Villes, voyages, voyageurs

Pierre Gras, Catherine Payen

Description

Cet ouvrage est le reflet des débats qui ont animé la rencontre "Villes, voyages, voyageurs ; regards sur l'Autre et l'ailleurs", organisée dans le cadre de la première Biennale de la ville et du voyage qui s'est déroulée à Villeurbanne. Cette rencontre se proposait de "croiser les regards" sur un horizon urbain fortement marqué par la croissance des échanges touristiques et par l'impact de la mondialisation. Ce volume constitue ainsi une invitation collective à la poursuite du débat sur le devenir de la civilisation urbaine.

Sujets

• Urbanisme
• Transport
• Aménagement du territoire
• Sociologie urbaine

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 février 2005
• Nombre de lectures: 65
• EAN13: 9782336253770
• Langue: Français

Extrait

COLLECTION CARNETS DE VILLE
dirigée par Pierre Gras
Les trois quarts de la population du globe vivent en milieu urbain et tout indique que cette proportion va s’accroître au cours du XXIe siècle. Les villes constituent, depuis leur origine, un vivier culturel majeur pour la plupart des civilisations. Mais qu’en sera-t-il demain ?
Renouant avec la tradition des voyages philosophiques, dans le désir de la renouveler et de l’actualiser, la collection Carnets de ville se propose de faire émerger les enjeux liés au devenir du monde urbain, tout en révélant la dimension culturelle et poétique des lieux vivants que sont les villes.
Cette nouvelle collection de « récits de voyages urbains » s’efforce d’associer la rigueur des informations et des analyses proposées depuis des positions très diverses (historiens, géographes, sociologues, philosophes, ethnologues, journalistes, architectes...) et une écriture propre à stimuler chez le lecteur l’imaginaire et le plaisir de la découverte.
PREMIERS OUVRAGES
Serge Mouraret, Berlin, carnets d’amour et de haine (2002)
Pierre Gras, Mémoires de villes (2003)
Suzana Moreira, São Paulo, violence et passions (2003)
Jacques de Courson, Brésil des villes (2003)
Pierre Gras, Ports et déports ; de l’imaginaire des villes portuaires (2003)
Jean-Paul Biais, À la Bastille... (2004)
Muriel Pernin et Hervé Pernin, Transsibériennes; de Vladivostok à Moscou (2004)
Nelly Bouveret, Mékong dérives (2004)
Thierry Paquot, L’Inde, côté villes (2005)
Pierre Gras, Suite romaine (à paraître en mars 2005)
© L’Harmattan, 2005
9782747580199
EAN : 9782747580199
Sommaire
COLLECTION CARNETS DE VILLE - dirigée par Pierre Gras PREMIERS OUVRAGES Page de Copyright Page de titre Epigraphe PRÉFACE - LA VILLE AU BOUT DU VOYAGE PRÉFACE INTRODUCTION - VILLES, VOYAGES, VOYAGEURS L‘ AUTRE COMME AILLEURS La ville dans la littérature moderne et contemporaine
LA VILLE, ESPACE POÉTIQUE
SYNTHESE DE LA TABLE RONDE
Éloge du voyage intérieur Un rapport charnel aux villes
Regards urbains sur l’Autre et l’ailleurs
VOYAGE ET HOSPITALITÉ POUR UNE ÉDUCATION AU VOYAGE SYNTHESE DE LA TABLE RONDE
Publier le récit de voyage, une aventure ?
DU GUIDE AU RÉCIT, UN PARCOURS HISTORIQUE SYNTHESE DE LA TABLE RONDE URBANITÉ ET ART DU VOYAGE
AUTEURS ET CONTRIBUTEURS REMERCIEMENTS
Villes, voyages, voyageurs
Actes de la rencontre de Villeurbanne

Pierre Gras
« Ville au bout de la route et route prolongeant la ville: ne choisis donc pas l’une ou l’autre, mais l’une et l’autre bien alternées. »
- Victor Segalen, Stèles.
PRÉFACE
LA VILLE AU BOUT DU VOYAGE

PAR JEAN-PAUL BRET, MAIRE DE VILLEURBANNE
Villeurbanne s’est bâtie avec l’arrivée successive de populations étrangères. Dans les souvenirs et les coeurs de beaucoup, cette ville incarne le bout du voyage, l’endroit de la reconstruction, le territoire d’un nouvel ancrage. Car, d’ici, au fond de soi, quand on arrive d’ailleurs, on continue à tutoyer le reste du monde, pour se rassurer, pour mieux trouver ses racines.

Depuis longtemps, Villeurbanne vit dans l’intimité des autres continents. Elle porte le voyage comme un regard, un souvenir, une plainte jusque dans sa pierre. Du côté de Croix-Luizet, derrière la Maison du livre, de l’image et du son, on rencontre de nombreuses petites maisons construites par les Espagnols et les Italiens.

Aujourd’hui, si Villeurbanne entre peu à peu en résonance avec la notion de tourisme urbain, elle n’est pas une ville touristique à proprement parler — elle ne peut être considérée comme une station balnéaire ou une station de montagne, ni même comme une métropole... Mais nous avons sans aucun doute d’autres intérêts. Villeurbanne est clairement une ville du XXe siècle. Créée à la fin du siècle précédent, elle a su devenir une ville à part entière qui, dès 1950, comptait 100 000 habitants, sans pour autant être une ville-champignon. Cette ville est entièrement inscrite dans son siècle, même s’il demeure quelques traces post-haussmanniennes de la fin du XIXe, situées sur les grands axes en direction de Lyon et qui sont constitutives de la continuité urbaine actuelle.

Le quartier des Gratte-Ciel, réalisé entre 1930 et 1934, a inscrit la ville dans la modernité. Morice Leroux, son architecte, n’a rien réalisé d’autre, mais il a su construire un quartier en écho avec son temps, un « nouveau centre urbain », l’un des rares exemples en France et en Europe où l’on peut retrouver tous les éléments qui contribuent à créer une identité : logements, hôtel de ville, Palais du travail, central téléphonique... Ce centre urbain est aussi un lieu de découverte. Chaque jour, des groupes viennent visiter la ville et écouter son histoire, celle d’une cité ouvrière que Victor Augagneur, un temps maire de Lyon, voulait annexer... Après la seconde guerre mondiale fut érigé le quartier du Tonkin qui, à son tour, raconte une histoire, celle de l’urbanisme du milieu des années 50 à nos jours. Sur à peine un kilomètre, on retrouve ainsi tout l’échantillonnage de l’architecture des cinquante dernières années.
PRÉFACE
Depuis le milieu des années 80, j’ai eu le sentiment que Villeurbanne représentait par excellence la ville moderne qui saurait négocier son passage au XXIe siècle. De ce constat est née l’idée de constituer une mémoire de cette ville inscrite dans une histoire universelle. Villeurbanne est une ville de banlieue inscrite à la fois dans la centralité de l’agglomération d’aujourd’hui et dans son passé, celui d’une ville ouvrière qui a connu, dans les années 30, une forte immigration. Aussi travaillons-nous avec des historiens spécialistes du mouvement social à la création d’un « centre de la mémoire » qui saura prendre en compte la dimension humaine de cette histoire de la ville. N’était-ce pas le bon moment, au tournant du siècle, pour engager une démarche qui témoignera à la fois de l’originalité du patrimoine bâti et de la mémoire sociale de notre ville ? Villeurbanne est une ville de fiertés, qui a toujours défendu son existence et son identité. Une histoire commune forte s’y est forgée à partir des multiples histoires que les gens ont apportées avec eux dans leur parcours de vie. Bien vivre ses racines et prendre la mesure de son histoire n’est pas incompatible avec le fait de s’engager dans la modernité.

Pour toutes ces raisons, il m’a semblé naturel que Villeurbanne puisse accueillir la première édition de la manifestation « Villes, voyages, voyageurs » , organisée en mai 2004, et en particulier la rencontre consacrée au thème « Regards sur l’Autre et l’ailleurs ». Je me réjouis du fait que la parution des « actes » de cette rencontre, enrichis par plusieurs analyses complémentaires et par des témoignages recueillis depuis, vienne accompagner et prolonger cette réflexion utile et importante sur les enjeux liés au devenir de la ville et au développement du tourisme urbain.
INTRODUCTION
VILLES, VOYAGES, VOYAGEURS
PAR PIERRE GRAS, JOURNALISTE ET ÉCRIVAIN
Les villes constituent, depuis leur origine, un vivier culturel majeur pour la plupart des civilisations. Renouant avec la tradition de ce que l’on appelait jadis les « relations de voyage », les premières rencontres « Villes, voyages, voyageurs » avaient pour objectif affirmé de faire émerger les enjeux liés au devenir du monde urbain, tout en révélant la dimension culturelle et poétique des lieux vivants que sont les villes.

Organisées autour de récits de voyages urbains et d’échanges entre professionnels de l’édition, de la culture, de la ville et du voyage, avec l’ensemble des publics intéressés, ces rencontres inédites se proposaient de croiser quelques regards originaux de façon à stimuler la réflexion collective, l’imaginaire et le plaisir de la découverte - ou de la redécouverte - des villes, espace partagé où se bâtit désormais l’avenir.

Aujourd’hui plébiscité par les voyageurs, si l’on en croit les statistiques, en particulier dans notre pays, le tourisme urbain a longtemps fait figure de « parent pauvre » de l’aventure et du voyage. Il était même parfois considéré comme dangereux et dénué d’intérêt. De fait, la littérature voyageuse n’épargne pas les tares d’un environnement urbain souvent per