Humanisme et dialectique
218 pages
Français

Humanisme et dialectique , livre ebook

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218 pages
Français

Description

L'objectif de cet ouvrage est de redonner vie autant que consistance à une lecture dialectique et historique du réel et de l'histoire. Les cinq textes s'attèlent à réexaminer, à partir de la tranche historique de la modernité (les Lumières) jusqu'à l'actuelle contemporanéité (la mondialisation), la logique, le moteur et aussi l'acteur de l'histoire, chez des auteurs comme Kant, Hegel, Marx, Habermas et Fukuyama, entre autres.

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Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 18
EAN13 9782296503793
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pius Ondoua
HUMANISME ET DIALECTIQUE
Quelle philosophie de l’histoire, de Kant à Fukuyama ?
ouverturephilosophique
Humanisme etdialectique
Ouverture philosophique Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot
Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillir des travaux originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques. Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu'elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n'y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu'habite la passion de penser, qu'ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Dernières parutions Paul DAU VAN HONG,Paul Ricœur, le monde et autrui, 2012.e Michel VERRET,Les marxistes et la religion. 4 édition revue et complétée, 2012.François-Gabriel ROUSSEL, Madeleine JELIAZKOVA-ROUSSEL,Dans le labyrinthe des réalités. La réalité du réel, e au temps du virtuelédition, 2012., 3 Pierre-Luc DOSTIE PROULX,Réalisme et vérité : le débat entre Habermas et Rorty, 2012. François HEIDSIECK,La vertu de justice, 2012. Jean-Louis BISCHOFF,Conversion et souverain bien chez Blaise Pascal,2012. Jordi COROMINAS, Joan Albert VICENS,Zubiri. La Xavier solitude sonore (1898-1931), 2012. Daniel NOUMBISSIÉ TCHAMO, Justice distributive ou solidarité à l’échelle globale ? John Rawls et Thomas Pogge, 2012. Stéphane VINOLO,: la philosophie commeClément Rosset anti-ontologie, 2012. Roger TEXIER,Descartes, la nature et l’infini, 2012. Dominique CHATEAU,Dialectique et antinomie ? Comment penser, 2012. Jean-Paul CHARRIER,Une étrange modernité, 2012.
Pius ONDOUA
Humanisme et dialectique
Quelle philosophie de l’histoire, de Kant à Fukuyama ?
© L'Harmattan, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-99342-6 EAN : 9782296993426
AVANT-PROPOS
I. Humanisme », deet dialectique. Quelle « philosophie de l’histoire Kant à Fukuyama? Que nous soumettons au lectorat, entend expliciter notre conviction, à savoir qu’il est difficile, voire impossible, de pen-ser de manière simplement linéaire, c'est-à-dire non dialectique, la réalité qui se donne à voir, notamment au niveau social et historique. Mais alors, serait-il donc question de redonner vie et consistance à une lecture dialectique-historique du réel dont l’obsolescence et même la mort paraissent avérées, au regard du triomphalisme de la seule lec-ture libérale désormais dominante? Et pourquoi ne pas prendre acte, comme nous y invite Jean-Marie Benoist, que « Marx est mort1 », et que la révolution libérale est en marche triomphale et irréversible, 2 désormais ? De notre point de vue en tout cas, le « retour de la dialectique » est une réalité, "Marx n’est pas mort", et la dialectique est toujours en marche, dans la pensée comme dans l’histoire ; à la condition, bien entendu, de ne pas faire de cette dialectique une idéologie clôturée et clôturante, figée, après qu’elle ait assigné à l’histoire une fin, que pré-cisément l’histoire n’atteint point ; à la condition bien entendu aussi, de la dialectiser, de la voir en marche, en permanence, dans sa prise en charge du réel et de l’histoire.
1 Paris, Gallimard. 1970. Il serait intéressant de lire ces lignes de ce texte suggestif de Roger Mondoué : « Si nous étendons notre analyse au vécu actuel de nos sociétés, il y aurait lieu de dire queMarx est morta préparé la célébration de la mort du marxisme qui a pris cours au moment où certains pays socialistes d’antan, à l’exemple de ceux de l’Europe de l’Est, ont opéré un virage, mieux, une ruée vers l’économie de marché et le libéralisme politique. De la sorte,Marx est mort aura travaillé à défendre la prophétie hégélienne d’une fin de l’Histoire, selon laquelle le triomphe de l’Etat libéral, Etat bourgeois, est inéluctable. Cette prophétie a été remise à jour récemment par le néolibéral Francis Fukuyama dansLa fin de l’histoire et le dernier hommeInphilosophes » et antimarxisme« Nouveaux . Autour deMarx est mortde Jean-Marie Benoist. », Paris, L’Harmattan. 2010. p.21. 2 Pour Fukuyama, la démocratie libérale serait bien laTerre promise, dont la mise en place est corrélative de la logique des sciences physiques. « La logique même des sciences physiques peut paraître dicter une évolution générale en direction du capitalisme », note Fukuyama.La fin de l’histoire et le dernier homme. p.15.
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C’est dire qu’il y a lieu de ne point nécessitariser le réel historique, en le faisant accéder au statut de l’essence, avec une permanence défi-nitivement assurée. Ce réel peut bien contenir, et même « contient les éléments contradictoires pouvant déclencher sa transformation qualita-3 tive catastrophique » . Comment ne pas assumer dès lors que l’histoire est toujours en marche, de manière dialectique ? « Si l’histoire n’est pas achevée, elle reste à faire. La fin de l’Histoire n’est donc pas au rendez-vous, contrairement à ce que Hegel, Marx et Fukuyama peu-vent soutenir, contrairement aussi à la logique de la positivité qui naît à la suite de l’enfermement des esprits dans le cadre du double schéma 4 théorique et existentiel issu de la mondialisation» . Dans le présent ouvrage, il s’agit au moins de proposer une philosophie de l’histoire qui laisse ouverte la dimension de l’avenir, tout en faisant de la figure de cet avenir, complexité oblige, l’objet d’un choix de liberté et d’une 5 praxis.déterminée du sujet historique II.Cinq thématiques sont ainsi examinées. La premièrede ces thématiques est intituléeMondialisation et dialectique Nord/Sud.A l’heure où la thématique du « village plané-taire » s’est imposée, au regard de l’ouverture des nations les unes sur les autres, sans aucun enfermement de chacune sur elle-même, la question se pose de savoir ce que peuvent encore valoir, en termes de pertinence, les catégories de l’analyse dialectique-historique, pour l’examen des rapports Nord/Sud ? Le monde n’est-il pas à ce point bouleversé, c’est-à-dire transformé, que Marx lui-même s’y perdrait ? En fait, ces catégories, loin d’être devenues obsolètes, nous per-mettent de saisir le caractère profondément idéologique de cette unité du monde, vu l’asymétrie des relations internationales des Etats et des nations,au niveau politique; vu aussi,sur le plan économique,
3 Existence et Valeurs III Avenirs pluriels. Paris. L’Harmattan. 2009. p. 223. 4 Idem. p. 223 5  « L’illimitation de l’avenir ou encore l’indétermination du possible historique renvoie à une affirmation double. D’une part, celle d’une finalisation de l’histoire en tant que position de fins, ce qui rend possible le choix de toute figure historique pensable ; choix de liberté, choix social/humain. D’autre part, celle d’une attribution de ce choix aux sujets, avec responsabilisation maximale de ceux-ci, parce que la création d’une figure historique déterminée, par la médiation de lapraxiset compte tenu des conditions, est réalisation plénière de leur essence. » (Ibidem. p. 260)
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6 l’intensification de l’échange inégal ; vu enfin le fait que l’idéologie libérale achève systématiquement de s’imposer commevision unique de gestion du réel et de l’histoire. La « moralisation du capita-lisme », ainsi que la thématique de la nouvelle gouvernance mondiale, entrevues désormais comme urgences, n’impliquent-elles pas la perti-nence, même partielle, des catégories de la dialectique ? Les catégo-ries de la dialectique n’apparaissent-elles pas comme les plus perti-nentes pour l’analyse du processus par lequel les Etats africains, indé-pendants depuis 50 ans, ont vu leurs souverainetés subvertie, leur af-fectant par le fait même la mission historique de création de leur ave-nir, de leur histoire ? La secondethématique:Histoire et progrès chez Kant.De la té-léologie à l’idéologie, nous invite à un retour préalable à Kant. La philosophie de l’histoire de Kant est celle de l’évolution de l’humanité de l’état de nature à l’état civil, et cette évolution aboutit à la société cosmopolitique fondée sur la communauté éthique. Il y a ainsi une linéarité, progrès moral/socialréalisation historique du cosmopoli-tisme. Peut-on cependant ne pas conférer à cette philosophie le statut d’une idéologie fondatrice de l’affirmation prétendant au caractère absolu de la mondialité libérale, que certains auteurs, comme Francis Fukuyama n’ont pas manqué de présenter comme fin/achèvement de l’évolution historique de l’humanité ? Où l’on voit que la téléologie historique kantienne peut s’inscrire autant dans ce registre de l’idéologie que dans celui de l’utopie, puisque l’aboutissement cos-mopolitique de l’évolution historique et de la mondialisation n’administre aucune preuve que cette évolution n’est pas catastro-phique et de ce fait, n’est pas aux antipodes de la réalisation de la communauté éthique, règne du bien, que Kant pose comme finalité de l’évolution historique. La troisième thématique,« Science de l’Etat » et idéologie dans les « Principes de la philosophie du droit » de Hegel, nous introduit à une relecture de Hegel notamment en ce qui concerne sa philosophie du droit et de l’Etat. Lorsque Hegel parle de l’Etat, dépasse-t-il toute considération des Etats particuliers ? Ne parle-t-il donc que de l’idée
6  Ces deux aspects, économique et politique, nous permettent de saisir la réelle subversion des souverainetés des Etats-nations d’Afrique, fêtant maintement le cinquantenaire de leurs indépendances.
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