Saint-Just, la liberté ou la mort
221 pages
Français

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Saint-Just, la liberté ou la mort , livre ebook

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Description

Il est dix neuf heures trente. Deux tombereaux montent la rue du Rocher en direction du cimetière des Errancis, près de la barrière de Monceaux. Il est tard, on jette pêle-mêle dans la fosse les corps des suppliciés du jour. Parmi eux, Maximilien Robespierre et Louis-Antoine Saint-Just, né à Decize il y a vingt-six ans. Nous sommes le 10 Thermidor de l’An II. Ce jeune homme que rien ne destinait à participer à l’aventure révolutionnaire était mort sans pouvoir prononcer son dernier discours. Celui qui déclarait à la tribune de l’assemblée que « la confiance n’a plus de prix lorsqu’on la partage avec des hommes corrompus », ou encore « Osez ! ce mot renferme toute la politique de notre révolution », n’aura été député que vingt-deux mois et n’aura pu mettre en pratique la constitution de 1793 dont il fut l’un des maîtres penseurs. Quelles purent être les dernières heures, les ultimes pensées de Saint-Just, homme d’action et penseur d’actes, alors qu’ils se savait condamné ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 36
EAN13 9782812933646
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0033€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Michel Benoit


Saint-Just La liberté ou la mort


suivi de
LE NIVERNAIS-MORVAN
SOUS LA RÉVOLUTION

Préface de Bernard Vinot
Avant-propos de Patrice Joly













En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.

© De Borée , 2017
© Centre France Livres SAS, 2016
45, rue du Clos-Four - 63056 Clermont-Ferrand cedex 2







Remerciement




L’auteur remercie celles et ceux sans qui ce livre ne serait pas. Au risque d’en oublier, sa gratitude va notamment au personnel des archives départementales de la Nièvre, des Archives nationales, des archives communales des villes de Decize et de Luthenay-Uxeloup.
Il remercie également M. Bernard Vinot, agrégé de l’Université et docteur en histoire, ancien président de l’Association des amis de Saint-Just à Blérancourt, pour son écoute, et M. Christian Lescureux, ancien secrétaire des Amis de Robespierre à Arras, pour son amitié.
Merci également à M. Jean-Louis Rollot, anciennement conseiller général de Luzy et chargé de la culture au département qui sut trouver dans la Nièvre ces lieux magnifiques que sont les forges de Guérigny et qui sont devenus par la suite le théâtre des Forges royales de Guérigny.
Merci aussi à Pascal Tedes et aux comédiens du Carambole Théâtre, pour avoir créé et interprété la pièce Le Peuple des ronces , dont je fus le conseiller historique, pièce tirée de la première partie de cet ouvrage.
Une pensée particulière pour M. Frédéric Pignot, ancien maire de Luthenay-Uxeloup, qui me permit d’accéder aux archives trouvées dans sa commune et concernant la famille Chambrun.









« Je n’ai vu que la vérité dans l’univers
et je l’ai dite ! »
Saint-Just


« La véritable horreur n’est pas où on l’attend.
Elle n’est pas forcément chez Saint-Just.
Elle est autour de lui. »
Michel Benoit







Avertissement de l’auteur




Mai 2017

S’il fut des hommes dont la personnalité dut se révéler brutalement à l’occasion de circonstances exceptionnelles, Saint-Just fut de ceux-là. Il n’eut de cesse, durant la courte durée de son mandat électoral, de manifester sa détermination pour imposer la république aux tout-puissants d’Europe qui, appuyés de leurs armées, encerclaient la nation. Cette république, lui et ses amis la protégèrent en créant des lois, des institutions, une Constitution sans précédent, celle de 1793, et en organisant la victoire contre les pays coalisés. À ce titre, Saint-Just n’hésitera pas à combattre lui-même l’envahisseur menaçant les frontières de la France. Il sera le penseur d’actes et l’homme d’action de la Révolution !
Mais qui était-il ce jeune homme que l’on va surnommer l’Archange de la Terreur ? Une météorite, venue de nulle part et qui entra dans l’histoire pour une période de dix-huit mois avant de se brûler les ailes comme un insecte éphémère.
Louis Antoine Saint-Just est né le 25 août 1767 à Decize dans la vieille maison des Robinot, sa famille maternelle, située à quelques mètres de la Loire. Chez Saint-Just, le grain qui forge l’homme est composé de deux variétés : la graine militaire héritée de son père, capitaine de cavalerie du régiment du duc de Berry et la semence de l’homme d’État transmise par son grand-père maternel, conseiller et notaire royal à Decize.
Sa mère a trente-trois ans et son père presque vingt ans de plus lors de la conception de l’enfant. Léonard Robinot, le père de Marie-Anne, s’oppose au mariage de sa fille avec ce militaire axonais, dont la fortune est très inférieure à la sienne. Devant la pression familiale, les parents de Saint-Just devront quitter la Nièvre et rejoindre la Picardie en attendant un jugement qui sera rendu en leur faveur. Le petit Louis Antoine va alors être confié, après son baptême, à son parrain et oncle paternel, le curé de Verneuil, Jean-Antoine Robinot. C’est dans ce petit village, entouré d’arbres centenaires, à deux pas de l’église byzantine, qu’il vivra ses premières années et fera ses premiers pas, chez une vieille nourrice dont il partagera le sein et le lait avec ses frères de circonstance. Plus tard, revenu quelque temps à Decize, il assistera à la construction des halles, érigées pour réduire le fleuve et son bras mort, l’Aron, mais surtout, imaginées pour occuper les autochtones et leur donner un salaire journalier afin d’enrayer la misère et d’éviter la disette. À six ans, la réalité sociale lui sautera aux yeux, à l’image de ses camarades de jeu, qui devront eux travailler pour continuer d’exister. C’est sans doute cette image gardée en mémoire qui forgera sa haine des fastes, du pouvoir de l’argent, des affaires financières appauvrissant le peuple, de la misère et des injustices qui se matérialiseront par les événements qui surgiront au début de l’année 1789. Il rêvera d’établir la justice dans la paix, dans l’amour, et abattre l’opulence qu’il dénoncera comme une infamie. Trop jeune pour être élu à l’Assemblée législative, il lui faudra attendre les élections suivantes qui le verront rejoindre les bancs de l’Assemblée conventionnelle. Une assemblée élue pour abolir la royauté, juger le roi et établir un gouvernement permettant de faire face aux nombreux dangers qui menacent le pays. C’est de cette fille de notaire, élogieux, reconnu et au fait des lois, et de ce meneur d’hommes, capitaine de cavalerie et quelque peu aventurier, que naîtra Louis Antoine Saint-Just, penseur d’actes et homme d’action !
C’est peu avant l’âge de neuf ans qu’il retrouvera sa mère, revenue dans le Nivernais pour y régler quelques affaires familiales. L’enfant, délaissé, découvre qu’il est le frère de deux petites sœurs, bien plus jeunes que lui, et qu’il n’a jamais vues. Revenu dans la région paternelle, à Blérancourt, où son père vient d’acheter une maison, rue de la Chouette, il va falloir composer avec cette nouvelle famille imposée, avec cette mère qui est tout sauf maternelle et avec l’absence de son père, qui décède brutalement un an après. Louis Antoine n’avait pas dix ans.
C’est donc dans l’Aisne, entre Noyon et Coucy-le-Château, à Blérancourt, petit bourg de mille âmes, que Saint-Just va grandir. L’enfance s’en est allée à la mort de son père qu’il vénérera secrètement comme le vieux gendarme et cavalier qu’il fut. L’adolescence lui apportera son lot de bonheur et de déception. Sa rencontre, à l’âge de quinze ans, avec la jeune Thérèse Gellé. L’histoire d’un amour contrarié, à l’image de ses parents, qui se renouvellera avec une union refusée par sa mère et les parents de la jeune fille, dont le père est notaire. C’est compter sans l’amour que se porte les deux jeunes gens, un amour que rien ne pourra entamer, pas même le mariage arrangé de Thérèse avec le jeune Thorin, laquelle bien que mariée, fuguera pour retrouver à Paris son amour de jeunesse devenu son amant, Louis Antoine, élu député à la Convention nationale, l’espace de quelques mois avant sa mort.
Si l’affectif, la confiance, le langage et la créativité sont des éléments essentiels devant constituer le socle acquis à maturation avant l’âge de six ans, l’environnement familial nivernais dut contribuer grandement à façonner l’esprit et les futurs comportements de Louis Antoine Saint-Just.
Alors que nous célébrons cette année le deux cent cinquantième anniversaire de la naissance du jeune tribun, il me semblait opportun d’évoquer ce que fut sa jeunesse et ce qui forgea sa détermination dans le combat qu’il mena pour participer à la création de la Première République.

Saint-Just… à lui seul, ce nom prononcé, au dire des témoins de l’époque, faisait trembler les plus grands, les plus hardis, les plus féroces, les plus

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