L'entente Chamberlain-Hitler

Clément Leibovitz

Description

Il est facile de rejeter sur Hitler la responsabilité de la Seconde Guerre mondiale. Mais comment expliquer l'inertie de la France et de la Belgique après la réoccupation de la rive gauche du Rhin, l'impuissance de la SDN et le capotage des négociations en vue d'une alliance entre l'Ouest et la Russie soviétique ? Cet ouvrage revient sur les erreurs funestes des dirigeants dont Chamberlain fut le chef de file et qui, s'avançant derrière le masque de l'apaisement, ouvrirent la voie au conflit.

Sujets

• Histoire
• Seconde Guerre mondiale

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 décembre 2011
• Nombre de lectures: 9
• EAN13: 9782296474581
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 6 Mo

Extrait

L’ENTENTE CHAMBERLAIN-HITLER

Historiques dirigée par Bruno Péquignot et Denis Rolland

La collection "Historiques" a pour vocation de présenter les recherches les plus récentes en sciences historiques. La collection est ouverte à la diversité des thèmes d'étude et des périodes historiques. Elle comprend deux séries : la première s'intitulant "Travaux" est ouverte aux études respectant une démarche scientifique (l'accent est particulièrement mis sur la recherche universitaire) tandis que la seconde, intitulée "Sources", a pour objectif d'éditer des témoignages de contemporains relatifs à des événements d'ampleur historique ou de publier tout texte dont la diffusion enrichira le corpus documentaire de l'historien.

Série Travaux

Janine OLMI,Longwy 1979, Pour que demeure la vie, 2011. Fabrice MOUTHON,L’homme et la montagne,2011. Fernando MONROY-AVELLA,Le timbre-poste espagnol et la représentation du territoire, 2011. François VALÉRIAN,Un prêtre anglais contre Henri IV, archéologie d’une haine religieuse,2011. Manuel DURAND-BARTHEZ,De Sedan à Sarajevo. 1870-1914 : mésalliances cordiales, 2011. Pascal MEYER,Hippocrate et le sacré, 2011. Sébastien EVRARD,Les campagnes du général Lecourbe, 1794-1799, 2011. Jean-Pierre HIRSCH,Combats pour l’école laïque enAlsace-Moselle entre 1815 et 1939, 2011. Yves CHARPY,Paul-Meunier, Un députéaubois victime de la dictature de Georges Clemenceau, 2011. Jean-Marc CAZILHAC,Jeanne d’Evreux et Blanche de Navarre, 2011 André FOURES,L’école du commissariat de la Marine (Brest 1864- 1939), Regard sur soixante-dix promotions et un millier d’anciensélèves, 2010. Nenad FEJIC,Dubrovnik (Raguse) au Moyen-Age, espace de convergence, espace menacé, 2010. Jean-Paul POIROT,Monnaies, médailles et histoire en Lorraine, 2010.

Clement Leibovitz

L’ENTENTE CHAMBERLAIN-HITLER

Traduit de läanglais par Jean-Paul Lesueur

LHarmattan

© L’HARMATTAN, 2011 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail] ISBN :978-2-296-56606-4 EAN : 9782296566064

L’Entente Chamberlain-Hitler

Ce livre est dédié aux dizaines de millions d’êtres humains qui sont morts à cause de politiques motivées par de sordides intérêts de classe, à cause de men- songes, à cause de complots, à cause de l’entente Chamberlain-Hitler.

Ce livre est aussi dédié à mes trois fils : Boris, David et Yair dont l’attention et l’affection ont encouragé mes efforts et qui, je l’espère, vivront le jour où la vérité de l’entente Chamberlain-Hitler sera inscrite au programme des écoles et universités.

Enfin, ce livre est dédié à, dernière mais pas la moindre, Elvira, mon épouse, compagne et amie qui, pendant huit ans, m’inspira et m’encouragea dans une entreprise qui la privait du temps qu’autrement j’aurais pu consacrer à notre vie conjugale.

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REMERCIEMENTS

Le Dr Larry Pratt ne prit pas ombrage de l’intrusion d’un profane dans le do- maine de l’histoire. Je doute que j’aurais pu persévérer sans ses encourage- ments.

Mme Sophie Rankin corrigea les fautes de langage du premier brouillon.

Mon frère Abe me soutint de son amitié et passa beaucoup de temps à revoir le dernier brouillon.

Le Dr David Rankin, le Dr Ed Shaffer, le Dr Terry Taerum et Norris Weimer m’aidèrent de leurs conseils et de leurs encouragements.

L’Université de l’Alberta m’accorda des conditions de travail particulières pour me permettre de lancer mon projet.

Je me sens extrêmement redevable envers tous, proches, amis et institution, et je leur exprime ici ma profonde gratitude.

Enfin je souhaite distinguer le Dr Gordon Fearn. Sans son amitié et son soutien, ce travail n’aurait jamais été entrepris. Merci, Gordon

L’Entente Chamberlain-Hitler

Né en Égypte en novembre 1923, Clement Leibovitz fréquenta les écoles françaises d’Alexandrie. Il passa sa licence, sa maîtrise et son doctorat ès sciences au Technion d’Haïfa, en Israël (la thèse de son doctorat ès sciences portait sur la relativité et la cosmologie). À partir de 1969 il vécut au Canada avec sa femme et ses trois enfants. Il est l’auteur d’un roman philosophique publié en décembre 1984 parLone Pine Publishingsous le titreMemoirs of God.

Avant-propos de Tony Benn

Ce livre est un travail d’érudition de premier ordre. Il traite d’un sujet de la plus grande importance mais il est écrit d’une manière facile à lire et à com- prendre, tout en étant méticuleusement documenté. C’est de loin le meilleur livre jamais publié sur les causes et origines de la Seconde Guerre mondiale. Il jette un éclairage entièrement neuf et différent sur ce qui se passait dans les capitales occidentales pendant que Hitler assemblait ses armées pour la guerre qui éclata en 1939 et ce qui ressort montre de façon concluante que les politiques suivies étaient des politiques, non pas d’apaisement, mais de sympa- thie et de soutien actifs envers l’Allemagne. r Le D Leibovitz s’est plongé dans une masse de lettres, journaux intimes et rapports rédigés par les gens les plus directement concernés et il a suivi le fil d’une histoire qui n’est encore ni comprise du grand public, ni prise au sérieux par la majorité des milieux universitaires ou des responsables politiques con- temporains. Nous nous habituons maintenant à la publication de documents secrets pro- venant des archives de l’ancienne Union soviétique et les révélations qui reçoi- vent le plus d’attention sont celles qui sont destinées à jeter un éternel discrédit sur le régime communiste et toutes ses œuvres. Mais des révélations comparables, susceptibles de jeter un éclairage aussi pénétrant sur les activités des ministres et des diplomates britanniques au mo- ment où les nazis et les fascistes arrivaient au pouvoir en Allemagne et en Italie ne sont généralement pas encore disponibles. La version officielle que nous sommes tous censés accepter est celle selon laquelle Neville Chamberlain, bien qu’il ait pu être un peu faible et plutôt lent à comprendre pleinement ce que signifiait la remilitarisation de l’Allemagne, était un brave homme épris de paix qui faisait de son mieux pour éviter la guerre. La vérité est très différente et ce livre la révèle d’une manière totalement convaincante, car il puise à toutes les sources pour prouver de manière con- cluante qu’il y avait dans l’établissement*britannique énormément de sympa- thie pour ce que faisaient Hitler et Mussolini. En effet, le fond de la politique d’apaisement était de convaincre Hitler d’abandonner ses éventuels projets d’attaque sur le front occidental et de lui laisser entendre très clairement – si ce n’est l’assurer ouvertement – qu’il au- rait les mains libres s’il se tournait vers l’est. Vue sous ce jour, la responsabilité de la guerre peut être, pour une grande

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* établissement(en anglais :establishment,):Louise Weiss le définissait comme un « ensemble mal défini d’aristocrates, de banquiers, d’industriels, d’armateurs, voire de poètes, responsables de la grandeur héritée de Victoria ». (N.D.T.)

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L’Entente Chamberlain-Hitler (Avant-propos de Tony Benn)

part, carrément rejetée sur le gouvernement britannique, et les survivants de cette guerre ont le droit de savoir comment elle survint. Les racines de la politique qui fut suivie remontent à beaucoup plus loin que 1932 et même plus loin que 1917, année de la Révolution russe. r Dans un important passage de son livre, le D Leibovitz remonte l’histoire de l’Angleterre jusqu’en 1381, lorsque la révolte des Paysans ébranla la royauté, en passant par la Révolution anglaise de 1649 qui coûta au roi Charles et son trône et sa tête. Depuis ces événements les classes dirigeantes britanniques se sont toujours alarmées au moindre signe de militantisme chez les travailleurs et cette peur refit surface après la Révolution française puis, de façon encore plus marquée, après le renversement du Tsar dans son palais d’hiver de Saint-Pétersbourg. Quels que soient les mérites, ou démérites, des nombreuses années subsé- quentes qui virent le communisme au pouvoir à Moscou, il est clair et indiscu- table que l’existence même de l’URSS encourageait partout les travailleurs à rejeter le carcan du colonialisme et en Grande-Bretagne aussi elle inspira des espoirs qui furent considérés, au sommet, comme profondément menaçants. On peut soutenir – et c’est ce que je fais – que les véritables craintes à Londres provenaient, non pas de la peur des généraux soviétiques mais de celle du peuple britannique qui, subissant la profonde crise du commerce et de l’industrie, aurait pu épouser le socialisme. En ce sens Hitler passait pour faire du très bon travail en détruisant le syndi- calisme, le communisme et le socialisme en Allemagne et en édifiant un obs- tacle militaire à toute avance soviétique, ce qui méritait bien un discret soutien. Sous un tel éclairage il est évident que la guerre froide elle-même ne com- mença pas avec le pont aérien pour Berlin en 1948 mais qu’elle trouve ses ori- gines dans la guerre d’intervention de 1920 lorsqu’une armée fut envoyée pour écraser la révolution. Il devient évident aussi, d’après les documents maintenant disponibles, qu’avant même la fin officielle de la Seconde Guerre mondiale – pendant la- quelle l’URSS, les ÉUA, la Grande-Bretagne et la France étaient alliés – les bombes atomiques furent larguées sur le Japon pour signifier à Moscou que l’Ouest avait acquis une arme d’une puissance irrésistible. Si cette analyse est correcte, et je pense qu’elle l’est, alors presque toute la propagande à laquelle nous, Occidentaux, avons été soumis pendant près de cinquante ans, est mensongère. Cette conclusion serait en effet l’inévitable conséquence d’uneglasnostap- pliquée à nos propres archives politiques, si celles-ci étaient aussi accessibles dans les capitales d’Europe occidentale et d’Amérique qu’elles le sont mainte- nant à Moscou. Il devient aussi douloureusement évident que, dans l’esprit de nombreux personnages-clés de cette histoire, la dernière guerre mondiale se déroula mal-

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L’Entente Chamberlain-Hitler (Avant-propos de Tony Benn)

heureusement avec le mauvais allié contre le mauvais ennemi – argument utilisé par Rudolf Hess en mai 1941 lorsqu’il s’envola pour l’Écosse dans l’espoir de faire passer ce message. Les implications de cet argument sont énormes pour ceux qui vécurent cette période-là mais elles ont aussi un rapport particulier avec la situation qui existe en Europe aujourd’hui après que le communisme a disparu, que l’Allemagne est réunifiée et dominatrice, et que les tentatives pour bâtir une Europe fédérale et hautement centralisée consolideraient cette puissance allemande beaucoup plus efficacement que Hitler eût osé l’espérer. Pourtant cela n’est pas vraiment la fin de l’histoire car il ne s’agit pas d’une coïncidence si la crise du chômage qui sévit actuellement en Europe de l’Ouest et aux États-Unis résulte, du moins en partie, de la fin de la guerre froide au cours de laquelle les programmes d’armement permirent au capitalisme de con- tinuer sur des bases lucratives, le laissant aujourd’hui sans ce support. La crise économique qui en a découlé a recréé la peur et le désespoir qui amenèrent les fascistes et les nazis au pouvoir dans les années 1920 et 1930, et il se peut que le retour d’une Allemagne forte ainsi que le virage à droite surve- nu concomitamment à Londres et à Washington dans les années 1980 aient aus- si contribué à recréer les conditions mêmes dont Chamberlain espérait le déve- loppement. Toutefois les traditions historiques du socialisme à l’intérieur des pays occi- dentaux sont lentement en train de revenir. Ce renforcement des idées socia- listes a peut-être aussi été renforcé par le retour de l’impérialisme à l’ancienne qu’a révélé la guerre du Golfe et qui a aidé les pays non-alignés à comprendre ce qu’est véritablement le « nouvel ordre mondial » – à savoir, la réaffirmation de la domination des riches nations industrielles, parmi lesquelles l’Allemagne et le Japon sont deux des plus puissantes économiquement. r Dans ce livre, le D Leibovitz a, par conséquent, fait plus que mettre à nu les témoignages qui nous aident à comprendre le passé, il a en fait écrit un texte qui nous aide à comprendre le présent et l’avenir. Car désormais l’Allemagne a effectivement les mains libres à l’est, le Japon est le pays le plus influent d’Extrême-Orient, les idées de droite reviennent en force et l’Amérique comme la Grande-Bretagne devront peut-être payer un prix supplémentaire pour les politiques entérinées à Munich et à Berchtesgaden voilà tant d’années. Mais au moins nous avons l’avantage de ce suprême ouvrage d’érudition pour nous aider à veiller à ce que cela ne se reproduise pas.

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Tony Benn 19 septembre 1992

L’Entente Chamberlain-Hitler (Avant-propos de Tony Benn)

Né en 1925, Anthony Neil Wedgwood Benn, dit Tony Benn, fut une éminente personnalité du Parti travailliste dont il était considéré comme figure de proue de l’aile gauche. Élu député pour la première fois en 1950, Tony Benn consacra près d’un demi-siècle à la vie parlementaire et occupa plusieurs postes ministé- riels. Tony Benn fut le premier à user d’un droit pour lequel il avait fait campagne : le droit de renoncer à un titre héréditaire, en l’occurrence le titre de pair qui l’empêchait de siéger à la Chambre des communes mais lui aurait permis de siéger à la Chambre des lords. (N.D.T.)

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