Guinée, 3 avril 1984
495 pages
Français

Guinée, 3 avril 1984 , livre ebook

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495 pages
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Description

Le 3 avril 1984, une semaine après la disparition du président Ahmed Sékou Touré, l'armée s'empara du pouvoir en Guinée. Placé à la tête du pays par ses pairs, le colonel Lansana Conté apparut comme le symbole d'une Guinée nouvelle débarrassée des tares et des excès du régime précédent. Cependant des contradictions internes éclatèrent très rapidement au sein de la nouvelle équipe dirigeante. Elles atteignirent leur point d'orgue le 4 juillet 1985 lors de la tentative de coup d'État perpétrée par le colonel Diarra Traoré. Mais l'échec fut cuisant et les représailles impitoyables. Diarra Traoré y perdit la vie en même temps que la quasi-totalité des officiers supérieurs de son ethnie. Avaient-ils tous été ses complices dans son ambition de se hisser à la première place occupée par Lansana Conté ? Comment expliquer la violence d'État et la férocité qui s'est abattue sur l'ensemble des membres de l'ethnie du colonel putschiste ?

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Informations

Publié par
Date de parution 17 mars 2020
Nombre de lectures 37
EAN13 9782140145469
Langue Français
Poids de l'ouvrage 19 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cheick Fantamady Condé
GUINÉE, 3 AVRIL 1984 Une date et ses conséquences
Préface d’Alpha Tayiré Diallo
GUINÉE,3AVRIL1984
UNEDATEETSESCONSÉQUENCES
Cheick Fantamady CONDÉ
GUINÉE,3AVRIL1984
UNE DATE ET SES CONSÉQUENCES
Préface d'Alpha Tayiré Diallo
© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’École-Polytechnique75005 Paris www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-17012-1 EAN : 9782343170121
Je dédie ce livre
A mon père Mamadou Condé, à ma mère Fatoumata Diallo, à Hadja Tata Kalo qui m’a mis à l’école et m’a entouré d’une affection toute filiale.
A mon regretté frère Kassory, très tôt arraché à notre affection.
Enfin, à la nation guinéenne réconciliée, unie et fraternelle.
P
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En acceptant de préfacer ce livre, j’accorde finalement à Cheick Fantamady Condé ce que j’ai refusé à plusieurs autres auteurs. Ce n’est pas là un privilège, mais un crédit que je porte à l’homme qu’il m’est donné de fréquenter depuis plus d’une trentaine d’années et que j’ai rencontré pour la première fois alors que, frais émoulu de l’université, il faisait ses premiers pas dans le journalisme. Ce métier qui est devenu le nôtre et le restera à jamais malgré les hauts et les bas qui rythment toute évolution humaine. C’est la marque de l’estime personnelle que je lui porte à la fois pour une nature d’homme plutôt respectueuse des valeurs profondes souvent ignorées de nos jours et la reconnaissance de qualités intellectuelles certaines. Ce livre qui nous en offre le magnifique témoignage porte sur une période cruciale de la vie de l’Etat Guinéen. Il est l’aboutissement d’une étude approfondie des événements qui y sont relatés, basée sur quelques documents uniques et des témoignages de nombreux protagonistes. Le 3 avril 1984, alors que quelques semaines auparavant rien ne la laissait présager, une rupture brutale s’est produite dans notre pays. L’armée s’est emparée des rênes du pouvoir et a commencé à inspirer à la nation les changements qui lui ont paru en rapport avec les nouveaux objectifs qu’elle s’est tracés. Elle a pris des mesures, engagé une série de réformes dont les historiens auront à parler un jour en précisant leur nature et en relevant les effets réels qui en ont découlé. Comme dans la plupart des cas en Afrique et ailleurs au lendemain du coup d’Etat du 3 avril 1984, les nouveaux dirigeants du pays ont été en proie à des dissensions internes. En Guinée, comme partout, celles-ci se sont soldées par des mises à l’index ou à l’écart. Elles ont comporté leurs cortèges de morts tant parmi les conjurés qu’au sein des populations civiles. Témoin privilégié de la plupart de ces faits retracés avec minutie par l’auteur, je puis me porter garant de l’exactitude des faits rapportés tout en appréciant la pertinence de l’analyse.
C’est l’hommage qu’il convient du reste d’adresser d’entrée à l’auteur de ce livre dont le moindre mérite n’est certes pas celui d’éviter de tout expliquer par l’idéologie, de tout justifier par la politique.
En effet, depuis plus de cinquante ans que j’observe les hommes de mon pays agir et les phénomènes sociaux se nouer et se dérouler, je suis sidéré de lire les choses qu’on en écrit, faisant tout naître et croître à partir de l’impérialisme et du communisme pour aboutir à un seul et unique lieu géométrique : le camp Boiro. Ce déterminisme, me semble-t-il, ôte à la chronique et à l’histoire leur dimension fondamentale, la dimension humaine. La linéarité des récits, ce mode
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manichéen de rendre compte de faits pourtant variés et complexes, exalte le militantisme plus qu’il ne cultive la citoyenneté. Dès la première ligne, dès la première phrase, dès le premier mot jusqu’à la dernière proposition, jusqu’à la dernière idée, jusqu’au dernier souffle de son livre, Cheick Fantamady Condé nous montre et nous fait rencontrer les hommes, les grands acteurs tout comme les petites gens pour peu que l’intérêt en vaille la peine, et que l’information correcte et précise se vautre sous les lambris des palaces et les ors de la République ou se désole dans les encoignures des chaumières et les bahuts de nulle part. L’auteur n’a donc pas écrit son livre pour plaire ou pour nuire, mais pour montrer ce qui s’est réellement passé dans notre pays, essentiellement depuis 30 ans, mais incidemment depuis 60 ans. Pour ce faire, il va traquer l’acteur des faits ou ressusciter la parole au premier degré en prenant soin de s’assurer de la proximité tout en proscrivant la promiscuité et les arrière-pensées. Et justement, les acteurs ! Disons-en un mot ! Le journaliste, j’allais dire l’historien -chercheur les a tous ou presque tous connus. Il eut à fréquenter un grand nombre du fait de sa double casquette d’historien et de journaliste reporteur. Etant moi-même journaliste de vocation, de formation et de profession, ayant moi-même enseigné le journalisme dans des universités européennes, il m’était loisible de surprendre l’auteur du livre dans des relations trompeuses ou sur, des positions douteuses par rapport à tel acteur important ou tel autre acteur moins décisif. Je m’en serais alors détourné et éloigné en lui déniant la seule qualité qui fonde universellement l’honneur du journaliste : l’honnêteté. Si je chemine donc avec Cheick Fantamady Condé, c’est que je le crois propre de ces turpitudes qui inhibent les facultés de tout essayiste politique qui ne se protège pas suffisamment de l’égarement sentimental ou partisan ou qui ne s’engage que pour l’argent. Indemne de ces travers affligeants, Cheick Fantamady Condé déjà insensible à toute forme de corruption ne saurait être soupçonné de vouloir régler des comptes personnels. On ne lui en connaît pas puisqu’il a justement la réputation de ne pas être porté sur ces comptes qui sont souvent à la base des comptes personnels à régler à coups de canifs ou de plumes, à savoir les comptes en banques et leurs sources. Vous lirez ce livre avec délectation, j’en suis sûr. Vous reviendrez probablement de certitudes que vous croyez immuables parce qu’évidentes. Vous aurez le réconfort de relativiser nombre de poncifs. Vous ne vous prendrez plus pour des disciples, mais pour des partenaires d’une réflexion qui, en fait et en conséquence ne saurait être que féconde. L’auteur provoque à la prise de conscience et de responsabilité individuelle et sociale pour que la Guinée s’assume dans le partage de ces deux sentiments basiques, à la fois antagoniques et complémentaires, diviseurs et pourtant rassembleurs,
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