De l Esclavage des Noirs à celui des camps nazis
259 pages
Français

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De l'Esclavage des Noirs à celui des camps nazis , livre ebook

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Description

Ce texte est né de la sensibilisation de l'auteur, âgé de 22 ans alors qu'il était libéré de l'enfer des camps nazis, et des états d'âme communs à tous les survivants de la "mort lente". Ce souci de témoignage ne pouvait que s'étendre à la plus grave atteinte faite à une ethnie, celui de la déportation des Africains vers les Amériques et leur mise en esclavage. L'auteur en présente le sombre tableau et tente ensuite d'établir un parallèle entre les deux situations d'esclavages.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mars 2008
Nombre de lectures 91
EAN13 9782336268699
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Points de vue
Collection dirigée par Denis Pryen
Déjà parus
Jean-Roger ZIKA, Réflexions sur la question noire. Réponse à Gaston Kelman, 2008.
Jean-Pierre AKUMBU M’OLUNA, Libres propos sur les réformes juridiques au Gabon, 2008.
Gaspard MUSABYIMANA, Rwanda: le mythe des mots. Recherche sur le coticept « akazu » et ses corollaires, 2008.
Pierre MANTOT, Le projet de société des Matsouanistes , 2008. Juste Joris TINDY-POATY, À propos de l’œuvre de Pierre
Claver Akendengué , 2008.
Jean-Alexis MFOUTOU, La langue française et le fait divers au Congo-Brazzaville, 2008.
Edna DIOM, Côte d’Ivoire. Un héritage empoisonné, 2008.
Askandari ALLAOUI, Mise en place de politiques éducatives locales dans la postcolonie de Mayotte , 2007.
Pierre MANTOT, Les Matsouanistes et le développement, 2007.
Jean-Loup VIVIER, L’Affaire Gasparin, 2007.
Véronique Michèle METANGMO, Le Zimbabwe. Aux sources du Zambèze, 2007.
Ghislaine Nelly Huguette SATHOUD, Le Combat des femmes au Congo-Brazzaville, 2007.
Maxime Anicet DJEHOURY, La guerre en Côte d’Ivoire, 2007.
Louis Naud PIERRE, Haïti, les recherches en sciences sociales et les mutations sociopolitiques et économiques, 2007.
Mbog BASSONG, Esthétique de l’art africain, symbolique et complexité, 2007.
Mosamete SEKOLA, L’Afrique et la perestroïka: l’évolution de la pensée soviétique sous Gorbatchev, 2007.
Ali SALEH, Zanzibar 1870-1972 : le drame de l’indépendance, 2007.
Christian G. MABIALA-GASCHY, La France et son immigration. Tabous, mensonges, amalgames et enjeux, 2007.
Badara Alou TRAORE, Politiques et mouvements de jeunesse en Afrique noire francophone, le cas du Mali, 2007.
De l'Esclavage des Noirs à celui des camps nazis

Jean Brunati
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296051799
EAN : 97$229b051799
Pour Edmonde
Sommaire
Points de vue Page de titre Page de Copyright Dedicace INTRODUCTION A. - L’expansion européenne par la traite des Noirs et l’esclavage
PREMIÈRE PARTIE - Brève histoire de l’esclavage DEUXIÈME PARTIE - L’esclavage en Amérique TROISIÈME PARTIE - L’abolition de l’esclavage QUATRIÈME PARTIE - Commentaires et jugements conclusifs sur l’esclavage des Noirs
B. - L’esclavage dans les camps nazis. Les Lager.
PREMIÈRE PARTIE - Processus idéologiques et processus d’action. Règles d’organisation DEUXIÈME PARTIE - Documents, les projets nazis, les processus, les complicités TROISIÈME PARTIE - Les Lager QUATRIÈME PARTIE - Les témoignages
INTRODUCTION
Le choix du titre est parfois indicatif des intentions de l’auteur d’un essai, d’un récit ou d’un roman. Cependant le lecteur est souvent désireux de connaître davantage ses motivations, ses orientations ainsi que le sens qu’il va donner au texte... Et sa conception de la moralité, son humanisme.
Il me paraît-il utile, en conséquence, de révéler les motifs d’une sensibilisation qui, dès l’enfance, ont modelé une tendance, une attitude, au sein d’une famille qui vivait en milieu colonial et quittait tous les deux ans un pays de l’Empire français pour aller passer des vacances dans la puissante métropole.
Tout jeune, je partais vers cette métropole, emportant avec moi mon « Paysage » c’est-à-dire aussi bien les images mentales du territoire dans ses aspects géographiques, que celles des relations de société, des mentalités et des mœurs.
Je quittais ces campagnes africaines où, dès les années trente et sans prendre vraiment conscience des vraies relations de colonisateur à colonisé, de dominant à dominé, j’avais été témoin du labeur pénible des travailleurs des champs, parfois harcelés pour aller plus vite en besogne par des surveillants à la solde du colon... Je gardais en partant le souvenir des gens du pays dont les enfants, entrevus rarement, n’étaient pas reçus à l’école, à part quelque fils de notable... Et puis aussi les images des collines, des caravanes de nomades de la steppe, des gazelles et des dromadaires : mon « Paysage » de la colonie.
J’arrivais pour deux mois dans mon village de Corse, j’y retrouvais mes grands-parents, les oncles, les cousins, les camarades de jeux, les courses à dos d’âne, les bains dans la rivière torrentueuse... Et j’en repartais, la tête pleine de souvenirs et d’impressions, de chansons locales aussi: mon « Paysage » du village.
Parvenu à l’adolescence, je ne savais pas tout des niveaux de discrimination, de déconsidération et de mépris dans lesquels on pouvait tenir d’autres êtres humains : exploitation salariale, maltraitance, sévices, utilisation des hommes en tant qu’instruments, en tant qu’objets... En ce sens, j’évoquerai deux cas significatifs dont j’ai eu connaissance sur la fin de mon adolescence.
Le premier concerne la personne que l’Occident appela « La Vénus hottentote ». Le dictionnaire Larousse en deux volumes, édition 1945, article Hottentot, la définit ainsi: « Vénus hottehtote : nom donné à un type de femme bochimane conservé à Paris au musée de l’Homme » ! Et Gérard Badou révèle son histoire par un livre 1 , où il précise notamment la période parisicnne : l’Anglais Taylor, qui avait acheté Sarah Baartman (la Vénus) au Boer Caezar, adresse le 10 septembre 1814 à l’administrateur du Muséum d’histoire naturelle de Paris une lettre d’invitation à venir visiter son «exposition particulière » de la Vénus le mardi 13 courant... Puis il publie le 18 septembre 1814 dans Le Journal de Paris cette annonce sous la rubrique « Spectacles » : « La Vénus hottentote, nouvellement arrivée de Londres, est maintenant exposée au public, rue Neuve-des-petits-champs n°15, depuis onze heures du matin, jusqu’à neuf heures du soir. Prix 3 francs. »
Et plus tard, à l’occasion de la fameuse exposition coloniale de 1931 à Paris, on ne manqua pas de donner en spectacle, au nom de l’exotisme, un certain nombre d’habitants des pays d’outre mer... J’évoquerai aussi le cas, présenté dans un film récent, Man to man, du jeune pygmée que son « propriétaire » promena dans le monde pour l’exposer comme une bête de cirque. Des êtres humains utilisés comme des animaux, comme des « curiosités » pour le plus grand bien de marchands de spectacles sans scrupules !...
Et je ne savais pas, alors, que je ferais un jour un grand voyage, un long et dangereux voyage, et que durant deux ans je serais cette « personne déportée et aliénée », vivant en camp nazi une situation semblable, reconnue par l’Etat allemand en 2003, à celle que j’avais pu connaître par mes lectures, celle de l’existence souffrante des esclaves de la traite négrière qui avaient aussi « déporté » avec eux, dans leur désespoir, leur « Paysage natal », ce paysage qui était devenu pour eux la seule ressource de consolation et de revival ...

C’est ainsi que, depuis mon retour de déportation, ma sensibilisation redoublée me porta à mieux connaître encore cette imposture de la traite des Noirs, et de leur mise en situation d’esclavage... Et que j’en vins à l’étude, à travers les œuvres des historiens et chroniqueurs, à travers les témoignages, des conditions de la traite et de la vie des esclaves noirs.
Car l’imposture, malgré la philosophie des Lumières, devait aller très loin, souvent jusqu’aux limites de l’inhumanité...
Le lecteur comprendra donc quels liens fraternels m’ont rapproché des esclaves de la traite négrière, et les motifs qui m’ont conduit à l’obligation morale d’entreprendre cette étude de la plus grave des lésions humanitaires de l’Histoire : ce crime contre l’Humanité non encore reconnu par l’O.N.U, mais reconnu par la France dans la loi dite Taubira du 21 mai 2001.
La plus importante relativement au nombre, à la durée de la Traite, à l’intensité de la souffrance et de l’arrachement, au degré d’aliénation dans l’esclavage, au sort des femmes... La plus importante au niveau du nombre des personnes concernées, 15 à 40 millions selon les estimations des historiens. Et combien de morts ?

La plus importante aussi par l’énormité de la discrimination dans laquelle étaient tenus ces peuples par les négociants de l’Occident prétendus su

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