Témoins et témoignages
400 pages
Français

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Témoins et témoignages , livre ebook

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Description

Ce travail collectif se propose d'explorer la place et le rôle du témoin et du témoignage dans les domaines de l'éducation, de la recherche historique, de l'historiographie et de la construction d'une mémoire sociale. Désirant mettre un terme à la controverse entre historiens et mémorialistes, cet ouvrage reconsidère leur importance dans le travail scientifique et le récit historique. Les disciplines rassemblées dans ce livre attestent que la figure du témoin et l'usage du témoignage s'imposent dans toutes les couches de la société et de l'espace public.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2016
Nombre de lectures 28
EAN13 9782140002335
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Chemins de la Mémoire
Chemins de la Mémoire

Fondée par Alain Forest, cette collection est consacrée à la publication de travaux de recherche, essentiellement universitaires, dans le domaine de l’histoire en général.

Relancée en 2011, elle se décline désormais par séries (chronologiques, thématiques en fonction d’approches disciplinaires spécifiques). Depuis 2013, cette collection centrée sur l’espace européen s’ouvre à d’autres aires géographiques.

Derniers titres parus :

BABIC (Laurence), L’interprétation et la représentation du Moyen Age sous le Second Empire, 2015.
LAFAGE (Franck), Côme III de Médicis, Grand-duc de Toscane, Un règne dans l’ombre de l’Histoire (1670-1723), 2015.
PRIJAC (Lukian), Le blocus de Djibouti, Chronique d’une guerre décalée (1935-1943), 2015.
CHASSARD (Dominique), Vichy et le Saint-Siège, Quatre ans de relations diplomatiques, juillet 1940-août 1944, 2015.
CHAUX (Marc), Les vice-présidents des États-Unis des origines à nos jours, 2015. EL HAGE (Fadi), Le chevalier de Bellerive, Un pauvre diable au XVIII e siècle, 2015.
PAUQUET (Alain), L’exil français de Don Carlos, Infant d’Espagne (1839-1846), 2015.
SARINDAR-FONTAINE (François), Jeanne d’Arc, une mission inachevée, 2015. LOUIS (Abel A.), Marchands et négociants de couleur à Saint-Pierre de 1777 à 1830 : milieux socioprofessionnels, fortune et mode de vie, Tome 1 et 2, 2014.
PREUX (Bernard), Enfance abandonnée au XVIII e siècle en Franche-Comté, 2014.

Ces dix derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Titre
Sous la direction de Charles Heimberg, Frédéric Rousseau et Yannis Thanassekos









TÉMOINS ET TÉMOIGNAGES

Figures et objets dans l’histoire du XX e siècle

Textes rassemblés et présentés par Arnaud Boulligny
Copyright






















© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-75469-7
Remerciements
La Fondation pour la Mémoire de la Déportation remercie vivement :

Les professeurs Charles Heimberg, Frédéric Rousseau, Yannis Thanassekos et Jacques Aron qui ont été à l’initiative du colloque de 2012 puis de la conception du présent ouvrage,

L’ensemble des universitaires, historiens, enseignants et médecins qui ont enrichi de leurs contributions éminentes cette vaste réflexion sur le témoin et le témoignage,

Le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, le ministère de la défense, le secrétariat d’État à la mémoire et aux anciens combattants qui ont soutenu et parrainé ce projet,

Les anciens déportés qui ont participé aux tables rondes,

La CCAS EdF-GdF, qui a participé au financement de l’opération.
INTRODUCTION Par-delà le siècle de Jean Norton Cru Le témoin fait de la résistance 1
F REDERIC R OUSSEAU
Professeur d’histoire contemporaine à l’université Paul-Valéry – Montpellier III

Vis-à-vis du témoin et du témoignage, nous sommes visiblement à un moment décisif. Et ceci pour au moins deux raisons. La première tient au fait que les rangs des rescapés des camps nazis sont de plus en plus clairsemés et que par conséquent, le lien qui nouait depuis la Libération la génération des témoins directs de l’empire concentrationnaire aux générations suivantes est sur le point de se rompre. Définitivement. La seconde tient au vent mauvais qui enveloppe des pans entiers de nos sociétés repues ; à notre air du temps. Le témoin n’a pas la cote. L’a-t-il jamais eue ? Tout de même, jamais le confusionnisme et le relativisme n’avaient été pratiqués à une telle échelle. Aujourd’hui, la parole du témoin n’est pas seulement mise en doute, elle est diffamée et refoulée comme ayant « mauvais genre » ; des historiens parmi les plus en vue lui refusent le statut de « source » quand ils ne lui préfèrent pas les œuvres de fiction – entendez celles des auteurs consacrés et goncourisés ; de leur côté, nombreux sont les littéraires à nier la singularité de la littérature de témoignage quand ils ne la rejettent pas purement et simplement de leur panthéon des œuvres dignes d’être étudiées et transmises aux élèves. Les fantasmes les plus délirants se donnent également libre cours chez des professionnels de l’archive et de l’écrit : ainsi des historiens ont-ils cru pouvoir dénoncer une « dictature du témoignage » soit disant exercée par des rescapés des tranchées, coupables à leurs yeux d’avoir durablement empêché l’historicisation de la Grande Guerre 2 . Rien de moins ! Ce thème plut à des littéraires qui à leur tour ont affirmé devoir se libérer de « l’emprise des témoins » et inventer un nouveau concept en forme d’oxymore, celui d’« historicité non-factuelle 3 »… Dans le même temps, des faits de résistance au nazisme sont eux-mêmes contestés ou de plus en plus systématiquement minimisés et relativisés 4 ; des figures emblématiques de la lutte contre l’occupant sont mises au pilori médiatique 5 ; l’idée même de Résistance est détournée de son sens et mise au service d’agendas politiques dont la grande ambition vise ouvertement à la disparition des réalisations sociales inspirées par le programme du Conseil National de la Résistance 6 ; au nom de la fausse équivalence entre nazisme et stalinisme, l’antifascisme est lui-même appelé à s’effacer de notre paysage mémoriel et politique 7 . De telles attaques, à la fois de plus en plus nombreuses, décomplexées et convergentes sont plus que préoccupantes ; en effet, elles surviennent en ce moment particulièrement délicat et décisif où nous devons penser – dans l’urgence – la transmission de l’histoire des crimes du XX è siècle et de la lutte contre tous les totalitarismes, en l’absence des acteurs directs. Ces vigies de la vérité et de la justice nous manquent déjà aujourd’hui et nous manquerons plus encore demain. Dans ce contexte où la parole du bourreau vaut davantage que celle de sa victime, où l’exigence de vérité vaut moins que le droit au plaisir d’écrire n’importe quoi, où l’apport de la preuve cesse de fonder la démarche scientifique, la figure du témoin et le témoignage apparaissent plus fragilisés que jamais. En ce sens, ce colloque et ce livre qui en est le prolongement ont bien les accents d’un cri d’alarme. Que celui-ci soit poussé à l’initiative de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) ne peut surprendre ceux qui connaissent et suivent son long combat en faveur de l’approfondissement de nos connaissances sur le phénomène concentrationnaire et de leur transmission à destination du grand public et tout particulièrement des plus jeunes.
Questionner la figure du témoin, interroger les usages, les mésusages et les non-usages du témoignage en Sciences Humaines et Sociales, tels étaient donc les objectifs fixés. C’est dire, en peu de mots, l’ampleur de la tâche assignée aux différents contributeurs. En lui-même, le fait d’avoir rassemblé des spécialistes de différentes disciplines mérite d’être souligné ; non seulement il constitue l’un des grands apports de cette rencontre mais il est une affirmation démontrée que la figure du témoin est partout chez elle : sociologie, histoire, médecine, psychiatrie, psychologie, anthropologie, ethnologie, littérature et linguistique, sciences de l’audio-visuel ont été conviées à dialoguer et elles l’ont fait pour le plus grand profit de chacune d’entre elles. Avec une grande variété d’approches, différents espaces historiques et mémoriels sont aussi abordés : dans le temps long – seul à même de permettre un désenclavement de la séquence « Seconde Guerre mondiale » néanmoins largement traitée – territoires européens, latino-américains et asiatiques ont été visités 8 . Dans l’ensemble, les contributions s’organisent, mieux s’entrelacent, autour des objets suivants : les apports spécifiques du témoignage et de l’histoire ; les relations entre les témoins d’une part, les historiens et les autres chercheurs en Sciences Humaines et Sociales d’autre part ; enfin, les usages

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