


Né à Dunkerque (1877-1941), le docteur Lemaire est certainement un des grands érudits de la Flandre française et particulièrement de Dunkerque.

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782824050553
Langue Français
Poids de l'ouvrage 31 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9HSMIME*aabdii+
LEMAIRE
r D LOUIS LEMAIRE HISTOIREDE
DUNKERQUE
DESORIGINESA1900
Le racat de Dunkerque en 1662 Aégorîe de C. Le Brun (Grande Gaerîe de Versaîes).
Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain Pour la présente édition : © EDR/EDITIONS DES RÉGIONALISMES ™ — 2011/2013 EDR sarl : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 CRESSÉ
ISBN 978.2.8240.0138.8 Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’amé-liorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
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Docteur Louîs LEMAIRE
HISTOIRE DE DUNKERQUEdes origines à 1900
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Ecrire l’histoire d’une ville n’est pas aussi facile qu’on serait tenté de le croire. Généralement, les documents ne se trouvent en assez grand ° nombre dans les archives communales qu’à partir du XVII siècle. Pour les périodes antérieures, et aussi pour celles qui suivent, il faut avoir recours à ceux que possèdent les grands dépôts publics : Archives départementales et nationales et Bibliothèque nationale. Et le travail de recherches ne s’arrête pas là. Il est encore indispensable de dépouiller les chroniques, les ouvrages anciens et modernes, les articles parus dans les publications de sociétés savantes ou dans les Revues spéciales. La documentation réunie, il s’agit de la mettre en œuvre. El les difficultés pour être d’un autre genre, ne sont pas moins grandes. Après avoir critiqué la valeur des textes, il faut confronter les renseignements qu’ils fournissent, retenir les uns, rejeter les autres. Il faut enfin, autant que possible, rattacher les événements locaux aux événements de l’histoire générale. r Dans son,HISTOIRE DE DUNKERQUE le DLEMAIREL . a triomphé de ces difficultés. S’il n’indique que rarement ses sources, c’est que les notes eussent été trop nombreuses. C’est par centaines, en effet, que se comptent les documents, les ouvrages, les articles, dont il a extrait la substance. Solidement documenté, bien étudié, son livre dépasse en intérêt la plupart des monographies communales. C’est que, sans négli-ger les petits faits de la vie locale, il montre principalement le rôle que Dunkerque a joué à travers les âges. Et ce rôle est considérable, depuis ° le XVII siècle surtout. La petite agglomération que des pêcheurs établirent à l’abri d’une dune, au bord d’une crique protégée par des bancs de sable et où se déversaient les eaux de l’arrière -pays marécageux, doit tout à la mer : ses malheurs et sa fortune. Les premiers habitants en vivent. Ils en meurent aussi quelquefois, car la lutte est continuelle contre l’invasion marine et contre les pirates qui infestent les côtes. Si le nom de Dunkerque apparaît pour la première fois dans les docu-e ments en1067,c’est seulement à partir de la seconde moitié du XII siècle qu’on peut réunir quelques renseignements. Le comte de Flandre prend les Bourgeois de la ville nouvelle sous sa protection et les exempte de tous droits et tonlieux, sauf à Saint- Omer. Dunkerque a donc alors un Echevinage communal, et ses bourgeois vendent au dehors le produit de leur pêche. C ’est une ville de peu d’importance encore, puisqu’elle e est taxée, au début du XIV siècle, moitié moins que Bergues et à peine davantage que Bourbourg. Mais bientôt, malgré les hostilités sur terre et sur mer, malgré les troubles populaires, les Dunkerquois s’adonnent au commerce maritime. On les voit en relations avec Bordeaux, l’Angleterre, Brême et le Nord ; et le vin, la bière, le fer, sont les principaux articles de leur trafic. Le
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havre est amélioré. On constate en1377,que jamais encore « ne fust vu tant de bonnes nefs et marchandises ». Six ans après, Dunkerque était pris, pilléàplusieurs reprises et presque détruit par les Anglais. Sous les ducs de Bourgogne, la ville qui s’est rele -vée, est agrandie, fortifiée suivant les nouvelles méthodes de défense. Des chasses d’eau permettent de maintenir le chenal à une profondeur suffisante. Les vicissi-tudes de la politique des princes bourguignons conduisent les Dunkerquois à se livreràla course. Dorénavant il en sera de même chaque fois que la guerre éclatera. Priseparles Français en1558,repriseparl’Espagne, occupée par le prince d’Orange et par le ducd’Anjou,la ville rentre de nouveau dans l’obéissance du Roi Catholique. Anvers bloqué par les Hollandais révoltés, Ostende ruiné, Dunkerque devient le port principal des Pays-Bas, par où s’effectuent leurs rela-tions avec l’Espagne. Alors les Hollandais l’attaquent, et c’est désormais, sauf de1609à1621,une lutte sans merci entre les gueux de mer et ses corsaires. La France qui, à partir de1635,s’allie aux Hollandais, convoite la place. Malgré l’établissement d’une nouvelle enceinte bastion-née, malgré l’inondation de l’arrière -pays, le duc d’Enghien s’en empare. Retombée sous la domination espagnole, elle ne redevint française que parle rachat qu’en fait en1662LouisXIVaux Anglais, qui l’avaient reçue en récompense de leur alliance contre l’Espagne et l’avaient occu-pée quatre années. Alors commencepourDunkerque la plus belle période de son histoire. Louis XIV veut en faire une place de guerre et un port de premier ordre. Vauban fortifie la ville et protège le port et la rade par des forts. Un chenal rectiligne est creusé à travers un banc de sable. Il conduit à un bassin à flot et à un arsenal créés pour les besoins de la marine royale. La franchise favorise les échanges internationaux, et malgré les atteintes qui lui sont portées, Dunkerque devient un entrepôt de marchan- dises du mondeentier. En temps de guerre, ses corsaires — Jean Bart en tête — courent sus aux Hollandais, Espagnols,Anglais,dont ils sont la terreur. Nos ennemis s’acharnent à sa ruine. Ce qu’ils ne peuvent faire par les armes, ils l’obtiennent par les négociations. Le traité d’Utrecht exige, en effet, la démolition des fortifications et le comblement du port. Par la création du canal de Mardyck, Louis XIV essaya de donner une compensation aux Dunkerquois, mais lui disparu, le gouvernement aban-donna leur cause. Il fallut toute leur énergie et leur persévérancepour ne pas succomber. Peuàpeu ils reprennent leur commerce par l’ancien chenal ensablé. Sitôt qu’une guerre éclate, ils reconstruisent les digues des jetées, approfondissent le chenal, se remettent à la course. Chaque fois, le traité de paix ordonne la démolition des nouveaux ouvrages. Dans ces jours de malheur, les Dunkerquois avaient eu la bonne fortune de rencontrer dans la Chambre de Commerce, créée en1700l’organe autorisé de leurs doléances. Au lendemaindutraité de Versailles(1783),
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quilibérait Dunkerque des conditions désastreuses de celui d’Utrecht son activité ne se démentit pas. Aussitôt de grands travaux furent commencés et le commerce se livraàdes entreprises nouvelles. Vers1789le port recevait chaque année1300à1400navires jaugeant environ 200.000 tonneaux. Cette prospérité dura peu. La France révolutionnaire avait d’autres préoccupations que le développement ducommerce. Il fallait défendre la République contre les ennemis du dedans et du dehors. En1793une armée anglo-austro-hollandaise vint assiéger Dunkerque, que la victoire d’Hondschoote délivra. Sous l’Empire, les hostilités sur mer, exaspérées bientôt par le Blocus continental, et la mise en quarantaine de l’Angleterre, firent cesser tout er commerce. Napoléon I délaisse Dunkerque pour Anvers qui devient le grand port de l’Empire français sur la mer du Nord. La course elle-même, décline, et la vie se retire peu à peu. Dunkerque redevient le petit port de pêche qu’il avait été jadis ! Avec la chute de l’Empire, sonne l’heure du relèvement. Anvers étant perdu pour la France, Dunkerque reprend son importance militaire et commerciale. Le chenal est approfondi, les jetées prolongées, un bassin de chasses et un bassin à flot creusés. Grâce à l’établissement de la voie ferrée Lille -Dunkerque et de lignes régulières de navigation à vapeur, le trafic s’accroit rapidement.Ala fin de la guerre de1870-1871c’est par Dunkerque que s’opèrent les communications entre la région du Nord et le reste de la France. Les inappréciables services que le port rendit alors à la cause de la défense nationale, attirèrent sur lui l’attention des pouvoirs publics. Le projet d’amélioration et d’extension dessiné timidement en1861, arrêté dans ses grandes lignes en1879,est vite dépassé. C ’est l’honneur de la troisième République d’avoir fait du port de Dunkerque cet outil de tout premier ordre, aussi précieux comme l’ont prouvé les événements récents, en temps de guerre qu’en temps de paix. Aujourd’hui, comme sous LouisXIV,Dunkerque méritel’épithète : FRETI GALLICI DECUS ET SECURITAS.
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A. DE SAïNT-LÉGER, Proesseur à a Facuté des Lettres de Lîe, Présîdent de a Commîssîon Hîstorîque du Nord.
AVANT-PROPOS
Aux enants de Dunkerque, je dédîe cet ouvrage.
Il leur apprendra le passé de leur ville natale, ses gloires et ses misères, les actions héroïques de leurs ancêtres, les triomphes qu’ils remportèrent, les malheurs qu’ils eurent à supporter, l’énergie qu’il leur a fallu déployer à maintes reprises au cours des siècles pour faire d’une misérable bour-gade de pécheurs un des premiers ports de France. C’était mû par ce sentiment, que P. Faulconnier, grand Bailli hérédi-taire et Président de la Chambre de Commerce, fils de celui qui avait contribué pour une large part à attacher Dunkerque à la France, avait faitparaître en1728 SADESCRIPTION HISTORIQUE DE DUN-KERQUE,fruitde patientes recherches dans les archives communales qu’il avait à sa disposition. Il avait eu surtout le grand mérite de composer cette œuvre de toutes pièces, sans pouvoir s’appuyer sur les travaux de quelques devanciers, et s’était attaché«y apporter toute l’exactitude à imaginable.»malgré ses imperfections, son travail est-il resté Aussi l’histoire«PRINCEPS »de Dunkerque, à laquelle nous devons avoir recours encore aujourd’hui. Victor Derode, auteur déjà d’une histoire de Lille, qui venait de s’ins-taller depuis peu à Dunkerque, publia en1852une histoire de cette ville, travail hâtif rempli d’erreurs, passible d’autant de critiques que celui de Faulconnier était digne d’éloges. Depuis cette époque, il n’a été publié aucun travail d’ensemble sur le passé de notre ville, si ce n’est quelques abrégés de Faulconnier, plus ou moins heureusement complétés, ouvrages de vulgarisation destinés à la jeunesse des écoles, et dont seuls ceux de Mordacq et d’Ezéchiel Lebleu, méritent d’être retenus. Et cependant, depuis lors, de grands progrès ont été accomplis. En appliquant à l’Histoire des méthodes précises,en appelant à son aide des sciences auxiliaires, on a pu voir quels grands enseignements découlent de son étude. Cette science de la reconstitution du passé, nous mer d’en tirer d’utiles déductions pour l’avenir. Nous profitons ainsi de l’expérience des siècles, car l’histoire n’est qu’un perpétuel recommencement. Le goût de ces études c’est largement développé : Dans le département, et dans notre arrondissement même, plusieurs sociétés se sont fondées pour le satisfaire. Leurs publications renferment de nombreux mémoires, qui joints aux articles parus dans la presse ou dans les revues, aux comptes-rendus des congrès, aux monographies etc.., sont venus redresser beaucoup d’erreurs, préciser certains points, bref apporter une importante contribution à l’Histoire si mouvementée de Dunkerque. L’heure m’a semblé venue de réunir ces travaux épars, et d’utiliser les documents nouvellement mis à jour. Ce livre n’a que la prétention de
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présenter l’état actuel de nos connaissances sur le passé de cette ville qui joua un si grand rôle dans la politique européenne. Condenser en un volume tout ce qui a été publié sur ce sujet, était chose matériellement impossible. Il m’a fallu laisser dans l’ombre certains points d’intérêt secondaire, et à mon grand regret, sacrifier délibérément toute indication biblio -graphique. Certes, j’aurais voulu rendre à chacun de ces bons ouvriers qui ont apporté leur pierre à l’édifice, la part qui lui était due. Dans ces conditions, plus de la moitié de l’ouvrage aurait été occupé par les références des sources auxquelles j’ai puisé. J’ai dû y renoncer et me contenter d’indiquer quelques cotes d’archives, préférant remettre à plus tard la publication d’une bibliographie de l’Histoire de Dunkerque, qui, à l’heure actuelle comprend plus de1900 articles. ! Les notes seront en conséquence réservées à certains développements qui auraient alourdi le texte, ou à des détails intéressants qu’il aurait été difficile d’y insérer sans brisé l’exposé. En terminant, il m’est agréable de remercier le professeur A. de Saint-Léger de l’amical intérêt avec lequel il a suivi l’élaboration de ce travail qu’il a bien voulu présenter au public. Que de fois au cours de recherches effectuées en collaboration en vue d’autres travaux, n’avons-nous pas constaté que tant de points importants rester à élucider dans l’histoire de notre ville. Les grandes lignes en sont tracées ; mais le champ à défricher est encore vaste, et les outils ne manquent pas. Je m’estimerais heureux, et dédommagé de mes peines, si la lecture de ce livre pouvait inciter quelques jeunes travailleurs, à reprendre les cha-pitres encore incomplets, à éclaircir les points restés obscurs, à détruire les erreurs qui ont pu s’accréditer, à apporter en un mot une nouvelle contribution à cette histoire locale, qui, selon le mot d’Aug. Thierry« est la seule où notre âme s’attache par un intérêt patriotique».
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r D LEMAIRE. e r I Juin 1927.
PREMIÈRE PARTIE LES ORIGINES
er CHAPITRE I Le Sol et l’Homme. — La Préhistoire. ’il est facile de reconnaître la topographie primitive d’une S ville bâtie sur une hauteur, ou en un lieu qui, au cours des siècles resta immuable, et de comprendre les conditions qui déterminèrent sa création, par contre, ce problème devient singu-lièrement compliqué lorsque le sol par suite de cataclysmes divers a subi de profondes modifications. Tel fut cependant le cas de Dunkerque, qui s’édifia sur une côte basse soumise aux alternatives d’avance et de recul de la mer, qui à plusieurs reprises, transformèrent radicalement sa physionomie. Pour s’en faire une idée exacte, il faut faire appel aux sciences qui viennent ici au secours de l’Histoire. Les travaux des géologues, naturalistes, archéologues, nous ont fourni un ensemble de connais -sances que nous essaierons de résumer ici, aussi brièvement que possible. A défaut de documents écrits, et plus sûrement qu’eux, il nous expliqueront, la formation de la plaine maritime et son peu-plement, et nous montreront comment la nature du sol a commandé la répartition des agglomérations.
Le Gole Flandrîen. Au début de la période quaternaire, l’Angleterre se trouvait reliée au continent par une large bande de terre que les géologues appellent l’Isthme de Calais. A chaque marée, le flot de la Manche venait se briser contre ce barrage. Il ne pouvait atteindre la mer flandrienne située de l’autre côté, qu’après avoir contourné l’Écosse ; aussi sa violence se trouvait- elle considérablement amortie. Le rivage de ce golfe calme était alors dessiné par une falaise argileuse, très facile à reconnaître encore de nos jours aussi bien sur le terrain, qu’à la lecture des cartes, falaise s’étendant de Watten à Bergues, et se continuant de là vers le Nord-Est. Une couche de silex roulés que l’on rencontre par places, notam-ment à Watten et à Pitgam au voisinage du sommet de cette légère crête, nous indique l’extrême limite alors atteinte par les flots. Les eaux marines recouvraient tout ce qui forme, aujourd’hui, la PLAINE maritime. Peu à peu l’argile flandrienne qui formait le fond de ce golfe se recouvrit d’une couche de vase argilo - sableuse à coquilles marines. La mer se retira lentement, à mesure que le sol s’exhaussait par
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suite du dépôt de ces sédiments dont l’épaisseur atteint de un à trois mètres. L’eau douce se substitua peu à peu à l’eau salée. Le terrain se recouvrit d’abord de végétaux herbacés aquatiques, où dominaient les typhas et les prêles, puis les sphaignes, enfin des arbustes tels que le coudrier, l’aune et des arbres parmi lesquels on signale surtout le bouleau et le chêne : Leurs débris accumulés au fond des marécages constitua peu à peu une épaisse couche de tourbe. Finalement le rivage se trouva reporté bien au delà de ses limites actuelles : la preuve en est, qu’en pleine mer on retrouve des débris de cette végétation. Lors des fortes marées d’équinoxe le flot rejette parfois de gros blocs de cette tourbe sur le rivage. Ainsi se trouvèrent constituées, dans ce qui constituera plus tard l’arrondissement de Dunkerque, deux zones bien distinctes, l’une légèrement surélevée, au sol d’argile simplement revêtu d’une couche de limon quaternaire, sur laquelle la végétation s’est maintenue : c’est le Houtland, pays au bois, l’autre, la plaine maritime, partie basse qui ne méritait pas alors le nom de BLOOTELAND, pays découvert, qu’on lui a donné depuis, puisque d’épaisses forêts en recouvraient le sol. Celui de NOORTLANDT assez souvent employé lui convient beaucoup mieux. Ce territoire devint habitable. La preuve de l’existence de l’homme nous est donnée par la découverte de silex taillés, de pointes de flèches en os que l’on atrouvées à Dunkerque, et de restes d’ani-maux domestiques identiques à ceux que l’on retrouve dans les îles Britanniques, ce qui nous indique que ces territoires communiquaient largement entre eux. Aussi Gosselet, reprenant une phrase imagée de d’Archiac, répétait-il, que « l’homme quaternaire pouvait aller (1 ) se promener la canne à la main en Angleterre » .
Rupture de l’Istme de Calaîs. La rupture de l’isthme de Calais semble s’être effectuée d’une façon brusque. Les géologues la situent à la fin de l’époque paléoli-thique (ère du Mammouth), avant l’introduction du renne en France (début du néolithique) car les vestiges de ce mammifère n’ont pas été signalés de l’autre côté du détroit. Dès lors, la côte fut soumise à un régime de marées beaucoup plus violent. L’érosion marine élargit le chenal, modelant les lignes du rivage qui recula. Les courants venant du Pas de Calais ravinèrent le fond de la mer
(1) M. Masson a récemment découvert au Mont des Récoets un ateîer de taîe de sîex, et récoté de nombreuses pîerres taîées de ’époque paéoîtîque travaîées dans des sîeximportés.D’autres aces de ’époque néoîtîque s’y rencontrent aussî. Ces premîers abîtants quî se réugîaîent sur des auteurs acîes à déendre urent vraîsembabement es pus ancîens coons de a paîne marîtîme.
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