L Afrique subsaharienne à l aube du IIIe millénaire
244 pages
Français

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L'Afrique subsaharienne à l'aube du IIIe millénaire , livre ebook

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Description

Cet ouvrage met en lumière les conditions dans lesquelles le partage de l'Afrique subsaharienne a été fait, la création des Etats coloniaux, ainsi que la décolonisation. Il met aussi en évidence les orientations et les choix politiques et sociaux souvent controversés des dirigeants des pays de la région qui ont eu pour conséquence l'instauration de la politique d'ajustements structurels et ses multiples plans.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2014
Nombre de lectures 5
EAN13 9782336359731
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Gustave René Biem





L’Afrique subsaharienne

à l’aube du III e millénaire


Histoire et analyses
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-70984-0
AVANT-PROPOS
Au moment où nous écrivons ces quelques lignes, les Etats qui constituent les pays de l’Afrique subsaharienne connaissent de nombreuses difficultés liées au retard accusé notamment sur les plans politique, économique et social. Elle est exclue et s’exclut du village planétaire au niveau des échanges économiques et intellectuels ; elle se retrouve aujourd’hui encore laissée en rade au niveau technologique et industriel parce qu’elle n’a pas su prendre des décisions, voire faire à temps les choix qui s’imposaient face aux contraintes politiques et économiques qu’elle continue à subir.
En ce début de III e millénaire, dans un contexte incertain, à quel avenir peuvent prétendre les peuples de cette Afrique subsaharienne affaiblie, malade, affamée, humiliée, ridiculisée et en proie à des choix controversés ? Bon nombre de dirigeants ont mis à mal la démocratie sous le regard bienveillant et complice des puissances occidentales, faisant le lit de nombreux conflits dont les intérêts sont ailleurs car, faut-il le dire, un pays en guerre est facilement pillé. L’on constate pour le déplorer que, même en l’absence de conflits, la mal-gouvernance finit par annihiler toute velléité de développement d’une Afrique pourtant extrêmement riche.
Qui plus est, beaucoup de pays de cette région sont encore déchirés par des guerres et des luttes intestines, sans que les Africains puissent jouer un rôle déterminant dans le règlement des conflits qui les opposent. Force est de constater que l’Afrique subsaharienne concentre le plus grand nombre de pays qui se sont appauvris au cours des années 90. Par conséquent, elle doit surmonter les grands défis qui l’affaiblissent.
Sur le plan interne, les catastrophes naturelles, les pandémies, la famine et la forte croissance démographique sont le lot quotidien de ces peuples. Plus de trois cent millions d’Africains vivent avec moins d’un dollar par jour, sans oublier la recrudescence des conflits frontaliers, voire internes et la sécheresse qui provoquent des migrations de populations avec des pertes humaines et pour couronner le tout, la destruction des systèmes économiques et sociaux.
Sur le plan externe, pendant que les pays d’Asie, d’Amérique latine, d’Europe centrale, orientale et australe émergent dans les relations économiques internationales, l’Afrique subsaharienne reste toujours marginalisée, alors qu’elle représente un quart des Etats membres de l’Organisation des nations unies (ONU) et 12% de la population mondiale mais paradoxalement, 1% du PIB mondial et de l’investissement international et (2% et 2,3%) des exportations mondiales de 2000 à 2006.
Sur le plan économique, l’Afrique subsaharienne se cherche car, elle s’est trouvée projetée sans le vouloir au sein de l’économie mondiale alors qu’elle n’y était pas préparée. En réalité, ses pays subissent le diktat du FMI 1 et de la Banque mondiale qui, après l’application des Plans d’ajustements structurels, n’a pas amélioré les conditions de vie de ses populations. On a plutôt l’impression que les Plans ont de plus en plus plongé ces peuples dans la misère. Nous pouvons aujourd’hui nous demander, après tout, ce que vont encore nous inventer les éminences grises des bailleurs de fonds de ces deux institutions internationales.
Après les Plans d’ajustements structurels qui ont montré leurs limites, nous sommes passés à des multiples projets, à l’instar de celui des PPTE 2 toujours en vigueur ou du NEPAD 3 dont les résultats concrets tardent à venir.
« Quelles nouvelles perspectives au niveau économique, politique et social pour l’Afrique subsaharienne ? »
Malgré les lueurs d’espoir qu’ont laissées entrevoir les modestes résultats économiques de certains pays, ainsi que les prévisions statistiques de croissance de l’OCDE 4 de cette région qui se situeraient entre 3,5% et 6% pour les années 2011 et 2012, le III ème millénaire sera aussi celui de la prise de conscience des peuples africains.
1 FMI : Fonds monétaire international .
2 PPTE : Pays pauvres très endettés.
3 NEPAD : Nouveau partenariat pour le développement économique.
4 OCDE : Organisation pour la coopération et le développement économique .
INTRODUCTION
Après plusieurs années de colonisation et plus de cinquante ans d’indépendance, on pourrait penser que les dirigeants des Etats de l’Afrique subsaharienne n’ont rien appris, ni compris des exigences politiques, économiques et sociales du développement.

En ce début du XXI ème siècle, l’avenir de l’Afrique subsaharienne reste incertain. Pendant que la plupart des pays s’unissent pour faire bloc face à la concurrence internationale en créant des Organisations économiques régionales à l’instar des Européens avec l’UE 5 , des pays d’Amérique du Nord avec l’ALENA 6 et ceux de l’Asie du Sud-est avec l’ASEAN 7 pour ne citer que celles-là, l’Afrique subsaharienne se terre dans les conflits et fait montre d’une incapacité à se donner une structure de type économique, qui lui permettrait de rivaliser à long terme avec les pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique. Il est vrai que de nombreuses organisations régionales existent en Afrique de l’ouest, centrale et australe, mais elles n’ont jamais pu booster les économies, voire jouer le rôle de fer de lance pour le développement. La question qu’on pourrait se poser serait de savoir : « si l’Afrique subsaharienne réussira à relever les nombreux défis que lui impose la conjoncture internationale, d’autant plus que les moyens financiers lui font cruellement défaut ? »

Le problème est donc de savoir comment dans un contexte difficile, voire incertain, les pays de l’Afrique subsaharienne pourront tirer leur épingle du jeu face à la domination des grandes puissances au niveau économique, politique et social, mais surtout face à sa dépendance, à son incapacité à rivaliser avec les grands, à son inadaptation à la mondialisation et à son aliénation ?

Pourtant, après l’obtention des indépendances des pays de cette région, on comparait les économies et les ressources des pays de l’Afrique subsaharienne à celles des pays de l’Asie du Sud-est. À ce jour, force est de constater que les pays africains demeurent sous l’emprise du pays colonisateur. C’est la raison pour laquelle ils n’ont pas pu élaborer de vrais projets politiques, économiques et sociaux qui se seraient adaptés à leur environnement et auraient permis l’émergence d’une culture et d’une société régie par leurs valeurs propres. Ainsi, il aurait pu naître une sorte d’économie de marché adaptée au système dans lequel ils s’identifieraient et qui permettrait la mise en place d’un projet d’industrialisation. N’ayant pas de projets réels de développement, les pays subsahariens se sont vus devancer par les pays d’Asie du Sud-est, puisque ces derniers ont su utiliser leurs cultures, leurs ressources humaines et naturelles pour relever le niveau de vie de leurs populations, en développant la petite industrie de base pour arriver à la plus complexe. Cette petite industrie leur a permis de développer un tissu économique fiable et compétitif, pendant que les chefs d’Etats de l’Afrique subsaharienne s’activaient à asseoir leur légitimité au pouvoir en faisant disparaître les nationalistes, autrement appelés « opposants » par des assassinats politiques. Il est vrai que, dans bon nombre de ces pays, certains chefs d’Etat ont connu le même sort que celui des « opposants », à la suite de la valse de coups d’Etat militaires vécus en Afrique subsaharienne pendant cette période. A cause de l’instabilité politique des années soixante, très peu de ces pays ont pu se doter d’un tissu économique et industriel embryonnaire, lequel aurait permis de mettre sur pied des industries de transformation des matières premières en produits finis.

Les trente glorieuses années ont très peu profité à ces Etats, parce que les structures économiques et sociales n’ont pu se développer pend

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