Ancenis d hier à aujourd hui
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Ancenis d'hier à aujourd'hui , livre ebook

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Description

Dans l’entre-deux-guerres, Ancenis est encore une petite ville blottie à l’ombre de sa forteresse médiévale et baignée par le « Loyre gaulois ». La cité est sur le déclin. Elle perd sa garnison avec son emblématique 64e régiment d’infanterie, sa sous-préfecture, son tribunal, son P’tit train reliant la ville à Châteaubriant… Même sa population diminue. Mais, à partir desTrente Glorieuses, la belle endormie se réveille et connaît un formidable essor industriel, commercial, urbanistique, scolaire, tout cela en allant à la « conquête du nord » : son extension prend la forme d’un V pointé vers la Loire. Le centre-ville, décalé, doit se revitaliser.Depuis, Ancenis ne cesse de se développer sans renier son histoire. Ce livre invite le lecteur à déambuler dans ses rues, sur ses places, de la vieille ville aux quartiers périphériques. Les photographies d’aujourd’hui répondent aux clichés patinés d’hier, nous faisant prendre la mesure des mutations survenues. Joël Thiévin, amateur d’Histoire au sens premier du terme, est l’auteur de nombreux ouvrages historiques ou patrimoniaux sur Ancenis et sa région. Il a notamment écrit six livres aux Editions Sutton dont, en 2010, Le Pays d’Ancenis de A à Z. Il signe ici son 20e titre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2013
Nombre de lectures 18
EAN13 9782813815231
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0065€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DeschisteetDetuffeAu: cheminementscroisés
« L’oubli est une ruse du diable. »(Rigord. Moine de l’abbaye de SaintDenis, 1207.)  Sur les bords de la Loire, la cité ancenienne et ses environs nous offrent un grand bol d’air ligérien. Comme autrefois, juchée sur son rocher d’ardoise, la ville dresse fièrement sa silhouette avenante de schiste breton et de tuffeau angevin. En effectuant une croisière sur le« Loyre gaulois »chanté par Joachim Du Bellay, Ancenis se découvre à nous d’une façon insolite et tout à fait nouvelle…  On plonge dans l’histoire de cette ancienne cité médiévale, chien de garde de la Bretagne, avec ses monuments classés : le châteauforteresse breton, l’église SaintPierreetSaintPaul sauvéein extremisla loi de séparation des Eglises et de l’Etat en 1905, le couvent des par Ursulines triomphant des ténèbres, tel le Phénix… La basse ville révèle son lacis de ruelles pittoresques avec ses trésors cachés et ses logis, accroupis sur la rive du fleuve, dont la bichromie de la pierre revêt une noble sérénité.  En ville, nombre de promenades nous font découvrir la richesse du patrimoine dans tous ses états. Entre Histoire et paysages variés, Ancenis regorge de surprises à déguster… sans modération. J’ai appris à connaître les secrets d’Ancenis lors de mes pérégrinations nocturnes dans la vieille ville, à l’occasion des visites estivales commentées de la ville que j’anime depuis vingt ans au sein de l’office de tourisme d’Ancenis. Aussi, cet empirisme touristique et urbanistique m’atil permis de mieux appréhender l’évolution de la cité. Durant son histoire, la petite souspréfecture a su évoluer et faire face aux aléas des événements.  Sous Napoléon III, la ville va connaître un essor économique et un développement urbain sans pareil. Dès les années 1850, Ancenis est raccordé au réseau ferroviaire national avec la construction de la gare au nordest de la cité. Les élus et la population en espèrent un début de développement économique. De nombreux bâtiments publics sont alors construits et Ancenis e peut s’enorgueillir de posséder, au XIX siècle, un ensemble patrimonial monumental qui a marqué pour longtemps le paysage urbain de la ville : la prison en 1831 (ouest du champ du Moulin, place de la République aujourd’hui), les halles et la mairie de 1861 à 1863, la souspréfecture en 1864 (bas de la rue de la Gare), la caserne Rohan (18751878), les abattoirs en 1876 (rue SaintFiacre), le château d’eau en 1884 (champ de foire), l’hôpital Francis Robert (1910), des écoles communales, le pensionnat de filles du Château (1859) complétant ainsi le Grand Collège en fonction depuis 1782.
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Avec l’arrivée du chemin de fer, Ancenis va s’étendre vers le nord et particulièrement autour de la gare, et au sud de la route de Paris, délaissant ainsi la basse ville ligérienne lovée près de l’ancien port de commerce en déclin et du pont suspendu LouisPhilippe (1839). Des entreprises s’installent : la briqueterie Angebault en 1853 et l’usine à gaz en 1870 (dans la première zone industrielle d’Ancenis, dite de la Gare), la fonderie Guillonneau et Bouhyer (aux Grands Champs), l’usine de tarares de l’île Mouchet…  Hélas, à la fin de la Belle Epoque, des événements dramatiques vont attrister les Anceniens : la crue catastrophique de la Loire en décembre 1910 et surtout la déclaration de guerre du 3 août 1914 annoncée par le tocsin qui résonne au clocher des églises pour « la der des der » !  La Grande Guerre a tourné la page de la Belle Epoque pour en ouvrir une autre : les Années folles. Ancenis se développe peu, et l’entredeuxguerres correspond même à une période de déclin. La ville perd sa garnison (1924), sa souspréfecture (1926), son tribunal (1932), son P’tit train reliant Châteaubriant à Ancenis (1938)… La Loire est déclarée non navigable en 1926. La population diminue : 3 942 habitants en 1926 contre 5 500 en 1890.  Le 3 septembre 1939, la France entre en guerre pour aider son alliée, la Pologne. Le 19 juin 1940, c’est le début de l’occupation d’Ancenis par les Allemands : le pont centenaire est détruit…  Après la guerre, durant la première décennie des Trente Glorieuses (période de prospérité sans précédent qui dura de 1946 à 1975), les habitants se reprennent à vivre, et la ville connaît un bel essor industriel avec de nombreuses entreprises au sud de la RN 23 (route de Paris) : la CANA, Braud, puis Braud et Faucheux, la fonderie Bouhyer, les cartonnages Giraudet, la briqueterie Angebault, BraudAliments… En 1948, le conseil municipal d’Ancenis décide la création d’un marché aux légumes et aux poissons chaque samedi matin sous les halles. Le pont sur la Loire est reconstruit en 1950 et inauguré le 18 janvier 1953.  Les années 1960 vont être, pour Ancenis, une période de pleine mutation sous la conduite du docteur Moutel, maire. En 1968, vingt ans après un premier projet municipal, la route de Paris est déviée à Tournebride (Grands Champs) vers le BoisMouchet à SaintGéréon. Des zones industrielles sont créées au nord de la ville avec une réserve de 100 hectares. La piscine de plein air est construite en 1967 près des allées Joubert. Au nord de la RN 23, rue du Pressoir Rouge, un pôle scolaire voit le jour avec l’ouverture d’un CET (1968) puis d’un CES (1969) et d’une salle omnisports.  De 1970 à 1980, Ancenis jouit d’une expansion remarquable avec de grands travaux d’urbanisme sous l’égide du maire, Maurice Gélineau : programme de la ZAC PasteurCorderie en 1974. Le centre commercial des Arcades, avec sa « tour » à la conquête du ciel, est opérationnel en 1976. L’urbanisation s’intensifie au nord de la route de Paris avec de nouveaux quartiers lotis : les Hauts Pavés, la Mariolle, SainteAnne… Parallèlement, l’industrialisation se développe dans la zone de l’Hermitage. En septembre 1979, c’est la première rentrée scolaire du nouveau collège René Guy Cadou au Bois Jauni. Tout près, commence la construction du groupe scolaire public Sévigné qui sera suivi, près de la Gilarderie, de celle de l’école privée JeanPaul II  SainteAnne en 1983. Ainsi a progressivement disparu du paysage le vignoble ancenien…  L’extension de la ville prend la forme d’un V pointé vers la Loire et s’évasant vers le nord. Avenue des Alliés, le viaduc enjambant la voie ferrée est mis en service en septembre 1976, suite à un projet municipal de… 1948.
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A partir des années 1980, Ancenis explose, change d’image et part à l’assaut du nord, sous l’impulsion de ses maires : Edouard Landrain (le plus long mandat municipal : 19772001) puis JeanMichel Tobie. L’agglomération ligérienne va connaître une période de pleine mutation économique, industrielle, urbanistique, scolaire… De nombreux chantiers sont lancés, depuis le Centre culturel et sportif de La Charbonnière et les immeubles PasteurCorderie jusqu’à la mise en service de l’autoroute A11, l’Océane (inaugurée le 21 décembre 1980). La liaison sudnord va être facilitée par l’ouverture, début 1983, d’un passage sous la voie ferrée du bas de la rue Clemenceau. Un vieux projet de… 1913 enfin réalisé ! En 1991, Ancenis devient gareTGV. Au nord de l’autoroute, le centre d’activité économique de l’Aéropôle est inauguré en septembre 1996. Il faut aussi signaler qu’aux portes de la commune, à SaintGéréon, s’installe en 1993 le centre Leclerc, locomotive du développement de cette zone en un important et attractif espace commercial d’une centaine d’enseignes (aujourd’hui), de part et d’autre de la RN 23. La situation géographique d’Ancenis, les moyens de communication dont elle dispose expliquent en grande partie ce développement. Enfin, la ville poursuit son expansion, à partir de juillet 2012, avec le lotissement de la Chauvinière (entre la Gilarderie et la Blordière) accompagné du futur déplacement de la gendarmerie et de la caserne des pompiers. Début 2013, Ancenis a la particularité de compter plus d’emplois que d’habitants (10 463 pour 7 864), ce qui traduit, entre autres, son réel dynamisme économique. Sans oublier ses 5 000 scolaires.  Cité ligérienne traversée par la Loire à vélo, un parcours unique de 800 kilomètres, mais aussi cité millénaire, Ancenis dispose de tous les services d’accueil d’une ville moderne. Sa richesse provient aussi de son dynamisme économique et de ses grandes entreprises : Terrena, Manitou, Toyota, la fonderie Bouhyer, Alliora…  Face à une ville qui a très vite évolué et s’est beaucoup transformée, croiser les regards, pour reprendre le titre de la collection dans laquelle figure cet ouvrage, comparer un même endroit à parfois un siècle d’écart permet de bien comprendre une évolution « d’hier à aujourd’hui » qui ne s’est pas faite en oubliant totalement l’histoire. Ce livre qui lance des ponts entre le passé et le présent est aussi une invitation aux Anceniens à parcourir leur cité de schiste et de tuffeau, le regard en éveil, pour mieux appréhender les permanences et les ruptures des lieux et bâtiments. Il peut arriver que, parfois, le passé proche ait totalement disparu ou qu’une demeure plusieurs fois séculaire n’ait guère changé. Ce sont les aléas des évolutions de la politique urbaine qui oscille entre préservation, réhabilitation ou restructuration. Des Anceniens de souche, de passage dans leur ville après une longue absence, ne reconnaîtraient plus certains quartiers, lieuxdits ou villages totalement métamorphosés. Par là même, « Ancenis d’hier à aujourd’hui » tend aussi à montrer combien la vie quotidienne des Anceniens a changé.  En route pour un dépaysement… sans passeport, mais en prenant son temps à l’image de JeanJacques Rousseau qui déjà, à son époque, disait dansEmile :on ne veut« Quand qu’arriver on peut courir en chaise à porteur. Mais si on veut voyager, il faut aller à pied. » De sorte, les facettes méconnues de la ville se dévoileront sous vos yeux ! Et la petite Histoire n’estelle pas la clé qui ouvre la Grande ?
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AncenisvuDuciel
© Cliché Brouard.
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Ces deux vues aériennes de la vieille ville et de son extension, bordée au sud par la Loire, photographiées à cinquante ans de distance (1945 et 1996), témoignent de l’expansion galopante de la cité vers le nord, bien audelà de l’autoroute : habitats pavillonnaires, immeubles, équipements et infrastructures, zones industrielles, entreprises… Le centreville se trouve alors décentré, distant de près de cinq kilomètres du Château Rouge.  Le cliché de l’immédiat aprèsguerre présente il est vrai une ville qui s’est très peu développée depuis le début e du XX siècle. L’urbanisation et surtout l’industrialisation (Angebault, Braud, Bouhyer et Giraudet) ne dépassent guère la voie ferrée. A l’arrièreplan à droite, l’hôpital Francis Robert, installé sur le coteau de Brisebois au
printemps 1911, côtoie le château d’eau de la Varie. Le franchissement du « Loyre gaulois »toujours avec un pont. Le 19 septembre 1945, s’effectue le pont TPO (Travaux publics de l’Ouest) allemand reprend du service, soulageant ainsi le valeureux bac de Joseph Courtoux. L’ouvrage est remplacé, à partir de janvier 1953, par le pont suspendu d’aujourd’hui jeté sur le fleuve, un peu plus en amont.  Mais de quoi sera fait l’avenir ? Restons sages et retenons cet aphorisme de Jean Rostand :« A force de prédire l’avenir, on nous le rend aussi fastidieux qu’un passé. »
© Collection Ménanteau.
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AncenisvuDuPromontoirerocheuxDeBel-Air
© Cliché Brouard, mars 2013.
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Du Planty (SaintHerblon), on accède, par un petit raidillon, sur les hauteurs de BelAir d’où l’on jouit d’une vue imprenable sur Ancenis la Ligérienne. D’ailleurs, de ce belvédère naturel idéal, Félix Benoist, dessinateur et lithographe (18181896), ne s’y est pas trompé lorsqu’il a réalisé, en 1865, ce dessin assez juste mais idéalisé et un peu idyllique de la ville. La scène, saisie sur le vif, semble suspendue dans le temps, comme une photo. C’est un témoignage riche et émouvant de la petite cité il y a un siècle et demi, évidemment en rupture avec aujourd’hui, mais dont les symboles éloquents perdurent.  On retrouve la route de Paris, au premier plan à droite, le chemin de fer avec son train qui frôle la ville, mais sans la cheminée de la prise d’eau. Le passage à niveau, avec la maisonnette du gardebarrière commandant l’entrée de la ville par les allées SaintPierre, a disparu, remplacé, depuis le 10 septembre 1976, par un viaduc enjambant la voie ferrée pour le plus grand plaisir des usagers de la route.
B
La Loire, le poumon d’Ancenis, est toujours franchie par un pont (LouisPhilippe puis Vincent e Auriol). L’arrivée du train au milieu du XIX siècle est à l’origine de la création de la première zone industrielle d’Ancenis auprès de la gare dont on voit, au fond à droite, deux cheminées qui fument : la briqueterie Angebault et l’usine à gaz. Ancenis est donc, à l’époque, une ville industrieuse.  Les espaces non urbanisés se feront de plus en plus rares au fil du temps pour les besoins e économiques. A l’arrièreplan se détache la cité encore blottie, au XIX siècle, autour de son château et de son église. Mais, à partir des Trente Glorieuses, elle s’affranchira de ses limites historiques pour aller à la conquête du nord.  Le but de la lithographie était en fait d’attirer les visiteurs à Ancenis, une ville, comme on le voit, en pleine expansion… En 1909, dansLettre à un ami, Léon Séché ne dit pas autre chose : « Dans tous les actes de ma vie littéraire, j’ai toujours eu les yeux sur le clocher de ma petite ville d’Ancenis, c’est pour elle plus que pour moi que je cherche la gloire. »
© Collection J. Thiévin.
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lAforteresse,lAvigieDelAloire
© Cliché Brouard, avril 2013.
En 1842, Adolphe Rouargue a réalisé cette gravure emblématique des tours du château pour l’ouvrageLa Loire historique et pittoresquede TouchardLafosse, publié en 1851. Elle restitue ses véritables proportions à l’entrée du donjon enterré aujourd’hui à mihauteur. En effet, ce n’est e qu’à partir du milieu du XIX siècle que les tours pleines, d’artillerie, ont pris leur allure trapue que nous leur connaissons aujourd’hui. Les travaux de comblement des douves devant le massif, pour supporter la route stratégique menant au pont LouisPhilippe, sont la cause principale de l’effacement du château, noyé sous les remblais, dans le paysage urbain de la ville.  Sous la porte d’entrée, une poterne cintrée, surmontée d’une casemate avec une canonnière à la française, permet d’accéder dans le culdebassefosse des pontslevis, d’où un escalier dissimulé grimpe vers la grande cour du château. Des meurtrières disposées au bas de la tour de droite marquent la présence d’une salle souterraine creusée après coup dans la tour et la roche schisteuse en place. Devant ce dispositif militaire se trouvait le pont d’accès enjambant la douve. La porte d’entrée monumentale est surmontée d’un arc surbaissé en tuffeau avec, audessus, un panneau sculpté timbré aux armes des Rieux et des Rochefort. Un haut parapet e crénelé et mouluré à la base et au sommet, datant du début XVI siècle, couronne les deux tours. Il s’appuie, en surplomb, sur une ligne de mâchicoulis, à fonction essentiellement décorative, reposant sur des corbeaux, en pyramide inversée typiquement breton. Cinq gargouilles (sur six à l’origine) ciselées dans le granit en forme de chien complètent le décor médiéval. A gauche, au sommet du châtelet, la tour de guet et le logis Marie Foucquet ont remplacé les terrasses d’artillerie à la fin de l’époque médiévale.  Le massif d’entrée est restauré de 1993 à 1999 et s’offre aujourd’hui une nouvelle renaissance malgré sa mutilation. Les abords de cet ancien lieu de pouvoir seigneurial, affranchis de l’îlot du Pont, sont un premier jalon dans la mise en valeur de la forteresse, avant le dégagement des tours corsetées de remblais et la reconstitution partielle des douves dans les années futures.
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© Collection J. Thiévin.
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