Le rapatriement des Français d'Afrique du Nord dans la presse

Anis Ben Ali

Description

Le département des Alpes-Maritimes a accueilli des dizaines de milliers de rapatriés à la suite de la décolonisation entre 1955 et 1962, ce qui a crée de nombreux problèmes de logement, d'emploi et d'intégration. La presse de ce département a présenté le phénomène avec une certaine réserve et beaucoup de zones d'ombre, sans trop attirer l'attention sur la situation et leur souffrance, comme le montrent la disposition et l'importance des articles, et surtout l'analyse de leur contenu.

Sujets

• Colonisation
• Histoire
• Interculturel
• Immigration

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juin 2013
• Nombre de lectures: 35
• EAN13: 9782296537620
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
Histoire et Perspectives méditerranéennes
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

Dans le cadre de cette collection, créée en 1985, les Éditions L’Harmattan se proposent de publier un ensemble de travaux concernant le monde méditerranéen des origines à nos jours.

Déjà parus

Mohamed CHABANE, Heurs et malheurs du secteur agricole en Algérie, 1962-2012 , 2013
Hosni KITOUNI, La Kabylie orientale dans l’histoire. Pays des Kutuma et guerre coloniale , 2013.
Geneviève GOUSSAUD-FALGAS, Les Français de Tunisie de 1881 à 1931 , 2013.
Jean BISSON, La guerre en Méditerranée 8 novembre 1942-9 septembre 1943. L’histoire revisitée , 2012.
Adel BOUSNINA, Le littoral et le désert tunisiens. Développement humain et disparités régionales en Tunisie , 2012.
Guy FEUER, Kamel YAHMI, Un dialogue pour la réconciliation, Un Algérien de France – Un Français d’Algérie , 2012.
Abderrahman EL BERRHOUTI, Outils médiatiques et populations du Moyen Atlas marocain , 2012.
Fedj MAÂTOUG, John F. Kennedy, la France et le Maghreb (1957-1963) , 2012.
Abdelkrim SAA, Migrants berbères marocains, De l’oasis de Figuig à Paris , 2012.
Salah MOUHOUBI, L’Algérie face aux chocs extérieurs , 2012.
Jean-Michel SALGON, Dictionnaire de l’islamisme au Maghreb , 2012
Mahmoud OURABAH, Premiers pas. Souvenirs autour d’un projet de développement de l’Algérie , 1963-1980, 2012.
Xavier JACQUEY, Ces appelés qui ont dit non à la torture , 2012.
Daniel LAGOT, Responsabilité de protéger et guerres « humanitaires ». Le Cas de la Libye , 2012.
Michel BUR, Algérie 60. Mascara-Sétif, 1 er janvier 1960-16 février 1961 , 2012.
Ali ABASSI, Espace francophones tunisiens ou Main de fatma , 2011.
Chokri BEN FRADJ, Oliviers et oléiculture en Tunisie , 2011.
Guillaume D’HOOP, Les Algériens dans le prisme des faits divers, Une lecture de la guerre d’Algérie (1954-1962) , 2011.
Sébastien ABIS et Damien CORDIER-FERON, Bizerte, otage de l’histoire. De la Seconde Guerre mondiale aux indépendances du Maghred , 2011.
Titre
Anis Ben Ali






Le rapatriement des Français d’Afrique du Nord dans la presse

Alpes-Maritimes
1955-1962
En couverture : photo de la stèle du jardin Alsace-Lorraine, Nice,
Main à l’urne d’A. Greck (1973)

Sur une face de la base :

« La Joie de l’Âme est dans l’Action » – Lyautey
Aux
Français d’Afrique du Nord et des Terres Lointaines
Qui firent la France d’Outremer et la fécondèrent de leur sang
La ville de Nice a voulu donner
Sous son ciel bleu et ses palmiers au bord
de sa mer Latine l’image du pays perdu.

Sur une autre face de la base :

1830 – 1962
Passant
Souviens-toi qu’il y eut une
Algérie française
Et n’oublie jamais ceux qui sont
Morts pour elle
Aux Français d’Afrique du Nord
Et des terres lointaines
Qui firent la France d’OutreMer
La ville de Nice
A voulu donner
Sous son ciel bleu
Et ses palmiers
Au bord de sa mer Latine
L’image du pays perdu
Copyright
© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]

EAN Epub : 978-2-336-66730-0
Dédicace
A mes Parents Mohamed et Aïcha
A mon Epouse Mayssa

A mes Frères Saber et Haithem et mes Sœurs Héla et Rim
A tous mes Amis et Amies
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier vivement Monsieur Abdelssalem Ben Hamida, Professeur d’Histoire à l’Université de Tunis I, pour son précieux soutien. Monsieur Alain Ruggiero, Maître de Conférences d’Histoire, et Monsieur Ralph Schor, Professeur d’Histoire, tous deux à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines de l’Université de Nice-Sophia Antipolis, ont beaucoup influencé nos recherches. Nous leur en sommes reconnaissant. La diligence et l’amabilité de l’ensemble du personnel des Archives Municipales de Nice et des Archives départementales des Alpes-Maritimes que nous avons fréquentées assidûment de 2002 à 2007, ont grandement facilité notre tâche de dépouillement documentaire. Qu’il soit ici chaleureusement remercié.

Nous sommes particulièrement reconnaissant à Madame Claudine Dauphin, Docteur ès-Lettres de l’Université de Paris-I (Panthéon-Sorbonne), Chercheur du CNRS à l’UMR 8167 « Orient et Méditerranée – Monde byzantin », à Paris, archéologue et historienne de la Palestine, de s’être consacrée à la lecture minutieuse et critique du présent ouvrage. Un grand merci à Monsieur Mohamed Ben Jeddou, Chercheur Invité et Attaché de l’UMR 8167 du CNRS, spécialiste de SIG, DAO et PAO, qui a conçu avec nous la présentation définitive de notre ouvrage.

Enfin, nos plus vifs remerciements s’adressent à Madame Sophie Garreau-Forrest, directrice des « Editions Terra Cotta », Paris, pour ses conseils, Monsieur le Professeur Jean-Paul Chagnollaud, qui a accueilli sans hésitation notre projet de livre dans la collection « Histoire et perspectives méditerranéennes » qu’il dirige aux Editions L’Harmattan, et Madame Perrine Fourgeaud des Editions l’Harmattan pour sa patiente coopération dans la mise sous presse de notre ouvrage.
Introduction
Les trois décennies qui couvrent la période 1947-1974 sont profondément marquées par le phénomène du « Rapatriement », l’arrivée en Europe de centaines de milliers d’Européens vivant dans les divers empires coloniaux. Ce phénomène demeure dans son ensemble méconnu, à quelques exceptions près, notamment celle des Pieds-Noirs. Cependant, avant de s’intéresser au phénomène proprement dit, il convient de définir le rapatriement. Les rapatriés sont ici, les personnes revenant ou venant en métropole du fait de la décolonisation des possessions européennes. Ils ne sont pas tous, et de loin, natifs d’Europe. Combien de rapatriés n’avaient jamais connu la « patr ie » qui les recevait ? Elle leur était parfois entièrement étrangère. Ainsi le terme « rapatrié », est à prendre avec précaution : il signifie un retour à sa patrie, puisque nombreux étaient ceux qui ne possédaient de la métropole qu’une image mythique. Le mouvement de rapatriement a connu des phases d’activité ou de ralentissement qui correspondent aux formes de la décolonisation pour chaque pays. Le processus de décolonisation s’est déroulé dans une situation de grand conflit tel que les « événements » d’Algérie, alors qu’en Tunisie et au Maroc, la décolonisation s’est faite sans conflit majeur et a été plus ou moins négociée. Ce processus eut des répercussions majeures sur le mouvement de « rapatriement ».

Sur le plan international, le rapatriement n’était pas non plus un fait isolé. Dans la seule Europe occidentale, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne fédérale ont aussi dû surmonter les problèmes de l’accueil et de la réinstallation de leurs rapatriés. En effet, le Royaume-Uni présente un cas particulier par la lenteur d’une décolonisation négociée, alors en Inde, beaucoup de Britanniques conservèrent leur emploi, ou furent engagés sur place par des sociétés britanniques. Puis, au Pays-Bas, le rapatriement de 450.000 à 500.000 personnes d’Indonésie (dont 180.000 métis) s’étala sur une quinzaine d’année. En outre, la faiblesse de peuplement des colonies espagnoles et la lenteur de la décolonisation firent que, pour l’Espagne, le problème des rapatriés ne présenta pas de caractère dramatique. Enfin, en janvier 1958, les colonies africaines belges comptaient quelques 120.000 Européens. Les retours peu nombreux en 1958-1959 s’accélèrent avec les émeutes de Léopoldville et l’annonce de l’éventuelle indépendance du Congo (juin 1959) 1 .

En revanche, le rapatriement français se distingue de ce qui a pu être observé à l’étranger par son ampleur et sa soudaineté : « la décolonisation provoqua des mouvements migratoires d’une ampleur sans précédent. La presque totalité des 1.700.000 Français d’Outre-Mer devint tôt ou tard des "rapatriés", en particulier ceux d’Algérie, qui durent abandonner tous leurs biens non transférables dans des c