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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 octobre 2011 |
Nombre de lectures | 105 |
EAN13 | 9782296468788 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
KAMERUN, L’INDÉPENDANCE PIÉGÉE
De la lutte de libération à la lutte contre le néocolonialisme
Racines du Présent
Collection dirigée par François Manga-Akoa
En cette période où le phénomène de la mondialisation conjugué au développement exponentiel des nouvelles technologies de l’information et de la communication contracte l’espace et le temps, les peuples, jadis éloignés, se côtoient, communiquent et collaborent aujourd’hui plus que jamais. Le désir de se connaître et de communiquer les pousse à la découverte mutuelle, à la quête et à l’interrogation de leurs mémoires, histoires et cultures respectives. Les générations, en se succédant, veulent s’enraciner pour mieux s’ouvrir dans une posture proleptique faite de dialogues féconds et exigeants. La collection « Racines du Présent » propose des études et des monographies relatives à l’histoire, à la culture et à l’anthropologie des différents peuples d’hier et d’aujourd’hui pour contribuer à l’éveil d’une conscience mondiale réellement en contexte.
Déjà parus
LABURTHE-TOLRA Philippe, Les seigneurs de la forêt , 2009.
MORGEN Curt von, A travers le Cameroun du Sud au Nord (deux volumes), 2009.
FOTSO DJEMO Jean-Baptiste, Le regard de l’autre. Médecin e traditionnelle africaine , 2009.
ADLER Alfred, La mort est le masque du roi, 2008.
BARRY Boubacar, La Sénégambie du XVe au XIXe siècles, 2003.
GREVOZ Daniel, Sahara, 1830-1881, 2003.
RUSCIO Alain, Dien Bien Phu, la fin d’une illusion , 2003.
BOUQUET Christian, Tchad, genèse d’un conflit , 2002.
LIAUZU Claude, Aux origines des tiers-mondismes. Colonisés et anticolonialistes en France (1919-1939), 2002.
SENEKE-MODY Cissoko, Contribution à l’histoire politique du Khasso dans le Haut-Sénégal, des origines à 1854, 2002.
UM NYOBE Ruben, Écrits sous maquis, 2002.
UM NYOBE Ruben, Le problème national kamerunais , 2002.
WONDJI Christophe, La côte ouest-africaine. Du Sénégal à la Côte d’Ivoire , 2002.
BATHILY Abdoulaye, Les Portes de l’or. Le royaume de Galam de l’èr e musulmane au temps des négriers, 2001.
BERNARD-DUQUENET Nicole, Le Sénégal et le Front populaire, 2001.
CAHSAI Berhane, E. CAHSAI-WILLIAMSON, Erythrée : un peuple e n marche (XIXe-XXe siècles), 2001.
DEWITTE Philippe, Les mouvements nègres en France, 1919-1939, 2001.
MICHEL François, La campagne du Dahome y, 2001.
NGANSOP Guy Jérémie, Tchad, vingt ans de crise, 2001.
Jean Chatain
Augusta Epanya
Albert Moutoudou
KAMERUN, L’INDÉPENDANCE PIÉGÉE
De la lutte de libération à la lutte contre le néocolonialisme
Préface d’Odile Tobner
L’Harmattan
Jean Chatain est l’auteur de :
- Clés pour le Japon , Editions sociales, 1974 (en collaboration avec Francis Sauvage).
- Petites et moyennes entreprises : l’heure du choix , Editions sociales, 1975 (en collaboration avec Roger Gaudon).
- Administrations portes ouvertes : la bureaucratie en question , La documentation française, 1984.
- Drancy, le chemin de la vie , Messidor, 1986 (en collaboration avecMaurice Nilès).
- Les affaires de M. Le Pen , Messidor, 1987.
- Pitchipoï via Drancy. Le camp (1941 – 1944) , Messidor, 1991.
- Paysage après le génocide. Une justice est-elle possible au Rwanda ? Le temps des cerises, 2007.
Albert Moutoudou est l’auteur de :
- Le retard des intellectuels africains, L’exemple du Cameroun , L’Harmattan, 2009.
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55523-5
EAN : 9782296555235
PRÉFACE
L’objet de ce livre, Kamerun, l’indépendance piégée. De la lutte de libération à la lutte contre le néocolonialisme est de faire l’histoire de l’UPC (Union des Populations du Cameroun). C’est un travail indispensable pour comprendre l’histoire du Cameroun dans la seconde moitié du XXe siècle. Ce parti politique fondé en 1948 est très vite dominé par la figure exceptionnelle et le charisme de Ruben Um Nyobé, qui lui donne une orientation radicale et révolutionnaire. Pourchassé et interdit par l’administration coloniale, le parti de l’UPC est acculé à la lutte armée. UmNyobé est assassiné le 13 septembre 1958 dans le maquis du pays Bassa où il s’était retranché. Il fut certainement trahi par quelques uns des siens et livré aux troupes coloniales françaises.
L’indépendance du Cameroun, le 1 er janvier 1960, amène au pouvoir Ahmadou Ahidjo, qui continue après l’indépendance, avec l’aide d’un corps expéditionnaire français, la lutte pour l’éradication de l’UPC. Les chefs du mouvement sont pourchassés aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Cameroun. Ainsi Félix Moumié, qui a succédé à Um Nyobé à la tête du parti, meurt le 3 novembre 1960 à Genève, empoisonné par l’espion français William Bechtel. L’économiste Osende Afana est trahi, capturé et décapité le 15 mars 1966 à Ndélélé, alors qu’il tentait de créer un maquis dans le Sud Cameroun. La guerre dure jusqu’en 1970. La lutte armée voit sa fin avec l’arrestation, suivie d’un procès inique et de l’exécution de Ernest Ouandié le 15 janvier 1971 à Bafoussam, dans l’Ouest du Cameroun.
Après les années héroïques la répression continue de s’abattre lourdement sur les militants upécistes qui résistent à l’intérieur du Cameroun. Distributions de tracts, grèves sont brutalement réprimées. Pendant toutes les années 70. Les suspects sont arrêtés et déportés sans jugement dans de terribles camps, comme celui de Tcholliré dans le Nord du Cameroun, où ils disparaissent. La mémoire de ces anonymes reste à faire, tout comme le compte des disparus civils des années de guerre. La tâche est loin d’être finie.
A partir de 1982, sous Biya qui a succédé à Ahidjo, l’UPC, toujours interdite à l’intérieur du Cameroun, tente de s’organiser à l’extérieur. Dès 1974 a été créé le MANIDEM (Manifeste National pour l’Instauration de la Démocratie) pour former les nouvelles générations de militants. Le tournant des années 1990, après la chute du mur de Berlin qui sonne le glas de l’influence soviétique, avec l’instauration du multipartisme et le développement de la presse indépendante voit rentrer au Cameroun les upécistes en exil. Le début des années 90 voit se développer les révoltes étudiantes et populaires des "villes mortes", dont la répression fait des centaines de victimes. Le pouvoir de Biya entretient la confusion en donnant à certaines factions de l’UPC des postes gouvernementaux. La désespérance générale de la population n’est pas propice à l’activisme et la profusion des mouvements politiques d’opposition atomise les luttes et les revendications. Des révoltes sporadiques, tel le mouvement qui embrase les grandes villes du Cameroun dans les derniers jours de février 2008, dont la brutale répression fait plus de 150 victimes, restent sans lendemain.
Ce tableau de l’histoire et des idées de l’UPC, le rappel des figures qui l’ont animée au fil des années, est un jalon dans la réappropriation de l’histoire nationale du Cameroun. Les nombreux documents des archives de l’UPC qui l’illustrent rappellent la lutte et le dévouement des générations de combattants et de militants qui ont essayé de perpétuer l’image du crabe comme symbole de la revendication d’indépendance du Cameroun, toujours à venir.
Odile Tobner
PREMIERE PARTIE - 1955-70 : UNE GUERRE SANS NOM
Jean Chatain
• Chapitre
I Par la force des armes
• Chapitre II
1945, Quand c’est fini, ça recommence
• Chapitre III
Les leçons françaises d’Indochine et d’Algérie
• Chapitre IV
1955-60 : La guerre coloniale
• Chapitre V
1961-70 : L’intervention néocoloniale
Chapitre I - PAR LA FORCE DES ARMES
L’Afrique coloniale, telle qu’elle avait été constituée fin XIX e début XX e siècles, est historiquement le fruit d’expéditions militaires mettant en compétition les puissances européennes. Compétition particulièrement f