Le quartier Picassiette
188 pages
Français

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Le quartier Picassiette , livre ebook

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Description

La cité de transit construite en 1954 sur les Hauts-de-Chartres, est une cité provisoire, une cité ghetto, faite pour durer. Raymond Isidore dit Picassiette, le balayeur du cimetière, ramasse les choses jetées, les morceaux de verre et d'assiettes dont il couvre sa maison : il devient mosaïste. Cet architecte singulier donne à Patrick Macquaire, chargé d'accompagner la réhabilitation du quartier, la matière d'une construction particulière, celle d'une Régie de quartier, cheville ouvrière d'une reconstruction des associations et des habitants. Les balayeurs deviennent alors des artistes, des mosaïstes...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2009
Nombre de lectures 91
EAN13 9782336270067
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture : mosaïque, détail, recherche de Paolo Racagni.
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296072688
EAN : 9782296072688
Le quartier Picassiette
Un Essai de Transformation Sociale à Chartres

Patrick Macquaire
Actes et catalogues des Rencontres
Internationales de mosaïque
Les Rêveurs de Mosaïque , P. Macquaire, avec les conférenciers et mosaïstes des premières Rencontres Internationales de Mosaïque, Chartres les 3R, 1996.
Les nouveaux mosaïstes , P. Macquaire, avec les conférenciers et mosaïstes des deuxièmes Rencontres, Chartres les 3R, 1998.
Mosaïque pour mémoire , P. Macquaire, avec les conférenciers et mosaïstes des troisièmes Rencontres, Chartres les 3R, 2000.
Mosaïque en Mouvement , P. Macquaire, avec les conférenciers et artistes des quatrièmes Rencontres, Chartres les 3R, 2002.
Pierres qui roulent , P. Macquaire, avec les conférenciers et mosaïstes des cinquièmes Rencontres, Chartres les 3R, 2004.
Passe Pierre , P. Macquaire, avec les conférenciers et mosaïstes des sixièmes Rencontres, Chartres les 3R, 2006.
Un quartier dans un monde de mosaïques , P. Macquaire, in Economie et humanisme, mars 2006.
Le naufrage du Saint - Philibert , quand s’enfle la rumeur , P. Macquaire, in le Chasse-marée, Douarnenez 1987.
site: www.chartres-mosaïque-les3r.com
A Martine, Thomas et Camille
Ce voyage en complicité
L’association les 3R (Rénover, Restaurer, Réhabiliter) accueille un peu plus de cent salariés chaque année. Ces salariés inscrits dans un parcours d’insertion sont encadrés par des professionnels et un Conseil d’administration qui mènent leur action sur l’ensemble des quartiers d’habitat social de la ville de Chartres.

Leur mérite, reconnu, a depuis longtemps dépassé les limites du simple territoire où ils interviennent. Ils le savent et souvent le cachent très modestement, parce que le chemin est long et que chaque jour est une nouvelles épreuve.

Qu’ils en soient tous remerciés.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Actes et catalogues des Rencontres - Internationales de mosaïque Dedicace Préface Avant-propos I - Traduire II - Retour à Chartres III - Un chemin de mémoire IV - L’autre chemin V - Rue Isidore VI - De la rue à l’école VII - La Régie sur son terrain VIII - Prendre les portes IX - A l’école, la mosaïque X - Dix sur dix XI - Ne pas tomber XII - Batna contre Constantine XIII - La case départ XIV - La Régie comme au théâtre XV - Les Rencontres XVI - Subliminale XVII - Rêver encore XVIII - Picassiettes, donc BIBLIOGRAPHIE Collection EDUCATEURS ET PREVENTIONS Dirigée par Pascal LE REST
« J’ai suivi mon esprit comme on suit son chemin [...]. Avant de venir à mon chantier, je faisais souvent plusieurs kilomètres à pied pour rechercher ma matière première : les débris d’assiettes. Les matériaux que je trouvais : des fonds de bouteille d’eau de Cologne, des flacons de pharmacie, ce que les gens dédaignent et rejettent dans les carrières et les dépotoirs et qui peut encore servir. J’ai pris ce que les autres rejettent [...]. Je suis allé chercher partout ce qu’on ne voulait pas utiliser [...].
Beaucoup de gens pourraient en faire autant, mais non : ils n’osent pas. Moi, j’ai pris mes mains et elles m’ont rendu heureux. Je voudrais être un exemple. »
Raymond Isidore
Préface
Le livre de Patrick Macquaire fait partie de ces ouvrages précieux, qui mettent en perspective l’essence des choses. Patrick Macquaire nous invite à un voyage, au cœur d’une pratique professionnelle qui se décline depuis 20 ans sur un quartier de la ville de Chartres. Il s’agit, dans ce voyage dans le quartier des Hauts-de-Chartres, d’une expérience de développement social local, à partir d’une pratique de terrain qui est celle de la prévention spécialisée.

Cependant, Patrick Macquaire qui ne se satisfait pas des conventions, de l’académisme et des cadrages programmatiques ouvre son récit par l’histoire de la ville puis du quartier, sur l’un de ses fantômes Raymond Isidore, aujourd’hui mondialement connu par les touristes qui visitent sa cathédrale des pauvres, la Maison Picassiette. De façon brillante, Patrick Macquaire montre comment la prévention spécialisée peut contribuer à une démarche de développement social local, par l’élaboration d’une Régie de quartier dont la réussite suppose la compréhension des enjeux humains, des dynamiques du territoire, et surtout la participation des habitants.

Si les mots de participation et de démarche participative sont à la mode et quelque peu galvaudés par l’absence de contenu, la manière de construire les modalités d’une participation authentique des habitants nécessite de l’habileté professionnelle, de la patience et du respect pour les personnes, toutes qualités que Patrick Macquaire a su déployer.

La question de l’éducation croise ainsi en permanence celle de l’insertion, la question de l’habitat celle de l’environnement, la question de la culture celle de la création. D’un quartier relégué, où la violence des rapports humains se superpose à la dégradation des immeubles, le lecteur suit, pas à pas, la transformation du monde et le règlement des problématiques sociales.

Mais Patrick Macquaire ne veut pas seulement que les habitants du quartier soient sécurisés dans leur circulation physique, satisfaits de la réhabilitation des logements, insérés dans la vie sociale et professionnelle, il veut que le quartier rayonne dans la ville et dans le monde. Il travaille patiemment comme un tailleur de pierre du Moyen Âge à son œuvre. Faire vivre le quartier à l’extérieur, passe pour lui par son héros, Raymond Isidore, le balayeur du cimetière de Chartres qui a repensé et reconstruit l’art de la mosaïque comme moyen privilégié de l’expression de ceux qui n’ont pas la parole, de ceux qui n’ont rien, de ceux qui, dépossédés de tout, n’en conservent pas moins des capacités de création et de communication.

Comme un mosaïste, Patrick Macquaire a rassemblé durant des années, au long de deux décennies, les différents morceaux de l’histoire de ce quartier et fait les liens pour rassembler les énergies, les volontés, les potentiels, les matières. Aujourd’hui, dans les Hauts-de-Chartres, les Rencontres Internationales de Mosaïque témoignent de la réussite d’une exceptionnelle équipe conduite par Patrick Macquaire. Explosant tous les cadres, il a hissé au plus haut niveau sur la scène culturelle ce quartier, qui était relégué et ses habitants disqualifiés, en donnant à la ville le statut de capitale européenne de la mosaïque.

La figure de Raymond Isidore trône dans ces Rencontres Internationales, au fil des différentes éditions (la septième vient de s’achever), reconnue par les artistes de la ville de Ravenne en Italie, berceau de la mosaïque byzantine, par les Anglais, mais aussi les Japonais et par bien d’autres encore des différents continents.

C’est une grande leçon de travail social que nous donne Patrick Macquaire, lui qui ne jure que par Deligny et par Alinsky (qui lit encore Deligny et Alinsky ?) qui parle toujours avec prudence, humilité et grande précaution. La façon qu’il a eu de faire vibrer un quartier, de l’aider à construire et reconstruire son cadre de vie, son habitabilité, sa sociabilité et sa socialité mérite d’être connue et communiquée.

Le lecteur ne trouvera pas de recette toute faite pour reproduire cette expérience de travail social en milieu ouvert, exemple rare d’insertion par l’activité économique, en revanche il découvrira une lumière précieuse qui donne envie de porter les pas sur le chemin du développement social local et de la participation des habitants, à la rencontre de la vie et des personnes qui souffrent et dont il s’agit de favoriser le processus de l’action, de la production, de la réalisation, de la création.
Pascal LE REST
Avant-propos
« Il y a derrière chaque acte, un sillage, une trace qui s’élargit. »
Julien Gracq.

Les quartiers en difficulté, comme les sujets en souffrance, vivent souvent leur marginalité de façon définitive. L’expérience montre qu’ils l’expriment d’une manière d’autant plus sensible, qu’elle est entretenue par la nostalgie d’un âge d’or révolu, i

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