Ombres et lumières de l Algérie française
204 pages
Français

Ombres et lumières de l'Algérie française , livre ebook

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204 pages
Français

Description

Cet ouvrage, volontairement hybride, entrecroise les réflexions de l'historien et la mémoire du Pied-Noir qui évoque sa "nostAlgérie", afin que le lecteur puisse mieux comprendre ce que cinq ou six générations d'Européens étaient allés faire sur la terre d'Afrique et pourquoi ils ont dû en partir.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 47
EAN13 9782296489998
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

OMBRES ET LUMIÈRESDEL’ALGÉRIEFRANÇAISE
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.f ISBN : 978-2-296-96972-8 EAN : 9782296969728
Jean-Jacques TURAgrégé d’histoire-géographie, géopolitologue, conférencier à l’Institut Municipal d’Angers
OMBRES ETLUMIÈRESDE LALGÉRIE FRANÇAISE
DU MÊME AUTEUR
Aux éditions L’Harmattan, Paris *Les nouveaux défis démographiques. 7 milliards d’hommes… déjà !Pour, Collection « comprendre », 2011. Aux éditions JJMiTUR, 49240 Avrillé *L’Algérie avant 1962 : les peuples, les hommes, les enjeux géopolitiques, 2011.*La Russie des origines à nos jours. Aléas et vicissitudes d’une grande puissance, 2011. *Deux visages de l’hindouisme : Bali et le Rajasthan,2009. *Au pays du phénix et du dragon. Géopolitique de la Chine des origines à nos jours, 2007, rééd. 2009. *Objectif Maison-Blanche 2008. Révélations sur une élection pas comme les autres,2008. e *Pour une vraie VI République : positions et propositions, 2006, rééd. 2007. *De Yalta à Budapest : les relations internationales de 1945 à 1956,2006. *Les origines de l’humanité à la lumière des sciences et des religions,2006. *Ma nostAlgérie.fr. Souvenirs de mes jeunes années à Fort-de-l’Eau,2003, rééd. 2005. *L’Affaire Zola-Dreyfus vue d’Angers. Le vortex et la trombe,2002. e *siècleCent jours pour l’an 2000. Cent événements qui ont marqué le XX , 2000. e *Les Grands de ce mondesiècle, Petite encyclopédie des personnages-clefs du second XX (1945-1995), 1996. *Les élections présidentielles en France et aux États-Unis, 1988. *La paix en plus, 1986. Aux éditions Ellipses, Paris *Six milliards d’hommes. La « bombe P » est-elle désamorcée ?, 1999. *Géographie humaine et économique de la France,1994. Aux éditions Belin, Paris *Les relations internationales depuis 1945,DicObac, 1996. Aux Presses Universitaires de France, Paris *Le mondialisme,collection « Que sais-je ? » n°1687, 1977.*Les émirats du Golfe arabe : Koweït, Bahreïn, Qatar, Émirats Arabes Unis,collection « Que sais-je ? » n°1639, 1976.
Introduction
Un demi-siècle déjà !
L’Algérie célèbre, en 2012, le cinquantenaire de son indépendance. 1 Les Pieds-Noirs auront alors le cœur serré en pensant à l’une des consé-quences les plus dramatiques de cet événement : leur rapatriement en France métropolitaine. J’étais l’un d’entre eux. Comme près d’un million de mes compatriotes – au sens étymologique du terme -, j'ai dû quitter ma terre na-tale, où certains de mes ancêtres étaient venus s'installer cent trente ans plus tôt. Certes, à l’époque, je n’ai pas ressenti, sur le moment, mon départ comme un exil. Car j’ai pu prendre l’avion deux ou trois jours avant que soit organisé (si l’on peut dire !) l’exode massif des Européens d’Algérie. Je pensais naïvement que j’allais revenir chez moi quelques semaines plus tard, après avoir passé le bac à Montpellier…
ƒCrépuscule sur la Sirène Le vieux fort turc se détachait en ombres chinoises dans le crépuscule flamboyant. En contrebas du minuscule cap rocheux, la plage de la Sirène étendait son manteau de sable gris jusqu’à l’ancien débarcadère le long du-quel, jadis, accostaient barques de pêcheurs et petits yachts de plaisan-ciers. Apparemment peu sensibles à la beauté presque irréelle de ce coucher de soleil, trois adolescents dévalaient la pente de la petite presqu’île. C’était à celui qui atteindrait le premier les flots de la Grande Bleue… À la sortie de l’eau, les trois garçons, riant à gorge déployée, s’essuyè-rent et décidèrent de rester encore un peu sur la plage, assis en tailleur, serrés les uns contre les autres. Ils prirent alors conscience du spectacle presque magique auquel Dieu et les hommes les conviaient en ce beau soir de juin. Jasmins et chèvrefeuilles embaumaient. De l’autre côté de la baie, les lu-mières de la grande ville – Alger la Blanche – s’allumaient les unes après les autres, tout comme les étoiles, de plus en plus nombreuses dans le ciel. - « Tu crois que dans vingt-cinq ou trente ans, nos enfants pourront profi-ter du même paysage ? »demanda Marc.
1  Ce terme est apparu tardivement, vers 1955, sous la plume de certains journalistes, pour désigner péjorativement les Européens nés en Algérie et dont les ancêtres avaient fait souche dans ce pays depuis plusieurs générations. On trouvera dans le premier chapitre de ce livre, pp. 37-38, des explications complémentaires sur l'orthographe et le sens de ce terme.
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- « Je pensais ça moi aussi »murmura Jean-Jacques.depuis« Mais quelques jours, j’ai des doutes… »- « Qu’est-ce qui t’est arrivé ? »demanda André. - « Vous connaissez Salah Bouchami, l’Arabe qui est dans ma classe de-puis l’an dernier et qui est plutôt un bon copain ? Eh bien, il m’a fait un coup qui m’a laissé sans voix… »- « Il t’en faut beaucoup pour te déstabiliser, d’habitude. C’était donc si grave ? »- « Je crois, oui… On était assis tous les deux au premier rang en cours de maths. Tout à coup, j’ai remarqué qu’il était en train de sculpter notre table avec la pointe de son compas et un stylo à bille… »- « Ce n’est pas son genre. Il est plutôt studieux et attentif, non ? »- « C’est bien ça qui m’a étonné. A plusieurs reprises, je lui ai donné dis-crètement un coup de coude pour lui signaler qu’il allait se faire punir. Pour toute réponse, il haussait les épaules… jusqu’à ce que sa gravure soit termi-née. Alors c’est lui qui m’a donné, à son tour, un coup de coude, pour que je regarde son œuvre ».- « Et c’était quoi ? »Jean-Jacques déglutit :- « Un petit dessin qui m’a fait froid dans le dos : un bateau sur lequel était hissé le drapeau français, voguant en direction du nord, avec, au-dessous, une inscription sans ambiguïté : « La valise ou le cercueil ? » - « Oh purée ! Tu as dû flipper ? » - « J’ai eu l’impression que le ciel me tombait sur la tête. Quand je pense que mon père n’arrête pas de répéter, depuis le début des événements en 1954 : « Vous verrez, un jour, il faudra qu’on parte d’ici. Ils nous foutront dehors ! » Et tout le monde, ma mère, mon oncle, nos amis lui disent : « Mais non, Jacques… Tu es trop pessimiste… Ils ne vivent pas tout à fait comme nous, mais ils nous aiment bien. Et nous aussi, on ne s’entend pas mal avec eux. Ce sont les politicards de Paris et du Caire qui manigancent pour qu’on leur donne l’indépendance. Mais eux, ils n’en veulent pas ! Ils seraient bien trop malheureux si on les laissait tomber comme ça. Ils ont besoin de nous. Et puis, on est si bien ici. Où irait-on ? » Un long silence s’installa. Les trois adolescents, pleins de joie et d’in-souciance quelques instants plus tôt, semblaient figés. Face à eux, les scin-tillements de la grande ville leur apparaissaient brusquement comme des signaux d’alarme, pire encore, comme des phares de détresse. Ils se levèrent alors, puis, sans dire un mot, reprirent le chemin du village. Je venais de voir mes deux meilleurs copains en Algérie pour la dernière fois. Après quelques semaines de vacances en métropole avec mes parents, j’ai repris le chemin du lycée de Maison-Carrée, en classe terminale. Mais Marc et André ne poursuivaient pas les mêmes études que moi.
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Les événements se sont précipités jusqu’au dramatique printemps 1962 qui nous a obligés, tous, à quitter notre terre natale sans espoir de retour. Le traumatisme de l’exil a été tel que, pendant de longues années, je n’ai pas cherché à revoir ceux avec lesquels j’avais partagé les joies de mon en-fance. C’est vingt ans plus tard seulement que j’ai retrouvé leur trace…
ƒCinquante ans : de la mémoire à l’histoire Cinquante ans ont passé. Je ne suis jamais retourné en Algérie. Il a fallu attendre presque deux générations pour qu'on ose enfin appeler les choses par leur nom : le 10 juin 1999, l'Assemblée nationale française, dont la majorité des députés étaient alors membres de la gauche plurielle (socialistes, communistes et écologistes), a officiellement adopté la dénomi-nation « guerre d'Algérie », mettant fin à l’hypocrisie d’une appella-tion qui ne permettait, jusqu’alors, de parler que d’guerre qui n’ose pas dire« une son nom ».Or les « événements d'Algérie » étaient une véritable guerre, qui avait le double caractère d'un conflit de décolonisation et d'une guerre civile. Car il n'y avait pas, d'un côté, les vaillants nationalistes algériens et, de l'autre, les méchants colons et l'odieuse oppression colonialiste. Ni – si l'on retourne les termes de l'opposition – d'un côté les glorieux colonisateurs, seuls détenteurs des bienfaits de la civilisation, et de l'autre, plusieurs mil-lions de pauvres bougres destinés à rester longtemps encore des citoyens de seconde zone avec moins de droits que de devoirs. Il y avait aussi une opposition, parfois féroce, au sein même de la com-2 munauté arabo-musulmane. Seuls quelques dizaines de milliers de fellaghas avaient pris effectivement les armes pour participer activement à l'accession de l'Algérie à l'indépendance. Car la plupart des indigènes étaient habitués, depuis plus d'un siècle, à vivre sur une terre devenue française et dont ils respectaient les lois. Plusieurs dizaines de milliers d'entre eux avaient risqué leur vie pour défendre la métropole, en combattant lors de la Grande Guerre de 1914-1918 et du second conflit mondial. Et plus de deux cent mille har-3 kis, moghaznis et autres supplétifs de l'armée française – soit 10% de la population masculine adulte arabe ou kabyle –, sont restés fidèles à la France jusqu’à la fin de la guerre d'Algérie, ce qui leur a valu de payer le prix fort
2 Ce mot arabe signifie étymologiquement « coupeurs de route ». Il désignait les partisans algériens soulevés contre l'autorité française pour obtenir l'indépendance de leur pays. Ce mot était souvent contracté en « fellags » ou « fellouzes ». 3 Les harkis étaient des soldats indigènes musulmans engagés dans l’armée française de 1957 à 1962 : ils étaient au nombre de 63 000 en décembre 1961. Les moghaznis, au nombre d’environ 20 000, étaient les supplétifs des quelque 700 Sections administratives spécialisées (SAS) et Sections administratives urbaines. A ces chiffres, il faut ajouter les 85 000 soldats musulmans de l'armée régulière - appelés, engagés, militaires d'active - appelés aussi FSNA (Français de Souche Nord-Africaine).
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4 lorsque l’heure de l'indépendance a sonné : le chiffre le plus plausible os-cille entre 55 000 et 80 000 « disparus », euphémisme pour désigner des gens odieusement massacrés. Certaines estimations ont même avancé le chiffre de cent cinquante mille victimes ! Du côté français également, il y avait des clivages. À côté des pro-indé-pendantistes, minoritaires mais néanmoins nombreux parmi les militants communistes ou certaines personnalités « libérales » comme Jacques Che-vallier ou Mgr Léon-Etienne Duval – respectivement maire et arche-vêque d'Alger –, la majorité des Pieds-Noirs souhaitait, bien évidemment, le main-tien de l'Algérie française. Car la plupart d'entre eux ne faisaient pas« suer le burnous »(selon l'expression consacrée) mais étaient de petites gens, qui désiraient simplement continuer à vivre en paix sur une terre qu’ils avaient, tout comme leurs ancêtres, contribué à mettre en valeur. Pourtant, ainsi que 5 l'écrivait Albert Camus ,« À lire une certaine presse, il semblerait que l'Al-gérie soit peuplée d'un million de colons à cravache et à gros cigare, montés sur Cadillac ». Ce n’est pas faire injure aux Algériens de dire que le nom même d’Algérien’a été forgé qu’en 1838, près d’une décennie après la conquête française : il est apparu officiellement dans une ordonnance du roi Louis-Philippe datée du 31 octobre. Avant cette date, ce territoire aux frontières mouvantes, quelle que soit son appellation – « Numidie », « Ifriqiya », « Ré-gence d’Alger »– n’était qu’une expression géographique, tout comme l’ont été, pendant de longs siècles, l’Allemagne ou l’Italie avant de réaliser leur unité politique. En outre, l’Algérie française était un territoire dépendant unique en son genre, ni colonie d'exploitation, ni colonie de peuplement. La domination française, à partir de 1830, n'a fait que succéder à trois siècles d'occupation turque, elle-même précédée par des siècles d'instabilité poli-tique consécutive à la conquête arabe, réalisée au détriment des Berbères. Et en remontant ainsi plus de 2 000 ans en arrière, au temps des Romains et des Numides, on s'aperçoit que jamais, avant 1962, l'Algérie n'avait été véritablement indépendante, tout au moins dans ses frontières actuelles. De Gaulle lui-même a proclamé cette évidence le 16 septembre 1959 dans son discours sur l’autodétermination :« Depuis que le monde est monde, il n'y a jamais eu d'unité, ni, à plus forte raison, de souveraineté algérienne. Car-thaginois, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes syriens, Arabes de Cor-doue, Turcs, Français, ont tour à tour pénétré le pays, sans qu'il y ait eu, à aucun moment, sous aucune forme, un État algérien ».Seul l'émir Abd el-Kader aurait peut-être pu, si les circonstances avaient été différentes, fédérer sur le territoire de l'Algérie contemporaine un véri-table État indépendant, plus ou moins étroitement associé à la France. 4 Cf. Maurice Faivre,Les archives inédites de la politique algérienne,L'Harmattan, 2000. 5 DansL'Expressdu 21 octobre 1956, dans un article intitulé « La bonne conscience ». Propos repris dansChroniques algériennes 1939-1958, Gallimard, collection « Folio Essais », 2002.
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Quelques années plus tard, Napoléon III avait imaginé l'utopie d'un « royaume arabe ». Mais les intérêts des uns et les appétits de puissance des autres en ont décidé autrement, profitant de l'arrivée massive d'Européens originaires de France, d’Espagne et d’autres pays d’Europe occidentale.
Après ces quelques remarques préliminaires, je voudrais expliquer briè-vement pourquoi j'ai voulu publier cet ouvrage.« Ne pas rire, ne pas déplo-rer, ne pas détester, mais comprendre »: c’est en me fondant sur cet apho-6 risme de Spinoza que j’ai entrepris ce nouveau livre sur l’Algérie . Mon propos n’est pas d’exposer un panorama exhaustif de l’histoire de ce pays depuis ses origines mais de faire mieux connaître certains de ses épisodes les plus marquants au temps où il a été conquis puis administré par la France. Cet ouvrage ne se veut ni une apologie, ni une caricature Ce n'est pas un véritable livre de souvenirs : car ceux-ci,« au fil des ans, s’enjolivent ou se déforment, pris sous un angle puis un autre, perçus différemment, sous 7 d’autres couleurs, au fur et à mesure des âges de la vie ». Il aurait fallu que je tienne un journal, à l'époque des événements que je relate, pour pouvoir comparer mes analyses à chaud et les sentiments qui m'animent aujourd'hui. En outre, nous n’étions pas alors politisés ni même informés comme le sont la plupart des jeunes aujourd’hui : nous avions la radio mais pas de télévision, et on ne nous incitait pas à lire les journaux. Je vivais personnel-lement dans un cocon, surprotégé par mes parents qui ne cessaient de me mettre en garde contre les dangers qui nous menaçaient : mais n’aurais-je pas fait de même à leur place, vis-à-vis de mes propres enfants ?
De toute façon, je sais pertinemment que je suis un Pied-Noir atypique : j'ai vécu dans une petite ville, Fort-de-l'Eau, qui comptait presque autant d'Européens que d'Arabes, particularité qu'elle ne partageait qu'avec Oran et Alger. En outre, notre localité n'a connu qu’une douzaine d’attentats en huit ans et n'a donc pas subi les exactions et les atrocités qui ont ensanglanté tant de villes, de villages, de douars et de fermes. Et ma propre famille n'a, grâce à Dieu, perdu aucun de ses membres, ni par enlèvement, ni par assassinat. Ce 8 n'est qu'après notre rapatriement que le traumatisme de l'exil a fait son œuvre et que certains – ma mère, en particulier – nous ont quittés trop tôt pour un monde que l'on dit meilleur.
6  J’ai déjà publié un article,Fort-de-l’Eau, mon village(reproduit in extenso dans la revue Pieds-Noirs Magazine):, puis trois livres autoédités  Fort-de-l’Eau de A à Zen 1996,Ma nostAlgérie.fren 2003, réédité en 2005, etL’Algérie avant 1962 : les peuples, les hommes, les enjeux géopolitiquesen 2011. 7  Ainsi s’exprime, avec justesse, la comédienne Anny Duperey dans son émouvant ouvrage Le voile noir,Le Seuil, Paris, 1992. 8 Car il s'est agi moins d'un rapatriement que d'un expatriement, au sens étymologique du terme.
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Le premier chapitre sera consacré à la période 1830-1930, afin de mettre l’accent d’emblée sur les ombres mais aussi les lumières, trop souvent mino-rées de nos jours, de la présence française en Algérie. Le deuxième chapitre permettra un survol de la longue période qui a pré-cédé, en insistant sur les différents peuples qui ont marqué de leur empreinte cette partie centrale de l’Afrique du nord : Phéniciens et Cartha-ginois, Nu-mides et Berbères, Romains, Vandales, Arabes et Turcs. Le troisième chapitre reviendra sur le quart de siècle qui a précédé le dé-clenchement de la guerre d’Algérie afin de montrer les signes avant-coureurs du drame qui se préparait. Les deux derniers chapitres évoqueront les événements majeurs et les principaux personnages qui ont marqué les huit années du conflit, de 1954 à 1962. .
C’est donc un ouvrage hybride qui se présente au lecteur. Ayant exercé, pendant près de quarante ans, le noble métier d’historien, je me crois autorisé à exprimer un certain nombre d'idées avec le recul né-cessaire, mais sans aucunement prétendre à l'objectivité, qui n'est qu'un leurre et, trop souvent, le refuge de ceux qui sont esclaves du « politi-quement correct ». Je partage la conviction de George Orwell, l’auteur du fameux roman d’anticipation1984:« Parler de liberté n’a de sensqu’à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre ». Je dédie ce livre à la mémoire de mes parents
ainsiqu’à celle de mes ancêtrespieds-noirs, afinque mes enfants, mespetits-enfants et tous leurs descendants comprennent mieux ce qui s’est passé lorsque cette terre d’Algérie était française
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