Cultures et rapports de force entre les peuples dans l histoire
180 pages
Français

Cultures et rapports de force entre les peuples dans l'histoire , livre ebook

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180 pages
Français

Description

A la fin du XVe siècle, le capitalisme naissant fait exploser les anciennes certitudes au profit d'une philosophie de l'action qui s'incarne dans le travail, le goût du risque contre la résignation fataliste. L'Afrique noire n'étant pas au rendez-vous de cette prodigieuse mutation idéologique, elle est restée attachée à l'ordre divin. Voilà comment la population africaine a vendu son âme et est devenue un simple outil au service des intérêts de l'autre partie du globe. Voilà comment l'Afrique s'est installée dans une pauvreté "stable".


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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2009
Nombre de lectures 109
EAN13 9782296221314
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Préface
M. Joachim Tchéro propose un ouvrage original et fort passionnant mais qui, cependant, ne manquera pas de surprendre plus d’un lecteur, et par le titre, et par le contenu. Le choix du titre, complexe, est loin d’être ordinaire et soulève à son niveau des interrogations; les termes en eux-mêmes ne sont pas à la portée du lecteur moyen et exigent de sa part toute l’attention requise. Par ailleurs, le lien n’est pas, de prime abord, évident entre le titre général de l’ouvrage et le sous-titre, censé le rendre plus explicite. Mais sa curiosité étant piquée au plus vif, le lecteur est tenté d’aller plus loin, d’ouvrir le livre et d’en savoir davantage. Ce procédé qui est à l’actif de l’auteur, mérite d’être souligné.
D’autre part, le contenu de l’ouvrage en lui-même ne manque pas de surprendre. Rassembler divers textes d’un auteur, souvent composites, en un seul volume, est un procédé bien connu, utilisé pour offrir au lecteur en une seule gerbe les écrits d’un auteur célèbre, le plus souvent disparu. Mais tel n’est pas le cas pour Joachim Tchéro, jeune auteur à qui l’avenir réserve encore tant de promesses. Le lecteur n’en demeure pas moins perplexe devant ces quatre textes, apparemment sans liens communs, réunis pour la circonstance. Et cependant, à l’œil attentif le fil conducteur est perceptible entre ces différents documents, même s’il s’identifie à un « désir d’horizon, et donc nécessairement né dans (la) tête de l’auteur et animé par un élan intime ». En effet, cet essai, qui ne prétend pas être « une œuvre de création à proprement parler », mais qui a pour vocation d’être « un effort de compréhension et de vulgarisation des items culturels africains », se veut une tribune libre, où l’auteur aborde, sans complaisance, quelques uns des thèmes qui fondent le système de valeurs de l’Afrique ainsi que « le rapport entre ces thèmes et la mainmise de l’Occident sur l’Afrique », sans omettre d’en souligner les conséquences sur la vie sociale, économique et militaire des Africains. En somme, l’auteur se donne pour objectif de recenser, parmi les grandes questions de la survie de l’homme africain, celles de vie ou de mort qui se posent aujourd’hui à l’Afrique subsaharienne, nominalement indépendante.
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En lisant ces pages, une question, lancinante, s’impose à l’esprit : à quoi sert toute cette réflexion et quelle en est l’utilité pratique ? La réponse se découvre d’elle-même, en parcourant successivement chacun de ces textes : sortir des sentiers battus, se libérer des vieilles habitudes qui, comme une échappe, écrasent l’homme africain, et se doter des armes adéquates, propres à rompre les liens de sa servitude. Ainsi, l’auteur recommande-t-il à l’historien du continent, non seulement de nouveaux territoires de recherche, mais aussi de nouvelles méthodes d’investigation, à même de susciter en lui le goût des initiatives, susceptibles de fonder une histoire, dépouillée du masque de l’universel, et fière de se présenter sous un jour nouveau, en s’identifiant au continent africain. De même, il indique la voie à suivre au citoyen des jeunes Républiques du continent : couper le cordon ombilical qui le relie à 1’ancienne métropole, réfractaire à tout développement de la conscience personnelle et collective, et refuser de confier sa vie à la bienveillance d’un tuteur étranger, pour se réaliser pleinement.
Au-delà d’une apparence quelque peu austère, et d’un style par moments déroutant qui ne cesse pour autant d’être agréable, l’étude de Monsieur est précieuse parce qu’elle est éducative et formatrice ; de surcroît, elle repose sur une documentation abondante et relativement exhaustive, et également sur le vécu. Quant à l’interprétation des faits, bien qu’elle reflète par moments l’opinion de l’ivoirien engagé mais non passionné, elle n’est pas pour autant dépourvue de la rigueur scientifique qui confère à ce travail toute son importance. Il constitue un instrument indispensable de la prise de conscience de l’Ivoirien et de sa totale libération.
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Simon-Pierre Ekanza Professeur émérite Université de Cocody – Abidjan
Avant-propos
Dans une Afrique où la pénurie - état de précarité absolu au sud du Sahara - attache par priorité le Noir à la quête de quoi vivre au détriment des stratégies d’enrichissement de la vie (misérable alternative !), j’ose me flatter de braver cette réalité enracinée par la production de ce livre. Non pas que je le prenne pour une « première » - nombreux sont ceux qui l’ont fait avant moi et dont la relève, par sa qualité, renouvelle sans cesse le souvenir de leurs chantiers de production -, mais en tant qu’il affiche son originalité, au moins sur deux points : en Afrique, on écrit généralement sur les sujets de plaintes, qui vont de la colonisation à la décolonisation en passant par la traite des Noirs, et donc, sur des sujets qui descendent du mouvement des priorités de la culture occidentale. Je sors de cette zone de prédilection. Ensuite, on subit sur ces sujets - corollaire obligé - les normes de l’érudition occidentale, singulièrement dans le domaine des sciences de l’homme et de la société, alors même qu’on sait que ces normes ne tiennent pas compte des aspirations de l’Afrique. Ce conditionnement dispose plus d’un à minorer la vision locale ; il s’ensuit que dans nombre de ces écrits, les traces de soupçons ne sont pas légion. D’aucuns parleraient de plumes vénales : on n’a pas d’idées mais on a la forme à leur donner. Œuvres d’artistes !
Mon livre, lui, est un désir d’horizon, et donc nécessairement né dans ma tête et animé par un élan intime qui l’oriente dans le sens d’un devoir de mémoire. Affaire de vocation ! Devoir de mémoire : donc, ni œuvre de création à proprement parler, ni œuvre de répétition, mais un effort de compréhension et de vulgarisation des items culturels africains. L’objectif est que les Africains doivent se connaître afin de s’accepter ; c’est à ce prix qu’ils ne peuvent pas renoncer à l’effort de donner du contenu à leur humanité. Le blâme, le mépris, les abus auxquels ils sont en butte, voilà les
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sujets de soucis dont ils doivent s’avertir continuellement ; non pour pleurnicher comme ils en ont la naïve habitude, mais pour tirer leçons de la tragédie de l’histoire sous la forme d’un viatique susceptible d’imprimer une orientation nouvelle à leur vie, pour un meilleure avenir. Les vestiges è idéologiques du XIX siècle ne se sont guère essoufflés- en témoigneNégrologie(2005) de Mr Smith ; il s’agit de les mettre à découvert en leur arrachant le masque politique, afin de dévoiler l’Afrique, ou plutôt, l’Africain aux autres Africains pour que ceux-ci se retrouvent au même niveau d’information, en sorte qu’en face de leur image ainsi mise à nu, ils puissent prendre leur entière responsabilité. La reconstruction du patrimoine intellectuel par l’écriture a ainsi le sens d’un miroir chargé de renvoyer aux uns et aux autres l’image collective du groupe. Et c’est tout naturellement que l’histoire sociale et des mentalités intervient dans le premier rôle : celui de stimuler l’esprit d’initiative des Africains en leur apprenant à connaître par les mots toutes les choses qui font corps avec leur vécu, mais échappent à leur attention sous le voile opaque de l’habitude. L’histoire de l’épopée, c’est assez toc pour eux ; non seulement parce qu’elle rallonge les mystifications d’hier, mais aussi parce qu’elle disqualifie ce qu’il faut, à tout prix, connaître : leur mentalité, pour le rôle fondamental des mentalités plus générales dans la gestion de l’action humaine.
Et s’il n’y a pas « d’avantages trop éloignés à qui s’y prépare par la patience » comme a dit un sage, le chemin des « mentalités », bien qu’il soit long, reste celui que les écoles historiques africaines doivent emprunter et, pour cause : les sources orales et iconographiques leur assurent les moyens nécessaires pour l’écriture d’une histoire africaine indépendante des conventions historicistes occidentales. «Le mérite d’un historien, on le dit avec Paul Veyne, n’est pas de passer pour profond, mais de savoir à quel humble niveau
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