Découverte mutuelle Extrême-Orient - Occident à la Renaissance
316 pages
Français

Découverte mutuelle Extrême-Orient - Occident à la Renaissance , livre ebook

-

316 pages
Français

Description

Cet ouvrage est un document d'ensemble sur la découverte mutuelle et les échanges entre Européens et Japonais, depuis l'arrivée des premiers Européens en 1542/43, jusqu'à la fermeture du Japon vers 1639. Il présente de nombreux témoignages européens et japonais de l'époque. Une partie importante du livre est consacrée à l'histoire du christianisme au Japon, et une autre partie aux ambassades japonaises pro-chrétiennes auprès des papes et des rois d'Espagne, qui eurent un grand écho en Europe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 juin 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140093975
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cet ouvrage est un document d’ensemble sur la découverte mutuelle et les échanges entre Européens et Japonais, depuis l’arrivée des premiers Européens en 1542/43, jusqu’à la fermeture du Japon vers 1639. Il présente en particulier de nombreux témoignages européens et japonais de l’époque, souvent traduits par l’auteure elle-même. Les témoignages d'Européens ayant vécu au Japon évoquent les mœurs et coutumes japonaises, mais aussi l’état politique et social du pays et les relations avec ses autorités. Les archives japonaises, quant à elles, témoignent des réactions contrastées face au christianisme, ou hostiles envers les pratiques de certains marchands européens telles que la traite d’esclaves japonais, mais traduisent aussi la curiosité envers les sciences et techniques occidentales. Une partie importante du livre est consacrée à l’histoire du christianisme au Japon, depuis un accueil plutôt favorable et les disputatio organisées avec des bouddhistes par les jésuites, dont François Xavier, jusqu’à son interdiction progressive, puis sa persécution sanglante, dont les causes sont analysées. Une autre partie est consacrée aux ambassades japonaises pro-chrétiennes auprès des papes et des rois d’Espagne, qui eurent un grand écho en Europe.
Michiko ISHIGAMI-IAGOLNITZER, née à Tokyo en 1935, s’est très tôt passionnée pour la France et la littérature française et a été l’une des premières filles admises à l’université de Tokyo. Venue en France, elle y a présenté sa thèse à la Sorbonne surLa sagesse et la condition humaine selon Montaigne et Kenko(auteur japonais d’essais du XIVe siècle), et sa thèse d’État,Idée de la destinée humaine selon quelques humanistes du temps des guerres civiles (XVIe siècle). Membre du CNRS, elle est l’auteure de nombreuses publications sur cette époque, ainsi que d’essais de philosophie comparée entre l’humanisme, le bouddhisme et le christianisme. On peut citer entre autres sonSaint François d’Assise et maître Dogen, L'esprit franciscain et le zen, sonRyokan, moine zen, et la publication, sous sa direction, de colloques surLe livre et l’imprimerie en Extrême-Orient et en Asie du SudetLes humanistes et l’Antiquité grecque.
Michiko ISHIGAMIIAGOLNITZER
DÉCOUVERTE MUTUELLE EXTRÊMEORIENT – OCCIDENTÀ LA RENAISSANCE
Rencontre entre Européens et Japonais
Préface de Daniel Iagolnitzer
Découverte mutuelle Extrême-Orient – Occident à la Renaissance
Michiko ISHIGAMI-IAGOLNITZERDécouverte mutuelle
Extrême-Orient – Occident
à la Renaissance
Rencontre entre Européens et Japonais
Préface de Daniel Iagolnitzer
Du même auteur
Idée de la destinée humaine selon quelques humanistes du temps des guerres civiles (1560-1598),de doctorat d’Etat soutenue à la thèse Sorbonne, Atelier national de reproduction des thèses, Université de Lille, 1986
Le livre et l’imprimerie en Extrême-Orient en Asie du Sud, sous la direction de Jean-Pierre Drège, Michiko Ishigami-Iagolnitzer et Monoque Cohen, Société des bibliophiles de Guyenne, Bordeaux, 1986
Les humanistes et l’Antiquité grecque, sous la direction de Michiko Ishigami-Iagolnitzer, Editions du CNRS, Paris, 1989
Ryokan, moine zen,Editions du CNRS, Paris, 1991
Dialogue interreligieux monastique bouddhistes-chrétiens au Japon et en Europe, Sciences et Lettres, Paris, 1992 (éditions suivantes 1993 et 1994)
Saint François d’Assise et Maître Dogen, l’esprit franciscain et le zenEtude comparative sur quelques aspects du christianisme et du bouddhisme, Editions L’Harmattan, Paris, 2000
© L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-14907-3 EAN : 9782343149073
Préface
Le livre présenté ici est un document sur la découverte mutuelle et les échanges entre Européens et Japonais, depuis l’arrivée des premiers Européens au Japon, en 1542 ou 1543 selon les sources, jusqu’à la fermeture du pays vers 1639. Il présente en particulier de nombreux témoignages européens et japonais de l’époque, traduits en français en grande partie par l’auteure elle-même à partir des documents disponibles.
L’arrivée des Européens a lieu vers la fin d’une période marquée par un morcellement du pays et des rivalités et guerres internes, période suivie par la réunification du pays sous l’impulsion de chefs militaires qui prennent le pouvoir, Oda Nobunaga en 1568, shogun de 1573 à 1582, Hideyoshi Toyotomi, kampaku (régent) de 1582 à 1598, et Ieyasu Tokugawa, qui supplante l’héritier des Toyotomi et devient shogun en 1603, poste qu’il légue à son fils tout en gardant la réalité du pouvoir. Son petit-fils Iemitsu sera shogun de 1623 à 1651 et la dynastie des Tokugawa se poursuivra jusqu’en 1867. Les seigneurs locaux (daimyo, dits aussi parfois seigneurs de guerre selon par exemple le titre d’une exposition récente au musée Guimet) perdent peu à peu leur pouvoir.
Les échanges mouvementés avec les Européens s’y sont ajoutés, avec un souhait a priori réciproque de développer le commerce et un accueil au départ bienveillant de la religion catholique. Mais la crainte de la colonisation à travers le tandem commerce-évangélisation, l’attitude parfois agressive des chrétiens envers les religions et coutumes locales (destructions de temples et statues bouddhiques…), et le souci des dirigeants de maintenir leur pouvoir face à la concurrence du Dieu chrétien et de seigneurs locaux pro-chrétiens, et plus généralement la crainte des influences étrangères, mèneront à la répression du christianisme et à la fermeture du pays.
En Europe, les Pays-Bas ont proclamé leur indépendance de l’Espagne en 1581. La même année, Philippe II d’Espagne s’est proclamé roi du Portugal dont il a hérité. Ainsi s’établit la rivalité entre Espagne et Portugal réunis et Pays-Bas. Hollandais et Anglais, intéressés d’abord par le commerce, supplanteront au Japon, au XVIIe siècle, les Portugais et les Espagnols qui recherchaient aussi l’évangélisation du pays. Ils n’hésiteront pas à accuser les Espagnols de vouloir coloniser le Japon, et les Hollandais auraient prouvé leur soutien aux Tokugawa en ouvrant le feu sur la rébellion en partie catholique de Shimabara (1637-38) à Kyushu.
7
Cela n’empêchera pas la fermeture du pays, y compris à leur encontre, à l’exception du comptoir hollandais de Dejima à Nagasaki qui sera le seul point de contact européen jusqu’à la réouverture du pays au XIXe siècle.
L’introduction du livre décrit l’élargissement de la connaissance à la Renaissance, la recherche de nouvelles voies maritimes vers l’Extrême-Orient et l’arrivée au Japon des premiers Européens, des Portugais, sur l’île de Tagenashima, au Sud de Kyushu, la plus méridionale des grandes îles du Japon (où se trouve Nagasaki, qui sera un des hauts lieux du catholicisme japonais). Des témoignages européens et japonais sur cette arrivée sont présentés. Un témoin local raconte l’arrivée d’un grand navire : « … On ne sait d’où il vient. La physionomie de ses passagers n’a pas son égal et leur langue ne se comprend pas. Ceux qui les regardent les trouvent curieux et étranges… »
L’évolution du Japon qui a suivi est ensuite brièvement esquissée. L’éloignement, la longueur des trajets et les caractéristiques du pouvoir japonais expliquent que (de même alors que la Chine) le Japon n’ait pas subi le sort des pays conquis en Afrique et en Amérique par les Européens.
Le livre est ensuite divisé en quatre parties largement autonomes. La Partie I présente les témoignages d’Européens ayant vécu au Japon et ayant été des acteurs directs d’échanges avec les Japonais dans les domaines religieux, politiques et commerciaux. Ces témoignages portent sur les mœurs et coutumes japonaises, mais aussi sur l’histoire et l’état politique et social du pays et sur les relations avec ses autorités. Les questions liées à l’évangélisation seront développées dans la Partie III.
Le chapitre 1 présente les premiers témoignages sur les mœurs et coutumes japonaises, dont celui de Jorge Alvares, capitaine et marchand portugais, écrit en 1547 pour son ami François Xavier, jésuite, et celui de François Xavier lui-même, arrivé en 1549 au Japon (où il restera jusqu’en 1551) pour l’évangéliser.
Le chapitre 2 présente les témoignages de Portugais, Italiens et Espagnols, présents les premiers : les Portugais Luis de Almeida, marchand devenu jésuite et ayant mis sa fortune au service de la mission, Luis Frois et Joao Rodriguez, jésuites, les Italiens Organtino Soldo et Alessandro Valignano, jésuites (Valignano a joué un rôle important dans l’évolution des méthodes d’évangélisation : voir ci-dessous), et Franceso Carletti, marchand et navigateur, puis les Espagnols Marcello de Ribadeneira, franciscain, Avila Giron, marchand, et Don Rodrigo de Vivero y Verasco, ancien gouverneur des Philippines. A la différence des précédents qui évoquaient souvent une grande misère, ce dernier découvre en 1609 un pays pacifique et prospère.
Les témoignages de Hollandais et Anglais, arrivés plus tard, sont présentés dans le chapitre 3 : le Hollandais François Caron, directeur du
8
comptoir d’Hirado (à Kyushu) et les Anglais William Adams, qui deviendra conseiller de Ieyasu, John Saris, amiral, et Richard Cocks, qui sera directeur des comptoirs d’Hirado et de Nagasaki avant la fermeture du pays.
La Partie II évoque ensuite les réactions des Japonais. Le chapitre 4 évoque leurs réactions face au catholicisme. De nombreux Japonais se convertissent et seront prêts au martyre, mais des écrits traduisent aussi une hostilité d’une partie de la société à son égard, liée au comportement agressif de certains chrétiens. Un autre aspect ressort de certains écrits, la dénonciation de comportements tels que l’achat et la traite d’esclaves japonais par certains marchands occidentaux.
Le chapitre 5 évoque de son côté l’enthousiasme des Japonais envers les techniques et sciences occidentales, à commencer par les arquebuses introduites par les premiers Européens (et qui ont en partie permis à Oda de prendre le pouvoir), la construction navale, les techniques de navigation, la médecine, les méthodes occidentales d’imprimerie (dont le succès fut cependant relatif : l’imprimerie existait déjà depuis des siècles sous d’autres formes en Asie). Après la fermeture du pays, cet intérêt pour les sciences occidentales se poursuivra de manière plus difficile.
La Partie III revient sur l’histoire du christianisme. Dans un pays où coexistent bouddhisme, confucianisme et shintoïsme, la nouvelle religion est au départ bien accueillie par Oda, car elle concurrence le pouvoir de sectes bouddhiques dont il cherche à réduire l’influence. Mais Hideyoshi craindra que l’influence du christianisme auprès de seigneurs locaux ne nuise à l’unification du pays et à son pouvoir, et ordonnera en 1587 l’expulsion des missionnaires. Malgré une certaine tolérance, 26 chrétiens seront exécutés en 1597 après des rumeurs de complot. Un certain développement de l’Eglise aura cependant lieu sous Ieyasu, mais la méfiance l’emportera et conduira à l’interdiction du christianisme en 1614 et à sa persécution sanglante.
Le chapitre 6 présente les débuts de l’évangélisation avec les écrits de jésuites, dont François Xavier, sur les « disputatio » organisées avec des bouddhistes. La méthode d’abord agressive d’évangélisation, s’en prenant aux religions et coutumes locales, sera suivie d’une méthode plus souple d’« adaptation », qui ne sera cependant pas adoptée par tous les missionnaires.
Face aux écrits dénonçant la morale et les religions japonaises, des écrits bouddhistes et confucianistes (chapitre 7) mettront en accusation le christianisme. Un dernier chapitre (chapitre 8) analysera plus en détail les causes de la persécution des chrétiens et de la fermeture du pays.
Une partie importante du livre (Partie IV) est ensuite consacrée à un autre aspect intéressant des relations entre Européens et Japonais pendant cette période, les ambassades japonaises pro-chrétiennes auprès des papes et
9
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents