Divonne-les-Bains

Christophe Grandemange

Description

En plein cœur du pays Gessien, à proximité immédiate de la frontière suisse, Divonne-les-Bains est aujourd’hui une station touristique réputée. C’est en 1846 que la ville a véritablement pris son essor, lors de la fondation de la station thermale par le docteur Paul Vidart. À la Belle Époque, Divonne devient le rendez-vous incontournable de l’aristocratie qui vient y « prendre les eaux ». En l’espace d’un siècle, le bourg a su se développer et s’adapter à sa nouvelle vocation tout en gardant son caractère chaleureux et accueillant. Christophe Grandemange a passé une grande partie de son enfance à Divonne-les-Bains. Très attaché à sa ville de cœur, il a souhaité retracer son histoire grâce à de nombreux documents et cartes postales anciennes. Il vous invite à un passionnant voyage dans le temps.

Sujets

• Histoire de France
• Histoire locale

Informations

• Publié par: Editions Sutton
• Date de parution: 01 mai 2015
• Nombre de lectures: 4
• EAN13: 9782813816849
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

L’établissement hydrothérapique

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Les établissements thermaux ou maisons des bains Cette lithographiedeSchmid nous rappelle que c’esten1846 que le docteur Paul Vidart s’installeàDivonne. À cette époque, il ne s’agit pas encore de l’établissement thermal qui va bientôt voir le jour, mais plutôt de la reprise d’un« établissement fondé à Divonne par Monsieur le Docteur Panthin dans le but d’y recevoir des pensionnaires ». L’achat de cette propriété n’était pas tout à fait anodin. Le docteur Panthin, qui officiait alors àDivonne, était apparenté au docteur Vidart. Antoine Panthin et son épouse Sophie Vaucher étaient en effet l’oncle et la tante de Jeanne Vaucher-Vidart, belle-sœurdePaul Vidart.

En1849, Paul Vidart se lance dans un projet beaucoupplus ambitieux: la création d’un établissement hydrothérapique au sein des anciennes papeteriesdeDivonne. Il crée une société en s’associant avec Jenny Vaucher-Audibert, la propriétaire des lieux, et l’architecte François-Ulrich Vaucher-Guesdin, cousin germain deJenny. Lesdeuxassociés dePaul Vidart étaient apparentés à la belle-famille de son frère Alphonse Vidart. Il s’agit donc d’une affaire familiale, dont seul Paul Vidart est le gérant.LaSociété ie Paul Vidart et C est née !

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L’établissement thermal, dès ses premières années d’existence, bénéficie d’une importante publicité dans les meilleurs quotidiens de l’époque, commeLa PresseouLe Figaro.

Enmaison des bains, é 1851, l’ancienne papeterie, convertie en prospère. Le docteurtr ès tait déjà Vidart n’employaitpas moins de 16f aire « tourner » personnes pour l’établissement.À la cuisine: François Billot, Marie Blondel et Suzanne Placer, aux soins des chevaux: Jules Guebey et Louis Émery, au jardin: Charles Granger, à l’entretien des chambres et des parties communes: Louis Granger et son épouse Nancy, Marguerite Vez et François Antonioz. Louis Hubert occupait la fonction de sommelier, Eugène Péan celle de concierge tandis que la jeune Catherine Pramsperger avait la charge des enfants du docteur Vidart. Enfin, François Ménétrey, Jean Naeff et Annette Chedeck dispensaient les douches aux patients.

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Le12décembre 1856, dreAmélie Ge x eut la douleur de per Ernest Eyraud, l’homme qu’elle devait épouser. Anéantie par la douleur, elle s’exerça alors au spiritisme afin de rentrer en c ontact avec l’âme de son cher disparu. Mais elle s’y adonna a vec tant de f ougue que ces séances répétées eurent des c onséquences négatives sur une san té déjà fr agile. Il lui fut alors prescrit un séjour à l’établissement thermaldeDivonne.la petite société« Dans des malades de Divonne, Amélie eut un grand succès d’estime et d’amitié. Elle se distingua surtout par son habileté à organiser les amusements et à jouer les pièces de théâtre. […]docteur Vidart découvrit, dans Amélie Le Gex, un médium remarquable… On fit beaucoup de spiritisme, cette année-là, à Divonne ! Mais déjà, plusieurs personnes avaient été frappées du talent de conteur d’Amélie Gex et l’avaient encouragée à écrire les récits dont elle les distrayait. Ce furent ces petits succès de Divonne qui, plus tard, permettront à Amélie Gex d’oser faire œuvre littéraire. » (Un poète savoyard, Amélie Gex, François Vermale, 1923.)

Enjuinc élèbre comtesse Marie 1857, la d’ Agoult vient prendreles eaux àDivonne. Marie deFlavigny estnée en1805,enAllemagne. Elle épouse le c omte d’Agoult, avec qui elle adeuxfilles. Elle se sépar e de lui afin de vivre une f olle passion amoureuse avec le compositeur hongrois Franz Liszt, qui lui donna troisenfants. C’est en compagnie de l’une d’elles, Cosima Liszt, que Marie arrive, à la mi-juin, à l’établissement thermal.« Me voici sur les bords de la Divonne, dans une opulente vallée adossée au Jura, baignée par le lac de Genève. De mes fenêtres j’embrasse la chaîne des Alpes. Tout ici, l’air, les eaux, les senteurs aromatiques, le silence, nous imprègnent de paix, mais je ne trouve pas cette paix favorable au travail[…]. » Marie d’Agoult fut également romancière, connue sous le pseudonymemasculin deDaniel Stern. Elle séjourna àplusieurs reprisesàDivonne.

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« Le dimanche, jour de Pâques, son A.I. le prince Napoléon, accompagné de son aide de camp le colonel Ragon et de son médecin ordinaire le docteur Yvan, s’est installé dans le bel établissement du docteur P. Vidart. Après avoir parcouru le parc en tous sens, visité les sources qui jaillissent dans la propriété même, admiré la perfection et la variété des appareils hydrothérapiques, son A.I. a désiré prendre un bain froid dans la grande piscine de porcelaine représentée dans le croquis que je vous adresse. »(Le Mondeillustré,13mai 1865.) Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte (1822-1891) était le secondfils deJérôme Bonaparte. C’esten mai1865 qu’il se renditàDivonne, accompagné de son épouse, la princesseClotilde deSavoie.

Sur cette ancienne gr avure, on r econnaît, au pr emierplan, lamaisondesbains et, juste derrière, la seconde fabrique, convertie en salle à manger et billard. Viennent ensuite les constructions réalisées en1867: la magnifique villa V ainsi que la r otonde. La idart, la galerie c ouverte agrandievilla es t vers1885 puis l’ensemble est finalementdémoli en1929 pour laisser place à l’hôtelduGolf.

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