Tombouctou et l empire Songhay
244 pages
Français

Tombouctou et l'empire Songhay , livre ebook

-

244 pages
Français

Description

TOMBOUCTOU ET L'EMPIRE SONGHA y @ L'Harmattan ISBN: 2-7384-4384-2 Sékéné Mody CISSOKO TOMBOUCTOU ET L'EMPIRE SONGHA y Épanouissement du Soudan nigérien aux xve-XVle siècles L'Harmattan L 'Harmattan Inc. 55, rue Saint-Jacques5-7, rue de l'École Polytechnique 75005 Paris - FRANCE Montréal (Qc) - CANADA H2Y lK9 A la mémoire de mon père Sékéné qui m'enseigna la sagesse des traditions du terroir, A mes étudiants, à la jeunesse d'Afrique espoir pour le renouveau du vieux Continent. AVANT-PROPOS Ce livre, nous le destinons à ceux qui veulent connaître l'histoire de l'Afrique et non à Cetlx qui prétendent la connaître. En premier lieu, nous le destinons à la jeunesse studieuse, espoir de I Afrique libre, que nous devons former à la source pure de la culture d'une Afrique devenue maîtresse de SQn devenir. La jeunesse aime l'histoire du pays et elle cherche en elle des leçons et des motifs de fierté. Elle est souvent déçue de ce qu'elle trouve en l'histoire africaine: des tableaux sans vie, des films accélérés d'événements, des lacunes sans limites, des questions sans réponses, des récits plus épiques qu'historiques, etc. Ce sont là les épines de la CLIO africaine. Des progrès se font pourtant chaque jour. Des mémoires, des thèses, divers travaux de recherche révèlent par tranches les strates du passé africain et l'enseignement de l'histoire de l'Afrique tend de plus en plus à devenir le centre majeur des programmes des sciences de la société.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1996
Nombre de lectures 620
EAN13 9782296321366
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TOMBOUCTOU
ET
L'EMPIRE SONGHA y@ L'Harmattan
ISBN: 2-7384-4384-2Sékéné Mody CISSOKO
TOMBOUCTOU
ET
L'EMPIRE SONGHA y
Épanouissement du Soudan nigérien
aux xve-XVle siècles
L'Harmattan L 'Harmattan Inc.
55, rue Saint-Jacques5-7, rue de l'École Polytechnique
75005 Paris - FRANCE Montréal (Qc) - CANADA H2Y lK9A la mémoire de mon père Sékéné qui m'enseigna
la sagesse des traditions du terroir,
A mes étudiants, à la jeunesse d'Afrique espoir
pour le renouveau du vieux Continent.AVANT-PROPOS
Ce livre, nous le destinons à ceux qui veulent connaître l'histoire
de l'Afrique et non à Cetlx qui prétendent la connaître. En premier
lieu, nous le destinons à la jeunesse studieuse, espoir de I Afrique
libre, que nous devons former à la source pure de la culture d'une
Afrique devenue maîtresse de SQn devenir. La jeunesse aime
l'histoire du pays et elle cherche en elle des leçons et des motifs de
fierté. Elle est souvent déçue de ce qu'elle trouve en l'histoire
africaine: des tableaux sans vie, des films accélérés d'événements, des
lacunes sans limites, des questions sans réponses, des récits plus
épiques qu'historiques, etc. Ce sont là les épines de la CLIO
africaine. Des progrès se font pourtant chaque jour. Des mémoires,
des thèses, divers travaux de recherche révèlent par tranches les
strates du passé africain et l'enseignement de l'histoire de l'Afrique
tend de plus en plus à devenir le centre majeur des programmes
des sciences de la société.
En second lieu, nous osons espérer atteindre les responsables du
devenir de notre continent. L'action s'appuie sur la connaissance.
L'action, pour le développement intégral d'une communauté, ne
peut aboutir que par une connaissance approfondie de son passé.
La culture n'est pas une création ex-nihilo mais la continuation
d'une tradition. Que de discours officiels basés sur les vagues
généralités de « notre histoire », que d'appels au jugement de cette
histoire, que d'espoirs accumulés en elle alors qu'en réalité,
l'histoire africaine est encore peu connue!
Quant au peuple qui ne lit presque pas, il faut lui restituer ce qui
lui est dû : son histoire. Le plus grand danger qui peut menace.r
l'histoire africaine est l'académisme. Affaire des spécialistes,
généralement non africains, l'histoire telle qu'elle paraît dans les
ouvrages savants - nécessaires certes à son développement - ne
peut tOll-cher le peuple africain qu'elle doit servir en premier lieu;y10 TOMBOUCTOU ET L'EMPIRE SONGHA
elle n'aurait ainsi aucun sens dans le développement de la
conscience collective. Notre étude, sans aucunement faillir à la rigueur
scientifique peut intéresser le grand public dont l'etzgouement pour
l'histoire africaine est une chose certaine.
Depuis plus de dix ans d'indépendance, le monde est intéressé à
connaître l'Afrique authentique et les civilisations africaines. Nos
amis, à travers tous les continents, nous aident à illustrer notre
culture et à apporter plus de lumière à la connaissance de
passé. Leur effort qui doit être encouragé ne suffit plus dans
beaucoup de domaines et plus spécialement en histoire. L'histoire
concerne en effet le destin d'une nation, dans son passé comme
dans son avenir. Ce serait une véritable aberration si les autorités
culturelles du continent africain restent des étrangers, quels que
soient leur bonne foi et leur dévouement. L'Asie a résolu ce
problème et l'Afrique doit le résoudre dans les années à venir.
Notre propos concerne l'histoire de Tombouctou et de l'Empire
songhay aux xve et XVIesiècles. Le sujet n'est pas nouveau et l'on
peut nous reprocher de reprendre ce qui est connu. Cette critique
ne serait pourtant pas fondée.
Parmi les travaux sur l'Empire songhay, nous retenons d'abord
1le Haut-Sénégal-Niger de Delafosse qui vient d'être réédité à cause
de son importance historique. Nous sommes grand admirateur de
Delafosse qui, malgré ses lacunes, apparaît aujourd'hui comme un
des meilleurs historiens de l'Afrique noire qu'il a aimée. Il a
contribué à faire connaître les civilisations africaines à un monde
sceptique qui niait alors l'histoire des peuples noirs. Delafosse a donné
une fresque grandiose des nigériennes qui l'ont
fasciné. Et pourtant, son œuvre, dans ce domaine reste incomplète.
L'étude est fondamentalement centrée sur l'histoire politique,
événementielle,. les hypothèses dérivaient de cette théorie chère à
Delafosse que toutes les initiatives historiques qui ont fécondé le
Soudan étaient étrangères et généralement arabo-berbère. La partie
consacrée à l'Empire songhay et à Tombouctou est, du reste,
sommaire et se limite à deux ou trois chapitres. Delatosse n'épuise pas
le sujet.
Béraud Villars, administrateur des colonies, écrit vers 1942,
l'Empire de Gao, un Etat soudanais aux Xve-XVIe siècles. L'ouvrage
est intéressant, facile à lire et a le mérite de donner une synthèse
plus développée que celle de Delafosse. Cependant l'auteur n'est
pas un historien. Il ne dégage pas la civilisation songhay dans sa
globalité sinon dans ses aspects fondamentaux. Il étudie l'histoire
politique et réserve près du tiers de l'ouvrage à la domination
marocaine postérieure au XVIesiècle. L' œuvre est, somme toute,
très incomplète et superficielle. Elle a certes son utilité mais ne
peut servir d'autorité pour l'Empire songhay.
Jean Rouch, dans ses travaux sur les Songhay et plus
particulièrement dans sa Contribution à l'histoire de l'Empire de Gao, en
1953, apportait une lumière nouvelle. Il tenta de situer la
civilisation songhay dans le contexte culturel, authentique, des croyances
1. Voir bibliographie à la fin de l'ouvrage.y IlTOMBOUCTOU ET L'EMPIRE SONGHA
traditionnelles. Son œuvre pèche sur le plan historique. Elle
n'aborde que l'histoire politique et, tout en mettant en relief le
rôle de la religion traditionnelle, elle néglige en fait l'élément
islamique et n'aborde pas les autres aspects de la civilisation
nigérienne. C'est presque dans la n1.ême catégorie qu'il faut placer
['œuvre de Bonlnois et Boubou Hama, l'Empire de Gao, Histoire,
coutumes et magie des Songhai, publiée en 1954. L'étude historique
est très sommaire; celle des croyances traditionnelles songhay
permet cependant de mieux comprendre l'histoire de l'empire songhay
jusqu'ici trop exclusivement comprise sous l'angle de l'Islam.
L'historien du Niger, le Président Boubou Hama, a essayé de
renouveler l'histoire et la vision même de l'histoire du Soudan
occidental. Dans ses ouvrages dont l'Histoire des Songhay (Présence
Africaine, 1960), il s'appuie sur les traditions songhay, sur une
documentatio1'l arabe inédite et tente d'élargir l'histoire des Songhay en
cherchant leurs origines, leur parenté avec tous les peuples du
Soudan Tchado..nigérien, les migrations des populations. Il
formule des hypothèses hardies et fécondes, s'efforce de ressusciter
l'histoire en donnant vie à ses héros, à son peuple. L'œuvre de
Boubou Hama est une source considérable de documents pour
aborder avec profit l'histoire de l'Empire songhay.
Il y a d'autres travaux comme The ~rimitive city of Tombouctou
d'Horace Miner, plus ethnologique qu historique et dont le titre est
révélateur de l'esprit qui l'anime, l'article de Péfontan sur
l'Histoire de Tombouctou, les ouvrages de Ch. Monteil sur Djenné, de
R. Mauny, de Cheikh Anta Diop et d'autres mentionnés dans notre
bibliographie. Malgré cette production, l'histoire de Tombouctou
et de l'Empire songhay est mal connue. Les ouvrages qui le
concernent n'étudient généralement que l'aspect politique de la question.
[Is n'épuisent nullement le sujet et ont le dangereux mérite de
donner l'illusion d'une connaissance véritable de la civilisation
nigérienne à son apogée.
Notre objectif est de les reprendre et de donner une synthèse
globale de la civilisation nigérienne avant l'invasion étrangère. Il
est, du reste, temps que l'

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