Des Bâtisseurs aux contempteurs du Congo Belge
312 pages
Français

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Des Bâtisseurs aux contempteurs du Congo Belge , livre ebook

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Français

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Description

Le sourire du peuple congolais était chanté par tous ceux qui visitaient le Congo belge. Ce Congo immense qui avait été construit en marge des méthodes classiques de colonisation, malgré les diatribes des uns et les coups fourrés des autres. Mais il était devenu trop riche pour ne pas attirer les convoitises et trop beau pour ne pas attiser les envies... Le Congo fut virosé; le sourire a disparu. Et pourtant, tout est là pour qu'il renaisse. Mais il faut lui donner les modèles positifs.

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Publié par
Date de parution 01 juillet 2005
Nombre de lectures 242
EAN13 9782336256535
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Page de titre Page de Copyright Epigraphe Avant-propos 1 - Décliner de faire partie du concert des nations, c’est consentir à être exclu de leur nombre 2 - Dire que l’homme est un composé de force et de faiblesse, de lumière et d’aveuglement, de petitesse et de grandeur, ce n’est pas lui faire son procès, c’est le définir 3 - Ce qui est intolérable, c’est qu’il y ait des esclaves qu’on appelle des citoyens 4 - Il y a une infinité de choses ou le moins mal est le meilleur 5 - L’eau du puit d’El Ksour peut changer le monde. Et cependant une heure de soleil l’eût pu tarir et nous eût effacés de la terre, nous et la trace de nos pas 6 - Je viens vous demander ce dont pas un ne veut, l’honneur d’être, ô mon roi, si Dieu ne m’abandonne, l’homme dont on dira : c’est lui qui prit Narbonne. ... Le lendemain Aymery prit la ville 7 - Ce qui les nourrit dans le coeur, ce n’est point ce qu’ils reçoivent du blé, c’est ce qu’ils lui donnent 8 - Avoir une vue nette de ce que l’on veut, en poursuivre résolument la réalisation, sont les qualités élevant individus et nation 9 - Le Congo belge, colonisé par le fer et le sang ? 10 - La force est la reine du monde et non pas l’opinion. 11 - Les empires ne peuvent se survivre que de la même manière qu’il se sont créés : par l’énergie physique et morale, l’application et le travail Postface
Des Bâtisseurs aux contempteurs du Congo Belge

André-Bernard Ergo
Photo de Couverture :
Le montage d’un steamer au Stanley-Pool/Léopoldville (vers 1897)
Copyright L’HARMATTAN 2005
9782747585026
EAN : 978 2747 585 026
Qu’est-ce qui rend ce pays attrayant ? Qui fait que malgré tout, je me félicite de l’avoir choisi entre tous, qu’il m’a tout au contraire laissé le tourmentant désir de retourner là-bas de préférence peut-être à toute autre terre plus lointaine.
André Gide
Avant-propos
Que ce soit dans le règne animal ou dans le règne végétal, la dynamique des populations est faite de survies et de conquêtes. Les populations sont donc animées par deux séries de pulsions, celles qui génèrent les actions de défensive et celles qui induisent l’agressivité. La notion de territoire est fortement ressentie ; on marque le territoire, on défend le territoire et parce qu’il est un des éléments essentiels de la survie on l’agrandit au détriment des autres si l’accroissement quantitatif de la population met la survie de celle-ci en péril. Dans la défense comme dans la conquête, l’association solidaire des individus qui se reconnaissent d’une même population sur un même territoire est une condition de réussite. L’équilibre biologique n’est donc constitué que d’une multitude de déséquilibres latents. L’homme n’échappe pas à ces règles, à la différence que parce qu’il est conscient de ses actes, il cherche toujours et il donne souvent une justification à ceux-ci.
La colonisation relève de ces processus. J’aurais dû écrire “les colonisations” car leurs formes sont multiples. Dans les cours d’économie politique on définissait à la fin du XIXème siècle :
- les colonies de conquête : ( ou colonies stratégiques ) celles où l’envahisseur tire davantage parti de l’importance politique et militaire que des richesses naturelles et des productions du sol ; c’est le type de colonie développée par les Romains en Gaule ou par les Croisés au Moyen-Orient ; c’est également, à une autre échelle, Gibraltar ou Djibouti ;
- les colonies de commerce : ( appelées parfois comptoirs de commerce ) qui s’établissent dans les régions où il y a beaucoup à acheter et beaucoup à vendre. Elles existent sous forme de relais ou d’entrepôts ( Hong Kong ) sur les grandes routes du commerce ou parfois sous forme d’établissements enclavés étroitement et formant des enclos de commerce (Pondichéry) ;
- les colonies d’exploitation : celles situées dans des territoires remplis de richesses naturelles et habités par une population nombreuse incapable de les exploiter seule. Le colonisateur dirige le travail d’exploitation réalisé par les populations locales, travail qui enrichit essentiellement la mère patrie des colonisateurs ;
- les colonies de plantation : celles situées dans des régions à climat défavorable au colonisateur, où celui-ci devra importer des capitaux, former la main-d’oeuvre locale ou amener de la main-d’oeuvre extérieure, pour mettre en valeur des sols appropriés par l’agriculture ;
- les colonies de peuplement : celles ou sans conteste le colonisateur peut vivre, prospérer en amenant des capitaux et des techniques de la mère patrie et s’y établir à demeure en se perpétuant comme l’Australie ou l’Algérie jadis.
Il va sans dire que la plupart des colonies présentent un caractère mixte d’autant plus marqué que les territoires sont vastes et différenciés. A mi-chemin du dix neuvième siècle, toutes les grandes puissances ont des colonies. L’idée généralement admise est que seuls les pays industrieux et producteurs peuvent et doivent s’engager dans cette voie surtout s’ils jouissent en outre d’un haut degré de culture. Il ne faut pas seulement s’implanter dans un pays neuf avec l’unique préoccupation d’un gain commercial matériel, mais l’essence même de l’oeuvre coloniale consiste dans le développement d’une société nouvelle, fille de celle de la métropole et gardant, avec cette dernière, d’intimes relations de parenté. Un peuple forfait à son devoir sacré s’il se renferme égoïstement dans la jouissance de sa prospérité ; il a l’obligation de partager avec les autres son bien-être moral comme sa richesse et le profit qu’il retirera de l’accomplissement de cette mission lui sera utile en même temps qu’il sera utile à l’humanité entière. Il ne doit jamais perdre de vue ce double mobile et si l’un doit absolument primer sur l’autre, que ce soit le premier.
La Belgique de 1870 dont la vigueur morale est si grande et la productivité matérielle est si considérable semble posséder de façon latente ces forces coloniales-là. Le français Elisée Reclus, dans un écrit prophétique dit d’elle : quand les nations de la future Europe se grouperont d’une manière plus intime, les Belges seront parmi les peuples qui apporteront à la communauté la plus forte part de richesses et de bonnes habitudes d’économie  ! Cette qualité, la Belgique la doit au fait qu’elle a toujours servi de pays de passage pour les nations et pour les idées et qu’elle a été le chemin des peuples. Elle la doit aussi à sa capacité de surmonter les contretemps douloureux : en l’occurrence les exactions de la révolution française, les campagnes napoléoniennes, les difficultés de l’indépendance et la famine assassine due au phytophtora. Elle la doit surtout au labeur audacieux de son peuple. Il fut un temps, pas si éloigné, où l’audace et le courage de quelques-uns suffisaient pour fonder un monde. Un monde 80 fois comme la Belgique.
Un des plus grand génocide du siècle a été perpétré au Congo, où les Belges ont exterminé une populations de onze millions d’âmes...

Cette affirmation d’un écrivain américain qui cherche manifestement le sensationnel ou qui fait une diversion pour cacher le véritable génocide celui-là sur lequel est construit le bien-être qui l’engraisse, me gifle ; mais la réponse hésitante des “historiens” et le silence des “responsables” politiques de mon pays, me giflent davantage. Qui ne dit mot consent ! Ces derniers sont des valets, ils rampent si bas qu’ils ne peuvent plus descendre.
C’est surtout pour mes amis africains que j’écris ce livre, pour ces Congolais qui m’appelaient «la hache » et pour ces Camerounais qui m’ont fait notable. Pour m’avoir côtoyé sur le terrain, ils connaissent mes opinions sur la colonisation. Ils savent aussi ce que je pense des régimes qui l’ont suivie ou qui sévissent encore aujourd’hui. Ils savent surtout que je ne cautionnerais jamais l’injustifiable.
Le hasard a voulu que j’étudie l’époque de l’Etat Indépendant du Congo ( 1887-1908 ), et le début de la période coloniale à travers la vie et bien souvent la mort d’une quarantaine de jeunes hommes nés dans la ville où j’habite. Je n’y ai rien trouvé qui puisse justifier les commentaires de l’écrivain américain ; mais cela ne constitue pas une preuve, l’échantillonnage étudié n’étant pas choisi de façon aléatoire. Je vais donc chercher plus profondément ! Ce travail m’avait convaincu d’autre part que la véritable histoire de la colonisation belge au Congo était d’autant plus méconnue que je n’avais pas trouvé d’inventaire exhaustif des revues et des livres se rapportant à cette histoire. J’ai donc entrepris de réaliser cet inventaire en ce qui regarde les revues ce qui m’a mis en présence d

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