Les greffes d organes : une nouvelle fabrique du corps
262 pages
Français

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Les greffes d'organes : une nouvelle fabrique du corps , livre ebook

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Description

L'histoire de la fabrique du corps n'a été entreprise que dans le but de guérir ce qui ne pouvait l'être par la médecine alors disponible. L'idée était simple mais n'a pu s'accomplir, jusqu'à ce jour, que par une transgression des mécanismes vitaux de l'être humain et qu'en ravivant ses angoisses eschatologiques. Sa réalisation a mis en question l'altruisme, le rôle du politique et de l'administration, les luttes de pouvoir, la collusion avec l'industrie pharmaceutique, l'éthique médicale…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2013
Nombre de lectures 50
EAN13 9782336660691
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
L’Éthique en mouvement
Collection dirigée par Christian Hervé
La réflexion multidisciplinaire dans le domaine de la santé et de la maladie est accueillie dans l’espace fourni par cette collection. Cet espace d’accueil appelle les travaux dans ce domaine du laboratoire d’éthique médicale et de santé publique de Necker de la formation doctorale de Paris V-René Descartes et des autres laboratoires d’éthique médicale français, canadiens et d’autres pays, notamment européens.

Dernières parutions

Patrick NERHOT, La question de la technique, A partir d’un échange épistolaire entre Ernst Jünger et Martin Heidegger , 2012.
Teresa LOPEZ DE LA VIEJA (sous la dir. de), E -Ethique/E-Ethics , 2011.
Yvanie CAILLE et Michel DOUCIN (sous la dir. de), Don et transplantation d’organes au Canada, aux Etats-Unis et en France. Réflexions éthiques et pratiques comparées , 2011.
Yvanie CAILLE et Michel DOUCIN (sous la dir. de), Réflexions éthiques sur la pénurie d’organes en Europe , 2010.
Patrice QUENEAU et Bertrand BECOUR, Etre médecin à Villiers-le-Bel, une éthique au quotidien. Hommage au Docteur Lionel Bécour , 2010.
Grégoire MOUTEL, Médecins et patients : l’exercice de la démocratie sanitaire , 2009.
NERHOT Patrick, La Métaphore du passage. Le concept de temps chez saint Augustin, fondement d’une nouvelle éthique , 2008.
LE COZ P., Quelle philosophie de la famille pour la médecine de la reproduction ? , 2006.
HERVE Ch., THOMASMA D., WEISSTUB D.(éd.), Visions éthiques de la personne, 2001.
HERVE Ch. (ed), Les enjeux de responsabilité posés par les nouvelles technologies en santé publique (Dossiers) , 1999.
HERVE Ch. (ed), Ethique médicale ou biomédicale ? (Cahiers) , 1997.
Titre
Henri Kreis






Les greffes d’organes : une nouvelle fabrique du corps

Préface du Pr Jean-Michel Dubernard
Du même auteur
La Transplantation Rénale : d’une Chimère à l’Autre .
Larousse, Paris, 1986.

La Transplantation Rénale : Chimère ou Réalité ?
Série Médicalis, 8, Upjohn, Paris 1985.

Renal Transplant Cytology .
Wichtig Editore, Milano, 1984.

Renal transplantation : theory and practice .
Williams and Wilkins, Baltimore, 1981.
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66069-1
Dédicace

À mes enfants que j’aime

Émeraude
Victor
Florence
Laurent

Ce reliquat d’une vie
qui ne leur aura pas été très utile.
Dédicace

À celle qui aurait pu être celle à laquelle j’aurais aimé dédier ce livre.
Remerciements
Je remercie Marie-Hélène Estève pour le soin qu’elle a apporté à la relecture du manuscrit et pour la peine que je lui ai ainsi donnée, de même que Jeanne Goldschild dont l’aide m’a été fort précieuse. Émeraude sait le très grand plaisir qu’elle me fait en illustrant la couverture de ce livre.
Enfin, je suis très reconnaissant envers Christian Hervé d’avoir accepté mon livre dans la collection dont il est responsable
PRÉFACE
Ce texte est à la fois « émouvant » et « remuant ».
Il m’a beaucoup ému car Henri Kreis raconte toute l’histoire de la transplantation qu’il a vécue au contact de Jean Hamburger, cet immense pionnier, auquel il a succédé à l’hôpital Necker. C’est une histoire très complète où la place des équipes françaises est parfaitement décrite. C’est aussi une histoire qui pose, à chaque chapitre, de vraies questions qui ne sont pratiquement jamais abordées : les difficiles relations avec l’administration, celles parfois complexes entre les médecins et les médias, les médecins et les patients, entre les équipes médicales, les corporatismes qui ralentissent encore le développement de la « transplantologie » et toutes les questions éthiques spécifiques à la transplantation que le prélèvement soit effectué chez une personne décédée ou chez un donneur vivant.

Il m’a beaucoup « remué » parce qu’il touche à des thèmes que nous ne connaissons pas, ou connaissons mal, et que nous n’osons pas aborder. Le concept du soi : le corps… et encore ? Le concept de la mort : que reste-t-il de nous après notre mort en dehors des gènes que nous transmettons en nous reproduisant. Des gènes qui, eux, traversent le temps, se mêlent aux autres, et peuvent peut-être prétendre à une vie « éternelle ». Qui sommes nous, nous, personnes humaines dotées d’une imagination ? Que signifie l’imaginaire qui en découle ? La distinction entre l’imaginaire collectif, le mythe et l’imaginaire individuel, le rêve, a-t-elle du sens surtout quand il s’agit du rêve du malade, du médecin, du chercheur ? Et pourquoi la transplantation de la plupart des parties du corps, pourquoi "la fabrique du corps" est-elle présente dans toutes les cultures ?

Au-delà des proximités médicales et amicales très fortes qui me rapprochent de l’auteur se pose la question de la signification des « connexions » entre tous ceux qui, partout dans le monde, se sont impliqués dans cette improbable aventure.

Professeur Jean-Michel DUBERNARD
AVANT-PROPOS
Jusqu’au siècle dernier la médecine était préventive, palliative ou curative. Elle envisageait l’homme comme une union indissoluble entre un corps et un esprit. La maladie venait altérer cet ensemble. Seul, le médicament pouvait essayer d’empêcher son apparition ou venir à bout d’elle. Mais il ne fit son apparition qu’à la fin du XVIII e siècle lorsqu’Edward Jenner fit la démonstration de l’efficacité de l’immunisation contre la variole. Il faudra attendre le XIX e siècle avec la découverte de la morphine, puis de la quinine, pour voir arriver les premiers médicaments de synthèse et la naissance de l’hygiène. Ce n’est véritablement qu’au XX e siècle que la médecine préventive, avec les vaccinations et une hygiène de plus en plus développée, et la médecine curative, avec les sulfamides, l’insuline puis les antibiotiques, pourront se développer et transformer la survenue ainsi que l’évolution de la maladie.

Parallèlement et insidieusement, Mathieu Jaboulay, à l’aube du XX e siècle, en essayant d’utiliser le rein d’un animal pour sauver la vie d’un être humain malade, entrouvrait discrètement la porte à ce qui allait être la révolution médicale, scientifique, éthique et philosophique du XX e siècle : la médecine de remplacement. Pour la première fois, la médecine essayait de considérer l’être humain comme fait d’un corps et d’un esprit, étroitement liés, certes, mais néanmoins indépendants, dont on pouvait remplacer les pièces usagées de l’un, le corps, pour prolonger la vie de l’autre, l’esprit.
Ce faisant, on venait d’ouvrir une boîte de Pandore que nous ne sommes pas près de refermer et dont tout ce qui s’échappe ouvre mille nouveaux horizons sur la condition humaine.

D’un point de vue strictement médical le concept de l’interchangeabilité des parties du corps est en soi une révolution. Ainsi, il est possible de prendre le rein, le foie, les poumons… et même le cœur d’un tiers pour remplacer le même organe détruit par la maladie et prolonger ainsi la vie du malade sans modifier apparemment sa personnalité. C’est tout un pan des différentes mythologies du monde avec leurs chimères ou leurs légendes qui venait de se cristalliser dans le réel, mais c’est également une conception entièrement nouvelle de la médecine qui imposait une vision nouvelle de la thérapeutique. Jusque-là, pour soigner il suffisait d’élaborer des substances le plus souvent chimiques, parfois biologiques, mais produites au laboratoire, qui essayaient de combattre la cause du dérèglement de l’organisme responsable de la maladie. Dans l’immense majorité des cas, le médicament venait épauler l’organisme dans sa lutte contre ce qui le détruisait. Antibiotiques et antiviraux ou fungiques pour aider à l’élimination de l’agent étranger nocif, insuline pour pallier l’insuffisance ou l’absence pathologique de production, chimiothérapie anticanc

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