Le périple d’un défricheur d’idées

Michel Yves

Description

En 1983, sans formation à l'édition ni parrainage, et presque sans argent, je décide de créer les éditions Le Souffle d'Or... Déjà 20 ans ! Je saisis cette occasion pour faire le point et vous raconter cette aventure jalonnée de défis nombreux ! L'indépendance a un coût. Je reviens aux racines de mon inspiration et à la concrétisation de mon idéal la mise en œuvre au sein de notre société d'une autre conception de la santé, de l'éducation, d'un certain art de vivre, un engagement au service de l'humain et de la planète. Comment ? Entre passion et rigueur, ténacité, intuition et recherche de cohérence, pédagogie, travail en réseau, etc., je vous livre les clés qui m'ont aidé. Le Souffle d'Or, plus qu'une somme de "produits", procède d'une démarche globale et s'inscrit dans le registre des réalisations qui préfigurent une autre manière de vivre, des projets constructifs et réussis pour une autre société. Je veux ce livre comme un pied de nez à la résignation et à la culture dominante qui tente de tout chosifier. Un témoignage qui vous appelle à suivre vous aussi votre inspiration profonde et à vivre votre créativité !

Sujets

• Inspiration
• Histoire

Informations

• Publié par: Le Souffle d'or
• Date de parution: 24 mai 2003
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782840582335
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Couverture
Le périple d’un défricheur d’idées
20 ans d’édition indépendante
Yves Michel

5, allée du Torrent – 05000 Gap – France Tél. [phone] www.souffledor.fr
Ouverture
Écrire un livre, moi, éditeur ?
Moi la sage-femme patiente qui prend soin de mes auteurs ? Moi qui m’identifie plus à l’humus qui nourrit, et qui soutiens, en arrière-plan, qui pousse d’autres sur la scène ? Quelle étrange idée !
Et pourquoi m’exposer ainsi ? J’ai acquis une certaine expérience, mes repères, et même un peu de reconnaissance sociale, après tout : je pourrais m’en contenter.
Alors ?
Je le fais pourtant. D’abord par plaisir de partager , comme un clin d’œil à toutes celles et ceux qui m’écrivent, qui agissent de leur côté en synergie. À tous ceux qui se croient isolés avec une certaine sensibilité. À celles et ceux qui frisent le découragement, pour les soutenir. Nous pouvons tricoter un lien social alternatif, car nous sommes nombreux à porter cette sensibilité que je développe au long de ce livre.
Ensuite, ma position d’éditeur, au carrefour des auteurs, de divers acteurs de la société et des lecteurs, est un poste d’observation privilégié. Ceci, au bout de 20 ans d’expérience, me donne une vision qui me semble utile à partager.
Je me vis comme une cellule de méristème 1 de la société : je fouine, je fouille, je me faufile entre les grains de terre, à la recherche de l’eau, de minéraux, ou du soleil que je pressens au-delà de la dure croûte de la terre.
À celles et ceux qui m’ont soutenu, m’ont fait confiance, je dis par ce livre : « Oui, regardez ce qui a été accompli ! Je suis heureux de vous offrir ce cadeau en retour. Et ce n’est pas fini ! »
À celles et ceux que ça étonne : suivez votre étonnement, vous pourrez découvrir des trésors ! J’espère vous inspirer, vous faire mieux connaître, mieux apprécier, un souffle qui est en vous et partout et dont la qualité est d’or. Et vous inviter à lui donner diverses formes. Et à le partager, comme en une fête… À l’évocation de ce projet, un frisson de vie me parcourt : je le sens au fond de moi.
Il y a comme une idée de rendez-vous…
Je voudrais donner à ce livre la forme d’un pied de nez à la bêtise et à la barbarie, à tous ceux qui professent que « ce n’est pas possible », du haut de leur ignorance ou de leur prétendue expertise, à ceux qui cassent, qui humilient. Ici, c’est mon enfant blessé, ou mon insurgé, qui parlent, et je les aime bien. En effet, mon propos est de témoigner que chacun de nous a un pouvoir de transformation de sa réalité quotidienne, et que nous ne sommes pas seuls à aspirer à d’autres valeurs.

Je prends la parole pour témoigner d’une autre vision de la vie que celle que les dominants de ce monde voudraient nous inculquer : nous ne sommes pas obligés de nous soumettre, nous résigner, accepter leur propagande fataliste et chosifiante. Celle-ci n’est qu’un vaste mensonge qui nous fait miroiter une illusoire sécurité. Mais ça ne marche que si nous marchons dans ce marché de dupes.
Comme le chante Bob Dylan :
You the masters of war,
You who hide behind walls,
You who hide behind desks,
I just want you to know I can see through your masks ! 2

Chère lectrice ou lecteur, s’il vous plaît, ne vous laissez pas rebuter par mon apparence. You may say I’m a dreamer, but I’m not the only one , John Lennon ( Vous pouvez me traiter de rêveur, mais je ne suis pas le seul ). Souriez-en plutôt, car je suis comme vous, avec mes limites. Si vous vous arrêtez dès cet instant à tel trait de ma personnalité, n’allez-vous pas manquer quelque chose ? Il doit bien y avoir autre chose sous ma naïveté, pour m’avoir conduit jusqu’ici. Sachez que je ne m’adresse pas qu’à votre mental, mais aussi à d’autres parties, qui fonctionnent différemment, et en particulier à votre cœur, siège de l’intelligence dans certaines cultures. Ça vous fait quoi d’envisager que l’intelligence réside dans le cœur ?

J’écris en l’honneur de la Vie, tout simplement, qui m’a voulu étincelle et qui attend de moi que je porte son incandescence en des endroits précis. Boomerang cosmique.
J’accepte de me mettre en jeu.
I practiced every night,
now I’m ready ! Leonard Cohen
( J’ai pratiqué toutes les nuits, maintenant je suis prêt ! ).

J’ai grand plaisir à entamer ce chantier. Ma plume glisse sur le papier à toute allure. Le vent qui a soufflé fort tout l’après-midi s’est apaisé : il gonfle mes voiles intérieures. La pluie est venue aussi apporter sa bénédiction, et les lambeaux de nuages enveloppent les flancs de la montagne de toute leur tendresse. Le soir tombe, doucement, salué par les merles, et les rossignols.
Un instant où tout est bien.

1 . Le méristème est le bout des racines et des plantules des végétaux, qui ouvre un chemin pour se développer et nourrir la plante.
2 . Vous les maîtres de la guerre, vous qui vous planquez derrière des murailles, vous qui vous planquez derrière des bureaux, sachez seulement que je vous devine derrière vos masques !
Ma démarche
Note pour la lecture
Chère lectrice, cher lecteur, ce livre est structuré en trois parties :
L’ action , l’histoire, les faits ayant marqué le Souffle d’Or.
Prédominance des faits.
La vision qui le guide, ses finalités.
Prédominance conceptuelle.
La communication , le rapport au monde.
Prédominance du ressenti.
Vous pouvez commencer par la partie de votre choix, sachant que ces trois parties s’interpénètrent grandement. Sautillez comme un oiseau, picorez de ci, de là, à votre gré. Il n’y sera pas question que d’édition, mais plutôt d’une aventure humaine.
Amusez-vous à découvrir la trame sous-jacente, l’image globale qui a été tissée au cours de cette ouverture. Il se peut bien que vous fassiez des liens, en lisant entre les lignes, que je n’ai pas faits moi-même ! Dans ce cas, merci de m’en faire profiter ! Et mon tempérament espiègle m’aura certainement poussé à semer quelque poudre magique dans certaines pages. Attention : vous pourrez soudain vous retrouver vous aussi dans l’aventure ! Disons que ça dépendra de vous.
Is everybody in ? The ceremony is about to begin ! Jim Morrisson.
( Est-ce que tout le monde est prêt ? La cérémonie va commencer ! )
Première partie
Tranches de vie ACTIONS HISTOIRES
« C’est l’histoire d’un mec,
Heu, on lui dit que c’est pas possible,
et lui, il y croit pas ! »
Soyez audacieux et non pusillanimes ;
soyez larges et non mesquins,
et jusqu’à ma dernière heure et la vôtre,
réalisez vraiment ce qu’il y a en vous
de plus essentiel !
Khalil Gibran
Une histoire pas possible
Prends ton envol !
1982. Je roule en direction de Carpentras, le soleil va se coucher. Il joue avec des bandes nuageuses et les allume l’une après l’autre, dans un flamboiement somptueux. Je stoppe et, avec ma compagne, nous allons savourer ce spectacle dans un champ. Je suis encore sous le choc : je viens d’être renvoyé de façon abrupte et fallacieuse après 7 ans de services dévoués.
Je travaillais dans une association s’occupant d’agriculture biologique et de santé au naturel, et une révolte de palais a renversé l’ancienne équipe. La pilule est amère pour moi, qui étais prêt à continuer avec les nouveaux dirigeants, mais non…
Et je suis là, devant ce soleil rougeoyant, et je partage mon ressenti avec ma compagne. L’atmosphère est très paisible, en contraste avec ce ciel… En moi aussi, une sorte de paix pointe sous le tumulte : et si c’était la Vie qui me donnait ce coup de pied aux fesses ? Le poste que j’occupais me plaisait bien : milieu associatif que j’aime bien, des finalités en accord avec les miennes, des tâches variées (de chauffeur poids-lourd à boulanger enseignant, en passant par l’organisation de congrès, imprimeur, etc.). Mais peut-être qu’une intelligence profonde en moi, mon âme ou je ne sais quoi, aspire à la prochaine étape, et elle voit bien que je n’ai pas assez d’anticipation ou d’ambition personnelle pour voler de mes propres ailes… Alors peut-être a-t-elle organisé ce licenciement, et me chuchote-telle : « Allez, Yves, vas-y, ne t’attarde pas sur le passé, remercie pour ce que tu y as glané, et étends tes ailes, prends ton envol ! » Une coulée d’endorphines et d’adrénaline me parcourt, mêlant la crainte et l’excitation ! Waouh ! C’est l’excitation qui l’emporte : j’ai confiance en mes acquis et en ma débrouillardise. Mais vers où ?
Un bâton de pèlerin
Je goûte avec délectation un sentiment très très rare dans ma vie : être devant un avenir ouvert, sans engagement en cours. Cette liberté me fait exulter ! J’entreprends une « quête de vision &#