Discours de résistance au Chili de Pinochet
81 pages
Français

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Discours de résistance au Chili de Pinochet , livre ebook

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Description

Fruit d'un travail collectif, cet ouvrage cherche à rendre compte des différents discours de résistance au Chili de Pinochet. Il ouvre des pistes de réflexion sur les multiples stratégies d'action politique, de communication et de création artistique mises en oeuvre pour lutter contre les exactions du régime de Pinochet et analyse les formes choisies pour dénoncer son legs autoritaire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 septembre 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782336851006
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Langue et Parole
Langue et Parole.
Recherches en Sciences du langage Collection dirigée par Henri Boyer (Université de Montpellier 3)
Conseil scientifique :
C. Alén Garabato (Univ. de Montpellier 3, France), M. Billières (Univ. de Toulouse-Le Mirail, France), P. Charaudeau (Univ. de Paris 13, France), N. Dittmar (Univ. de Berlin, Allemagne), F. Fernández Rei (Univ. de Santiago de Compostela, Espagne), J.-L. Léonard (Univ. Paris-Sorbonne, France), A. Lodge (St Andrews University, Royaume Uni), I.-L. Machado ( Univ. Federal de Minas Gerais, Brésil), M.-A. Paveau (Univ. de Paris 13, France), P. Sauzet (Univ. Toulouse-Jean Jaurès, France), G. Siouffi (Univ. de Montpellier 3, France).
La collection Langue et Parole. Recherches en Sciences du langage se donne pour objectif la publication de travaux, individuels ou collectifs, réalisés au sein d’un champ qui n’a cessé d’évoluer et de s’affirmer au cours des dernières décennies, dans sa diversification (théorique et méthodologique), dans ses débats et polémiques également. Le titre retenu, qui associe deux concepts clés (et controversés) du Cours de Linguistique Générale de Ferdinand de Saussure, veut signifier que la collection diffusera des études concernant l’ensemble des domaines de la linguistique contemporaine : descriptions de telle ou telle langue, parlure ou variété dialectale, dans telle ou telle de ses/ leurs composantes ; recherches en linguistique générale mais aussi en linguistique appliquée et en linguistique historique ; approches des pratiques langagières selon les perspectives ouvertes par la pragmatique ou l’analyse conversationnelle, sans oublier les diverses tendances de l’analyse de discours. Elle est également ouverte aux travaux concernant la didactologie des langues-cultures.
La collection Langue et Parole souhaite ainsi contribuer à faire connaître les développements les plus actuels d’un champ disciplinaire qui cherche à éclairer l’activité de langage sous tous ses angles. Rappelons que par ailleurs la Collection Sociolinguistique de L’Harmattan intéresse les recherches orientées spécifiquement vers les rapports entre langue/langage et société.
Dernières parutions
Sabrina GRILLO et Anne-Sophie OWCZARCZAK (dir.), Supports de mémoire de l’Espagne contemporaine, 2018.
Philippe DEPOUX, Les redondances prédicatives en français parlé , 2017.
Michel BOURSE, Paroles paroles ! Pourquoi parlons-nous ? Essai , 2017.
Olga STEPANOVA, L’argot aux multiples visages dans le théâtre et le cinéma contemporains , 2017.
Stéphane GIRARD, Autopsie de l’hétérogène chez Christine Montalbetti , 2016.
Titre
Sous la direction de
Nathalie Fürstenberger



Discours de résistance au Chili de Pinochet
Copyright





















© L’Harmattan, 2018
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-85100-6
Sommaire
Couverture
4 e de couverture
Langue et Parole
Titre
Copyright
Sommaire
Introduction
Les exilés chiliens, ambassadeurs d’une résistance transnationale Nicolas Prognon
Résistances à la dictature chilienne à travers la création littéraire (1973-1990) Pablo Berchenko
Art et résistance : dire « non » à la dictature sans cesser de danser Adeline Maxwell
Arrêt sur images Dominique Casimiro
Courriers de lecteur et résistance dans la revue Araucaria de Chile Nathalie Fürstenberger
Esthétique et éthique dans El plebiscito et Los días del arcoíris d’Antonio Skármeta Nicolas Balutet
Représentations de la « transisión » dans les bandes dessinées de Rodrigo Salinas Claire Latxague
Conclusion
Bibliographie sélective
Les auteurs
Amérique latine aux éditions L’Harmattan
Adresse
Introduction
Nathalie Fürstenberger
Dire non au Chili de Pinochet et rester debout, tenir tête. En un mot, résister. Après le choc du coup d’État qui, le 11 septembre 1973, renversa le président Salvador Allende et sema la terreur dans tout le pays, les Chiliens durent faire face à une situation politique qui, pour beaucoup, était inacceptable. Ces circonstances d’une extrême violence mirent en danger les partisans de l’Unité populaire et les progressistes de tout bord attachés à la longue tradition démocratique chilienne ; elles engendrèrent de nouvelles relations d’adversité et des conduites oppositionnelles qui s’installèrent dans le temps 1 .
Pour résister au régime dictatorial du général Pinochet, une partie de la société civile tenta de s’organiser entre 1973 et 1990 pour dénoncer l’indicible, combattre un gouvernement autoritaire et, enfin, reconquérir d’infimes espaces de liberté. Refusant de coopérer avec le pouvoir ou de s’en accommoder, elle conjugua la force de « dire non » des anonymes unis clandestinement en une même lutte. La conscience de vivre des années de plomb et le courage de se battre pour en finir avec une violence protéiforme, à la fois bien réelle et symbolique, se sont alors cristallisés pour donner à l’opposition la puissance d’exister au Chili comme à l’étranger, en terres d’exil. Longtemps clandestine, la résistance de l’ inxilio (une forme d’exil intérieur) palliait le démantèlement systématique des organisations syndicales, estudiantines ou des partis. Les exilés, quant à eux, comptaient sur un vaste réseau de comités solidaires pour soutenir l’action des Chiliens de adentro et réorganiser leurs partis politiques.
Faire acte de résistance sous le joug de Pinochet répondait alors à la nécessité absolue de préserver au quotidien l’intégrité des êtres et leur dignité. C’est pourquoi des citoyens ordinaires, mais aussi des intellectuels, des journalistes ou des artistes chiliens dénoncèrent tout au long de ces dix-sept années le terrorisme d’État, la violation des droits de l’Homme, les réformes économiques néo-libérales imposées par les Chicago boys (inspirées des travaux de Milton Friedman et d’Arnold Harberger) et les faux-semblants de démocratie portés par la Constitution de 1980. La fracture du lien social rendait leurs actions dangereuses. Mais, observe Gérald Cahen, « L’homme qui résiste n’est plus seul, mais solidaire d’une collectivité. Son acte est éminemment culturel et le relie à tous ceux qui partagent les mêmes conceptions que lui 2 ».
Après avoir durement réprimé le peuple chilien, le régime de Pinochet institua un modèle de société fondé sur l’économie de marché. La dérégulation du marché du travail, la privatisation des entreprises publiques et, de manière plus générale, un « laissez-faire » qui réduisait au minimum l’intervention de l’État en sont les principales caractéristiques. Imposé au moyen de mesures éminemment autoritaires, le projet néo-libéral de la junte militaire fut mis en œuvre jusqu’au début des années 80 entraînant une transformation radicale de la société. Cependant, en 1982, la crise des pétrodollars et le défaut de paiement du Mexique, qui déclencha une crise bancaire mondiale de l’endettement des pays émergents, conduisirent le Chili à une crise économique majeure. Les protestas d’alors aidèrent la société civile à vaincre sa peur des représailles et, peu à peu, à retrouver sa capacité à se mobiliser, obligeant le régime à entamer des négociations dans la perspective d’une transition démocratique.
Depuis l’adoption de la Constitution de 1980, l’existence des formations politiques, dont l’importance était reconnue par la nouvelle Carta Magna , était soumise à des conditions strictes qui maintenaient dans l’illégalité le PC et le MIR 3 . Ce cadre légal, conçu par l’idéologue du régime Jaime Guzmán, institutionnalisait le régime autoritaire au pouvoir en instaurant une « democracia protegida » qui, par bien des aspects, était irrecevable. Ce faisant, il autorisait une timide ouverture politique. Les partis d’opposition s’en saisirent pour renouer le dialogue, dépasser leurs désaccords et, à compter de 1986-1987, s’engager dans un long processus transitionnel dont l’une des premières étapes fut le triomphe du « non » à la reconduction d’Augusto Pinochet comme président de la République chilienne au

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