La biodiversité en quête de santé

Marie Pinasseau, Sébastien Gardon, Christophe Déprés, Amandine Gautier

Description

Les relations entre biodiversité et santé sont aujourd'hui bien établies et formalisées, notamment dans divers plans nationaux et régionaux. Cet ouvrage a été construit à partir de plusieurs dizaines d'entretiens avec des médecins, des biologistes, des vétérinaires, des écologues, des épidémiologues, des responsables d'ONG et des acteurs institutionnels divers qui ont participé de près ou de loin au développement et au renforcement de cette relation. Il propose une lecture du contenu des différents plans Santé-Environnement et retrace la construction du nexus Biodiversité-Santé. Il met en évidence et analyse les enjeux de ces liens, les différentes approches qui ont été développées, voire qui se sont opposées, ainsi que les réserves, les interrogations et les réalisations.

Sujets

• Médecine
• Santé
• Sciences de la vie et de la Terre
• Médecine

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 16 avril 2020
• Nombre de lectures: 8
• EAN13: 9782140147555
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Amandine Gautier, Christophe Déprés, Sébastien Gardon et Marie Pinasseau

LA BIODIVERSITÉ EN QUÊTE DE SANTÉ

De nouvelles justifications pour protéger la nature

Préface de Serge Morand Postfaces de Christel Bosc et Romuald Berrebi

Éthique, droit et développement durable

La biodiversité en quête de santé

De nouvelles justifications pour protéger la nature

Amandine Gautier, Christophe Déprés, Sébastien Gardon et Marie Pinasseau

La biodiversité en quête de santé

De nouvelles justifications pour protéger la nature

Préface de Serge Morand Postfaces de Christel Bosc et Romuald Berrebi

© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

www.harmattan.fr

ISBN : 978-2-343-19400-4 EAN : 9782343194004

Collection« Ethique, droit et développement durable »

Depuis son entrée sur la scène publique dans les années quatre-vingt, le développement durable a donné lieu à bien des controverses. Les mondes intellectuels, politiques et professionnels s’en sont emparés comme autant de moyens d’expression, d’engagement ou de résistance. Fortement médiatisé, au seuil de sa popularité, le terme interroge plus que jamais les choix politiques environnementaux, économiques et sociaux de l’ensemble des acteurs et des individus. Car, au-delà du slogan mécanique qu’il est devenu, le développement durable constitue un nouveau paradigme des régimes de la connaissance : il incarne indéniablement l’expression d’un changement, d’une rupture historique, née d’une prise de conscience de plus en plus marquée de la fragilité d’un monde (oikos) auquel nous appartenons et que nous modifions depuis les premiers temps de l’humanité. Dans le prolongement des journées d’étude organisées dans le cadre des enseignements du Master « Ethique, écologie et développement durable » de la Faculté de Philosophie, et du Master « Droit de l’environnement et de l’urbanisme » de l’Institut de Droit de l’Environnement de Lyon) (Université Jean-Moulin - Lyon 3), la collection « Ethique, droit et développement durable » a pour objectif d’ouvrir à un large public les thématiques interdisciplinaires que relève, comme un défi, le développement durable. En donnant tour à tour la parole aux disciplines des sciences humaines et sociales (philosophie, droit, géographie, sociologie, anthropologie, histoire, économie) et des sciences de la terre, du vivant et de l’ingénieur (écologie, biologie, chimie, physique, hydrologie, etc.), il s’agit de reformuler les enjeux, d’éclairer les décisions à partir d’un état des connaissances et de sonder la complexité des réponses apportées en univers controversé. Chaque volume de cette collection portera sur un sujet spécifique appelant, à travers un large éventail de représentations, d’argumentaires et de points de vue, au discernement et au questionnement éthique, juridique et politique de chacun. Il s’agit non seulement de publier les actes de ces journées d’études, augmentés de contributions extérieures, mais également d’accueillir des réflexions issues d’autres instances ou manifestations.

Claire Harpet, Philippe Billet, Jean-Philippe Pierron

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Dernières parutions

Jean-Philippe Pierron, Cyrille Harpet, Philippe Billet,Justice et injustices environnementales, 2016 Claire Harpet, Philippe Billet, Jean-Philippe Pierron,À l’ombre des Forêts, usages, images et imaginaires de la forêt,2014

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Préface Les données scientifiques synthétisées dans le dernier rapport de l’IPBES (la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) publié en avril 2019 confirment une extinction massive de la diversité biologique de notre planète, en parallèle d’une extinction non moins massive de la diversité culturelle humaine (langues et savoirs écologiques) et de la bio-culture (races animales et végétales locales). Les travaux scientifiques s’accumulent pour démontrer que cet effondrement de la biodiversité est associé à une agriculture et à un système d’élevage de plus en plus industrialisés, ultra consommateurs de ressources et d’espaces, ultra dépendants en biocides divers. Une industrialisation rendue nécessaire du fait de l’accroissement de l’urbanisation et, surtout, rendue possible par la globalisation des marchés agro-alimentaires. Les conséquences sont une succession de crises sanitaires liées à l’émergence ou à la réémergence de maladies infectieuses à potentiel pandémique associées à l’animal d’élevage, ou sauvage, mais aussi une augmentation des résistances aux antibiotiques et autres biocides, ou encore une explosion des maladies non-transmissibles souvent auto-immunes liées à l’occidentalisation des modes de vie et des régimes alimentaires. Le lien entre santé et biodiversité, même si ce dernier mot est assez récent, n’est pas nouveau, au moins pour les scientifiques qui s’intéressent à l’histoire de l’écologie et de la santé environnementale. Thomas Logan, un médecin de la Nouvelle Frontière californienne, écrivait en 1859 : « La connaissance de l'étiologie des maladies peut être mieux atteinte en étudiant les infections dans différentes

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localités en lien avec toutes les conditions et circonstances préjudiciables ou non à la santé des habitants. Une telle investigation philosophique est particulièrement utile pour le suivi des modifications que les maladies peuvent subir du fait de l'agencement des causes particulières à une localité ; et pour élucider les relations des maladies au climat, aux formations géologiques, à la faune, aux végétaux, aux minéraux, à l'eau, et à tout ce qui varie avec la croûte terrestre, … ». Une phrase qui sonne en écho, à 150 ans près, aux déclarations des promoteurs de l’approcheOne Health. Le géographe anarchiste libertaire Elisée Reclus, formé à l’école d’Alexandre de Humboldt, soulignait dans « L’Homme et la Terre » (son ouvrage posthume publié en 1908) : « L’action de l’homme, si puissante pour dessécher les marécages et les lacs, pour niveler les obstacles entre les divers pays, pour modifier la répartition des espèces végétales et animales, est par cela même d’une importance décisive dans les transformations que subit l’aspect extérieur de la planète. Elle peut embellir la Terre, mais elle peut l’enlaidir ; suivant l’état social et les mœurs de chaque peuple, elle contribue tantôt à dégrader la nature, tantôt à la transfigurer ». Ou encore, quelques années après, l’expertise « Science in Africa. A review of scientific research relating to tropical and southern Africa » portée par Worthington en 1938 est encore plus fascinante. Un diagramme systémique y représente le réseau scientifique colonial de gestion de l'environnement, agriculture, foresterie, pêcheries et santé et de l’ensemble des expertises scientifiques (géologie, pédologie, cartographie, zoologie, botanique, médecine, anthropologie) nécessaires à la mise en valeur des colonies. L’approcheOne Healthpas, au fond, des n’aurait-elle racines coloniales ? Pour, enfin, aboutir au colloque de l’Unesco en 1968, dont une des recommandations concernant les recherches en écologie humaine dispose :

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