Des origines du premier Duché d Aquitaine
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Description

Grégoire de Tours nous apprend que Clovis, par sa victoire de Vouillé en 507, conquit toute la Gaule méridionale (moins la Septimanie) et nous savons, par des témoignages certains, qu’au commencement du viie siècle cette vaste région était encore au pouvoir des Mérovingiens. Dans les premières années du viiie siècle, vers 718, les chroniqueurs nous montrent ce même pays constitué en un duché indépendant, le duché d’Aquitaine. Comment cela s’est-il fait ?


Les témoins du viie siècle n’en disent à peu près rien. Il faut évidemment, pour relier les rares indications qu’ils nous fournissent, recourir aux hypothèses. M. Fauriel, l’historien de la Gaule méridionale, assigne deux causes à cette obscure révolution : 1° L’existence en Aquitaine, dès le commencement du viie siècle, d’une véritable dynastie de ducs nationaux. Malheureusement tout ce qui concerne cette dynastie n’a d’autre fondement que la charte d’Alaon ; or, depuis la célèbre dissertation de M Rabanis, la charte d’Alaon est bannie de l’histoire. — 2° « La lutte des Aquitains contre les Francs », c’est-à-dire la lutte des races, l’effort continu, « national », d’une race conquise contre une race conquérante. Cette explication suppose dans la Gaule méridionale, au viie siècle, un esprit national que nous n’y apercevons pas.


La question reste donc à peu près entière. Nous avons essayé dans cette étude, — en rassemblant tous les indices qui nous restent, en les examinant de près, en y ajoutant aussi quelques conjectures, — sinon de résoudre complètement le problème, du moins de le circonscrire, de réduire la part d’inconnu qu’il renferme... (Avant-propos de l’édition originale de 1881).


Nouvelle édition, entièrement recomposée, de cet important texte historique sur une période obscure de l’histoire de l’Aquitaine.


Claude Perroud, (1839-1919), né à Villefranche-en-Beaujolais, enseignant, journaliste, historien et recteur d’académie. On lui doit divers ouvrages historiques dont La proscription des Girondins (1793-1795) et la publication des correspondances de Girondins célèbres : Mme Roland, Jacques-Pierre Brissot.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782824054230
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

isbn

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2019/2020
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.1008.3 (papier)
ISBN 978.2.8240.5423.0 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.






AUTEUR

claude PERROUD maître de conférences à la Faculté des Lettres de Douai




TITRE

DES ORIGINES DU PREMIER DUCHÉ D’AQUITAINE






A mon maître ERNEST DESJARDINS membre de l’Institut hommage de profonde reconnaissance.
AVANT-PROPOS
G régoire de Tours nous apprend que Clovis, par sa victoire de Vouillé en 507, conquit toute la Gaule méridionale (moins la Septimanie) et nous savons, par des témoignages certains, qu’au commencement du vii e siècle cette vaste région était encore au pouvoir des Mérovingiens.
Dans les premières années du viii e siècle, vers 718, les chroniqueurs nous montrent ce même pays constitué en un duché indépendant, le duché d’Aquitaine.
Comment cela s’est-il fait ?
Les témoins du vii e siècle n’en disent à peu près rien. Il faut évidemment, pour relier les rares indications qu’ils nous fournissent, recourir aux hypothèses.
M. Fauriel, l’historien de la Gaule méridionale, assigne deux causes à cette obscure révolution :
1° L’existence en Aquitaine, dès le commencement du vii e siècle, d’une véritable dynastie de ducs nationaux. Malheureusement tout ce qui concerne cette dynastie n’a d’autre fondement que la charte d’Alaon ; or, depuis la célèbre dissertation de M. Rabanis, la charte d’Alaon est bannie de l’histoire.
2° « La lutte des Aquitains contre les Francs » (t. II p. 144), c’est-à-dire la lutte des races, l’effort continu, « national » (ibid.), d’une race conquise contre une race conquérante. Cette explication suppose dans la Gaule méridionale, au vii e siècle, un esprit national que nous n’y apercevons pas.
La question reste donc à peu près entière. Nous avons essayé dans cette étude, — en rassemblant tous les indices qui nous restent, en les examinant de près, en y ajoutant aussi quelques conjectures, — sinon de résoudre complètement le problème, du moins de le circonscrire, de réduire la part d’inconnu qu’il renferme.



INDEX
S ouvent, pour abréger nos renvois au bas des pages, nous avons cité nos autorités d’une manière sommaire. Voici l’indication des ouvrages auxquels nous renvoyons, quand nous ne donnons que le nom de l’auteur :
Bonnell. — Die Anfänge des Karolingischen Hauses. 1866, Berlin.
D. Bouquet, ou encore Bouq. — Recueil des Historiens des Gaules et de la France.
Breysig (Th.). — Jahrbücher des Fränkischen Reiches. 714-741 ; die Zeit Karl Martells. Leipzig, 1869.
Dareste (C.). — Histoire de France, 1865.
Drapeyron (L.). — Essai sur le caractère de la lutte de l’Aquitaine et de l’Austrasie sous les Mérovingiens et les Carolingiens, 1877.
Flodoard. — Historiarum Remensis Ecclesiæ libri quatuor (édition de Jacques Sirmond), 1611.
Fustel de Coulanges. — Histoire des institutions politiques de l’ancienne France, I er vol. — 2 e édition, 1877.
Guizot. — Histoire de la civilisation en France. 2 e édition, 1840.
Labbe.  — Sacrosapcta Concilia, 1671-1672.
Lehuërou. — Histoire des institutions mérovingiennes, 1841 ; — des institutions carolingiennes, 1843.
Löbell, — Gregor von Tours und seine Zeit. 2 e édit. Leipzig, 1869.
Longnon (A.). — Géographie de la Gaule au vii e  siècle, avec atlas, 1878.
Marculfe. — Formules, au t. II des Capitulaires de Baluze, édit. de 1780.
Martin (H.). Histoire de France.
Œlsner (L.). — Jahrbücher ; des Fränkischen Reiches unter König Pippin. Leipzig, 1871.
Pardessus. — Diplomata, Chartæ, Epistolæ, Leges, aliaque instrumenta ad res Gallo-Francicas spectantia, etc. Tome I er , 1843 ; t. II, 1849.
Pertz. — Monumenta Germaniæ historica. — SS. (Scriptores) ; — LL. (Leges) ; — DD. (Diplomata).
J. Rabanis. — Essai historique et critique sur les Mérovingiens d’Aquitaine et la charte d’Alaon. Bordeaux, 1841.
Richter (G.). — Annalen der deutschen Geschichte ; I er vol. Annalen des Fränkischen Reichs im Zeitalter der Merovinger. Halle, 1873.
Roth (P.). — Geschichte des Bénéficialwesen, 1850. (Dans nos renvois, nous désignons cet ouvrage par l’abréviation Bw.)
Roth (P.). — Feudalität und Unterthanverband, 1863.
E. de Rozières. — Recueil général des formules usitées dans l’empire des Francs du v e au xi e siècle. 3 vol. in-8°. Paris, 1859-1871.
Waitz. — Deutsche Verfassungsgeschichte. 1 re édition, 1 er vol., 1844 ; 2 e vol. 1847.
Wattenbach (W.). — Deutschlands Geschichtsquellen im Mittelalter. Berlin, 1877.
Cette liste ne comprend, ni tous les livres que nous avons consultés (cela importe peu au lecteur), ni tous ceux que nous avons cités au cours de notre dissertation (dans bien des cas, nos renvois au bas des pages suffisent). Elle n’a d’autre but que de donner les titres complets des ouvrages que nous avons dû citer d’une manière abrégée, simplement par le nom de leur auteur, pour éviter de reproduire trop souvent des titres assez longs.
Si nous avions voulu, à un autre point de vue v énumérer les ouvrages qui nous ont été d’un secours particulier, nous aurions inscrit en première ligne les savants travaux de notre maître, M. E. Desjardins.



LIVRE I er : La Gaule méridionale avant 638
PREMIÈRE SECTION : aperçu sommaire sur la gaule méridionale au vi e siècle
L a victoire de Vouillé avait ouvert aux Francs tout le pays entre la Loire et les Pyrénées.
Ils ne poussèrent pas, toutefois, jusqu’aux défilés des Pyrénées orientales, car la Septimanie resta aux Wisigoths ; mais ils s’avancèrent jusqu’au pied de la muraille infranchissable des Pyrénées centrales, et atteignirent même, au-delà de l’Adour, les passages des Pyrénées occidentales (v. note I).
Ainsi, dans le cours du vi e siècle, toute la Gaule méridionale, moins la Septimanie, appartint aux Mérovingiens.
Mais, dès la fin de ce siècle, leur domination au sud de la Loire était menacée par deux périls très différents :
En premier lieu, l’Aquitaine (1) , foulée et exploitée par les Francs, qui, dans leurs partages de 511 et de 561, l’avaient laissée en dehors de leurs quatre royaumes, qui se l’étaient divisée comme un butin ou, si l’on veut, comme un domaine de bon rapport dont chaque roi voulait avoir son lot, l’Aquitaine se révoltait fréquemment. Ce n’étaient pas des insurrections nationales, au sens propre du mot ; nous ne voyons nulle part que les Gallo-Romains du midi eussent de l’aversion pour les Francs, en tant que Francs. Mais ils trouvaient leur gouvernement détestable et, dans des accès de désespoir, essayaient de s’y soustraire (émeute de Limoges, 580). Parfois, ils croyaient alléger leur sort en changeant de maître, en passant de Thierry à Childebert (révolte de l’Arvernie, 531-532) ; parfois ils se souvenaient qu’avant 507, lorsqu’ils avaient un roi chez eux, leur destinée avait été supportable (Dareste, p. 173-174), et ils espéraient retrouver cette prospérité relative en conspirant pour constituer un royaume franc distinct, qui eût été assurément moins barbare que ceux du nord. C’est ainsi qu’on peut expliquer, il nous semble, le refuge et l’appui que Chramm trouva pour sa rébellion, en 558, dans les provinces entre Loire et Garonne ; c’est ainsi surtout qu’on doit interpréter l’élan avec lequel, en 584, évêques et cités accueillirent un aventurier, un prétendu mérovingien. Ne voyons pas là une prise d’armes nationale, un soulèvement d’une race contre une autre, comme celui des Grecs contre les Turcs en 1821, mais une révolte contre des maîtres éloignés, qui, exerçant le pire despotisme qui ait existé, le despotisme des empereurs romains sans la civilisation, tiraient tout de l’Aquitaine et ne faisaient rien pour elle ; voyons-y surtout, — seule issue favorable que pût avoir la révolte, — une tentative pour obtenir un roi particulier. Si Gondowald eût réussi, l’empire franc n’aurait pas reculé ipso facto des Pyrénées à la Loire : il y aurait eu cinq royaumes mérovingiens au lieu de quatre, voilà tout. Seulement, hâtons-nous de le dire, les

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