Système d apartheid et politique de travail en Afrique du Sud
222 pages
Français

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Système d'apartheid et politique de travail en Afrique du Sud , livre ebook

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Description

Ce livre nous ramène au cœur de la situation qu'ont vécue les Noirs, Asiens et Métis d'Afrique du Sud, confinés dans un système qui refusait de reconnaître leurs droits fondamentaux, l'apartheid. Dans cet essai juridique, l'auteur étaye les multiples études et recherches faites sur l'Afrique du Sud et sur ce système, en insistant sur les fondements jurisprudentiels qui ont régenté cet univers. Son ambition est de créer un centre d'intérêt et de référence en matière de droit comparé pour un public de jurisconsultes, de chercheurs et spécialistes du droit civique, mais aussi d'étudiants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2016
Nombre de lectures 17
EAN13 9782140002380
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Sékou Oumar CAMARA











Système d’apartheid et politique de travail en Afrique du Sud

Préface de Djibril Tamsir Niane
Copyright























© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-75474-1
Citation

« Le défenseur que je suis de ceux qui gémissent par milliers devant les gardes porteurs de chicotes, sur les plantations ou dans les coupes de bois, arrachés à leurs foyers, à leurs propriétés, regrette de ne pouvoir trouver les mots justes pour dépeindre comme il convient la souffrance, la grande souffrance de cette multitude qui attend depuis des années, l’abolition de cet esclavage qu’est le travail forcé. »

Félix Houphouët Boigny
le 23 mars 1945 au Palais Bourbon
PRÉFACE
L’ouvrage de Sékou Oumar Camara est une étude approfondie de l’odieux système de l’Apartheid dont le mécanisme et le fonctionnement sont mis à nu. C’est d’abord l’analyse historique des premiers temps de l’installation des colons hollandais en Afrique du Sud ; l’accaparement des terres des Africains ; c’est la superposition de l’impérialisme britannique à la colonisation hollandaise ; la création de l’Union Sud-Africaine comme chasse gardée des blancs, mettant en place une législation et tout un appareil juridique qui limitent les libertés politiques, économiques et culturelles des autochtones ; c’est la mise en place d’une législation du travail simplement infamante qui achève de ségréguer et d’inférioriser les noirs ; c’est enfin la lutte de libération longue difficile qui arrivera à bout de l’ignoble l’apartheid.
Toutes ces questions, plus importantes les unes que les autres sont traitées en deux centaines de pages ; oui il faut savoir le faire et bien. Ainsi, le parcours auquel nous invite Sékou Oumar Camara est une méditation qui va au fond des choses, pour mieux embrasser ce qui est son propos central : la connaissance intime et la mise en lumière du fonctionnement de l’abject système raciste qui a fait la honte de l’humanité tout entière.
La naissance et le développement de la colonisation sont un long tissu de guerres d’annexion et autres spoliations qui commencent dès 1652 avec le débarquement des premiers colons hollandais ; la volonté délibérée d’inférioriser les noirs apparaît dès lors comme le montre Sékou Oumar Camara. Ici, c’est l’intellectuel africain qui analyse les rapports entre Africains, Néerlandais et Britanniques ; les lois iniques élaborées par les nouveaux venus pour asseoir un pouvoir tyrannique et affirmer la supériorité raciale du blanc. C’est aussi le militant qui s’exprime et fustige l’ignoble régime. C’est le politologue qui réfléchit sur les grands problèmes de l’époque contemporaine, et fait une analyse approfondie du système politique et juridique enfanté par le dominateur pour perpétuer son pouvoir.
Le contexte politique mis en lumière par Sékou Oumar Camara, souligne un point important qui montre la séparation des races : la Bantoustanisation traduit la volonté de parquer les noirs à part ; la volonté d’un prétendu développement séparé est affirmée ; mais l’épineux problème de la main d’œuvre dont ont besoin l’industrie et les entreprises des Blancs ne permet pas d’aller jusqu’au bout de cette logique. Le dominateur a besoin d’ouvriers et de manœuvres ; ainsi le Bantoustan est finalement une réserve de main d’œuvre qui vient s’embaucher dans les entreprises des Blancs pour pouvoir vivre. Les lois qui régissent le déplacement et l’embauche des noirs sont le comble de l’ignominie.
L’étude et l’analyse de la législation du travail prônée par les tenants de l’apartheid montrent comment le système a infériorisé l’homme noir à tout point de vue, pour le réduire au rôle d’instrument que manie à sa guise l’homme blanc qui s’est autoproclamé maître absolu.
La lutte engagée contre la domination et l’apartheid a été longue et difficile, quand on sait que le principal Parti de libération est né en 1912. Il est à souligner que la victoire de Nelson Mandela qui jette à bas l’apartheid, et crée la Nation arc-en-ciel, relève du miracle. Certes, l’humanité peut pousser un ouf de soulagement. Cependant, Sékou Oumar Camara invite à la vigilance, car bien des bastions restent encore à abattre ; bien des batailles sont à livrer sur le chemin de la liberté pleine et entière.

Pr. Djibril Tamsir Niane
I. INTRODUCTION
Depuis des temps immémoriaux jusqu’à nos jours, l’homme, cet Homo Sapiens, ne cesse d’être victime et astreint à des systèmes de travail qui l’avilissent tels l’esclavage, le servage, le travail forcé, la traite domestique, le sous-emploi et tant d’autres formes contemporaines d’oppression et d’exploitation.
Sous l’ancien Empire Romain, les peuplades vaincues étaient ramenées de force à Rome pour faire d’eux des esclaves, des forçats devant servir de main d’œuvre servile dans l’industrie archaïque. A cette époque d’anthropo-technique, la philosophie antique donnait une certaine légitimité à l’esclavage ; l’esclave lui, trouvant son salut dans sa soumission totale au seigneur maître tout puissant détenant sur lui un droit souverain de vie ou de mort.
En quoi l’Apartheid, phénomène contemporain, diffère-t-il des pratiques de la période de l’anthropotechnique ? Les fondements des deux systèmes étant semblables, l’antériorité de l’un ne confirme-t-il pas les règles de l’autre ? Les méthodes peuvent différer certes, mais ce qui rend le second fléautique, c’est que d’une part, l’antiquité correspond à une époque de l’histoire de l’humanité où on ne pouvait parler de droit de l’homme ou de conscience universelle alors que la communauté internationale n’existait encore pas.
Aussi, les relations entre groupes sociaux à cette époque étaient-elles basées sur la loi du plus fort (Mémo : Fables de la Fontaine : Le Loup et l’Agneau). D’autre part, dans le second cas, contrairement aux Romains qui, après avoir ramené leurs victimes à Rome (les affranchissant parfois, ex : les principaux conseillers politiques et financiers de Néron étaient d’anciens esclaves ayant bénéficié d’un affranchissement), les tenants de l’Apartheid sont venus, eux de l’Europe en terre africaine, coloniser, asservir, exploiter et spolier un peuple sur sa propre terre. Ils le faisaient au mépris des règles élémentaires de l’éthique, des réglementations et lois sociales, des concepts religieux judéo-chrétiens qui prévalaient à l’époque. Au comble de tout cela, ils se donnent l’identité africaine en théorie sans vouloir être des africains au sens propre.
Devant un tel drame assimilé aujourd’hui à un crime international, on ne saurait se désintéresser d’une telle question avec le prétexte qu’elle concernerait un pays au demeurant souverain. On a encore dans les mémoires collectives l’ébranlement mondial et la psychose de la crise énergétique qu’a été l’éviction du CHA d’IRAN par la « Molacratie » dont l’influence s’exerce encore par redondance de nos jours sur les principales places financières. L’Apartheid et ses disciples se dissimulent dans le giron d’un eurocentrisme révolu qui, voulant sauvegarder son emprise et son hégémonie dans cette zone de l’Afrique, voit la réminiscence de sa civilisation menacée. L’occident (U.S.A.-C.E.E.-.) solidairement engagé dans cette même logique évoque sans cesse des obstacles juridiques comme la souveraineté nationale et la non-ingérence étatique pour éluder toute solution internationale équitable.
Il ne faut pas non plus se laisser abuser par le fameux principe ou clause de la « non-ingérence étatique », parfois prétexte subtil, et arme légitime de bon nombre d’Etats qui continuent impunément à se livrer à des actes contraires à la Déclaration universelle des droits de l’homme et à la Déclaration de Philadelphie de 1919.
Malgré la réprobation q

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