Les chrétiens dans la médecine arabe
334 pages
Français

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Les chrétiens dans la médecine arabe , livre ebook

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Description

L'auteur s'est intéressé à toutes les communautés chrétiennes qui ont joué un rôle plus ou moins important dans la naissance et le développement de la médecine arabe durant toute la période la plus brillante de la civilisation musulmane, c'est-à-dire entre le IX siècle et le XIIIè siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2006
Nombre de lectures 204
EAN13 9782336271200
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Peuples et cultures de l’Orient
Collection dirigée par Ephrem-Isa Yousif
Il y a au Proche-Orient des peuples, porteurs d’un riche patrimoine culturel, qui ont joué un rôle important dans l’histoire de la civilisation : les Arméniens, les Assyro-Chaldéens, les Coptes, les Géorgiens, les Maronites, les Melchites et les Syriaques occidentaux. Hélas, aujourd’hui, ils sont peu connus en Occident. Les Éditions L’Harmattan ouvrent encore plus largement leurs portes à tous ces peuples, communautés, pour que leur patrimoine soit valorisé.
Déjà parus
Ephrem-Isa YOUSIF, Une chronique mésopotamienne.
Daniel S. LARANGÉ, Poétique de la fable chez Khalil Gibran.
Raymond LE COZ, Les médecins nestoriens au Moyen-Âge.
Les chrétiens dans la médecine arabe

Raymond Le Coz
- Jean Damascène : Ecrits sur l’islam, introduction, traduction et commentaires, Sources Chrétiennes, n° 383, Paris, 1992.
- Histoire de l’Eglise d’Orient, éd. du Cerf, Paris, 1995.
- Les médecins nestoriens au Moyen Age ; les maîtres de Arabes , éd. L’Harmattan, Paris, 2004.
www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296006829
EAN : 9782296006829
Sommaire
Peuples et cultures de l’Orient - Collection dirigée par Ephrem-Isa Yousif Page de titre Page de Copyright Abréviations Introduction Chapitre I - L’héritage byzantin Chapitre II - Les nestoriens, médecins des califes de Bagdad
L’époque sassanide L’Epoque abbasside La famille Bakhtîshû’ La famille Mâsawayh Hunayn ibn Ishâq Autres médecins connus
Chapitre III - Les jacobites et les premières traductions syriaques
La période byzantine La période arabe Autres médecins cités par les historiens arabes de la médecine
Chapitre IV - Les Grecs melkites, héritiers de l’école d’Alexandrie
La période byzantine La période musulmane Les médecins melkites. de Damas sous les Umayyades. Traducteurs et médecins de Bagdad sous les Abbassides Les médecins melkites en Egypte et en Syrie
Chapitre V - Les Coptes d’Egypte et la médecine pharaonique
La période antéislamique La période musulmane
Chapitre VI - Les Mozarabes de Cordoue et les débuts de la médecine dans al-Andalus
Les médecins mozarabes Les débuts de la médecine arabe
Conclusion ANNEXES
1 - Les régimes de santé 2 - Les premiers oculistes en terre d’Islam 3 - L’apparition de l’hôpital 4 - Généalogie de la famille Bakhtîshû’
ANTHOLOGIE
1- Anonyme - Le livre des médicaments 2 - Yûhannâ ibn Mâsawayh 3 - Hunayn ibn Ishâq 4 - Ishâq ibn Hunayn 5 - Sahlan ibn Kaysân 6 - Rahîd al-Dîn Abû Hulayqa 7 - Ibn Butlan 8 - Grégoire Abû l-farâj ibn al-‘Ibrî 9 - Textes coptes anonymes
Bibliographie
Sommé par le calife al-Mutawakkil d’expliquer pourquoi il avait préféré la prison à la confection d’un poison, le médecin nestorien Hunayn ibn Ishâq a justifié son refus en disant :
« Deux choses m’ont retenu de préparer le poison mortel : ma religion et ma profession. La première m’enseigne que nous devons faire le bien même à nos ennemis et, à plus forte raison, à nos amis. Quant à ma profession, elle a été instituée pour le plus grand bénéfice de l’humanité, dans le but exclusif de guérir et de soulager. »
Abréviations
- CEHM (Bulletin du) : Bulletin du Centre d’Etudes d’Histoire de la Médecine, Montastruc-la-Conseillère.
- DOP  : Dumbarton Oaks Papers, Washington.
- EI  : Encyclopédie de l’Islam, Paris.
- ETSE (Papers of) : Papers of the Estonian Theological Society in Exile, Stockholm.
- EU  : Encyclopaedia Universalis, Paris.
- IFAO  : Institut Français d’Archéologie Orientale, Le Caire.
- JA  : Journal Asiatique, Paris.
- PG  : J.-P. Migne, Patrologia Graeca, Paris.
- PL  : J.-P. Migne, Patrologia Latina, Paris.
- PO  : Patrologia Orientalis, Paris.
- REB  : Revue des Etudes Byzantines, Paris.
Introduction
On admire encore de nos jours, et à juste titre, le rayonnement de la civilisation arabo-musulmane au Moyen Age, en particulier le développement et la qualité de sa médecine, inspirée de la doctrine hippocrato-galénique, donc de la médecine grecque antique. Or, les Arabes ont toujours ignoré la langue d’Homère. Ces conquérants, héritiers de la langue parlée par Dieu Lui-même, selon leur tradition, ne pouvaient s’abaisser à apprendre l’idiome des peuples conquis.
Comment, dès lors, les Arabes ont-ils donc pu connaître et assimiler cette science qui leur était étrangère 1 au point d’en faire une des principales réussites de leur civilisation ? Il a fallu des intermédiaires pour traduire les textes de l’Antiquité et pour initier ces nouveaux venus à des techniques dont ils ignoraient tout. Les intermédiaires nécessaires ont été les chrétiens qui vivaient dans le monde soumis à l’islam 2 et qui avaient été arabisés en grand nombre. Il ne faut pas oublier qu’ils formeront, longtemps encore, la majorité de la population des pays conquis, au Proche-Orient comme en Egypte. Ils ne seront que progressivement islamisés, mais pas complètement, puisque leurs descendants subsistent encore de nos jours.
Qui sont ces chrétiens?
Lors des querelles au sujet des différentes natures du Christ, au V e siècle, les chrétiens se sont déchirés. Le patriarche de Constantinople, répondant au nom de Nestorius, insistait trop sur la nature humaine du Christ, refusant par exemple d’appeler Marie mère de Dieu. Sa doctrine a été condamnée au concile d’Ephèse en 431. Les chrétiens de Perse, accusés à tort d’être ses disciples, se sont vus affublés du surnom de nestoriens. Une autre tendance, défendue en particulier par les chrétiens d’Alexandrie, insistait, elle, sur la nature divine du Christ au point de laisser planer un doute sur son humanité, d’où son appellation de monophysite (du grec monos , seul et phusis , nature). Elle a été rejetée en 451 au concile de Chalcédoine, qui a déclaré le Christ vrai Dieu et vrai homme. Dans cette formule réside désormais l’orthodoxie chrétienne. Ses adeptes sont appelés melkites.
Persécuté par l’empereur et sur le point de disparaître, le courant monophysite est relancé au VI e siècle par l’évêque d’Edesse qui multiplie les sacres d’évêques et les ordinations de prêtres, aussi bien en Syrie qu’en Egypte. La branche égyptienne de ce courant est l’actuelle Eglise copte ; à la branche syrienne, on a donné le nom de son fondateur, Jacques (Jacob) Baradée. L’Eglise jacobite est également appelée syriaque parce qu’elle utilise le syriaque occidental comme langue liturgique et culturelle 3 . Copte est une déformation du grec Aïguptos et signifie Egyptien. Les Arabes n’ont retenu que les trois consonnes GPT, dont nous avons fait le mot copte. Depuis l’invasion musulmane, on réserve ce nom aux chrétiens autochtones de confession monophysite, dont l’Eglise a été fondée par Jacques Baradée, tout comme l’Eglise jacobite ; leur langue religieuse est le copte, dérivé de la langue pharaonique. Ces chrétiens sont devenus complètement arabophones vers le XII e siècle, sauf dans leurs liturgies 4 . Un petit nombre d’entre eux s’est rattaché à Rome.
Melkite vient de l’arabe malîk , qui signifie roi. Les chrétiens appartenant à des Eglises rivales les ont appelés ainsi pour leur nuire auprès des autorités arabes, car ce nom laisse supposer qu’ils sont partisans de l’empereur de Byzance, l’ennemi, et donc des gens dangereux dont il faut se méfier, des espions et des traîtres en puissance. Les melkites, fidèles aux décisions du concile de Chalcédoine de 451 (le Christ est à la fois vrai Dieu et vrai homme), sont en effet de confession orthodoxe, comme les Byzantins, ce qui aurait pu être source de suspicions et de persécutions de la part des musulmans ; cela s’est parfois traduit dans les faits, en particulier lors de l’arrivée des Arabes en Egypte. De nos jours, alors que l’Eglise grecque est devenue l’Eglise orthodoxe, on continue d’appeler melkites les chrétiens de rite grec, vivant dans le monde arabe, mais uniquement ceux qui sont rattachés à Rome, alors qu’eux-mêmes se désignent sous le nom de Grecs catholiques 5 .
Depuis les querelles christologiques du V e s

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