Les Bretons et la Commune de Paris 1870 - 1871
450 pages
Français

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Les Bretons et la Commune de Paris 1870 - 1871 , livre ebook

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Description

1871 ! La Commune ! Au fil de la révolte surgirent des célébrités qui publièrent des écrits. Les plus humbles ont laissé aussi des traces, des lettres, avec au jour le jour leurs actions, leurs peurs, leurs espoirs. Nombre de ces hommes et de ces femmes étaient issus de Bretagne. Une Bretagne qui donna beaucoup en ces temps de malheur. Voici le récit de ces longs mois de siège.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 111
EAN13 9782296496781
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Bretons et la Commune de Paris
1870 – 1871
Charles des Cognets
Les Bretons et la Commune de Paris
1870 – 1871
Récit historique








L’Harmattan
Déjà publié :
De la toile aux chemins de fer – l’extension nationale d’une entreprise bretonne au XIXe siècle . (Presses Universitaires de Rennes – 2007).











© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-99116-3
EAN : 9782296991163
À celles et ceux qui, Bretons d’origine, de naissance ou de cœur, se battirent contre l’envahisseur en engageant sans compter leurs propres vies, puis qui, la Commune venue, soutinrent l’un ou l’autre camp en luttant généreusement pour leurs convictions et leurs idéaux.
Remerciements
À Madame Pierre Guillaume, pour m’avoir permis de consulter les cahiers de dépêches d’Émile de Kératry, et m’avoir éclairé sur certains faits concernant cet ascendant de feu son époux, le commandant Pierre Guillaume, l’inoubliable « Crabe tambour ».
À Mademoiselle Pascale Mahé de la Villeglé, pour m’avoir confié des informations sur son arrière-grand-oncle, Alexandre Mahé de la Villeglé.
Au regretté Bernard Le Nail, l’éditeur des « Portes du Large », pour m’avoir encouragé à faire raconter l’Histoire au jour le jour par ces hommes et ces femmes venus de Bretagne, et qui furent plongés plus ou moins volontairement, plus ou moins contre leur gré, dans la triste fournaise de ces jours de sang. Et aussi, pour avoir, à travers cette immense culture qui était la sienne et qu’il partageait si facilement et si généreusement, attiré mon attention sur certains personnages, parfois secondaires, mais toujours représentatifs, que sans lui je n’aurais pas mis en valeur.
À Monsieur Maxime Jourdan, de l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, pour m’avoir apporté sa vision, profonde et passionnée, de ce que fut la Commune, et m’avoir orienté vers des documents précis, identifiés et analysés par lui au fil de ses propres recherches, nombreuses et minutieuses, m’évitant ainsi des tâtonnements et des pertes de temps.
Avec, parmi ces documents, bien évidemment « Mes cahiers rouges » de Maxime Vuillaume qui, grâce à lui, ont enfin bénéficié d’une édition intégrale inédite.
À Monsieur José Bourboulon, pour avoir attiré mon attention sur le rôle de son arrière-grand-père, Georges Bourboulon, né à Morlaix et Breton par sa mère.
Aux titulaires des droits des archives privées d’Albert de Mun, d’Alexandre de Plœuc, de Louis Rossel, de la filiale française du Groupe Allianz France, pour leur agrément à l’accès aux différents fonds déposés sous leur autorité aux Archives nationales à Paris ou à Roubaix, fonds souvent riches de témoignages concrets sur cette période exceptionnelle de l’histoire de la France. Et à tous ceux et celles à qui j’ai pris du temps dans une recherche, souvent vaine, d’archives privées inédites.
Et, enfin, à tous ceux et celles qui dans les centres d’archives de toute nature, et dans toutes les bibliothèques, savent se rendre disponibles pour aider le mieux possible ce type de recherches.
« Et le ciel aussi était mort »
« Il y avait surtout là un branle, une force du feu si terrible, que le colossal monument en était comme soulevé, tremblant et grondant sur ses fondations, ne gardant que la carcasse de ses murs épais, sous cette violence d’éruption qui projetait au ciel le zinc de ses toitures. Ensuite, c’était, à côté, la caserne d’Orsay dont tout un pan brûlait, en une colonne haute et blanche, pareille à une tour de lumière. Et c’était enfin, derrière, d’autres incendies encore… »
En quelques phrases où explosent les adjectifs les plus illustratifs et les plus expressifs de la langue française, la dimension et la force destructrice de l’incendie volontaire qui ravage la capitale en ce mardi 23 mai 1871 sont superbement brossées par Émile Zola dans son dernier ouvrage de la série des Rougon-Macquart, « La Débâcle » . Et si la description de ce monument qui brûle de bout en bout, enflammé par le pétrole répandu par les émeutiers, est celle du Palais des Tuileries, ce pourrait tout aussi bien être repris, le lendemain, pour l’Hôtel de Ville subissant le même sort ravageur et illumi-nant à son tour le ciel de Paris de ces mêmes flammes que Jean Macquart et son ami Maurice Levasseur, voient monter si haut, si haut qu’elles éteignent les étoiles et que le ciel en meurt. Car ce jour-là, il ne va rien rester non plus de cet édifice emblématique du pouvoir parisien, de ce lieu chargé d’histoire qui vit, en octobre 1789, descendre de carrosse Louis XVI et sa famille, enlevés de Versailles par la population parisienne affamée, et que les insurgés de 1830 défendirent courageusement face aux troupes de Charles X. Cette grande salle où Lamartine fit in extremis applaudir le drapeau tricolore contre le drapeau rouge en février 1848, et ce balcon qui quelques mois plus tôt vient de servir de tribune pour proclamer un gouvernement de Défense nationale sur les décombres militaires et politiques du Second Empire, ne vont plus exister. Toitures et planchers vont brûler et s’effondrer, œuvres d’art et livres précieux définitivement disparaître, dossiers et archives uniques partir en fumée. a Et quant aux murs eux-mêmes, trop durement mordus par la chaleur intense du brasier, ils ne résisteront pas et devront être abattus jusqu’à leurs plus profondes fondations.
De cet épisode tragique, de cet incendie de l’Hôtel-de-Ville de Paris, de ces flammes immenses qui détruisirent irrémédiablement tant de souvenirs individuels et collectifs, parisiens et nationaux, anciens et plus récents, un homme porte le poids douloureux d’une responsabilité sinon assurée à tout le moins forte et quasiment certaine : Jean-Louis Pendy, ouvrier menuisier, natif de Brest-la-Rouge. 1
Ce petit Brestois, râblé, trapu, toujours proprement vêtu, ne fut pas le seul venu de Bretagne à Paris qui fut impliqué dans cette phase d’histoire de France, cette phase confuse et sanglante qui suivit la lourde défaite de janvier 1871 face au Reich nouvellement proclamé sous les ors de la Galerie des Glaces du Château de Versailles dans une cérémonie grandiose, militairement organisée, où généraux et princes venus de toute l’Allemagne avaient solennellement fait allégeance à Guillaume I er de Prusse, le Victorieux.
Plusieurs acteurs ou observateurs de cette aventure plongeaient leurs racines au plus profond du sol d’Armorique. Si on y ajoute quelques autres, amoureusement et définitivement séduits par la beauté des paysages et le mystère des âmes celtes, ils furent nombreux hommes et femmes de Bretagne à contribuer courageusement à la guerre franco-prussienne et au premier siège de la capitale. Puis, il y en eut qui furent communards, communeux, ou fédérés, et qui participèrent de près ou de loin à tout ce qui se fit de révolutionnaire au long des rues de la capitale. D’autres furent alors versaillais et leurs actions ne furent pas moins cruelles, au contraire. Certains surent rester neutres. Quelques-uns et quelques-unes atteignirent la célébrité, louangés par les uns, honnis par les autres. À travers eux, à travers leurs souvenirs et leurs dires, c’est toute la France humiliée par la défaite militaire, puis éclatée par la guerre civile, qu’il est possible de voir revivre.
Les plus médiatiques s’appelèrent Charles Beslay, Armand Herpin-Lacroix, Nathalie Le Mel, Constant Le Moussu, Émile de Kératry, Adolphe Le Flô, Jean-Louis Pindy, Alexandre de Plœuc, Jules Simon, Auguste Trève, Jules Trochu, auxquels il est possible de joindre Louis Rossel qui bien que d’origine cévenole était né à Saint-Brieuc et y avait passé une partie de son enfance. 2
D’autres, beaucoup d’autres, restèrent dans l’ombre ou la pénombre.
Mais célèbres ou discrets, puissants ou humbles, tous se battirent pour leurs idées et leurs idéaux, certains pour l’aventure, et quelques-uns pour la gloire, négligeant tous l’argent et le pouvoir absolu. Ils doivent en être respectés.
Et donc, dans ces pages dédiées à leur mémoire, voici ce qui fut le vécu personnel de plusieurs d’entre eux pendant ces longs mois de tragédie, commencés dans la folie orgueilleuse de la trop fameuse dépêche d’Ems et terminés dans le terrible bain de sang menant à la fusillade ultime et vengeresse du Père-Lachaise, étrange et douloureux prélude à la renaissance définitive d’une République que l’Empire avait pensé pouvoir effacer et que certain

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