Un voyage historique avec Che
179 pages
Français

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Un voyage historique avec Che , livre ebook

179 pages
Français

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Description

Au début du triomphe de la Révolution, une délégation dirigée par le commandant Ernesto Che Guevara parcourut les différents pays afro-asiatiques, afin de nouer des relations commerciales, culturelles, techniques et politiques. Plus de quarante ans après le premier voyage du Che comme représentant de la révolution cubaine, l'auteur de ce livre Omar Fernandez Cañizares, capitaine de l'armée rebelle et chef en second de la délégation, nous offre sous forme chronologique, le détail de ce qu'il s'est passé...

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2008
Nombre de lectures 99
EAN13 9782336264585
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un voyage historique avec Che

Omar Fernandez Canizares
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairichamiattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296059412
EAN : 9782296059412
AVANT-PROPOS
Quand je suis sortie de la maison d’Omar Fernandez avec ce livre « Un voyage historique avec le Che », je sautais de joie dans la rue ! Quelle chance ! Je me frottais à l’histoire et la confiance de mes amis cubains qui estimaient que j’étais leur compagnera* me touchait beaucoup.
Certes, depuis 1992, je faisais la promotion de la musique cubaine et j’avais même organisé les deux derniers concerts de Compay Segundo en France, alors qu’il était devenu une figure mythique nationale et internationale puisque Fidel allait jusqu’à payer un médecin pour l’accompagner en permanence ; de plus, du temps où je m’occupais du festival de Jazz de Nice, j’avais offert un stand à l’office de tourisme de La Havane contre un groupe d’animation, un barman et un rouleur de cigare.
Pendant mon premier séjour à Cuba, séjour théoriquement touristique,j’étais entrée dans le « palais du Tourisme » car je pensais qu’en 1992, année où se situe cette anecdote, le tourisme était la seule industrie cubaine rentable !... Je ne connaissais personne et demandais à voir le responsable des relations internationales qui était une femme. Chose extraordinaire, elle arriva presque immédiatement. Je lui parlais de mon idée d’offrir un stand à Cuba sur le site du Festival de jazz de Nice, fréquenté par 50 000 personnes. Elle m’organisa une réunion avec les personnes décisionnaires en huit jours, ce qui aurait été impossible en Europe ! La proposition fut étudiée et acceptée. Demandez à la « Maison de la France » de venir exposer au festival de Newport au lieu du salon du tourisme et vous serez traité de fou à lier !
De là naquit une amitié avec les dirigeants du tourisme, en particulier avec la directrice qui était une femme dont la classe m’impressionnait. Je me demandais toujours comment cette femme, à l’apparence très bourgeoise, très attachée à sa famille, qui me montrait les photos de ses petits enfants, habillée dans un style très classique, avait pu faire la révolution dans la Sierra avec Castro.
Il faut reconnaître cette qualité à Castro, même si la mode est de ne lui en trouver aucune, c’est qu’il n’est pas macho : toutes les femmes qui ont fait la révolution avec lui se sont retrouvées nommées à des postes importants. Certaines sont maintenant en retraite ou décédées, mais à ce moment là, les deux postes les plus importants pour Cuba, le Tourisme et la Musique étaient aux mains des femmes. Cela n’a pas été le cas en Union soviétique, ni même en France pour nos résistantes !
Donc, la première personne que j’avais rencontrée dans les bureaux du tourisme était celle chargée des relations internationales, une femme charmante appelée Marina, qui n’est autre que la femme de l’auteur de ce livre !
Je pense qu’il en ait des pays comme des gens, et que certains vous sont bénéfiques ou non, vous font des cadeaux ou non, vous aident dans les moments difficiles ou non, vous dépouillent ou vous enrichissent, vous sont reconnaissants ou non... Le Brésil par exemple, pour lequel j’ai perdu ma chemise, ne m’a jamais fait de cadeau à part la folie du moment. Le Brésil a une culture de nouveau continent, et Cuba de vieux continent.
De retour en France, excitée par cette histoire, je commence à parler de ce livre autour de moi. Personnellement, mon opinion sur le Che était celle de la plupart des gens : une espèce de martyr qui s’est sacrifié pour la liberté des peuples ou un christ, mort aussi jeune que lui, et dont la religion aurait été la révolution. Comme tout le monde, j’avais de nombreux amis qui portaient son visage sur leur poitrine ou sur leur béret.
J’ai même eu dans mon adolescence un petit copain qui le portait en tatouage sur le bras ce qu’il a souvent regretté car il a du passer de nombreuses frontières avec des chemises à manches longues alors qu’il faisait 40 degrés à l’ombre.
Il vit en Bolivie et je pense qu’il peut maintenant se promener torse nu !
Pour avoir vendu de nombreux bérets dans tous les festivals, je savais que tous les produits dérivés du Che étaient encore porteurs, même auprès des très jeunes qui n’étaient pas nés au moment de la révolution cubaine.
Par contre, je ne savais pas qu’actuellement, à cause de l’amour porté à la révolution cubaine par les intellectuels français de l’époque comme Sartre ou de Beauvoir, il était devenu de bon ton de diaboliser le Che en l’assimilant complètement à Castro et au bloc soviétique dont il s’est pourtant assez vite détaché.
Après un contact avec un très grand groupe d’édition qui m’a expliqué qu’ils ne pouvaient à l’heure actuelle publier un livre qui disait tant de mal des Américains, et un autre qui trouvait que cela cautionnait trop Castro, je compris que l’édition n’étais pas plus libre que d’autres formes d’expression que je connaissais mieux ! L’année dernière, c’était plus facile, parait-il !
Naïvement, je pensais qu’un document historique avait une valeur de témoignage et non de doctrine morale ou politique, surtout quand il s’agit de 1959. Les idées du Che sont-elles encore subversives ? Doit-on condamner tous les ouvrages historiques parce qu’ils relatent des faits sanglants ou parlent d’une pratique politique que nous n’approuvons plus ? Supprimer tout ouvrage sur le nazisme par exemple. Ne se défend-t-on pas mieux de ce qu’on connaît bien ? Et si on ne cachait pas les drogués comme des pestiférés, on se défendrait beaucoup mieux de la toxicomanie !
Les Français aiment cultiver le secret : n’est- ce pas ce que nous avons fait pour l’esclavage, l’Indochine ou l’Algérie ? Le mythe du Che sera difficile à détruire car il est international. Il développe chez beaucoup d’hommes un syndrome curieux proche de la jalousie.
Cette jalousie se situe à plusieurs niveaux : au niveau du vécu d’un idéal que peu d’hommes ont pu atteindre, et au niveau personnel à cause d’une aura, due à sa beauté physique.
A ce propos, j’ai des amis qui m’ont fait de vraies crises de jalousie quand je leur ai dit que, ma foi, j’aurais bien dragué ce Monsieur Ernesto Guevara si j’avais eu la chance de l’avoir à ma table !
« Le Che n’était pas beau, disaient-ils, et avait seulement du charisme ! » Oui mais quel charisme !
D’autres, ayant sacrifié leur idéal de jeunesse à des fins purement matérialistes se faisaient un plaisir de me signaler tous les documents le dénigrant.
Cela prouve l’importance de l’image du Che .Bien entendu, il faut replacer ce voyage dans son contexte historique.
La France se débat en Algérie.
Les Barbudos * viennent de gagner la révolution cubaine. C’est David qui vient de renverser Goliath.
C’est la première fois qu’on les voit hors de chez eux.
Ils croient encore qu’ils vont pouvoir tout changer.
Ils vont rechercher des appuis, des idées, des cultures nouvelles.
Ils sont encore pleins de rêves.
Ils pensent qu’ils vont y arriver, nous on sait maintenant que non ...
Mais à cette époque, qui les aurait détrompés ?. Il en faut pour essayer et y croire, n’est-ce pas ?
Le Che disait en quittant Cuba :
« Je laisse les plus pures de mes espérances de constructeur . »
Ce livre se situe à l’époque de ces espérances.
Tous les participants à ce voyage viennent de gagner la révolution.
Ils ont passé de longs mois très rudes dans la Sierra Maestra à jouer au guerillero * . Ils sont aussi étonnés de ce qu’ils découvrent, qu’ils étonnent eux-mêmes par leur aspect et leur propos.
Ils sont alors tous très jeunes. Le paradoxe est total !
Ils ont vécu des évènements que peu d’hommes vivront dans leur vie.
Ils font partie de l’histoire ...
Et en même temps, ce sont des jeunes hommes naïfs et inexpérimentés dans les choses banales de la vie.
Voilà comment ils abordent ce voyage.
On me dit « encore un livre sur le Che ». Non, ce n’est pas la énième vie du Che.
Ce sont quatre mois de la vie du Che

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