Tunis au XVIè siècle
271 pages
Français

Tunis au XVIè siècle , livre ebook

-

271 pages
Français

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1985
Nombre de lectures 205
EAN13 9782296186248
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TuNIS AU XVIIe SIÈCLECollection
« Histoire et perspectives méditerranéennes»
dirigée par
Ahmet INSEL, Gilbert MEYNIERet Benjamin STORA
Dans le cadre de cette collection, créée en 1985, les éditions L'Harmattan
se proposent de publier un ensemble de travaux concernant le monde
méditerranéen des origines à nos jours.
Ouvrages parus dans la collection:
O. Cengis Akar, L'Occidentalisation de la Turquie, essai critique, préface de A.
Caillé.Rabah Belamri, Proverbes et dictons
algériens.Juliette Bessis, Les Fondateurs, index biographique des cadres syndicalistes de la
Tunisiecoloniale (1929-1956).
Juliette Bessis, La Libye
contemporaine.Caroline Brae de la Perrière, Derrière les héros... les employés de maison en service
chezles Européens à Alger pendant la guerre d'Algérie (1954-1962).
Camus et la politique, actes du colloque international de Nanterre (juin 1985), sous
ladir. de J. Guérin.
Christophe Chiclet, Les communistes grecs dans la
guerre.Catherine Delcroix, Espoirs et réalités de la femme arabe
(Égypte-Algérie).Geneviève Dermenjian, La crise anti-juive oranaise (1895-1905) : L'antisémitisme
dansl'Algérie coloniale.
Fathi Al-Dib, Abdel Nasser et la révolution
algérienne.Jean-Luc Einaudi, Pour l'exemple: l'affaire Iveton, Enquête, préface de P.
Vidal-Naquet.Familles et biens en Grèce et à Chypre, sous la direction de Colette
Piault.MoniqueGadant,Islamet nationalisme en Algéried'après« el Moudjahid », organe
centraldu FLNde 1956 à 1962, préface de B. Stora.
Seyfettin Gürsel, L'Empire ottoman face au
capitalisme.Kamel Kaourche, Les transports urbains dans l'agglomération
d'Alger.Marie-Thérèse Khaïr-Badawi, Le désir amputé, vécu sexuel de femmes
libanaises.Ahmed Khaneboubi, Les premiers sultans mérinides: histoire politique et
sociale(1269-1331).
Ammar Koroghli, Institutions politiques et développement en
Algérie.Ahmed Koulakssis et Gilben Meynier, L'émir Khaled, premier zaïm ? Identité
algérienneet colonialisme français.
Annie Lacroix-Riz, Les protectorats d'Afrique du Nord entre la France et
Washington.Ramdane Redjala, L'opposition en Algérie depuis 1962, t.
1.Daniel Rivet, Lyautey et l'institution du protectorat françaisau Maroc(1912-1925), 3
tomes.Christiane Souriau, Libye: l'économie des
femmes.Benjamin Stora, Messali Hadj, pionnier du nationalisme algérien (1898-1974) (réédition).- Les sources du nationalisme algérien: parcours idéologiques,
originesdes acteurs.
Benjamin Stora, Nationalistes algériens et révolutionnaires français au temps du
Frontpopulaire.
Claude Tapia, Les juifS sépharades en France
(1965-1985).Semi Vaner (sous la dire de), Le conflit gréco-turc, préface de P.
Milza.Gauthier de Villers, L'État démiurge, le cas
algérien.Brahim Zerouki, L'imamat de Tahan: premier État musulman du Maghreb, tome 1.-Collection
Histoire et perspectives méditerranéennes
PAUL SEBAG
TUNIS AU XVIIe SIÈCLE
Une cité barbaresque
au temps de la course
Publié avec le concours du
Centre National des Lettres
Éditions L'Harmattan
5-7, rue de l'École-Polytechnique
75005 Paris@ L'Harmattan, 1989
ISBN: 2-7384-0449-9A VANT-PROPOS
Après les grandes batailles qui mirent aux prises, au cours du XVP~
siècle, les forces navales de l'Espagne très catholique et de l'Empire du Grand
Seigneur, s'implanta, en Méditerranée, une nouvelle forme de la guerre,
marquée par les entreprises de la course barbaresque et de la contre-course
chrétienne, et pour près de trois siècles.
De tous les pays du Maghreb dont ils réussirent à se rendre maîtres,
et qui devinrent les régences d'Alger, de Tripoli et de Tunis, les 'furcs
firent des bases de la guerre de course. S'ils ne purent étendre leur
domination à l'Empire du Maroc, la course s'y développa aussi, sous
l'impulsion des Morisques, qui, chassés d'Espagne au début du XVIIesiècle,
s'efforcèrent de porter des coups à l'Espagne à partir de Salé. Ainsi, d'une
extrémité du Maghreb à l'autre, les corsaires de Barbarie constituèrent une
puissance maritime redoutable.
La course barbaresque ne s'exerça pas seulement à l'encontre de
l'Espagne et des pays qui relevaient de sa souveraineté: Italie du Sud, Sicile,
Sardaigne. Des puissances chrétiennes en paix avec l'Empire ottoman, en
vertu de traités de paix et de commerce appelés « capitulations », telles
que la France, l'Angleterre et la Hollande, eurent, elles aussi, à souffrir
de ses attaques. Car ceux qui présidaient aux destinées des régences d'Alger,
de Tunis et de Tripoli reconnaissaient expressément la suzeraineté du Grand
Seigneur mais ne lui obéissaient guère. Ces puissances furent ainsi
amenées à répondre aux entreprises agressives des Barbaresques par des
démonstrations navales et des expéditions punitives contre les nids de corsaires,
pour contraindre les régences turques à signer des traités de paix et de
commerce, par lesquels elles s'engagèrent à respecter les navires battant
pavillon de la France, de l'Angleterre et de la Hollande. Dès lors, les corsaires
ne furent plus en droit de diriger leurs coups que contre l'Espagne, le
Portugal, les possessions espagnoles de l'Italie méridionale et tous les autres
États avec lesquels les régences n'étaient pas convenues de la paix.
Encore que leur champ d'activité se fût considérablement réduit, les
corsaires barbaresques continuèrent de croiser dans les eaux de la
Méditer5ranée occidentale, attaquant les vaisseaux marchands, s'emparant de leurs
cargaisons et réduisant en esclavage tous les hommes à bord. Il est bien
établi aujourd'hui que les corsaires algériens, tunisiens et tripolitains
n'auraient jamais pu poursuivre leur activité prédatrice sans la complicité
de puissances chrétiennes qui leur fournissaient bois, voilures, cordages,
fusils, canons, poudre et balles, et qui les aidaient à écouler et à
monnayer leurs prises. Mieux encore. Plus d'une puissance s'accommodait fort
bien de cette petite guerre pourvu qu'elle épatgnât les 'navires de ses
ressortissants et portât de rudes coups aux navires de ses concurrents
commerciaux. Il reste que la course barbaresque, après avoir fait preuve d'une
grande audace et d'une réelle efficacité au XVIIesiècle, déclina /fortément
au cours du XVIIIesiècle. Le regain qu'elle connut à la faveur des guerres
de la Révolution et de l'Empire fut de courte durée. Au lendemain du
congrès d'Aix-la-Chapelle, l'action concertée des grandes puissances
européennes n'eut guère de peine à l'arrêter dans les années qui précédèrent
la conquête française de l'Algérie.
De nombreuses études ont été consacrées à la course barbaresque, qui
se sont efforcées, soit de l'embrasser dans toute son extension et toute sa
durée, soit de l'analyser de près, dans le cadre d'un État, à telle ou telle
phase de son développement. Nous nous sommes proposé de dresser un
tableau de la course dans la régence de Tunis, de la fin du XVIeau début
du XVIIIesiècle, c'est-à-dire au moment de sa plus grande force, de ce qu'il
est convenu d'appeler son « âge d'or». Mettant en œuvre toutes les
sources dont l'historien de cette période dispose, nous nous sommes attaché
à étUdier la guerre de course, l'esclavage des chrétiens et le rachat des captifs,
et nous n'avons pu le faire sans replacer la geste des corsaires dans
l'ensemble des activités de la capitale de la régence. Nous avons été ainsi amené
à donner une esquisse de la vie quotidienne à Tunis au XVIIesiècle. Mais
avant d'abordçr l'étude de la ville, des hommes qui la peuplaient et de
leurs travaux, il nous fallait d'abord rappeler à grands traits l'histoire de
la régence, au lendemain de la conquête ottomane - histoire si emmêlée
en essayantque la plupart des historiens s'excusent de ne pas l'écrire -
de donner une idée claire des « révolutions» de Tunis*.
Notre ami, Guy Turbet-Delof, dont les beaux travaux sur l'Afrique barbaresque nous*
ont si souvent inspiré, a bien voulu relire notre manuscrit, la plume à la main, et nous
suggére

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