Etes-vous un bon malade?
134 pages
Français

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Etes-vous un bon malade? , livre ebook

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Description

A-t-on le droit de penser que le malade est un être semblable à tout autre ? C'est-à-dire qu'il peut susciter par ses propos et son comportement, bien entendu l'empathie, mais aussi parfois la réserve voire l'irritation de ceux qui vont le soigner. Autrement dit, poser la question iconoclaste : y a-t-il des bons et des mauvais malades aux yeux des soignants ? L'auteur répond avec une certaine jubilation à cette interrogation politiquement incorrecte, sans détours, mais non sans humour et parfois même dérision.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 183
EAN13 9782296687929
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Êtes-vous un bon malade ?
 
Pratique et Ethique médicales
Collection dirigée par Richard Moreau et Roger Teyssou
 
La collection Les Acteurs de La Science, prévue pour recevoir des études sur l'épopée scientifique moderne, se dédouble pour accueillir des ouvrages consacres spécifiquement aux questions fondamentales que la sante pose actuellement. Cette nouvelle série cherche à faire le point objectivement et en dehors des modes sur des connaissances, des hypothèses et des enjeux souvent essentiels pour la vie de l'homme.
Elle reprend certains titres publies auparavant dans Acteurs de La science.
 
Déjà parus
 
Bernard JOUANJEAN, Physiologie du risque face à l'Histoire, 2009.
Eric SOLYOM, Les cahiers d'un chirurgien. Témoin de la faillite du système de sante, 2009.
Lionel CHARBIT, L'information médicale. Informer le patient et le grand public : de l'obligation légale à la pratique, 2009.
Docteur Jean CHABRIER, Seules les femmes savent marcher avec des talons aiguilles. Souvenirs d'un gynécologue accoucheur, 2008.
Philippe RAULT-DOUMAX, L'assurance-maladie au risque de la mondialisation, 2008.
Philippe PIRNAY, L'aléa thérapeutique en chirurgie, 2008.
Angélique SENTILHES-MONKAM, L'hospitalisation a domicile, une autre manière de soigner, 2007.
Vincent DELARAYE et Lucie GUYOT-DELARAYE, Le désir médical, 2007.
Georges DUBOUCHER, Adieu ma belle Médecine. Logique d'une métamorphose, 2007.
Aziz Charles MESBAH, Mémoires d'un pédiatre, 2007.
Bruno GREFFE, Mes gardes de nuit al'h6pital, 2006
Georges TCHOBROUTSKY, Les limites de la médecine, 2006.
Vanina MOLLO, Catherine SAUVAGNAC, La décision médicale collective, 2006.
Jacques FRANCK, La ballade du généraliste, 2006.
Henri LAMENDIN, Petites histoires de l'art dentaire d'hier et d'aujourd'hui, 2006.
 
Dr Gérard Mégret
 
 
Êtes-vous un bon malade ?
 
La salle d'attente sous surveillance
 
 
L'Harmattan
 
 
© L'Harmattan, 2010
5-7, rue de l'Ecole polytechnique ; 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairiehannattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-10417-4
EAN : 9782296104174
 
Le comique exige donc ... quelque chose comme une
anesthésie momentanée du coeur.
Il s'adresse à l'intelligence pure.
 
Le Rire (1899)
Henri Bergson
 
Avant-propos
 
 
Le 4 mars 2002 fut une grande date pour vous et pour nous, soignants. Souvenez-vous : nous dûmes au chevalier encore blanc de l’ingérence humanitaire la proclamation en ce jour, d’une loi. Celle-ci passera à la postérité législative sous le libellé de « relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé » . Plus simplement, la loi sur les « Droits des malades » ou plus concis et mégalomaniaque, la « loi Kouchner ».
Il faudrait être totalement dénué de tout gène commun avec l’homo sapiens sapiens pour y trouver à redire. Ceux qui souffrent dans leur corps ou dans leur esprit ont de facto ''droit'' à notre entière compassion et si possible à notre intervention rapide pour en atténuer les méfaits.
Mais, de même que le monde n’existe pas en noir et blanc et qu’il convient toujours de donner la parole à la défense et à l’accusation, cet unanimisme collectif ne devrait pas nous faire oublier une évidence consubstantielle : à tout droit répond un devoir.
Bien entendu, le député suicidaire se proposant de concocter un projet de loi sur « les devoirs du malade » n’a pas encore vu le jour. Aussi, tant que ce courageux législateur fera défaut, il nous restera le zinc du Café du Commerce, les estrades des cabarets ou les bonnes feuilles d’un périodique pour porter une éventuelle contradiction.
Alors je me suis accoudé au comptoir.
Le terme de « Devoir » qui fait pendant à celui de « Droit » me paraissait dans la forme pompeux et dans le fond tout à fait illusoire pour qui connaît tant soit peu l’homme.
Donc il me fallait trouver, tel un politicien retors (pléonasme, peut-être ? ) une voie de traverse qui me mènerait au même lieu.
Droit et Devoir ? Bien et Mal ? Et pourquoi pas Bon et Mauvais ?
 
- "Nous sommes ravis, nous avons un bon médecin ! " Grand bien leur fasse. Mais moi, médecin lambda : "Ai-je des bons malades ? " ...
Cynique. Provocateur. Amoral…
Tous ces qualificatifs malveillants de la part des bien-pensants qui, pour leur malheur pourraient croiser ce petit manuel, je m’y attends peu ou prou.
Et je dois d’emblée rendre un hommage appuyé à mon éditeur qui, brisant un tabou monolithique et risquant le courroux des éthiquement-corrects, m’a permis de poser la question interdite, mais surtout de tenter d’y répondre : existe-t-il de mauvais malades  ?
Car bien entendu, sous l’apparente et anodine interrogation du titre : « Y-a-t-il un bon malade dans la salle d’attente ?  », se dissimule en fait l’envers de la médaille apitoyante du malheureux souffrant, l’ombre derrière la lumière, la recherche obstinée du mauvais derrière le bon.
Bien que victime de « l’injustice cellulaire » (la maladie), le malade pourrait donc manifester dans son comportement, ses propos et ses réactions à la toute puissante compassion de ses soignants, des signes manifestes de malveillance voire de malfaisance ?
Cela signifierait-il qu’il y aurait-il des bien-portants devenus malades qui étaient de toutes façons préalablement « mauvais » et que bien entendu la maladie n’avait aucune raison de rendre « bons » ? Possible sinon probable. Ou bien, plus néfaste encore et sournois effet collatéral de cette dernière, rendrait-elle alors aigris, envieux, voire colériques ou pis agressifs, des parangons de civilité, de convivialité et d’empathie ? Délicates questions de psychologie clinique auxquelles je ne suis d'ailleurs pas certain d'avoir répondu au terme de cet ouvrage. Sans doute parce là n'est pas son objectif.
Car hélas, en pratique, « bons » ou « mauvais » avant la maladie, ils seront désormais perçus par leurs soignants comme « mauvais ».
Il faut tout d'abord reconnaître que, par définition, les divers soignants vous découvrent seulement lorsque vous êtes malades . Autrement dit, quand bien même seriez-vous auréolés d’une solide réputation d’affabilité et de bonhommie, si ce nouvel état de malade vous transforme en pisse-vinaigre chronique, ceux qui vont devoir soulager vos souffrances ne retiendront alors que vos mots (quand bien même ils n’oublieront pas totalement vos maux) et vos mœurs répréhensibles au regard des bonnes relations humaines. Avec toutes les conséquences que cela implique pour la manière, consciente ou non, dont ils vont vous délivrer leurs soins.
Car malgré une permanente capacité d’écoute et une disponibilité sans faille (sic), il arrive que les soignants se laissent aller à un fugace ressentiment d’inconfort face à certaines déviances relationnelles et comportementales de leurs patients. Là sera ma seule et très modérée critique de cette caste éminemment admirable que constitue le personnel soignant à laquelle il vous tout à fait recommandé de vouer une éternelle reconnaissance.
En d’autres termes, il n’est pas exceptionnel que vous nous irritiez. Et je retiens la virulence de mes mots.
 
Je vais donc vous narrer comment, mes collègues et moi, soignants ( bons et compétents, bien entendu), appréhendons ces ‘’mauvais malades’’. Quels mots, quels gestes de leur part déclenchent en nous, sinon le rejet pur et simple, ce que notre engagement éthique nous interdit, mais de façon voulue ou subconsciente, au moins une réticence à l’écoute et une intransigeance quasi belliqueuse dans l’échange.
À partir de cet instant deux possibilités s’offrent à vous. Soit vous jetez à la poubelle ou aux orties ce petit opuscule en maugréant contre l’ami, l’encart publicitaire, le critique, le libr

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