Sparte
339 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Sparte , livre ebook

-

339 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

La première synthèse illustrée et en français sur la fascinante cité de Sparte.


"Sparte brille comme un éclair dans des ténèbres immenses". Ainsi Robespierre caractérisa-t-il la cité des Spartiates en 1794. Une telle formule manifestait un grand enthousiasme à l'égard d'une cité dont la législation, prêtée à Lycurgue, était censée pouvoir rendre les hommes égaux. Mais des hommes qui ont vécu il y a plus de deux millénaires peuvent difficilement être assimilés à ceux qui disent s'inspirer d'eux. C'est donc en pratiquant l'examen d'événements anciens que l'on peut, selon le conseil de Plutarque, s'essayer à "obliger la fable, épurée par la raison, à se soumettre à elle et à prendre l'aspect de l'histoire".
Car Sparte doit bien d'abord être considérée comme une cité grecque de Grecs en Grèce. En d'autres termes, la culture des hommes de Sparte dans l'Antiquité était très semblable à celle des autres Grecs, bien que leurs organisations et leurs priorités différaient. Seront ainsi présentés les traits majeurs de l'évolution de la cité, du VIIIe au IVe siècle av. J.-C., non seulement d'un point de vue politique mais aussi artistique ou social. La richesse de la documentation portant sur les usages éducatifs, politiques, religieux et militaires permet ainsi d'examiner le fonctionnement d'une collectivité fascinante et originale, dont l'un des traits originaux consiste dans l'importance qu'elle accorde à la guerre.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mars 2018
Nombre de lectures 5
EAN13 9782262076153
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR
Les Éphores. Études sur l’histoire et sur l’image de Sparte ( VIII e - III e  siècle avant Jésus-Christ) , Paris, Publications de la Sorbonne, 1998.
La Religion des Spartiates. Croyances et cultes dans l’Antiquité , Paris, Les Belles Lettres, collection « Histoire », 2012.
Atlas de la Grèce classique ( V e - IV e  siècle av. J.-C.) : l’âge d’or d’une civilisation fondatrice , Paris, Autrement, 2017.
 
Coordination
Le Monde grec , Rosny, Bréal, 1995, 3 e  édition, Paris, Bréal, 2017.
Le Monde romain , Rosny, Bréal, 1995, 3 e  édition, Paris, Bréal, 2014.
Édition des actes du colloque international « Xénophon et Sparte » organisé à l’École normale supérieure de lettres et sciences humaines (Lyon), les 15, 16 et 17 juillet 2006, Ktèma , 32, 2007, p. 293-456.
© Perrin, un département d’Édi8, 2018
12, avenue d’Italie 75013 Paris Tél. : 01 44 16 09 00 Fax : 01 44 16 09 01
Le médaillon montre deux guerriers en train de se combattre. Clairement, celui de droite plie sous la pression de celui de gauche, à qui il présente son dos, et contre lequel son bouclier ne le prémunit pas puisqu’il est figuré à l’extrémité droite du tondo. Dans la prédelle, deux lions se font face ; le guerrier en position de force est situé au-dessus d’un lion à la queue dressée, tandis que le guerrier qui se replie est disposé au-dessus d’un lion qui a rabattu sa queue sous son corps : l’attitude de chaque animal reflète ou éclaire celle de l’homme qui est le plus proche de lui. Le petit trou central (près d’un genou du guerrier de gauche) a pu être percé à l’occasion d’une libation funéraire. Coupe du Peintre de la Chasse, des environs de 560-550 av. J.-C., Paris, musée du Louvre. © Tony Querrec / RMN-GP
EAN : 978-2-262-07615-3
« Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Sommaire
Titre
Du même auteur
Copyright
Introduction - L’image d’une cité souvent mal connue
I - Aux origines de Sparte : géographie, mythes et migration
II - L’expansion des Spartiates hors de Laconie
III - La mise en ordre intérieure de Sparte au VIIe et au VIe siècle
IV - Une cité des arts puis de l’austérité
V - Le rayonnement politique de Sparte au VIe siècle
VI - Des citoyens nourris par des Hilotes et à l’apparence fallacieusement égalitaire
VII - Un système social fragilisé : des femmes trop puissantes, des hommes trop peu nombreux et une monnaie nouvelle
VIII - Devenir des Spartiates : les pratiques éducatives
IX - Acteurs et rouages de la vie politique à l’époque classique
X - Dieux et cultes de Sparte
XI - Des hommes formés et organisés pour la guerre
XII - Des professionnels de la guerre disposant de moyens humains variés
XIII - Une armée soudée et fortement hiérarchisée
XIV - Du succès contre les Perses à la victoire sur Athènes (480-404)
XV - Du temps de l’hégémonie à celui de l’abaissement (404-330)
Conclusion
Chronologies
Notes
Bibliographie
Index
Table des illustrations in-texte
Table des illustrations hors-texte
Table des cartes, plans et schémas
Illustrations
I ntroduction
L’image d’une cité souvent mal connue

« S parte brille comme un éclair dans des ténèbres immenses. » Ainsi l’Incorruptible, Maximilien de Robespierre, homme des Lumières et membre du Comité de salut public, caractérisa-t-il la cité des Spartiates, le 18 floréal an II (7 mai 1794). Une telle formule manifestait un grand enthousiasme à l’égard d’une cité dont la législation, prêtée à Lycurgue, était censée pouvoir rendre l’homme heureux. Déjà l’article « Sparte ou Lacédémone » de l’ Encyclopédie , dû au chevalier de Jaucourt et sans doute à Diderot lui-même, était-il porteur d’une appréciation semblable, fondée notamment sur une connaissance familière des Vies (de Lycurgue , d’ Agésilas… ) et des Œuvres morales de Plutarque – en particulier les Apophtegmes laconiens 1 .
Ainsi lit-on, dans une traduction moderne de Plutarque, que le législateur légendaire de Sparte, Lycurgue, était

persuadé que ce qu’il y a de plus fort et de plus efficace pour rendre les villes heureuses et les peuples vertueux, c’est ce qui est empreint dans les mœurs et dans les esprits des citoyens : car les principes que l’éducation y a gravés demeurent fermes et inébranlables, comme étant fondés sur la volonté seule, qui est toujours un lien plus fort et plus durable que le joug de la nécessité 2 .
Bonheur collectif et vertu individuelle sont donc intimement liés, parce que chacun doit œuvrer autant qu’il peut pour le bien commun, et puisqu’une telle conception prévaut dans la France révolutionnaire, ses théoriciens cherchent à s’appuyer sur un précédent illustre.
Mais si, durant la Révolution française, Sparte a été vue comme un modèle par les Jacobins (et a pu inspirer, clairement, les Fragments d’institutions républicaines de Saint-Just), les Girondins lui ont préféré Athènes, et la fin de la Terreur en 1794 a suscité un tournant dans l’imaginaire politique français. Ainsi, à la fin du XIX e  siècle, c’est au modèle athénien que les acteurs de la III e  République française ont encore préféré rattacher leur action.
 
Dans l’espace germanique, si Hegel a montré sa préférence pour Athènes, le modèle spartiate a pu, à la fin du XIX e  siècle, inspirer les usages militaristes de la Prusse. Ensuite, dans les années 1930, la façon dont les nationaux-socialistes allemands ont cru pouvoir considérer la Sparte antique comme un modèle, en façonnant des hommes endurcis, a entaché l’image de la cité antique de Sparte d’une façon qui a marqué les esprits : ainsi, en réaction, le Français H.-I. Marrou a-t-il fustigé l’idéal spartiate comme sentant l’esprit subalterne d’un sous-officier de carrière 3  !
Mais des hommes qui ont vécu il y a plus de deux millénaires peuvent difficilement être assimilés à ceux qui en donnent une image schématique en disant s’inspirer d’eux 4 . Aujourd’hui, Sparte est placée dans un espace plus apaisé de la recherche historique, grâce à un ensemble d’études menées par des spécialistes qui réexaminent les textes et tiennent compte des découvertes archéologiques ; cet apaisement est d’ailleurs facilité par le recul général des études classiques depuis les années 1970, ce recul limitant les exaltations d’éventuels lecteurs de Plutarque. Et c’est dans un tel espace que nous pouvons essayer de nous mouvoir désormais.
Car Sparte doit bien d’abord être considérée comme une cité grecque de Grecs en Grèce. En d’autres termes, la culture des hommes de Sparte dans l’Antiquité était très semblable à celle des autres Grecs : à l’époque archaïque (qui, de façon générale, correspond aux VIII e - VI e  siècles av. J.-C.), ils connaissaient les poèmes d’Homère et ceux d’Hésiode, et les Grecs non spartiates pouvaient citer les œuvres de poètes de Sparte comme Terpandre ou Tyrtée. En matière politique, la structure de fonctionnement de Sparte est, à l’époque classique ( V e - IV e  siècle av. J.-C.), analogue à celle d’une cité comme Athènes.
Autrement dit, les Spartiates sont pleinement concernés par la définition de l’hellénisme que le « père de l’histoire », Hérodote, place dans la bouche d’Athéniens parlant en 480, au moment de l’invasion perse, entre la bataille de Salamine et celle de Platées : l’hellénisme ( to Hellènikon , la grécité pourrait-on aussi dire) repose sur &

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents