Haïti mythe ou réalité
240 pages
Français

Haïti mythe ou réalité , livre ebook

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240 pages
Français

Description

Malgré certaines contradictions, Haïti a célébré avec fierté en 2004 le Bicentenaire de son indépendance et son riche héritage révolutionnaire. Cet ouvrage met en parallèle ce passé prestigieux et resté mythique avec des réalités plus complexes quant à l'exercice de libertés si souvent revendiquées... car si durement acquises deux cents ans plus tôt.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 août 2014
Nombre de lectures 13
EAN13 9782336353296
Langue Français
Poids de l'ouvrage 58 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Michel B
HAÏTIMYTHE OU RÉALITÉ Deux cents ans d’indépendance 18042004
HAÏTI
HAÏTI,MYTHE OU RÉALITÉDEUX CENTS ANS D’INDÉPENDANCE 1804-2004
Michel BOURGEOISHAÏTI,MYTHE OU RÉALITÉDEUX CENTS ANS D’INDÉPENDANCE 1804-2004
© L’HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Pariswww.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-30371-0 EAN : 9782336303710
Introduction
Le texte et les gravures de cet ouvrage consacré, dans une première partie, aux répercussions de la Révolution française en Haïti, événement considérable dont l’influence s’est perpétuée assez paradoxalement jusqu’à nos jours, n’ont pas la prétention de compléter et encore moins de renouveler la connaissance de l’histoire si riche et attachante de ce pays, que de nombreux historiens haïtiens et étrangers ont par ailleurs déjà fort bien traitée et analysée. Non, et sans être spécialement historien, l’auteur de ce document a eu l’avantage de séjourner tout simplement pendant plusieurs années en Haïti puis il s’est trouvé, un peu par hasard, associé en 1989, à l’occasion du bicentenaire de la Révolution, à un groupe de travail de la télévision française chargé de préparer une série de dossiers sur les répercussions des événements révolutionnaires dans un certain nombre d’anciennes possessions françaises d’Outre-mer, dont Haïti. C’est ainsi qu’il a été possible, parce que curieusement certains amis haïtiens de l’auteur gardaient toujours une mémoire extrêmement précise de cette grande période de notre passé commun, de rassembler nombre de leurs souvenirs afin de les rapprocher et de les confronter aux réalités plus actuelles de leur pays. À l’origine, ces différents travaux consacrés aux anciens territoires français d’Outre-mer dispersés depuis les Caraïbes, l’Afrique jusque dans l’Océan indien, fort éloignés de leur ancienne métropole, devaient permettre de rappeler le rôle résolument important, mais souvent oublié, joué par certains d’entre eux, dont tout spécialement par Haïti restée, à partir des années 1789, en si étroite liaison avec les bouleversements socio-politiques parisiens ou européens de l’époque… Cette« mémoire de l’Outre-mer» devait donc permettre de marquer surtout la présence et
l’actualité d’Haïti lors des célébrations du bicentenaire… et le pari fut en 1 partie gagné, mais pas tout à fait ! En effet, le texte sur Haïti de 1989 ayant été fondu dans l’ensemble des autres documents consacrés à l’Outre-mer, au sein duquel il ne jouait plus qu’un rôle d’appoint, ce premier document a dû être par la suite remanié en fonction cette fois d’un nouvel objectif et d’une nouvelle commémoration non moins importante, celle du Bicentenaire de l’Indépendance d’Haïti… De ce fait, le présent ouvrage répond à deux ou trois exigences nouvelles et beaucoup plus actuelles au regard, cette fois, de la politique plus contemporaine suivie au cours des dernières décennies par Haïti... Cependant, dans un premier chapitre seront toutefois repris, pour mieux les mettre en valeur par la suite, les grands principes et principales étapes qui menèrent, des années 1780 au tout début des années 1800, soit en une vingtaine d’années seulement, l’ancienne colonie française de Saint-Domingue de l’esclavage… à l’indépendance. Le présent ouvrage tentera ensuite de témoigner de la permanence d’une très longue fidélité d’Haïti à unecertaine idée de la France, qui reste curieusement toujours très actuelle dans un pays pourtant assez souvent en proie à l’anarchie au cours de son histoire, mais fidélité qui ne sera pas toujours payée de retour par la France puisqu’elle se heurtera longtemps à une certaine indifférence de la part de son ancienne puissance coloniale ! Enfin, le bicentenaire de l’indépendance était aussi l’occasion d’attester, parce qu’elle est encore insuffisamment mise en valeur, deux cents ans plus tard, de la contribution souvent exemplaire de l’ancienne colonie de Saint-Domingue à l’égard de l’émancipation de tous les peuples asservis, le sien d’abord composé alors, vers 1789, de 500 000 esclaves, mais aussi envers ceux de sa région puis, plus tard, à l’égard des pays africains accédant à leur tour à l’indépendance !… Et ceci au nom d’une forte et longue tradition de foi républicaine faite de justice et de
1 Ce groupe de travail constitué à l’initiative de Jean-Pierre Biondi, ancien journaliste de la Télévision française, était destiné à préparer les textes et les documents nécessaires à la réalisation d’une série d’émissions télévisées consacrées aux "Colonies et la Révolution", programme qui a effectivement été diffusé durant l’année 1989. Par la suite et sur la base de ces différentes recherches un ouvrage de Jean-Pierre Biondi et François Zaccarelli, intitulé16 Pluviôse An II, a été publié chez Denoël en mars 1989. Prévu pour être également édité le présent texte n’a finalement pas vu le jour, certains de ses chapitres ayant été plus ou moins intégrés dans les différentes réalisations de l’époque.
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liberté qu’Haïti, notre contemporaine, revendique toujours avec la France de 1789… mais qu’elle cherche encore désespérément à mettre en application pour elle-même de nos jours. Cet exemple d’une aussi longue revendication au passé et aux idéaux révolutionnaires de la France n’est cependant pas unique dans le monde ! En effet, au cours des années 1989 et à plus de deux cents ans de distance, combien de pays d’Amérique latine et des Antilles ne continuaient-ils pas, à l’exemple d’Haïti, à revendiquer le souvenir, le culte-même de la Révolution et "ne vibraient-ils pas" toujours à l’évocation des grands idéaux révolutionnaires qui inspireront encore, au cours des cinquante dernières années, leurs propres luttes inachevées contre leurs dernières dictatures ! Tout voyageur familier de ces parages, écrit Jean-Pierre Clerc, peut en témoigner. "On en trouve l’écho dans la sympathie spontanée, et souvent mal payée de retour, que suscite la France… mais aussi dans l’histoire de cet 2 amour, jamais démenti, d’un sous-continent pour la "revolucion" . Le président du Congrès mondial sur l’image de la Révolution française, lors d’une session tenue à Paris en juillet 1989, ne déclarait-il pas que la Révolution ne devait plus être considérée comme un phénomène franco-français et qu’elle devait échapper au cadre hexagonal prédominant !... Il était temps, en effet, d’en faire état car la préparation des fêtes commémoratives du bicentenaire avait effectivement laissé planer quelques doutes sur la place réservée aux répercussions révolutionnaires hors de nos frontières, notamment du côté des Amériques où certains pays luttaient encore contre l’oppression ! En août 1987 à Paris, une demande officielle d’un député français présentée auprès d’un membre du gouvernement de l’époque, relative à la place qui pourrait être éventuellement réservée au sein des manifestations du Bicentenaire aux pays revendiquant un même passé révolutionnaire que le nôtre, et tout particulièrement la République 3 d’Haïti, ne suscita cependant pas beaucoup d’intérêt . 2 Journal "Le Monde" du 12 juillet 1989 : La "Revolucion" vibre encore en Amérique latine. 3 En août 1987, à l’issue d’un entretien informel avec l’Ambassadeur d’Haïti, un élu du département de l’Oise voulut bien interroger la Ministre de la francophonie à ce sujet qui ne répondit. que sept mois plus tard… pour conseiller de façon désinvolte de"présenter les initiatives extérieures à la France (sic) au financement du Ministère de la Coopération »!... Il n’était pourtant nullement question dans la démarche du député d’un problème de financement mais, par simple souci d’équité
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