Le mythe national mexicain à travers les manuels scolaires d histoire
107 pages
Français

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Le mythe national mexicain à travers les manuels scolaires d'histoire , livre ebook

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Description

Au Mexique, le gouvernement est responsable depuis 1959, à travers la Comisión Nacional de los Libros de Texto Gratuitos, de la création, de l'impression et de la distribution des manuels scolaires à tous les élèves des écoles publiques du pays.Il est donc intéressant d'étudier le discours des manuels d'histoire. Sont étudiés ici les quatre générations de manuels d'histoire de l'enseignement primaire édités depuis 1959 afin d'identifier quels sont les principes et les valeurs qu'ils transmettent et en tentant de démythifier quelque peu le discours officiel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 septembre 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782336849867
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Manuels scolaires et sociétés
Collection dirigée par Michèle Verdelhan-Bourgade
La collection est dédiée aux études sur les manuels scolaires, champ d’études riche et diversifié, porteur depuis longtemps de recherches réputées comme de débats publics souvent passionnés.
Différents domaines scientifiques contribuent aux travaux sur les manuels : histoire, didactique, sciences du langage, sociologie, anthropologie, religion, genre, biologie…
Toutes les disciplines scolaires sont concernées, car elles comportent toutes des manuels, vecteur d’enseignement le plus répandu : français, histoire et géographie, langues, biologie, sciences physiques, mathématiques, philosophie, économie, arts, agriculture et même éducation physique et sportive ou travaux manuels !
La collection accueille des études sur les manuels de différents pays, en et hors Europe, selon un éventail large d’approches : sociologique, anthropologique, historique, didactique, économique… La publication est contrôlée par un comité scientifique international.
Ouvrages parus
ZADORA, Anna, Entre Europe et Russie, la Biélorussie des manuels scolaires, 2016
MAURER Bruno, VERDELHAN Michèle, DENIMAL Amandine, Migrants et migrations dans les manuels scolaires en Méditerranée , 2016.
GLEYSE Jacques. 2010. Le verbe et la chair. Un siècle de bréviaires de la République . Une archéologie du corps dans les manuels scolaires français de morale et d’hygiène (1880-1974). 270 p.
GROULEZ Michel. 2011. Les Juifs dans les manuels scolaires en France . 266 p.
MORAND Brigitte. 2011. Cinquante ans de guerre froide. Le conflit Est-Ouest raconté par les manuels scolaires français . 294 p.
Titre
Rachel Mihault






Le mythe national mexicain

À travers les manuels scolaires d’histoire
Copyright















© L’Harmattan, 2018
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-84986-7
Toute, toute notre histoire, pèse sur nos esprits, dans son intégrité sanglante, sans que soient jamais tout à fait du passé aucun de ses faits ou de ses hommes. »
Carlos Fuentes, La plus limpide région
Petit rappel sur l’histoire de l’éducation nationale au Mexique
L’enseignement primaire est laïque, gratuit et obligatoire au Mexique, comme défini dans l’article III de la Constitution de 1917. Il est divisé en six niveaux, désignés par des chiffres allant de un à six : le premier niveau est appelé « primer grado », le dernier « sexto grado ».
L’année 1821 fut celle de l’indépendance du Mexique. L’éducation publique naquit quelques années plus tard : les lois des 21 et 23 octobre 1833, établies par Valentín Gómez Farías 1 , marquèrent son commencement, avec la déclaration de la liberté de l’enseignement, la création de la Dirección General de Instrucción Pública , et la définition des compétences de l’Etat en matière éducative. Ainsi, on détruisait le monopole qu’avaient exercé les institutions ecclésiastiques sur l’éducation durant des siècles.
Pendant le dix-neuvième siècle, le nombre et la qualité des écoles augmentèrent. Des lois importantes furent votées, qui déterminèrent la division de l’enseignement en élémentaire et supérieur, la gratuité et la laïcité de toutes les écoles publiques d’enseignement primaire, et le caractère obligatoire de cet enseignement primaire.
Au début du vingtième siècle, à l’époque du Porfiriat 2 et sous le ministère de Justo Sierra, fut défini le concept d’éducation intégrale : le rôle de l’école est d’éduquer l’enfant et pas seulement de l’instruire. L’éducation doit contribuer au développement harmonieux de l’enfant, du point de vue physique, intellectuel et moral. Fut ainsi introduite l’étude de l’histoire de la Patrie, de la géographie du Mexique et du civisme. Les enseignants devraient désormais développer chez leurs élèves l’amour de la patrie, la fidélité à ses institutions et le désir de participer au progrès de la Nation.
Cependant, l’éducation restait le privilège des classes supérieures et moyennes.
Pendant la Révolution de 1910-1917, le peuple voulut transformer les structures économiques, politiques et sociales, afin d’obtenir de meilleures conditions de vie. L’éducation devait devenir un instrument de lutte contre la stagnation économique, politique, culturelle et sociale. Commença alors à se dessiner une éducation populaire : suppression de la Secretaría de Instrucción Pública et réforme de l’article III de la Constitution, où il est établi que l’Etat a tout pouvoir dans la réglementation de l’école publique et privée et que l’école devra être laïque et gratuite.
Mais l’événement essentiel du début du vingtième siècle fut, en 1921, la création de la Secretaría de Educación Pública (SEP). A sa tête, José Vasconcelos. Il mit en place trois actions fondamentales : développement des Beaux-Arts, création d’écoles et de bibliothèques. Son projet éducatif comprenait éducation indigène, éducation rurale et enseignement technique. Il considérait essentiel que tous les élèves aient des livres de lecture à leur disposition, et son but fut que toutes les écoles soient dotées d’une bibliothèque. La SEP fit éditer des millions de livres de lecture et d’histoire et géographie.
Par ailleurs, il fonda une institution qui eut beaucoup de succès dans les années qui suivirent : l a Misión Cultural , il envoya dans les zones isolées du pays des instituteurs qui enseignèrent la lecture, l’écriture, les mathématiques, l’histoire, les arts et les métiers. Ils devaient développer chez les élèves la conscience nationale, et leur apprendre les bases de l’hygiène et de la médecine.
De 1925 à 1930, Moisés Saenz remplaça José Vasconcelos à la tête de la SEP. Il développa les écoles rurales et les écoles normales. Son successeur fut Narciso Bassols, qui impulsa l’enseignement secondaire et technique.
De 1934 à 1940, sous la présidence de Lázaro Cárdenas, l’article III de la Constitution fut modifié et déclarait que l’éducation devait être socialiste, afin d’offrir un enseignement plus en accord avec les principes de la Révolution. Tout le système éducatif fut réformé, de nouveaux programmes furent créés et de nouveaux manuels édités : les livres de lecture « Serie SEP » pour les écoles primaires urbaines, « Serie Simiente » pour les écoles rurales.
De 1940 à 1958, le système éducatif s’est peu développé, à l’exception de l’enseignement primaire en milieu urbain et l’enseignement technique et professionnel. Ce fut une époque de croissance économique, grâce au développement du secteur industriel. Ainsi, le rôle des enseignants était de développer l’enseignement pratique et utile à la patrie, ainsi que le sens moral et le sens du travail. Les particuliers (à l’exception des institutions religieuses) furent autorisés à ouvrir et à diriger des écoles. A l’éducation socialiste, succédait le concept d’« unité nationale ».
En 1942, fut votée une nouvelle loi ( Ley Orgánica de Educación Pública ), où l’on affirmait que l’Etat devait offrir une sensibilisation à l’amour de la patrie, des traditions nationales et de la fraternité humaine. L’hommage au drapeau devait être rendu chaque jour dans les écoles. En 1943, l’hymne national édité par la SEP en 1942 fut déclaré officiel, afin d’encourager le sentiment national.
En ce qui concerne les manuels, il en existait un grand nombre. Leurs auteurs devaient suivre les programmes définis par la SEP et adopter un ton civique et patriotique. Cependant, de nombreux enfants n’avaient pas accès aux manuels, car ils coûtaient très cher.
Sous la présidence de Adolfo López Mateos (1958-1964), Jaime Torres Bodet était ministre de l’Éducation. Les deux problèmes qui se présentaient étaient qu’un grand nombre d’enfants en âge scolaire n’avaient pas accès à l’enseignement et que la qualité de celui-ci était insuffisante dans tout le pays. Ainsi fut é

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