Histoire des Peuples et des Etats pyrénéens (Tome 4)
346 pages
Français

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Histoire des Peuples et des Etats pyrénéens (Tome 4) , livre ebook

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Description

Cénac-Moncaut (1814-1871) est, tout comme J.-F. Bladé, l’archétype de l’érudit gascon, génial “touche-à-tout” qui foisonne tout au long du XIXe siècle. Il s’intéresse au folklore, à la langue et aux mœurs de la Gascogne et publie des contes (hélas en français seulement), un dictionnaire gascon et un fort recueil de littérature populaire gasconne. Il écrit plusieurs romans historiques se déroulant au XIIIe siècle, et en particulier sur la période du catharisme. Il s’intéresse également à l’Espagne voisine et fait paraître un Espagne inconnue, voyage dans les Pyrénées espagnoles et à bien d’autres choses encore.


Mais l’œuvre de sa vie, c’est l’Histoire des Peuples & des Etats pyrénéens, fresque historique en 4 forts volumes dont la troisième édition (posthume) date de 1873-1874.


Partant de l’Antiquité et des origines connues, il “traverse” toutes les époques jusqu’au premier tiers du XIXe siècle pour finir avec les guerres carlistes des années 1830... C’est dire l’ampleur de la tâche réalisée !


L’ouvrage est d’une grande érudition et permet, surtout, d’appréhender dans leur ensemble les peuples et les états pyrénéens qui n’ont correspondu au tracé des frontières modernes (et encore bien imparfaitement : Basques, Catalans et Gascons du Val d’Aran le savent bien !) que depuis le XIXe siècle. Cette soi-disant frontière naturelle a, de tout temps, était un point de passage (pour ne pas dire une “passoire”) et d’échanges. C’est là tout l’intérêt — novateur à son époque et guère suivi depuis lors — de l’ouvrage de Cénac-Moncaut. Si, 130 ans plus tard, certaines considérations sont vieillies, à quel phénoménal “morceau” d’histoire transpyrénéenne et transnationale ne sommes-nous pas conviés avec la réédition de cette Histoire des Peuples & des Etats pyrénéens !

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782824053097
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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isbn

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2019
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0895.0 (papier)
ISBN 978.2.8240.5309.7 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.


AUTEUR
JUSTIN CÉNAC-MONCAUT







TITRE
histoire des Peuples et des États pyrénéens ( France & Espagne ) tome I V



QUATORZIÈME PARTIE : les calvinistes et les jésuites
CHAPITRE I er : Les luthériens à la cour de Béarn
Henri d’Albret en Italie. — Bataille de Pavie. — Sa captivité avec François I er . — Sa délivrance. — François I er débarque à Barcelone. — Marguerite de Valois et les ambassadeurs obtiennent sa liberté. — Il est conduit à Bayonne. — François I er et Henri d’Albret veulent déchirer le traité de Madrid. — Henri épouse Marguerite. — Nouvelle invasion de l’Italie. — Mort d’Odet de Foix et de Charles de Navarre. — Naissance de Jeanne d’Albret. — Charles-Quint à Barcelone. — Paix de Cambrai. — Les enfants de France prisonniers à Madrid sont échangés à Andaïe. — François I er épouse Éléonore de Castille à Captious. — Jeanne d’Albret élevée à Plessis-lez-Tours. — Nouvelle organisation de la Navarre espagnole et de la Navarre française. — Mouvement religieux. — Ignace de Loyola. — Origine des jésuites. — Le protestantisme pénètre dans le Languedoc et le Béarn. — Le haut clergé le favorise par sa négligence. — François I er dans le Languedoc. — Charles-Quint dans la Catalogne. — Il conquiert les États barbaresques. — La guerre recommence dans le Dauphiné. — François I er persécute les luthériens. — Ils se réfugient dans le Béarn. — Trêve de Nice. — Émeute à Perpignan. — Jeanne d’Albret mariée au duc de Clèves malgré sa protestation.
H enri d’Albret avait perdu la Navarre sans retour, non par la faute de ses vaillants soldats navarrais et béarnais, mais par l’imprudence impardonnable des officiers français et par la propre faiblesse de son caractère. Hors d’ état de faire de nouvelles tentatives, il confia la lieutenance à son frère Charles, et chercha sur un autre théâtre l ’occasion de se venger de Charles-Quint.
Suivi du baron d’Arros et de quelques autres gentilshommes béarnais, il accompagna François Ier en Provence, et l’aida à repousser le connétable de Bourbon de Marseille et à le poursuivre dans le Milanais. La bataille de Pavie, livrée le 24 février 1525, fut aussi funeste à Henri que les désastres de la Navarre, car ce prince partagea la captivité du roi de France. Cette nouvelle produisit dans le Béarn une désolation semblable à celle qui accablait la France entière ; son frère, Charles de Navarre, ne songeant qu’à payer sa rançon, oublia la promesse faite par Henri de ne plus augmenter les impôts ; il chargea les collecteurs de tous les domaines de lever de l’argent sous forme d’emprunt, de donation ou de contribution, sans tenir compte des prérogatives des états, qui seuls pouvaient accorder des subsides (1) . Toutefois, pendant que François Ier était conduit en Espagne, Henri d’Albret parvenait à s’échapper avec le baron d’Arros et son valet de chambre, grâce au dévouement de son page François de Rochefort, qui avait pris sa place et trompa les gardiens en imitant sa voix.
Les malheurs de François I er provoquait des deux, côtés des Pyrénées des mouvements assez contraires. Le parlement de Toulouse ordonnait des prières publiques, interdisait les danses et les réjouissances, le Languedoc prenait le deuil, toutes les villes réparaient leurs remparts et augmentaient leurs garnisons, dans la crainte d’une invasion des Espagnols. En Espagne, au contraire, un immense cri de joie retentissait de Cadix à Figuières. Barcelone célébrait des fêtes, des processions publiques, et chantait des Te Deum . Néanmoins Charles-Quint fut digne de son chevaleresque adversaire ; il fit avertir le gouverneur de Catalogne, Pedro de Cardonne, que le roi de France devait être conduit dans cette ville avec ses compagnons d’infortune, et lui ordonna non-seulement d’interdire à ses sujets toute marque irrévérencieuse, sous peine de vingt-cinq jours de prison, mais de veiller à ce qu’on reçût le royal prisonnier avec tous les honneurs dus aux têtes couronnées... Conformément à ses désirs, on élève un pont volant pour joindre le débarcadère au port ; François I er est conduit à l’hôtel de l’archevêque de Tarragone, et, la nuit venue, les comtesses de Palamos et la femme du gouverneur, suivant les lois de la galanterie ; lui font servir un festin splendide. Le 21 juin, après avoir visité la chapelle Sainte-Eulalie et assisté à l’office divin, François Ier partit pour Tarragone (1525) (2) .
Barcelone était destinée à recevoir toutes les grandes figures de cette époque héroïque. Le 23 août 1525, Marguerite débarquait dans ses murs avec le grand maître de Rhodes, et les Catalans renouvelaient pour elle la réception respectueuse qu’ils avaient faite à l’illustre captif. Le lendemain, le duc de Bourbon faisait son entrée dans la capitale de la Catalogne. Peu de jours après, Charles-Quint, apaisé par le dévouement et la grandeur d’âme de Marguerite, consentait à faire, la paix avec son prisonnier, sans toutefois lui rendre encore la liberté ; le 16, la princesse, entièrement victorieuse de la froideur calculée de l’empereur, repassait à Barcelone, apportant dans sa patrie la nouvelle du retour de son frère.
L’archevêque d’Embrun, le premier président de Paris, et Philippe de Chabaud, s’étaient rendus à Madrid pour traiter la question politique du rachat de François I er , comme Marguerite avait traité la question sentimentale. Il est difficile de sauvegarder tous les intérêts quand l’une des parties est prisonnière de l’autre. Tout ce que Charles-Quint exigea fut accordé. François I er promit d’épouser sa sœur Eléonore d’Autriche, de renoncer à la souveraineté de la Flandre, de l’Artois, de la Bourgogne, de Bar-sur-Seine, de Naples et de toute l’Italie. Il abandonna Henri d’Albret et ses autres alliés, et accorda enfin pour otage le Dauphin Charles et Henri d’Orléans. Dès qu’il eut signé ces conditions (14 janvier 1526) et fiancé Eléonore, François I er fut conduit à Fontarabie, où les deux jeunes princes s’étaient déjà rendus, et l’on opéra un échange douloureux, qui ne rendait son roi à la France qu’en lui ravissant ses fils les plus aimés.
Tandis que les Castillans conduisaient leurs précieux otages à Madrid, quelques Espagnols accompagnaient François Ier à Bayonne, et lui demandaient de ratifier le traité sur la terre de France, afin d’avoir une signature qui ne parût pas entachée de contrainte. Mais devenu libre, François Ier retrouva sa fierté : l’acte de Madrid n’était qu’une extorsion imposée par la force ; il répondit qu’il ne pouvait rien faire sans consulter les états généraux, quand il s’agissait d’aliéner son royaume. L’escorte espagnole quitta le roi avec cette réponse peu satisfaisante (mars 1526).
Henri d’Albret, favorisé dans sa fuite, avait déjà revu le Béarn. Le plaisir de retrouver leur roi ne fit pas oublier à ses sujets le soin de défendre leurs prérogatives ; ils se plaignirent de la conduite de son frère ; Henri chercha une excuse dans les circonstances désastreus

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