Du sens de l histoire
262 pages
Français

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Du sens de l'histoire , livre ebook

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Description

L'histoire a-t-elle un sens ? Il s'agit ici d'une enquête sur les composantes essentielles du passé : le temps, la mémoire, le discours, l'évènement et l'homme, tout fait lien. Essai d'historiographie et interrogation sur la valeur de l'histoire, cette étude entend élargir la définition et les fonctions d'un genre – d'une science ? – aux contours encore incertains.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2014
Nombre de lectures 21
EAN13 9782336357195
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ouverture philosophique

Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions, qu’elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
Vincent TROVATO, Lecture symbolique du livre de l’Apocalypse,
2014.
Pierre CHARLES, Pensée antique et science contemporaine , 2014. Miklos VETÖ, La métaphysique religieuse de Simone Weil , 2014. Cyril IASCI, Le corps qui reste. Travestir, danser, résister ! , 2014. Jean-Michel CHARRUE, Néoplatonisme. De l’existence et de la destinée humaine , 2014.
Sylvie PAILLAT, Métaphysique du rire , 2014. Michel FATTAL, Paul de Tarse et le logos, 2014.
Miklos VETO, Gabriel Marcel. Les grands thèmes de sa philosophie , 2014.
Miguel ESPINOZA, Repenser le naturalisme , 2014.
NDZIMBA GANYANAD, Essai sur la détermination et les implications philosophiques du concept de « Liberté humaine » , 2014.
Auguste Nsonsissa et Michel Wilfrid Nzaba, Réflexions épistémologiques sur la crisologie , 2014.
Pierre BANGE, La Philosophie du langage de Wilhelm von
Humboldt (1767-1835) , 2014.
Marc DURAND, Médée l’ambigüe , 2014.
Sous la direction d’Aline CAILLET et Christophe GENIN, Genre, sexe et égalité, 2014.
Titre
Frédéric PRESS






DU SENS DE L’HISTOIRE

Essai d’épistémologie
Copyright























© L’HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-70730-3
Dédicace









Pour Marie-Christine, pour ceux que j’aime et qui le savent.
INTRODUCTION
Et l’homme toujours se penche au puits de son histoire.
Et l’eau, troublée parfois, lui renvoie encore sa propre image.
Le regard embrasse plus qu’il ne voit et, dans cet espace incertain entre le perçu et l’imaginé, l’essentiel n’est pas de savoir ce que serait une autre réalité, comment elle serait perceptible et où elle conduirait. Il est dans le questionnement, cette infinie capacité à repousser les limites du connaissable. Par l’esprit, l’homme pense l’abstrait, représente des concepts, imagine, anticipe et effectue les activités mentales nécessaires à sa survie. A l’inverse, ses actes sont susceptibles de se traduire en pensée : le geste devient mémoire, symbole ou concept. L’individu est ainsi placé au centre relatif de ce qu’il peut saisir – la réalité perçue, ou vécue comme telle – et de ce qu’il n’atteindra jamais – le monde des possibles –. Son existence est traversée d’interrogations, principalement le mystère des origines, la certitude de la fin et le besoin de trouver raison aux évènements.
Face à un univers qu’il ne comprend pas, élevé par son pouvoir de rationalité mais abusé de sa propre animalité, l’être est double ; sans cohérence entre le réel et la pensée, il risque de se perdre. L’adaptation est donc une nécessité instinctive, recherche d’un équilibre relatif et transitoire : relatif parce que les questions n’ont ni la même valeur ni la même importance, transitoire parce qu’elles évoluent et s’irritent de réponses inadéquates. Il faut trouver une raison, une origine, une finalité, un moyen qui permettrait de comprendre ce qui précisément échappe 1 .
Poser des questions et donner des réponses seraient donc des vertus cardinales de l’histoire. Brossée à larges traits, elle se propose alors comme une interrogation permanente : d’où, vers où, comment et pourquoi ? L’homme ne pouvant se contenter de vivre sur ses acquis, c’est certainement la curiosité 2 – au sens de l’ailleurs, de l’autrement –, associée à d’évidents besoins de survie, qui le conduit à inventer de nouveaux gestes, de nouveaux outils et de nouvelles questions. Il accumule ainsi des savoirs technologiques et culturels sans pour autant éclaircir tous les mystères. Cette curiosité n’est pourtant pas une simple modalité intellectuelle, elle est constitutive de l’histoire et assure une adaptation régulière aux conditions changeantes de l’existence.
Dans cette tension permanente qui conduit de la question à sa réponse puis à de nouvelles interrogations, l’homme est déjà dans l’histoire. Mais qu’est-ce au juste que cette science si familière à tous que sa définition serait superflue ?
Définir l’histoire
L’histoire 3 n’est certainement pas un catalogue d’évènements et l’historien n’a pas vocation à la collection. Elle n’est pas une analyse ni même une méthode, car elle participe assez peu d’une nomenclature rationnelle et son discours tient au moins autant de l’émotion que de la réflexion. Elle n’est pas un récit ni un roman, elle est vraie, ou du moins y prétend-elle : ce qu’elle raconte est supposé avoir eu lieu. Elle ne dit pas le passé et tout au plus peut-elle en donner une représentation approximative. Elle n’est pas une science exacte et n’a jamais été en mesure de définir des lois générales, de les soumettre à une expérimentation objective et reproductible ni même d’utiliser ses acquis pour devenir prédictible. Elle n’est pas philosophique : elle peut s’en donner l’image, les codes et la méthode, elle peut même proposer des systèmes explicatifs, mais elle ne sera jamais une pure recherche abstraite. Elle n’est pas non plus une éthique : si elle peut se concevoir comme un outil moral, les évènements dont elle se nourrit la contredisent sans cesse. Elle n’est pas un système sociologique en ce qu’elle considère le présent comme résultante et non comme point de départ de sa réflexion. Enfin, son rapport à l’épistémologie est incertain. Qui peut dire qu’elle est modélisable et quel est son apport réel à la construction des savoirs ? Et pourquoi ces recours à la négation, comme pour la définir par soustraction ? Tout simplement parce qu’elle ne livre aucune certitude et que toutes les tentatives pour lui donner une identité définitive se soldent par autant d’échecs. L’histoire ne construit que des collines de sable.
Elle est pourtant tout cela à la fois et les formules utilisées à son sujet sont autant de déterminations en creux. On la voit successivement mythographie, récit, eschatologie, objet et preuve scientifique, éthique du progrès et conscience morale des civilisations, sans que pour autant sa définition soit totalement accomplie. Elle s’intéresse à des périodes limitées par des contenus évènementiels et retrace le cours du temps. Mais, dans le choix et l’utilisation de sciences humaines annexes, elle devient son propre objet de réflexion et philosophie de l’existant. Elle est transdisciplinaire 4 , car elle ne peut s’appuyer sur la seule lecture des sources ou de la mémoire. Elle s’exprime ainsi dans l’écriture et le discours, les arts, la technologie et les sciences pour délimiter et approfondir ses objets. De même qu’elle ne peut se contenter du simple étalage des faits, toute interrogation sur le sens la conduit naturellement à questionner la méthode, la fonction causale, le témoignage, la continuité et la restitution. Elle se reconstruit donc sans cesse et souligne paradoxalement des différences qui contredisent sa prétention à l’universalité. C’est ainsi que, croyant dire le définitif, elle n’expose le plus souvent que le transitoire, car aucune de ses certitudes ne deviendra vérité éternelle. Comme récit, elle ne peut se défendre de la démarche littéraire, se raconte comme un roman, parfois comme une démonstration ou même un documentaire. Objet reconstruit, elle se définit naturellement comme un statut . Dans ses modalités méthodologiques, la forme de son express

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