Mythologies médicales

Lucien Karhausen

Description

Dans cet ouvrage, l'auteur tente de démonter, à partir d'exemples comme la mort de Napoléon, l'homosexualité de Proust, le cas de Mozart ou les maladies plus récentes, ce qu'il nomme les mythologies médicales. Il propose de dévoiler les mécanismes qui, s'appuyant sur la crédulité, le conformisme et le dogmatisme, propagent le mensonge.

Sujets

• Homosexualité
• Homosexuality
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• Psychiatrie
• Histoire
• Psychanalyse
• Santé
• Psychologie
• Médecine
• Sexualité
• sexualité
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Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juin 2014
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9782336351018
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Lucien R. KARHAUSEN

MYTHOLOGIES MÉDICALES

Médecines douces La méthode triplement aveugle

Ni le médecin, ni le malade, ni personne ne sait ce qui se passe

Mythologies médicales

Éthique et pratique médicales fondée par Richard Moreau Collection dirigée par Roger Teyssou La collectionLes Acteurs de la Science, prévue pour recevoir des études sur l’épopée scientifique moderne, se dédouble pour accueillir des ouvrages consacrés spécifiquement aux questions fondamentales que la santé pose actuellement. Cette nouvelle série cherche à faire le point objectivement et en dehors des modes sur des connaissances, des hypothèses et des enjeux souvent essentiels pour la vie de l’homme. Elle reprend certains titres publiés auparavant dansActeurs de la science. Dernières parutions Nausica ZABALLOS,Vie et mort d’un hôpital psychiatrique : le Camarillo Hospital (1936-1996), 2014. Monica GINNAIO,La pellagre : histoire du Mal de la Misère en Italie, 2013. Pr Jean-Luc WAUTIER (avec la collaboration de Marie-Paule Wautier),Le sens de la médecine ou la révolution culturelle dans le système de santé, 2013. François VACHON,Mon corps m’a dit, Vite et mieux comprendre quand une urgence médicale menace vraiment sa vie, 2013. Philippe GARNIER,Infections nosocomiales et trou de la sécu, maux croisés de santé, 2013. Jean-Adolphe RONDAL,La réhabilitation des personnes porteuses d’une trisomie 21, 2013. Annagrazia ALTAVILLA,La recherche sur les cellules souches : quels enjeux pour l’Europe ?,2012. Michel NADOT,Le mythe infirmier, 2012. Thierry PATRICE, Chercheurs, Éthiques et Sociétés,L’avenir de l’avenir,2012. Achref SNOUSSI et Jean-Pierre CAMILLERI,L’éternelle jeunesse, L’art de bien vieillir, 2012. Laurence DE CHAMBRIER,patient malgré lui. Réflexions sur le Le certificat de bonne santé obligatoire,2011. Emmanuel BABIN,Le cancer de la gorge et la laryngectomie. La découration, 2011. Rémi BORDES,Dire les maux. Anthropologie de la parole dans les médecines du monde, 2011.

Lucien R. Karhausen Mythologies médicales

Du même auteur Report on the Task Group on Reference Man(Co-auteur), ICRP Publication 23, 1975. Lineamenti di epidemiologia della nutrizione,C.E.S.I., Roma, 1992. The Bleeding of Mozart, XLibris, Bloomington, 2011. Le Cahier perdu, XLibris, Bloomington, 2011. Les flux de la philosophie des sciences au 20e siècle.Paris, L’Harmattan, 2011. © L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr [e-mail] ISBN : 978-2-343-03084-5 EAN : 9782343030845

En guise d’ouverture La médecine est une science mais sa mise en pratique l’engage à la fois dans l’éthique et l’observation participante. En tant que science, la connaissance médicale se construit selon les mêmes principes et les mêmes règles que celles des sciences physiques et naturelles. Mais sa dimension morale la rapproche des sciences humaines, et conduit à un scepticisme épistémo- logique et à un certain flou sur les limites de la médecine, qui ont pour effet d’étendre jusqu’à sa lisière le système conceptuel sur lequel elle repose, et d’estomper la frontière qui sépare la médecine de la philosophie politique, de l’engagement politique, de la pure recherche philosophique, de la sociologie ou de la littérature.  Ceci tend à porter le débat à un niveau où il devient difficile de décider s’il se situe dans le champ des vérités médicales ou dans celui des constructions sociétales, si la structure du raisonnement est de nature logique ou dialectique ou encore s’il s’agit de questions de nature empiriques ou spéculatives.  Les médecins opèrent au centre de leur rose des vents. Lorsqu’ils regardent le monde, et s’engagent, en tant quemédecins, dans la prévention des accidents de la route, de la violence civile ou de la criminalité, ou même de la guerre, ils se situent encore dans le petit cercle qui gravite autour de l’axe de leur cadran. Mais plus s’introduisent des considérations qui ne dérivent pas de leur convention initiale, qu’elles soient de nature écono- miques, morales, politiques, existentielles, journalistiques, philosophiques ou sociétales, plus ils s’éloignent de leur système de référence et plus ils se rapprochent des limites de leur discipline.  La manière dont un médecin en tant que médecin prend connaissance de la réalité, résulte de son éducation et de son expérience qui sont nécessaires pour accomplir sa mission. Tout comme les prêtres, les astronomes, les poètes, les sociologues, les mathématiciens ou les agriculteurs, ils sont exposés à cette inclination ou cette tentation qui les pousse à chercher à comprendre, à conceptualiser et à expliquer la réalité qui les entoure, du point de vue de leur discipline propre, et donc à médicaliser des questions qui se situent hors de leur domaine. Plus on s’éloigne du noyau scientifique et prudentiel de la pensée médicale, plus on se rapproche des confins de la médecine, là où ses objectifs se trouvent adultérés ou équivoques.

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 D’autre part, l’opinion publique, les medias et les politiques n’ont pas toujours une idée claire de la nature de la science médicale. De mauvaises pommes de terre sont encore des pommes de terre, mais de la mauvaise science n’est pas de la science. Il y a donc souvent une certaine difficulté à séparer le bon grain de l’ivraie, et c’est qui a conduit à défendre des idées comme la principe de précaution, et de prendre à la lettre des affirmations médicales qui vont à contre courant, avant même qu’elle ne soient vérifiées et souvent aussi avant que d’examiner avec soin la qualité des méthodes ou les inférences sur lesquelles elles s’appuient.  La médecine risque ainsi de devenir, entre les mains de la presse, des intellectuels ou des politiques,nolens volens,un instrument de manipulation de l’information, qui l’éloigne de la quête de la vérité. En outre, il est toujours très validant de défendre des opinions très médiatiques. Plus une nouveauté est choquante, plus elle va à contre courant, plus elle met en question les idées les mieux établies, plus elle bénéficie d’un avantage darwinien, plus elle a alors de chances de faire les gros titres de la presse. C’est ce qui fait que les bobards ont un avantage sélectif sur les vérités. Et c’est ainsi que naissent les mythologies médicales.

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SOMMAIRE En guise d’ouverture 1.Quand mythes et métaphores se saisissent de la psychiatrie  Freud, un essai de critique de la déraison pure . Quand le chauvinisme de l’espèce humaine est censéfonder 2 l’éthique médicale  La dignité humaine 3.Quand la politique censure le diagnostic La mort de l’Aigle Quand on confond différence avec perversion, 4. déviance ou maladie  Et si Proust n’était pas homosexuel ? Quand les medias propagent des maladies fictives5.  Le syndrome du bâtiment malsain, l’hypersensibilité chimique multiple, ou le tarentisme ne sont pas des maladies Quand la spéculation philosophique gagne les neurosciences 6.  L’homme neuronal : une nouvelle métaphysique de l’esprit La foire à l’empoigne 7. Les 140 causes de décès, les 27 maladies mentales de Wolfgang Amadé Mozart, et autres légendes 8.En guise de conclusion  L’humour de Mozart et son style épistolaire

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